novembre 2005 - °g°erboiseries*
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amir
samedi 26 novembre 2005, 23h06
je viens d’arriver, heureux des perspectives de détente. sûr de moi. À la sortie des vestiaires, je toise un brun aux yeux bleus, visage sympathique. sous la douche, je me savonne patiemment, puis je me dirige vers le hammam. les mecs y passent furtivement, observent, puis repartent. des dindes jacassent dans l’entrée, la quiétude est à prix d’or. je m’abandonne à la chaleur suave. en face de moi, au fond, une silhouette se dissout dans la vapeur.
un homme vient s’asseoir ; entre deux âges, trapu, musclé, démarche virile, montre à gros bracelet. des tongs. de gros bras et des tongs. il me mate. je suis flatté ; je l’ignore. je sors, je prends une douche dans la pénombre, indifférent. il me suit. je monte à l’étage des cabines. il me suit.
il a choisi une cabine à fenêtres. peu inspiré j’en fais le tour. je le vois qui rabat les battants en bois. « je ne savais pas qu’on pouvait fermer les volets ». une haute marche en marque l’entrée. j’entre à genoux, gauche. il ferme la porte, s’approche, m’embrasse. bien, il le fait très bien. il sait la sensualité. sa langue parcourt mon corps. j’aimerais tout arrêter pour observer le sien, un peu. dans la pénombre il est beau. lisse et parfait comme sa peau douce sous mes doigts. ses jolis pectoraux, ses bras musclés, son petit cul d’une teinte nettement plus claire.
je m’y attendais. il sait la sensualité, mais il ne sait pas la tendresse. il joue à l’homme, à ce qu’il imagine être l’homme : il doit s’imposer, passer en force. moi ça m’ennuie. il marmonne des trucs que je ne comprends pas. il a un accent, assez joli. en fait il est libanais. encore un libanais. j’aurais dit feuj. « tu voudrais pas aller à côté ? juste à côté, chez moi ? » mais, euh, je viens à peine d’arriver. question éludée, les étreintes reprennent. mes orteils dans sa bouche, j’oublie qu’il s’y prend mal. qu’il me fait mal. oh, et puis non : pause. claquement élastique. il retire sa capote.
en le caressant doucement : « j’aimerais bien avoir des pecs comme les tiens. — moi je préférerais être comme toi. dessiné. — sec ? — oui ! mais ça fait six mois que je suis pas allé au sport. — ben ça va, tu es bien foutu, musclé. » il me montre ses hanches, attrape ce qui dépasse, prend un air dépité. « oh, rien de grave, moi je préfère les mecs pas trop secs. un peu moelleux quoi. » il a 38 ans. il n’a pas de problème avec son âge. dans le noir il ne les fait pas.
les jeux reprennent. les rôles s’échangent. il faut un peu de temps à mon désir, à mon audace, il faut que je m’autorise à le faire. j’ai envie. il se laisse faire. cool. dans un souffle : « vas-y doucement… » tiens, j’aurais dû dire ça tout à l’heure. avant, quand j’étais jeune, je le disais souvent, leitmotiv d’excitation et d’anxiété. je m’exécute, j’y vais doucement. devant ça a l’air d’aller, des râles et des soupirs. moi ça va aussi. enfin, il bouge un peu trop, il ne tient pas en place. impossible de s’abandonner dans ces conditions. trop appliqué, trop technique. Ça m’ennuie. cette fois c’est lui qui demande : pause. claquement élastique. je retire ma capote.
serré contre moi, sur le côté, il m’embrasse à pleine bouche, comme on m’a rarement embrassé. la délivrance dans un soupir, puis le repos. on bavarde un peu. je pense à mon torse qui sèche, aux plaques rouges qui m’attendent si je ne vais pas me laver en vitesse. « il faut que j’aille prendre une douche. — moi aussi. quelle heure il est d’ailleurs ? — aucune idée. » devant les douches il me laisse pour aller dans celle du hammam. je ne comprends pas mais je laisse faire. j’aurai beau le chercher, je ne le reverrai plus de la soirée.
*
au coin d’un couloir, au milieu des mecs qui tournent, un homme noir est assis, en tenue de travail, gants en latex. regard absent, abattu, comme pour se soustraire à l’abjection qui le cerne. ou bien est-ce la fatigue. Éboueur du sexe. il se lève, parcourt les cabines, détergent à la main. il pousse d’un geste vague ceux qui lui barrent l’entrée, clients éberlués qui le regardent d’un air pincé. la musique s’interrompt. la voix hispanique du préposé à la caisse retentit dans les hauts-parleurs. « … homme de ménage à l’accueil … homme de ménage à l’accueil, merci… »
supermarché.
général
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ronronnements
dimanche 20 novembre 2005, 17h20
las de tourner en rond dans le salon sous la menace de la lingette dépoussiérante, après avoir lu le roman-photo de prévention qui y traînait depuis quelques temps, j’entreprends de sortir pour profiter du beau ciel dégagé. c’était mésestimer la température ; mon excursion se sera limitée au pâté de maisons, le temps de me geler les doigts à envoyer un message au mystérieux mazen, dont le frais souvenir m’est si doux. au coin de la rue, une fillette sur une trottinette me dit bonjour en souriant, et je lui réponds, tout heureux, en me hâtant vers l’entrée de l’immeuble.
envie d’intimité, envie d’en dire peu. le blog et ses lecteurs en sont témoins. pourtant ma semaine fut belle, peuplée d’amis et de rencontres agréables. le gentil message de dt sur mon téléphone, le repas avec edou et le shopping qui s’en est suivi, la tonte désormais rituelle par chabichou, le repas avec farkas dans le petit resto chinois de nos normaliennes années, le sourire de ma prof d’arabe qui m’avait bien manqué, raphaël et sa soirée d’anniversaire, denis et mazen, un peu de travail, sans oublier farf qui nous revient en cette fin de semaine…
il fait bon au coin du radiateur.
général
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john steinbeck, des souris et des hommes
dimanche 20 novembre 2005, 17h12
c’était court, sans fioritures ; c’était beau. notamment la fin. pourtant toute °g°erboise que je suis, j’ai eu bien peur.
lennie était toujours accroupi. il regardait dans les ténèbres, par-delà la rivière.
— george, tu veux que je m’en aille et que je te laisse seul ?
— où donc que tu pourrais aller ?
— oh ! j’pourrais. j’pourrais m’en aller dans les collines, là-bas. j’trouverais bien une caverne quelque part.
— oui ? et comment qu’tu mangerais ? t’es même pas assez malin pour te trouver à manger.
— j’trouverais des choses, george. j’ai pas besoin d’choses fines avec du coulis de tomates. je m’coucherais au soleil et personne ne m’ferait de mal. et si j’trouvais une souris, j’pourrais la garder. personne ne viendrait me la prendre.
george lui lança un regard rapide et curieux.
— j’ai été méchant, c’est ça ?
— si tu n’veux plus de moi, je peux m’en aller dans les collines me chercher une caverne. j’peux m’en aller n’importe quand.
— non… écoute ! c’était de la blague, lennie. parce que j’veux que tu restes avec moi. l’embêtant, avec les souris, c’est que tu les tues toujours.
général
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des vertus du cheveu ras
samedi 19 novembre 2005, 11h18
on reprend le td de maths après l’intermède biologie et la pause qui a suivi. il s’agit d’équations différentielles. les étudiants bavardent un peu avant de se remettre au travail. là, un de ceux que j’ai depuis l’année dernière, sérieux quoiqu’un peu brouillon, me lance :
« monsieur ? j’ai envie de vous faire une proposition ! »
rires diffus dans la salle, un sourire goguenard se pose sur mon visage. j’attends quelques instants que le calme revienne. d’un air complice :
« il me tarde d’en connaître la teneur exacte… »
cette fois c’est l’enthousiasme, les filles n’en peuvent plus, mais il n’y a pas de stupeur, la plaisanterie est naturelle. le garçon rougit, un peu gêné, proteste gentiment contre ses camarades moqueurs. en fait il voulait juste venir faire l’exercice au tableau.
général
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une autre piste
lundi 14 novembre 2005, 20h36
le réveil sonne pour le train. j’ouvre les volets, et surprise, il pleut sur paris. la canicule écrasante daigne enfin s’estomper. ironie du sort, c’est le jour où je pars pour une semaine de vacances chez elle, entre narbonne et béziers, où la température s’obstine encore. mon baladeur m’accompagne jusqu’à lyon. anne-laure doit m’y retrouver pour qu’on poursuive le voyage ensemble. anne-laure en garante de l’aventure.
À la gare de narbonne, nous sommes donc accueillis par la chaleur, mais c’est une chaleur maritime, qui sent les vacances. elle porte une douce indolence qui ne me quittera pas du séjour. je me souviens d’une délicieuse absence aux choses, d’un délicat retrait des vicissitudes de la vie parisienne. pas d’internet, pas de cuisine à faire ni de métro à prendre. peu de téléphone. la maison est spacieuse et confortable, agréablement décorée. ses parents sont charmants, les repas sur la terrasse sont conviviaux et détendus. quand le soleil ne mord pas trop, nous nous rafraîchissons dans la piscine avant d’aller lire ou écouter de la musique. certaines des soirées se terminent en parties de tarot.
le soir, je me retire dans une petite chambre, un peu à l’écart. j’attends la fraîcheur nocturne dans le noir, le casque sur les oreilles. je retrouve kid a, que je viens enfin de découvrir, et avec l’album c’est la prestation de radiohead aux eurockéennes qui émerge, première véritable expérience de concert, partagée avec farkas : le sceau de nos retrouvailles. avec you all look the same to me d’archive, je plonge prudemment dans les derniers démêlés avec loutre, la fameuse correspondance de juillet que je viens de lui envoyer. ou bien c’est ce disque des robots in disguise, qui me fait tant penser à lui, lui que je viens de rencontrer, qui suscite un espoir que j’imagine timoré alors qu’il me dévore déjà.
le matin je suis toujours le dernier levé. après la douche je trouve le petit-déjeuner servi sur la table desertée, et je mange seul, patiemment, alors que les filles bronzent autour de la piscine. je crains d’être un peu patachon. je goûte cette sérénité avec délices.
très gentiment, elle a prévu de nous montrer les charmes de la région, de nous emmener alors qu’elle est stressée en voiture, surtout lorsqu’elle est accompagnée. la mer tout d’abord, je crois que c’était à st-pierre. pendant que je faisais mon baptême de méditerranée, luke était en vacances à deux pas. À cette époque nous nous parlions sur msn, mais nous ne nous étions pas encore rencontrés ; cela viendrait un an plus tard.
et ensuite les berges de l’étang de bages, les corbières, les châteaux cathares : aguilar, quéribus, peyrepertuse, tout cela au son de buena vista social club et d’ok computer, balance entre nos affinités. trop fade, trop bruyant, que d’inconfort : nous ne trouverons pas l’équilibre musical. un tour dans la ville de narbonne, le chœur et le transept de cette cathédrale inachevée, qui promettait d’être gigantesque, et dont l’ouvrage sombra à mesure que le sable envahissait le port de la ville, et assèchait les caisses.
puis vient le moment où anne-laure doit repartir et nous laisser en tête à tête pour les quelques jours restants. seuls l’un à côté de l’autre pour la première fois. il va falloir se parler, faire comme si on avait une intimité à faire vivre. je suis loin de tout, je ne saurai pas revenir pour elle. pourtant nos promenades sont cordiales et jolies : l’eau turquoise de l’Œil doux où la garrigue se jette en falaises blanches, la magnifique abbaye de fontfroide où, debout dans le cloître, je deviens pierre des arcades. sur la plage où nous sommes retournés, nous parlons de nos amours, chacun à notre tour ; comme deux monologues juxtaposés. elle est possédée par son désespoir, refusera d’écouter mes timides rappels à la mesure. moi je parle à peine de lui, c’est trop neuf, et j’ai tellement peur de croire. je crains qu’elle n’y comprenne rien. ce n’est pas important. cela m’appartient.
général
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pâtisseries orientales ; cottage pie
samedi 12 novembre 2005, 12h56
je m’allonge sur le canapé, je me fonds dans ba ba ti ki di do. dt arrive au milieu de di do, chargé de petits cadeaux rigolos comme il sait si bien les faire. une nouvelle carte d’anniversaire, une version un peu moins sage à laquelle j’avais échappé il y a quelques mois. un petit fascicule pour pratiquer mon allemand agréablement ; ich könnte stundenlang mit dir so liegen, ça promet. et puis quelques pâtisseries orientales bien cochonnes. une fois le thé bu, on regarde les indestructibles. la réputation n’était pas usurpée, c’est vraiment drôle, et le rythme est bon. pourtant je suis difficile ces temps-ci… je suis un peu agacé par le côté « la famille, c’est tellement fantastique », mais ce film me rappelle également le bon souvenir de spiderman 2, avec son superhéros tout fragile. c’est drôle, je n’aurais pas cru que je pourrais aimer ce genre de films.
dt s’envole pour aller à un dîner ; le mien s’improvise avec choubichou, marc et le grand pierre. lapin est exilé à nantes, il nous envoie à tous le même mms. une sorte de diégèse pour nous tous seuls avec une photo de canapé. on se retrouve chez marc, où l’appartement fleure bon le cottage pie qui cuit au four. « c’est un peu le principe du hachis parmentier » dis-je candidement, et je me fais tancer gentiment. dedans il y a de la sauce worcester, dont nous débattons de la prononciation, et je ne peux pas m’empêcher de faire le petit intello pénible qui fait la leçon. douce soirée, adoucie encore par quelques verres de vin. c’est la première fois que je les vois tous ensemble, sans lapin. sur le chemin je me demandais comment cela se passerait, mais tout se passe à merveille. on ne peut pas s’empêcher de parler de générations. je leur raconte cette anecdote qui m’avait amusé : « t’inquiète pas, maman, je suis malade mais lapin veille sur moi, il prend des nouvelles, il appelle souvent. — c’est bien, c’est gentil de sa part. il fait quoi dans la vie ce garçon ? — maman, “ce garçon” comme tu dis… il a quand même 45 ans ! — (silence) ». j’explique à marc que je fréquente des gens d’un peu tous les âges, de 20 à 45-50 ans. « j’ai souvent du mal avec ceux de mon âge, ils me saoulent vite. les plus vieux sont moins chiants. plus sereins. » °g°erboise, tais-toi, tu es saoule justement, tu racontes des conneries.
choubichou me ramène à moto. le froid de la nuit traverse les gants.
général
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vie de quartier
vendredi 11 novembre 2005, 10h18
hier à midi, comme d’habitude, je n’avais pas envie de me faire à manger. allez, kebab. sur la rue de belleville, au niveau de la place des fêtes, il y a un petit snack turc où j’ai mes habitudes. la viande est bonne, j’aime bien y manger de temps à autres. À midi c’est le rendez-vous des ouvriers en tout genre qui bossent dans le quartier, les quelques tables réparties dans la petite salle sont bien remplies. en été ils en ajoutent deux ou trois sur le trottoir, pourtant assez étroit. le téléviseur diffuse les chaînes turques. j’aime bien regarder les pubs. nous sommes plus proches que certains idiots veulent bien le prétendre.
c’est vraisemblablement une petite entreprise familiale. trois hommes alternent aux fourneaux. l’un d’eux est assez jeune ; il se la joue désinvolte dans ses vieilles baskets. une petite femme, la quarantaine, circule entre les tables pour faire le service. elle m’a toujours intrigué. elle est rude, on la devine fière. impassible, jamais un sourire quand elle demande si on veut boire quelque chose ou quelle sauce on prendra. pourtant je ne l’ai jamais perçue comme franchement hostile ; comme si c’était un jeu, qu’elle disait « viens me chercher ». elle a un air maternel avec ses cheveux gris, mi longs, frisottés. je suis toujours parfaitement aimable avec elle.
aujourd’hui, j’arrive et le garçon me salue par un clin d’œil. « qu’est-ce que tu prendras aujourd’hui ? — un kebab. » un peu comme au mcdo, je sais quelles questions il va poser, alors j’anticipe, il y a du monde qui attend. « sauce blanche, avec tout, salade, tomate, oignons. sur place. » je m’installe à une table, je regarde en me retournant ce qu’il y a dans le frigo à boissons. la petite femme, qui s’affaire dans la pièce, le remarque et me demande « une boisson ? — oui, un oasis s’il vous plaît. — orange, tropical ? — orange, c’est bien. » elle me l’apporte avec un verre. « tu as passé ta commande ? — oui, oui, c’est fait. »
c’est la première fois qu’ils me tutoient. c’est arrivé comme ça, subitement. et de concert. mon sandwich arrive, je picore avec délices les pétales de viande grillée. quel agréable repas.
général
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… plic … plic … plic …
mercredi 9 novembre 2005, 21h46
ce blog est sur une pente descendante ; pas seulement dans le rythme des messages. j’ai moins envie d’écrire, je suis un peu sec. je crains peut-être de me répéter. ou j’ai moins de choses à dévoiler, à donner. c’est tag qui disait quelque chose comme « il ne faut pas trop écrire, ça vide ». précisément je me sens vide. creux. … plic … plic … plic …
il faut dire aussi que ma vie n’a rien d’exaltant ces jours-ci. déprime automnale + contrecoup de la maladie = gros coup de blues. cette couille malade a totalement dér dire que j’étais malade et que je ne surveillerais pas l’examen. je me disais que j’étais une incorrigible drama, à manquer de chialer comme ça, entre deux pas minuscules, devant l’angoisse de la distance à parcourir pour rentrer. et l’après-midi, j’avais un peu honte de m’affaler comme ça sur le comptoir du labo où j’apprenais que l’analyse d’urine ne permettait pas d’identifier ce que j’avais. « euh, ça va ? demande la secrétaire. — non. je vais m’asseoir, je ne tiens plus debout. — vous voulez un verre d’eau ? — non, ça va aller, je vais chez le médecin dans une demie heure. »
il avait fallu s’incruster dans sa liste de rendez-vous pleine à ras bord. je l’avais senti un peu agacé au téléphone, « encore un de ces emmerdeurs hypochondriaques » a-t-il dû se dire. et c’est un peu ce que je pensais. dans la salle d’attente, une heure passée, interminable avec mon mal de bide et mes tremblements fébriles. puis la consultation. au départ il me paraît froid, peu à l’écoute. mais quand je sors tout a déjà changé. il a consulté un collègue urologue pour être sûr de sa prescription, il m’a clairement indiqué la marche à suivre, il m’a indiqué un cabinet d’infirmiers où l’on me ferait les injections. « désolé, je vais vous faire marcher un peu. vous voyez le métro télégraphe ? » Ça va, c’est à deux pas, même si je me déplace très difficilement. ce soir j’aurai ma piqûre dans les fesses. fini l’ibuprofène inapproprié, place au traitement de cheval ; deux antibiotiques, un anti-inflammatoire et de l’efferalgan pour la fièvre.
quand je rentre chez moi, j’ai 39°5, je suis épuisé et nauséeux. je réalise que je n’ai pas eu autant de fièvre depuis bien longtemps. je n’ai pas été si chochotte que ça. je prends mon traitement scrupuleusement, et deux heures après je me sens déjà sensiblement mieux. j’annule toutes mes sorties, mon retour chez les parents. ma mère s’inquiète, et commence : « mais où est-ce que tu es allé choper ça, encore ? » tout ce que je ne veux pas entendre. je parviens à me faire remplacer pour mon td. j’ai farkas au téléphone, lapin et loutre prennent des nouvelles, s’inquiètent. lapin laisse son portable ouvert, je peux l’appeler quand je veux ; il se propose en garde-malade. Ça fait chaud au cœur.
général
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avec lolita lempicka, …
lundi 7 novembre 2005, 23h00
… je sens le pain d’épices. on se croirait à noël. c’est d’ailleurs pour noël dernier que ma mère me l’avait acheté. je l’ai peu mis, craignant qu’il ne soit trop entêtant. mais en fait, ça va. voilà de quoi éclairer mes journées.
général
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black strobe + the infadels + digitalism, festival les inrocks - black xs
samedi 5 novembre 2005, 22h28
je retrouve ed à la maroquinerie un peu avant, on prend un verre dans la petite cour désertée, attablés à une table humide. il n’en revient toujours pas que je ne connaisse pas omd ; après enola gay il me conseille electricity. agréable surprise, nous sommes rejoints par ac&p et pheel.
en bas, l’atmosphère suinte le black xs de paco rabane, sponsor du festival. d’après pheel, très en forme, « en fait ça sent comme le désodorisant de voiture ! » ac&p n’est pas en reste : « est-ce que tu es homosexuel ? » demande-t-il à ed, qui, comme la décence l’exige, refuse de répondre à pareil outrage.
une jeune fille écrit le nom du groupe au stylo bleu sur une pancarte blanche, dessine des étoiles à six branches. digitalism : trois jeunes allemands, des machines, une guitare. leur électro n’est pas désagréable, sans être marquante. il manque un je-ne-sais-quoi pour fixer mon attention. une batterie ? moins de machines et plus d’instruments ? plus de mouvement, plus de ferveur ? leur prestation s’achève sur une version bis d’un morceau qu’ils venaient de jouer. je n’arrive pas à faire le lien. que de distraction.
par contre, the infadels parviennent à m’attraper sans problème. drôle de mélange que leur joyeux bordel tout feu tout flamme, volontiers saturé, qui me rappelle par moments ce que peut donner the faint sur scène, en plus rock. claviers, basse, batterie, tout tient la route. dans ses interactions avec le public, le chanteur flirte avec le ridicule en se gardant bien de franchir la ligne rouge. il aura montré sa langue sous toutes ses coutures, éperdument cherché les hurlements du public (qui viendront timidement), ponctué ses interventions de tant de « fucking » que je reste dubitatif quant à la qualité de sa vie sexuelle. mais rien de grave, le groupe se donne, et réserve quelques jolies surprises sous forme d’accalmies aériennes au milieu de leur débauche d’énergie. agréable découverte que ces infadels.
vient le tour des black strobe, ivan smagghe et arnaud rebotini, accompagnés de siskid et d’un jeune (et joli) batteur. que de sérieux et de suffisance pour une prestation ô combien douteuse… siskid semble se faire chier devant son clavier, il clope pendant les pauses en attendant que ça se passe, il gratte sa guitare d’un air mécanique et absent. rebotini, sorte de colosse brutal et maladroit au look improbable mais indubitablement patibulaire, s’évertue à beugler tout ce qu’il peut. il tente d’arracher le micro à son trépied telle la rock-star qu’il ne sera jamais, le fil s’emmêle, tout manque de s’effondrer. quant à lui, smagghe reste introuvable… planqué en coulisses, derrière une machine ? le show sonne faux, les aboiements de rebotini comme la comédie scénique qu’on tente de nous jouer. je respire un peu pendant les pistes instrumentales où je retrouve le plaisir martial des martèlements de leur musique. mais les black strobe manquent de variété dans leur noirceur. sur la longueur, cela devient lassant et je sombre dans l’indifférence. surnageant de la litanie, le frêle batteur se démène, forcené, bouche bée, le regard halluciné. ainsi réduit en esclavage par deux electro-sadiques, on lui prête les pires souffrances dans ce marathon de percussions, course ininterrompue vers la fin du concert qui tarde à venir. il relève le défi sans broncher, impeccable. respect. reste tout de même une grosse déception ; les black strobe ne semblent pas fait pour le live. je retourne à mes mp3.
général
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enola gay
jeudi 3 novembre 2005, 09h40
ce matin, j’ai découvert sur france inter qu’enola gay n’était pas seulement le nom du bombardier qui largua la bombe sur hiroshima. c’est aussi un tube synth-pop d’orchestral manoeuvres in the dark (omd) qui résonne depuis les profondeurs de mon enfance…
général
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hermann hesse, siddhartha
mercredi 2 novembre 2005, 19h48
dans l’inde mythique du temps de bouddha, un jeune brahmane du nom de siddhartha, poussé par sa quête de sagesse, quitte sa famille pour suivre les samanas, des ascètes errants dénués de tout. il les laissera bientôt pour trouver sa voie par lui-même, se défiant de tout maître et de toute doctrine. je ne prétends pas avoir fait de ce livre une lecture savante ; elle fut tantôt distraite, tantôt perplexe, perdu que j’étais parfois dans les concepts de la pensée hindoue. mais elle resta bienveillante. le style est dépouillé, à la manière d’un texte sacré. sentiment d’étrangeté au monde des hommes, choix de la retraite, recherche du bonheur par la sagesse, dénuement, contemplation, mysticisme. autant de thèmes qui viennent m’habiter, qui viennent se poser par moments, pour repartir en voletant autour de moi.
cette nuit-là, nous en étions venus à parler de ce qui nous faisait vivre. il m’en voulait d’avoir omis de le prévenir que j’avais un copain ; cela nous avait précipité dans le puits métaphysique. il me faisait sourire avec sa volonté d’entrer dans le « cercle de la vie », obsédé qu’il était par la famille, les enfants. cela sentait le fantasme de fusion avec l’amant et le deuil de la norme mal digéré. je le contredisais et ça l’agaçait. « mais putain, à quoi marches-tu, que cherches-tu dans la vie ? — la sérénité. — laisse-moi rire, on ne vit pas, avec ça ! moi c’est la passion qui me pousse en avant, je veux vibrer, tant pis si je souffre, il faut que ça secoue ! toi tu me proposes de m’endormir là, connement, en attendant que ça se passe ! » je m’étais trouvé un peu bête avec ma recherche de paix intérieure, ne sachant que rétorquer. suivant sa pente je commençais à me dire que je renonçais à vivre.
siddhartha me rassérène. il se détourne de la plupart des passions, renonce aux plaisirs vulgaires des hommes, pour trouver en lui la paix nécessaire à son bonheur. il est incapable d’amour, vit quasiment en ermite, sans pour autant s’aigrir ni mépriser quiconque. dans un monde où l’on court après le succès, la performance, la reconnaissance et l’ascension hiérarchique pour se rassurer, cet autre visage de l’individualisme me fascine.
général
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brèves musicales
mardi 1 novembre 2005, 11h20
ces jours-ci, je m’ennuie d’autant plus que j’ai du mal avec la musique, pas très envie d’en écouter. je m’abandonne mollement à laura veirs, dont j’apprends quelques chansons pour me passer le temps. j’aime bien chanter, ça me détend. la peur du ridicule — et des voisins — me castre moins qu’il y a quelques années. j’ai aussi chopé par hasard un enregistrement du concert de le tigre aux eurockéennes, selon moi un des plus réussis du cru de cette année. c’est un peu amateur, il faudrait redécouper les pistes un peu mieux ; est-ce que quelqu’un sait bidouiller les fichiers wav ? sinon si vous commencez à en avoir marre d’arcade fire, il paraît que la relève dans le genre se trouve du côté d’un groupe new-yorkais : clap your hands say yeah. c’est vrai que c’est pas mal. dis, edou, on ira les voir en concert ?
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