rugbymane: mai 2007

rugbymane: mai 2007 skip to main | skip to sidebar rugbymane ceci est le journal d'un malade de la chose ovale, devant apporter la preuve de l'apparition d'une nouvelle addiction "contractable" sur tous les prés du monde. c'est la vengeance de la pelouse. entre nous on l'appellera "rugbymanie". jeudi 31 mai 2007 ci gît... la nostalgie y connaissent pas raoul (fin) mais il y eût surtout cet après-midi d’automne mémorable. ce dimanche de la vie qui vit donc la vaillance postale s’opposer à l’impossible rêve, colporté de cette si belle manière qu’on sait, par les solistes coleporteriens au jeu sans égal des sangali et autres princes consorts et cadors à la codor de la narbonnaise. c’était, il nous semble, à l’occasion de l’un de ces avatars ridicules des phases préliminaires. ces matchs où le moindre écart de conduite entraînait, à la première effluve sanguine, de terribles scores fleuves. la grande foule du vieux pantin, des cités et d’ailleurs, s’était massée, remuante à se moucher autour d’un vin chaud comme une bande de « festayre » devant sa citerne de calimucho. les mômes de l’école de rugby s’était pour le coup magner de se doucher à l’eau tiède. dans la tribune d’honneur, une sorte moins enchanteresse d’abbé deschamps qui abritait aussi les vestiaires, quelques localiers, dont l’avisé jean cormier, prédisaient la voix déjà grenue, la pluie d’abat de grêlons, scandé à moins d’un scandale par soixante et quelques grains. et ce fut la fête la plus complète à laquelle raoul montbrand devait jamais convier son monde. un bal des lazes où la jeunesse, si intrensèquement narbonnaise, glissa dans son insouciance sur le terrain mouillé par la bonne sueur dévote de nos factotum des postes. les centres de cet autre racing avé l’accent, où déjà se distinguaient les poids lourds de demain et les walter d’avant hier, pratiquaient aussi l’art du cadrage débord guy debordien. et du haut des gradins, on entendit que ça faisait tchic tchac sur l’herbe craquante, sous l’évidence de léviathan de cette grâce de l’évitement. certains avants eurent beau jeu de présenter leur visage de traviole un peu trop en travers, les trilles qui porteraient à tout jamais la marque de jean trillo avaient déjà raison des dernières noirceurs de la banlieue. longtemps, le kayser guy nogier aurait ses esgourdes de babar remplies de l’élégance tonitruante de ce numéro d’acrobates. a la fin du match, il avait la mine un peu pénitente de l’amant éconduit qui sait bien, au fond de lui, que les femmes ne pardonnent jamais qu’après avoir puni. longtemps après le passage fracassant de la comète, les gosses de pantin, de noisy-le-sec, ou ceux encore plus apatrides des 19 et 20ème arrondissements, s’égosillèrent comme des godzillas camphrés en tirant des plans sur la moquette. longtemps, dix ans n’est-ce pas suffisant pour forcer nos habitudes, l’asptt paris, son international roumain en rupture de banc par-ci et son barbarian du rcf par là, rêva d’accéder à l’échelon supérieur. malgré les merveilles du tout venant des bénévoles, à la tête desquels l’entraîneur des jeunes pousses (on disait poussins), celui-là l’allure d’un colombo un peu plus border line, un cocard perpétuel en décalco sur sa tronche de cocker sur quoi devaient s’étalonner chaque dimanche, un tas de stalonne de chalon ou de romans, et le soigneur lulu crampes ça ne s’inventait pas, malgré ça et une nouvelle finale, ce rêve enfantin fut prié de grandir vite pour mieux vivre avec son temps. l’asptt paris fut dissoute, sous son ancienne forme en tout cas, pour une histoire de vingt sacs. il reste raoul montbrand, ce bout de terre irridente, resurgie d’outre–tombe et de l’hébétude naïve du groupe b, au coin d’une banlieue qui se brûle désormais les doigts à de piètres feux de bengale. raoul montbrand irradié à tout jamais d’un soleil orange et noir. publié par benoit jeantet à l'adresse 09:39 0 commentaires   mercredi 30 mai 2007 aphorismes emmêlés le talonneur c'est cet homme à fort tonnage sans quoi la mêlée, cette galère romaine, prendrait l'eau de toute part. son rôle est de guider dans la tempête avec un air des plus languides. de souquer ferme sur cette mer d'intranquilité où ses sept autres frères de la côte sont toujours à tanguer, vikings brinqueballant vay que vay sur cette coque de noix au mépris de la noyade. de colmater les premières voies d'eaux. il apporte aux poids la juste mesure. a l'abordage du pack d'en face, à chaque entrée, cap à cap, il fait figure de proue. le talonneur c'est l'étalon d'or de l'équipe. son épine dorsale et son poil à gratter.en règle générale l'homme est toujours un cas. un peu particulier. beaucoup cas social. qui d'autre pour ainsi se rêver en forçat de ce pur exercice d'équilibre, précaire et complexe, des forces. surtout en roi de l'arène. le talonneur c'est ce pilier métaphoriquement amputé de ses deux bras, dès qu'il se place dans la cage. l'autre nom de cette prison dorée pour toute sa vie. une incarcération au coeur même du monde. l'incarnation, pleine et entière, de n'être pas un homme à moitié. un homme viril avec un grand vi. et du vice à revendre, dès qu'il s'agit pour ce sans grade, de voler la vedette à son vis à vis. ici on ne peut traiter sa mère que par pair interposé. ce vice qu'entre eux, après coup, pour s'être étalonnés, les taulards dingos du talon évaluent, sur quelque étale de zinc, en tant que vertus. le talonneur, d'une certaine façon, est à ce point cardinal. publié par benoit jeantet à l'adresse 17:22 0 commentaires   mardi 29 mai 2007 fantasmes de coupe du monde (6) et si demain refleurissait pelous...il y a des choses qui, comme ça, à vue de nez se pressentent. a quoi? trois fois rien. un signe infime qui vous fait surnager sur votre zodiaque, même au plus fort de la tempête. un certain samedi de décembre 2006 à toulouse, après tous les commentaires pour tenter d'expliquer l'inexplicable, on se souviendrait de cette essentielle constatation. le stade commença seulement ( et salement) de prendre l'eau de toutes parts à partir de la sortie de fabien pelous. alors vieillissant le fabien? pas tant que ça. c'est qu'il est de ces gens, dont le futur vous vient longtemps à l'avance, comme l'avant-goût, le fumet d'un festin à venir. ces gens là ont ce qu'on appelle un destin. au début, tout ça se produit un peu malgré eux. et puis, tout ce qui arrive est entièrement de leur faute.la force des habitudes. surtout les habitudes de travail. ces gens là sont doués d'une figure charismatique. ces gens là ,souvent pas si bien nés, sont nantis par une nature bienveillante, pour ce qu'ils ont su la forcer sans trop de brusquerie, de ce supplément d'âme qui fait les grands hommes,et pour ce qui nous occupe les capitaines au long cours. juste avant de donner leur pleine mesure, ils connaissent presque tous une mauvaise passe ( succession de blessures, cascades de mauvais matchs). de sorte qu'ils sont peu à peu désavoués. par leurs plus proches thuriféraires y compris, tant c'est incompréhensible aussi tout ça. alors, ils reprennent leurs médecine, se font beaucoup de souci et un peu moins de gras. leur coté studieux fait bientôt qu'ils sèchent.d'autres préférant de loin les grands espaces au espèces cloonesques de georges clooney, étrennent la méthode bubka, laquelle consiste en fait à vivre reclus dans quelque isba de sibérie à couper tout le bois de la création ( plus sain que la créatine ça ) ou à tondre plus ras la déjà très rase toundra. il est de ces choses qu'on sent, et puisque qui ne dit mot consent, allez on va vous dire. on verrait bien le fabien pelous ( celui croupissant dans le creux qu'on sait) sur la voie de la reconquête de sa splendeur passée, s'appliquer sous peu la méthode bubka, avec, mettons, un peu moins de sibérie et de toundra et sûrement d'avantage d'ariège ou de lot et un peu plus de raygrass, de trèfle et de luzerne. la symbolique étant par trop évidente, fabien refuserait de toucher au blé. pour les reste, donc, on le verrait assez se faire engager, en loucedé dans une métairie sans risque, en tant qu'auxiliaire agricole. et puis revenir plus fort que jamais. aguerri par sa longue guérison agraire. publié par benoit jeantet à l'adresse 13:42 0 commentaires   lundi 28 mai 2007 ci gît... la nostalgie y connaissent pas raoul (2em partie)l’asptt paris, c’était d’abord l’aspout pour les jeunes gaziers des cités voisines, qui y venaient tuer le temps, l’ennui, se trouver un prétexte noble pour se mettre un peu sur la gueule et pour la plupart, l’enseignement d’une sorte de bushido domestique pour toute une vie. une vision du monde « à l’ancienne » qui les ferait quitter ce village global si flippant, pour épouser la cause ludique la plus solidaire au monde. et beaucoup plus encore si quelques affinités électives venaient titiller à point certains pétillants élus, tel les futurs centres denis cech et ludovic valbon. ce rugby, ce machin de senior, ce cadet de leurs soucis, qui ne s’inscrivait pas vraiment dans leur patrimoine héréditaire. le reste de la jeunesse rugbymen d’ici était issue de l’immigration provinciale. des fils de rejetons rejetés précoces, d’ariège, des landes, du var ou des combes du cantal. et ce mélange spécial faisait le réussite de la mayonnaise. l’asptt paris avait du patienter soixante ans, à cochonner dans les soues des divisions et séries inférieures, avant d’accéder, en 1990, à l’elite, à près de quatre-vingt clubs, d’alors. elle venait de conquérir le bouclier en bouclant le championnat de deuxième division à sa rude et consciencieuse façon. le pack, vilain et méchant comme tout, relevait de certain vieux fantasme fourrouxien, lequel s’articulait autour de grandes gueules recousues par une mauvaise manière de michel couturas de haute couture. tous massivement d’attaque pour le genre d’émasculation musculeuse, auprès de quoi un vincent moscato de muerte eût pu passer aisément pour un muscadin à la douceur angevine. tout ça qui n’était que sales tronches escagassées, bâties pour la guingasse et le combat de tranchées. escouade de corps francs à laquelle venait s’ajouter des lignes arrières, très sujets de cette majesté des moches, dont le credo romantique était de pousser, et ce sans se démonter, l’élégance montoise du jeu à la française à son paroxysme inoxydable, fait de tressautements toulousains. ceux-là portaient peu ou proue en sautoir, à force de double-sautées et de jubilations combinatoires, le message du grand villepreux. l’asptt était un peu un mariage raisonné qui ne pourrait jamais se résoudre à un divorce à l’amiable, fût-il ami ami vicieux. les deux entraîneurs si entraînants, sommés en haut lieu d’emballer le curieux package postal, se nommaient guy nogier et bernard charreyre. le premier répondait, pour les raisons qui se devinent, au sobriquet de kayser. le second était surnommé le cha, pour ce qu’il officiait encore en intermittent au poste d’arrière, en tant qu’un charvet en plus oisif mais tellement plus oiseleur. l’un distillait patiemment, avec une sorte d’accent de boniface de bonifacio, la science si diffuse de la passe, le trompe-l’oeil d’un appui, le pinacle du geste juste. l’autre manifestait sa détestation de la défaite avec un pointillisme impressionnant et cette espèce d’impressionnisme novateur et irascible à la novès. leur association, d’apparence si contre-nature, fut cependant suffisamment malfaitrice pour que tout le groupe b redoute longtemps l’équipe des facteurs de paname. il y eut des phases finales interminables. des brennus perdus, qui sait, pour une poitrennade de trop ou un brennan de moins. publié par benoit jeantet à l'adresse 16:54 0 commentaires   dimanche 27 mai 2007 short stories ( histoire du rugbyman en culottes courtes) sans se taper l'affiche ( comme tout d'jeunss on disait alors) son père joel entraînait la jeunesse sauvageonne de l'asptt paris, dont il était l'attraction arrière de la une. une idole. comme on en fait plus trop. locale. a hauteur d'hommes. pas loin. juste un peu plus bas. gravitait sa petite étoile. pour tous c'était titou. titou dans les vestiaires de nos enfances. toujours à chahuter gentiment avec un bout de strap, juste sous le tableau noir où les coups de craie paternels trahissaient d'ici les séquelles persistantes de quelque nuit blanche. titou apportant au débotté le petit saut de sable au buteur. titou tout occupé déjà de s'apprivoiser l'ovale capricieux de ce ballon. jamais bien loin du banc de touche. titou au club house, dans les juppes de sa maman y officiant en bonne mère poule matinée d'aubergiste à la jovialité désuète, provinciale. comme au stade toulousain, gravitait le petit david autour des grands compas de son jean-claude de père entraîneur, du côté de bram la progéniture de la fratrie spanghero, à brive tout aussi sûrement les petits yachvilli, du côté de pantin c'était donc titou. titou pezet, fils espiègle de joel. comme le petit david devenu le grand ouvreur du stade français, et tous les autres promis aux carrières qu'on sait, titou fait aujourd'hui les beaux jours de dax. dans quelques heures, le demi de mélée jean-baptiste pezet jouera même avec l'équipe dacquoise la finale du pro d2. alors d'ici tu penses bien que... publié par benoit jeantet à l'adresse 13:00 0 commentaires   remâchage d'après mâche (2) voilà, pendant qu'en argentine le trèffle à quatre feuilles perdaient de trois fois rien face aux rois de l'asado ( c'était magique ça se jouait à santa fé), les diables rouges gallois de la principauté des terrils avaient de quoi faire grise mine, avoir ainsi cédé, et d'aussi peu, face aux dernières poussées australiennes, pendant ce temps l'arrière banc du quinze de la rose, faute de profondeur suffisante, constatait 5o points plus tard, l'écrasante domination, physique et sans issue, du bok relooké super 14. ou la douleur cuisante d'une mise en abîme un peu trop brutale. que retenir vraiment d'une leçon pareille quand vous êtes jeune joueur inexpérimenté? pour un peu ça ressemblerait, vu d'ici, à ces allers simples pour l'enfer. au bon vieux temps jadis du groupe b, des matchs de classement, de la première div' à 80 clubs. de montchanin venant expier son manque de moyen à narbonne. de villefranche-du lauragais, victime toute désignée à la grêle agenaise d'armandie.aujourd'hui il en est pour regretter ces odes piquantes au dolpic. ces joutes de sous-préfecture sans d'autre valeur ajoutée que celle des produits locaux. ironie de l'évolution de ce jeu. les places fortes d'avant le remembrement professionnel sont les maillons faibles du jour. après béziers et toulon hier, arrive le temps de la descente en roue libre pour narbonne et agen. des légendes sommées de se dégotter très vite ( pour la seconde équipe citée c'est déjà fait) d'aussi " généreux" mécènes que leurs devancières. et les fortunes diverses qui iront avec. pour leurs valeurs de toujours. ici le pruneau. ailleurs le sang de la terre. le système pileux cher au narbonnais. le pilou pilou peuchère ( oui bon) du ché varois. en attendant, de pied ferme, flexion, stop, touché, entrez, le retour d'auch ce petit poucet à la gniac de d'artagnan. des anciens ostracisés dax ou la rochelle. et, qui sait, la confirmation de montauban et d'albi. comme quoi, à ce jeu, on est tous encore un peu la sous-préfecture de quelqu'un. publié par benoit jeantet à l'adresse 09:39 0 commentaires   vendredi 25 mai 2007 ci gît...la nostalgie y connaissent pas raoul ( 1er partie) hommage éhonté à la mémoire pas si honteuse de l’asptt paris, club formateur autant qu’école de vie ludique par où est passé tout un tas de ludovic valbon, et à celle de son stade raoul montbrand, théâtre, au cÅ“ur des cités de pantin, de la pantomime provinciale la plus intégratrice qui soit. Éloge de cet illustre inconnu qui devint champion de france de deuxième division, occupa le haut du pavé du groupe b plus d’une décennie durant et eût même l’insigne honneur de disputer une phase préliminaire aux côtés de narbonne. sortie de la brume de terre, la vision éthérée d’un stade de banlieue. au bout de la ligne 7 du métropolitain ici point trop poli, on se retrouve à pantin, fort d’aubervilliers, déjà tout un programme. le long de la nationale, comme une ligne de fuite improbable rattrapée à la sauvette par les vapeurs délavées de la ville, il y a ce muret qui évoque quelque terrain municipal du sud ouest. c’est le genre vieux complexe pour jeunesse timide. c’est raoul montbrand où renaissent parfois les fantômes du dernier club à caractère corporatif qui ait jamais tutoyé l’élite, à la fin du dernier siècle. aujourd’hui plus personne ou presque ne se souvient de cet endroit de province enclavé mieux qu’un village gaulois en forme de spécificité joviale , au cÅ“ur de ces cités couleur pain d’épice, dont les enfants vinrent vite apprendre à relever les cÅ“urs en mêlées à leur sauce si piquante. personne parmi les glorieux adversaires d’alors pour se souvenir. ni parmi les anciens pucistes, romantiques pugnaces avides des grenades à retardement qu’en maître de la guérilla urbaine, barbe herrero, ce vaurien magnifique de ché varois, leur enseignait dans sa science insigne. ni au sein de la vieille plèbe stadiste d’avant les playboys plein d’allants et de gaz max guazzinien. ni même chez les richards supposés du raycing, suppôts présumés de la présomption légère et du parisianisme en flottant. non personne. aucune âme qui vive ou qui n’ait assez survécu à ces derbys d’ascot mulassier où ça s’asticotait, à la gloriole, consumée par le consumérisme du temps, de feu l’équipe fanion de raoul montbrand. sur les deux terrains réservés au rugby, pas un des gamins innombrables ne vibre en secret aux exploits de la première. pas un n’ose songer en loucedé à un prochain match de cadet en lever de rideau. les éducateurs ne sont plus les aînés du pack de fer de l’équipe une, ni encore moins ces gazelles impala qui s’empalaient quelquefois dans la lenteur d’une relance. l’équipe première de montbrand, celle de l’asptt paris, n’est plus depuis 1997, ainsi donc décédée d’une belle mort administrative, des suites d’une décision toute pareille... publié par benoit jeantet à l'adresse 09:28 0 commentaires   jeudi 24 mai 2007 au tableau noir de la semaine (5) l'essai de rapha ibanez ressemblait à une balle traçante. a mieux y regarder, notre capitaine courageux traçait, comme ça tout droit, dans les pas héroïques d'un spencer tracy pas piqué des guêpes, pride et tout. a y trifouiller un peu plus, il semblait bien que ce type à la fibre épatante avait de la tripe d'épopée dans son estomac de matamore. et tant qu'à y être, dans ce petit triphasé analytico-rugbystique, une étincelle ( déjà mieux qu'une chandelle irlandoche pour éclairer notre petit jeu), naissait. mais oui. bien sur. voici donc que sonnait l'heure du succés. souvent trébuchante de fausse modestie formatée informative et surtout pas segmantante. ah non messieurs! hein! tenez-vous ( le dernier à avoir su être un peu héroïque en la matière fût peut-être triep-capdeville pilier palois à la sauce si béarnaise. dans les années 9o du dernier siècle.) or donc depuis. ah non hein! messieurs tenez vous. on ne dit rien. on se doute qu'il doit encore s'agir de l'intérêt supérieur du truc. mais on s'égare sur un régime par trop aigrissant.alors donc. avec le ruffian dacquois, foin de complaisance et autre complainte débilo-familiale ( sans toi môman, sans toi pôpa, j'serais pas ziçi à pousser comme ça, à relever comme suit) ibanez, une fois pour toutes, est le genre sur le pré qui aux yeux n'a pas froid et en dehors jamais ne se "chauffe". il n'est que de se le rappeler, notre capitaine courageux, traçant comme spencer tracy et tout ça, oh hissant la h cup, pour sans mal imaginer que sous sa tête carrée ça bouillait déjà rien qu'à l'idée des combats âpres de l'après. rien qu'à l'idée de cette prochaine tournée. aux antipodes de la gloire vécue en cet instant à twickenham. a quoi peut-il bien penser? au devoir à accomplir. au sien qui sera de les guider tous, jeunes trompettes et vieux grognards tout bugnés, au plus cinglant de la tourmente. capitaine courageux. spencer tracy. publié par benoit jeantet à l'adresse 18:23 0 commentaires   mardi 22 mai 2007 pense-bête ( manuel de la faune et de la flore rugbystique) aujourd'hui passons aux choses périlleuses ( c'est fait pour rire en fait les chose périlleuses) avec le poireau gallois des seventies ( une sorte de 69 du jeu de ligne, en beaucoup plus renversant)qui chaudement dégorgeait en suc pop sucreux acidulé, dans les glottes de certaines brebis galeuses, barbies angliches ( london swinging city à comparaître) atterrées qu'une telle grâce puissent émaner hors sujet de sa gracieuse majesté, poussée ici sur ces terres vieilles et arides, toutes hérissées de terrils, pouah quelle horreur mais bon good game quand même.aujourd'hui donc le poireau gallois dont, par exemple, l'émincé à cru de j pr williams flambé au phil bennet, fondait en bouche, comme ça, une vraie williamine. publié par benoit jeantet à l'adresse 09:59 0 commentaires   lundi 21 mai 2007 roman feuilleton la sanquette de besagne. « sache minot que toute la fratrie herrero était composée de che gué vara ou de vauriens pas commodes à l’appétit de varans de comodo varois… » « té vé olive, regarde un peu qui arrive comme un cheval sur la soupe. pas mal albert londres, à peine deux heures que je poireaute. l’a plutôt intérêt à être conséquent ton article, sans ça je te promets qu’y’aura des conséquences. » andré bertalutti avait la faconde méridionale qu’on était en droit d’attendre d’un bistrotier du sud-est. sauf que malgré sa tronche de moustachu tout maigre, ses petits yeux de rapaces savaient y faire pour vous rapetisser en deux secondes. « comme quoi les conséquences ? » alexandre peinait à sortir de la vappe. « comme de te forcer à régler tes notes astronomiques, pauvre couillon de la lune ! » il avait le sourire en coin et la tchatche onctueuse des mauvais garçons de besagne. sauf qu’en fait de pedigree de truand, dédé n’avait à offrir à ses potes de pigalle, qu’un passé de porte-faix , il est vrai un peu en porte à faut. c’était au port, un peu avant la guerre, qu’il avait commencé à trimer dur, parmi les dockers et les autres ouvriers de l’arsenal qui vivaient comme toute sa famille au cÅ“ur du quartier toulonnais de besagne. tous, pour la plupart, des fils ou petit-fils de sales ritals, comme on disait. d’ailleurs besagne ça venait de bisogna qui en italien signifiait travail. « et dire que, maintenant, tous ces cocos-là déblatèrent la propagande réchauffée de quelques fachos arrivistes. manquent un peu de sanquette ces vieux enquiquineurs. rien que des buveurs de quinquina, je vous le dis» « c’est quand même pas pour ça que tu t’as mis les voiles de toulon ? » olivier trempait en extase dans un curieux cocktail exotique. « au fait, c’est vrai ça dédé. vous n’auriez pas plutôt eu peur…disons… de faire front. pour un type qui s’autoproclame à tout va le dernier anarchiste de france » alexandre aimait le foutre en rogne. et il y avait des mots tabous avec lesquels on était sûr de faire un tabac. « qu’est-ce tu racontes gamin ? d’abord je suis ni droite, ni de gauche. je suis du milieu. » « en voilà une nouvelle. alex t’as qu’à titrer à la une « un ancien trois-quarts centre appartiendrait au milieu. » c’est bon ça non ? allez réveille un peu machin là, pour voir ce qui pense de ça. » olivier était en dessous de sa ligne de flottaison habituelle. les bars avec poissons naturalisés au-dessus du zinc et des types en bras de chemise derrière, avec ancre de marine itou, ça lui donnait toujours des envies de gerbe au grand large. « y’a pas pire que le mal de mer alex, c’est terrible. » olivier était vraiment en dessous de tout. c’est à peine s’il eut le temps d’arriver devant la porte des chiottes. « y’a le mâle de ma belle doche. un furieux de la marine marchande, celui-là, qui trouvait le moyen, entre deux mouillages, de pousser une mêlée en passant. au club de la valette, il a fait avaler des prémolaires et je te passe toutes celles qui suivaient. » sur ce dédé se servit un double pastis. « t’en veux un petit alex ? c’est du casa, hein attention, pas leur pastiche de marseille. » rien que d’évoquer ce souvenir, la peur de voir débouler le marin, l’autre morse schuman comme ses partenaires l’appelaient, lui avait soudain donné soif. «non merci, t’as vu dans quel état tu l’as mis. tu lui en as servi combien ? putain tu pouvais pas le renvoyer chez lui. » « dans votre petit homme sweet homme douillet ? » « c’est qu’un deux pièces, pas un penthouse. » « ouais un truc entre hommes, quoi. pas bien bonnard tout ça les gars. faudrait penser à faire un peu la fête. » « qu’est-ce que tu crois qu’on vient foutre ici ? notre profession de foi. » « pour ça, les gonzes, vous êtes les meilleurs du monde. des professionnels de la profession. » « alors quoi ? tu nous trouvais tristes. » « et les femmes ? faudrait penser à aller au canard, comme ça, en canon. » ses yeux égrillards éclairaient sa petite mine grisâtre de vieux. « c’est comme pour les ballons. on a beau courir après, parfois les rebonds sont trop défavorables. » « pour vous autres c’est souvent un problème d’anticipation. soit vous démarrez trop tard. soit vous partez au quart de poil, comme des garennes qui courent la race. au final vous vous coupez toujours du soutien. » « les métaphores foireuses de ce genre, c’est mon fond de commerce. si tu t’avises de marcher sur mes plates-bandes, je vais te délayer pire qu’un vieux springbok juste après l’élection de mandela. » « si tu te mets à la destronche bien de chez nous, té vé, de suite qu’on se l’écrit cet article sur les vieux crampons de toulon. tu sais, je les ai tous côtoyé. » « je sais et si tu jouais souvent en réserve c’est parce que t’étais trop timide. » « la guingasse, le combat, la fierté et tout le tremblement, c’était pas de la gnognotte à l’époque. allez, qu’est-ce qui t’amenait ce coup-ci ? vas-y accouche. » d’abattre à nouveau ses cartes de joueur du ercété, redonnait au cÅ“ur de dédé son teint bicolore. rouge et noir. bien sur. avec un brin de muguet épinglé sur le torse, à même cette chair qui ne saignait jamais. « laisse tomber va. on verra ça plus tard. je vais d’abord ramener olive. avant qu’il ne dégueule tripes et boyaux partout. si un client un peu aventurier s’aventurait justement par ici, tu vois le genre. » « de toute façon, le papier comme tu dis, a toutes les chances de finir aux chiottes. et je te parie ce que tu veux qu’il n’y aura pas beaucoup de monde pour vouloir se torcher avec. adieu dédé. » « je crois que tu fais bien alex. il est musette, acide et museau. » au moment de prendre congé et de se ramener olivier sous le bras, un grand rouquin entra dans le bar en claquant la porte à la volée. c’était une sorte de géant tout sourire. le genre géant vert avec un caban de midinette et un fut en velours côtelé beaucoup trop court. il portait des vieilles nike air jordan qui avaient du réchapper de peu à quelque attentat jordanien. ses cheveux lui descendaient dans le dos et faisaient un peu tignasse de viking après un balayage californien. tout ça sans qu’aucune tresse ne vienne assujettir son côté sauvage et indocile. bien qu’il eût l’accent des sujets de sa gracieuse majesté, l’écho de certaines grasseyances puait à plein nez l’irlandais du munster... publié par benoit jeantet à l'adresse 17:26 0 commentaires   vendredi 18 mai 2007 lignes de fuite: kally vasco cette fois c'est vers un blog des plus iconoclastes que cette notule compte bien vous renvoyer, comme on renverrait son petit monde dans les dix mètres d'une sorte de plaisir neuf de la découverte. car on s'empresse de le préciser, il s'agit d'un blog littéraire tourné vers tous les plaisirs de ce monde, arts de la vie, de la table, de la langue et des arts au sens large de l'ouverture et de l'usage du monde. et le rugby dans tout ça? le rugby objet unique de notre petite entreprise à nous personnellement? le rugby est présent dans ce blog. a travers la passion de son auteur léon mazzella di bosco, tout un blase, rien qu'un blason de boucanier échappé vu d'ici d'une chronique italienne à la stendhal. un type d'une épatante curiosité intellectuelle. poète, romancier, grand reporter, critique littéraire, étonnant voyageur, et grand amateur du noble art sur lequel il semble intarissable( quoi de plus volubile qu'un bayonnais né à oran). pour finir, n'en jetons plus allez plutôt juger du poids de cette aimable bise par vous-mêmes, on dira juste que l'homme a aussi souqué du côté des éditions atlantica, qu'ici on aime bien ( on y reviendra plus tard) et qu'il incite vivement à relire blondin ets es ironies ovales..http://leonmazzella.hautetfort.com publié par benoit jeantet à l'adresse 11:40 0 commentaires   jeudi 17 mai 2007 fantasmes de coupe du monde (6) dans le chou. supputerait-on déjà quelque accointance gaillaquoise, lorsqu' à la rescousse, oh hissée-haut, du quinze national, alain gaillard serait interpellé à l'aide d'un help con par bernard laporte, au chevet surtout d'un pack tout hoquetant dans son vomi. et quand on sait que tel étalage de classe prosaïque, demeure l'apanage réservé du seul o'driscoll, ce centre dionysiaque sachant à l'occase se muer en vrp ( le genre pop tubesque et reader digestif) des brown ales ambrées de son home à lui, on se dirait ( les grands trappeurs de la chose écrite comme les petits trapus de la langue pâteuse) que, ce coup-ci ça y était, nos petits français commençaient , au près comme au large, à sentir le rance. a défaut de début d'explication vraiment convaincue, bernie adepte je m'en foustiste et footeux, faisait son mal-aimé de la jaquette ( avé le fort accent du forez). or donc, tandis que chacun, renfermé en petit périmètre dans la zone millimétré ci-devant le huis clos marcoussien, en meute s'énervait de tous ces petits riens susceptibles de traduire le malaise, si palpable comme disent encore les jeunes carabins en médecine du sport, raphael ibanez viendrait flanquer quelques éraflures au front de la générale niaiserie.a toutes les questions pressantes sur le pourquoi et le comment du choix donc de l'alain gaillard, il répondrait de sa voix pondérée d'opérateur commando en service d'operette commandé ( chez ibanez, il y du jean prat en plus germanitropin mais pas trop) qu'en ces heures fatidiques où l'on gisait dans les choux, un technicien tout de rudesse intelligente était au pack ce qui manquait le plus, tout ça sans faire injure au carcassonnais jacques brunel, sa voix burinée à coups de bourre et de brunes, dont l'heure allait pourtant sonner au prochain bouillon de onze heures. on serait toujours à se demander combien de match encore lui survivrait son faux frère à moustache bernard viviès, quand, avec l'art éloquent du peintre à pendeloques, raphael brosserait le juste portrait du tarnais gaillard. par quoi il nous signifait pourquoi l'équipe de france avait besoin de cet éducateur ( prof de français accoucheur d'âme en chef,) spécialisé en élèves soi disant peu réceptifs aux discours académiques. et là on se rappellerait cette phrase d'il y a quelques saisons, volée à la sauvette par un micro de télé, alors qu'à la mi-temps improvisée à l'improviste du pré, faisant cercle autour d'un petit bonhomme vêtu d'un pauvre survêt, un tas de grands gaillards d'avants écoutaient celui-ci leur balancer qu'il se fichait de mourir avec eux, son regard perdu éperdument dans leurs yeux humectés de larmes dans le sel de quoi l'espoir, souvent un orgueil plus épicé, les piquerait bientôt au vif. et là on comprendrait, enfin peut-être, la piste que semblait tracer ce spencer tracy (prat naquit au mieux tracy pyrénéen) de rapha ibanez. qu'un staff, un rien tournant fraisant aux fraises, avant tout avait besoin de chou. publié par benoit jeantet à l'adresse 20:12 0 commentaires   mardi 15 mai 2007 aphorismes emmêlés le pilier est une sorte d'homuncule cubique sachant apprécier la juste valeur de l'humanité, un peu par intermittence, beaucoup en troisième mi-temps. publié par benoit jeantet à l'adresse 10:02 0 commentaires   fantasmes de coupe du monde ( 5) insomnie. trois jours que fred michalak rumine des tours de terrains imaginaires sous la couette. marcoussis, au plus obscur de la nuit blanche, c' est peut-être le pire des dortoirs d'internat. hier, fred a bien tenté de faire le mûr. mais, bien sur, ça n'a rien donné. les murs d'enceinte de cet alcatraz de l'ovale, précisement ne donne sur rien. dire qu'en stage dans le kercorb avec benoit baby, l'enfant du pays cathare, il s'était pris à ressasser, allonger sur la tuile mouillée, à quelque cidrerie de fontarrabie. a moins qu'il n'aient fait, cette nuit-là, tous deux tracassés jusqu'au cou par leurs soucis de cadets ou vice versa, à moins qu'il n'aient fait que bâder au cid, comme deux glandass se prennant pour rodrigue à un concert de chimène badi. a moins que fred ne l'ait tout simplement rêvé. tout simplement, c'est pas compliqué. autrement moins compliqué que tous ses mauvais choix qu'il devrait sous peu, sous peine d'en faire beaucoup à ses proches, changer en autant de beaux gestes de petit génie. trois heures que fred michalak lutine après la mine de milou n'tamack, la fois que son idole le laissa, manière d'encourager la jeunesse, filer à dame. etait-ce vrai que plonger dans l'en-but, avait un rapport étroit avec l'acccomplissement social de soi, ou, disons, une forme moins élaborée de jouissance? pourquoi étroit, avait-il eu envie de retorquer, du tac au tac, à l'agité pipot de ce jt un peu trop people. sauf qu'à l'époque, fred n'avait pour unique protection que sa simple politesse. 2003, l'année de tous les dangers, où sa jeunesse, brusquement vécue comme un handicap, faillit lui dicter le pire, soit de tout envoyer valser dans la garonne. mais surtout ne pas se laisser hâpper peu à peu vers le fond comme clément. clément, le joueur tellement doué pour le show artistique et la prouesse non imposée. clément, son ami dont il aurait rêvé de faire son dugarry personnel. (mais le bernie de l'époque n'en voulait plus. on sait depuis que même les imbéciles peuvent changer d'envie.) après tout puisque certains grands connaisseurs, aujourd'hui méconnaissables, s'étaient échinés à voir en lui une sorte de zidane du truc. clément et ses cd d'aznavour en guise d'accroche-coeur. son air de scout de boys band et son scooter d'étudiant modèle. crois-tu, toi ( et si on se tutoyait cher ange) que bernie le dingue a réussi, comme ça se murmure dans votre petit landerneau rugbystique, à couper le shi...pardon ( humouuuur!) la chique, de votre ami poitrenaud? surtout ne pas répondre, s'était promis fred qui ne voulait pas donner ce plaisir à cet agité qui en remettait rien qu'à cause que son jt de pipes froides battait un peu de la gîte. surtout ne faire de peine à personne. trois heures que fred michalak ressasse toutes ces anneries d'âne rebattu. quoi faire après les parties de belote à n'en plus finir avec fillol la bellette? réveiller, encore une fois, le nouveau promu en tant que neuf d'avenir ( une récompense bien méritée même si un peu compensatoire). il a bon fond le jérôme, fred le sait, qui se demande toujours comment, à l'époque, il a pu, lui le sâcré gamin insouciant d'alors, lui piquer, comme ça le temps de poser un valise ou d'eux, cette place de demi de mélée qui semblait pourtant coller aux basques du rejeton de papy basquet, il a bon fond mais dès demain jérôme, il faut qu'il soit en forme. dès demain, le quinze tricolore affronte la namibie...non mais, on voudrait vous faire gober que la france a peur de cette équipe qu'on ne s'y prendrait pas autrement. cette phrase imputable à un gamin de six ans, amputé ( ce dernier dit djamellisé dans un bel éclat de rire) d'un bras, devenu son pote depuis que vincent clerc l'a traîné un jour à la maison des enfants, cette phrase, fred se la réécoute sur sa messagerie, laquelle fait soudain son petit effet tapage nocturne au point que la bellette tente un museau humide hors du terrier.tiens c'est marrant, depuis que fabien lui a mis le pif dans la mécanique kantique du pack, on dirait que le tarin de jerôme pourrait se faire intarrissable sur les arômes , divers et d'été, dresser là, tel un somnambule sorti droit de chez nature et découvertes, un catalogue à la prévert des remugles et autres saveurs musquées de son huit de devant. en souriant comme un gosse, fred rouvre grand les écoutilles de son coeur ( qu'il a énôrme selon sa mère et guy novès ou vice versa) avant de se repasser cette phrase qui suffit à réchauffer l'estomac mieux qu'un alcool de fruit et qui ne tarde d'ailleurs pas à faire tout plein de petites soeurs. depuis le sms, l'amour c'est courru pour essaimer tout seul. dont une autre mémorable "non mais, la france dont le jeu craint, n' a pas quand même la trouille de ces sous-boks" celle d'un autre vieux copain, un pote de jack ass lequel, pour résumer ici son sentiment, goûte assez peu les commentaires cocâsses et autres jacâsseries journaleuses d'après quoi, toujours la même rengaine en boucle, fred serait démuni d'un jeu au pied digne de son rang ( après le coup de la passe de maçon, l'a qu'à leur faire voir comment qu'il est ambidextre question coup de pieds au cul).trois jours et trois nuits que fred rumine au vent mauvais tout un tas d'envolées lyriques, et là, au plus noir du noyau noir de sa nuit claustrale, sur la tablette retoquée sous l'estocade des jeux de cartes, il avise un bouquin devinant le coup de chance, cadeau de bobol greg lamboley qui le tient lui-même de fabien pelous à qui la lecture tient beaucoup à coeur. c'est un roman de jean-paul dubois, un grand auteur français aimant bien les ors de la belle presse parisienne, aussi un peu beaucoup toulousain sur les bords de la daurade. fred ouvre le livre à l'aveuglette et lit. ca parle, comme un fait exprès de toulouse, de l'équipe de toulouse, de sa culture, de son côté imprévisible qui même après coup ne se verrait même pas. ou si peu, image par image et encore à la loupe. bon, c'est des paroles hyperboliques qui trahissent le fan absolu. bien sûr, ça parle de l'histoire de toulouse en tant que club de ses trente dernières années. on sait depuis que l'évidence s'est troublée de quelques doutes. mais pour fred, tout ceci ramassé en à peine quelques phrases, comme ça il jurerait presque intercalées dans le roman, telle une effraction du réel, lui est directement adressé. la seule leçon à retenir, c'est qu' il ne faut pas renier son identité, celle toulousaine si enracinée même si, d'aucuns à sa place, la souhaiterait plus déracinable. on dirait du pierre villepreux éprouvant en socrate sa méthode globale. sauf qu'en secret fred pense qu'ici, dans ces phrases, ça s' exprime tout seul. a chacun son boulot. enfin, ça y est, fred michalak ne rumine plus ses tours de terrains et tous ses tours de couillon, aussi quand même. ca y est, l'insomniaque fait un somme. publié par benoit jeantet à l'adresse 09:52 1 commentaires   samedi 12 mai 2007 remâchage d'après mâche (1) le week-end, comme un peu partout sur la planète ovale, ça fleure bon la phase finale, on repassera sur les plaies des vaincus, à la façon d'une mauvaise langue sur une dent malade. aujourd'hui, il y eût en twickenham la finale du championnat d'angletterre. d'un côté, leicester et ses tigres féroces ( faciles mais bon), mais surtout toujours pas rassasiés après leur victoire en couple anglo-galloise. des tigres surtout pas de papier, contre une équipe de gloucester qui souffrit d'abord de la simple comparaison physique, avant de s'éffriter contre l'évidence: après avoir chanté le temps des sarries aux partenaires de castaignède, c'est à peine si l'adversaire du jour leur permettrait de glousser et se taire.de fait en face, le coach pat "poker" howard ( expert en compte d'apothicaire en bon fils de pharmacien) sortit, dès qu'il le fallut, l'as magique du pick and go. martin corry courrait jusqu'à écoeurement de l'adversaire, en renversant plus d'un amas d'omoplates pourtant bien décidées à faire le dos rond. et puis on fit donner la cavalerie belliqueuse du pacifique. au bout de la ligne, murphy savait morfler à la corne pour offrir l'essai au buffle agile tuialagi. très vite, le score essaimait en 27 à cherche, et le staff des tigres à coups de sms déjà projetait sa joie vers toute sa jungle people. cali, depuis sur son banc de pénitent, comprenait qu'il ne serait pas calife aux pays des têtes couronnées.et pendant ce temps là, en afrique du sud, les blacks tout bleus des blues se faisaient blackbouler par les natal sharks, futurs potes de bassins de fred michalak, lequel, fit la veille comme on sait, ses adieux au public toulousain, en grande pompe soit avec son art consommé de l'attaque en première main. par moment il manqua de lucidité, cherchant éperdument le coup gagnant à tout coup. cela n'empêchait pas les valeureux agenais de repartir avec un cinglant 47 à o, soit le numéro de leur département et l'immense vide qui s'ouvre, hélas, chaque jour sous leurs crampons. publié par benoit jeantet à l'adresse 19:14 0 commentaires   vendredi 11 mai 2007 au tableau noir de la semaine (4) syd millar serait donc ce rodrigue avé assez de coeur pour vouloir enfin mettre dans le mille. on entend d'ici tous les joueurs invétérés de la ligue s'écrier "blanco." publié par benoit jeantet à l'adresse 16:48 0 commentaires   entre deux poteaux marcel et la rougne sont deux amis, deux poteaux dont l'amitié née sur la prairie ovale n'a jamais tangué au gré des vents contraires de la vie. si vous cherchez une définition du truc, dites-vous que c'est sûrement ça "être rugby". sinon, si comme nous, vous mourrez d'envie de savoir ce que marcel, d'origine anglaise même si son prénom ne le laisse pas entendre ( mais bon un père anglais fan de mastroiani, voici ce que de l'autre côté du channel ça peut donner) et son poteau la rougne ( pour ce qu'il est rouquin de poil et carotte du reste) ont donc en ce jour à se dire, tendez l'oreille.marcel:"dommage que castaignède ne puisse pas finir sa carrière sur une finale. atwickenham, en plus, ça aurait eu de la gueule."la rougne: " excuse mais des finales, il en a déjà joué quatre. au parc des princes môssieur. le colombe des vieux cons trentenaires comme moi. et une dans l'ancien arms park de cardiff, avant la démolition. trois finales de championnat, plus une de coupe d'europe. et je passe les deux grands chelems. et ce match contre les gallois. en 99 dans ton twickenham."marcel "oui oui, c'est vrai qu'il n'aurait jamais du quitter toulouse. quatre titres avec eux et après, pfuit, la peau de mes noix."la rougne: "quand tu es jeune et que tu gagnes. c'est normal de vouloir partir. le monde est à toi. regarde michalak, c'est pareil. et c'est très bien comme ça."marcel:"c'est moi l'anglais et c'est toi qui te la joues kipling. tu seras un homme mon fils. les voyages forment la jeunesse rugbymène. en attendant , pour un joueur comme ça, finir là-dessus..."la rougne: "c'est là que pour lui toute la fin reste à écrire. pourquoi pas sur une action d'éclat, le genre exploit personnel au service du collectif, hein attention, lors de la finale de la prochaine coupe du monde."marcel: " moi je le vois pas trop faire son zidane."la rougne: " moi justement si, et puis au moins, s'il lui venait l'envie de filer un coup de boule avant de sortir par la petite porte, mais durant un ruck , hein attention, pas face caméra, ça serait déjà moins dur à expliquer." publié par benoit jeantet à l'adresse 16:15 0 commentaires   mercredi 9 mai 2007 pense- bête ( manuel de la faune et de la flore rugbystiques) aujourd'hui, le chardon écossais et plus spécialement celui des borders qui atteste du piquant débordant des cadrages guy debordien des " guys" toujours à carreaux de ces causses pas si cossues. publié par benoit jeantet à l'adresse 17:12 0 commentaires   aphorismes emmêlés dans la soue des divisions inférieures, le coach c'est ce type empâté en lycra, l'empathie toute d'acrylique, qui aime autant autrui que son cochon d'adversaire. publié par benoit jeantet à l'adresse 14:33 0 commentaires   relance du bout du monde (4) comme c'était bath!!remember un peu de ce temps d'avant les premiers remembrements du rugby pro. in england, le noble game fut longtemps axé sur les vertus hormonales des glandes toutes pareilles. ultra académique, le rugby d'outre-manche restait un sport de gentlemen ruffian , autrement dit de types huppés so upper class, sorte de ruppert everett adeptes d'un teston plus dress codifié. bien sur on caricature. ce rugby-là trouva vite son allégorie ( vas-y gorie!!) avec les bêtes féroces de leicester. leurs griffes égratignaient tout avec un sang froid pragmatique. et c'est alors qu'une nouvelle voie de l'ovale anglaise, fût tracée à bath, équipe pygmalionne contre les préceptes des tigres. par le brillant ashton, celui fin novembre promu au poste de sélectionneur anglais ( de suite nous on se l'achète!!), à l'époque disciple transi de villepreux et sa méthode ( celle de bob bru et consorts aussi) , fameuse, globale, bref toulousaine. et c'est alors que la toute riquiquite cité anglaise fût vite en passe,( sautée, redoublée, main-main) de se jumeler avec la capitale capitoline de midi-pyrénées. au point de bientôt remporter son championnat domestique à quatre reprises. et puis aussi, comme en passant une coupe d'europe. rien que ça. remember que dans le rugby un peu trop fortement membré d'anglettere, il y eût à l'époque une vraie alternative, faite justement d'alternance et de beau jeu. que quelque part outre-manche, il y eut un stade policé, qu'on eût dit de petite série, où s'ébrouaient en majesté jeremy guscott le centre le plus majestueux au monde. a ses côtés, adepte de l'entrechat et de tant d'autres croisements de courses ultra-léchées, mike catt si princier envers le gus, ces deux-là félins pour l'autre. et mon dieu, comme eussent dit les gouapes jazzeuses du quartier antique ( avant que le latin n'y fasse toc), que l'équipe brillante de cet ashton était bath! publié par benoit jeantet à l'adresse 11:39 0 commentaires   roman feuilleton ( mayol) mayol « rouge et noir. rouge comme le sang. noir comme la mort… » tous les matins d’alexandre avaient le goût humide et glacial d’une vieille bise claquée à la sauvette par un mois de novembre sur le déclin. et ces matins-là, la rue felix eboué, la veille si méchamment rieuse, cachait assez mal sa monotonie maritime. un vent d’automne faisait courir ses risées imprévisibles sur le pavé luisant. tout ça qui après l’assurance des grandes fêtes, vous faisait soudain le doute au nez. au saut du lit, l’idée d’attraper froid était un peu trop insupportable. alors sa petite cellule de crise personnelle le persuada de sortir son cellulaire et d’intercéder auprès d’olivier. avec un peu de chance, il était déjà sorti du sexodrome. olivier y allait beaucoup plus tôt que lui, histoire qu’ils ne se croisent pas. Ça le fatiguait d’être obligé de jouer à chaque fois la comédie faux derche de la surprise. a son âge, il avait ses petites pudeurs. ses manies aussi qui illustraient l’aspect parfaitement mono maniaque de sa vie. sa femme l’avait plaqué cinq ans auparavant. un lifting et deux profs de philo plus tard, elle s’éclatait paraît-il comme jamais du côté d’oyonnax. sûrement l’effet combiné du bon air du jura et des façons jurassiques des locaux. et pour tout arranger, sa fille qui refusait catégoriquement de le voir, depuis qu’elle l’avait surpris sur le fait de télécharger des boulards sur le net. une petite qui avait passé toute son enfance à montmartre, à courir après son cerceau dans la rue germain pilon. une rue à pente san franciscaine, avec des cordes à linges tendues, mieux qu’à naples, d’un immeuble à l’autre. et des vélos en veux-tu en voilà. comment avait-elle pu virer bigote à ce point ? et puis toute une affaire pour quelques petits extraits par-ci par-là. le sexodrome, c’était quand même autre chose. il y avait toujours à la fin, ce cri énorme, puissant, rauque et destructeur, qui déferlait depuis les cabines voisines comme un de ces orgasmes collectifs ponctuant quelque essai au long cours. olivier y descendait faire le pitre chaque dimanche matin, un peu avant la première messe, au milieu des commerciaux en manque ou des futurs époux poussés à bout par des copains autrement plus motivés qu’eux. a force il connaissait tout son petit monde. l’antillais jipé qui se baladait devant l’entrée en se passant au walkman albinoni en boucle. pour un black, un truc à devenir albinos. jipé était fan de michael jackson, c’était peut-être pour ça. « on te voit plus par ici ». jipé était le genre de physionomiste qui avait ses têtes. disons un sens aigu de l’empathie. il était beau comme un dieu grec, plus musclé qu’un coureur de 100 mètres du santa monica track club, l’équipe de carl lewis si ou plait, mais son masochisme de saint-laic, il venait d’un famille pauvre de béqué où la nourriture faisait défaut, père pasteur, mère pastourelle, le conduisait à s’affubler inconsciemment d’un stock de chemises à fleurs affreuses pour prince afro du zouk. pourquoi la précarité préférait-elle empirer de la sorte le sort de tous ces anciens fils de l’empire ? « je suis englué dans la toile comme un gnou. internet a fait de moi une espèce d’ermite de la branlette. ce machin, ça tue chaque jour d’avantage le côté convivial du truc. je ne jure plus que chattes et nichons pixellisés. dire qu’avant j’étais un furieux de la perversion sur le pouce. un adepte de la dp sur vhs. » et puis la cohorte de petites nanas au look de factrices après une nuit en centre de tri, lesquelles officiaient en tant que factotum du plus grand peep show d’europe. un jour au lap dance, une nuit derrière le bar du coin cruising, une autre fois à se faire suer au sauna permanent, à passer des peignoirs en pilou par dessus des pilosités teigneuses. le vie d’artistes en version intermitteuses du pestacle. n’empêche qu’il trouvait ça chouette de débouler tout glabre là-dedans. et surtout tranquille, sans se précipiter sur le rideau de velours au pourpre lourdingue, avec l’air embarrassé de tous ces hiboux lugubres. il aimait mâter des couples en train de faire l’amour. et après. il pouvait assumer ça publiquement. si le scénario avait son importance, c’était d’abord l’âge des acteurs qui guidait ses choix. il appréciait en particulier les dames de cinquante piges, le teint légèrement blafard, le bide un peu mollasson et les gros nibards dont le galbe lui rappelait la mozzarelle galbani. tout ça en train de se faire compresser les fesses par quelque adonis s’adonnant avec sadisme à sa cause humanitaire. les trucs avec des femmes enceintes étaient trop truculents pour lui. alors il allait musarder placide au rayon mature amateurs, pour filer presque aussitôt en cabine, l’air cabotin d’un vieil athlète avant son réveil musculaire. ce matin, il était sur le point de se savourer plusieurs saynètes de la collection granny vision, dont un gang bang gigantesque avec lisa sparxx en guest, pas vraiment mature mais passé vingt-cinq ans les prods vous classifiaient sex files, quand alexandre le sonna grandement pour qu’il vienne encore, du moins le présumait-il, le tirer d’une macédoine infernale. « tu viens de sortir ou tu t’apprêtais à te rentrer ? » « j’espère au moins que t’avais pas oublié notre rendez-vous ? » le froid l’avait déjà pris à la gorge. après qu’il ait toussé pour se l’éclaircir, olivier fit mine de se réveiller en sursaut. « merde, chez dédé la guingasse. a neuf heures et demie. bouge pas j’arrive dans une minute. » « une minute sans bouger, avec le froid qu’il fait, je te promets rien. je commence à remonter la rue houdon. t’as qu’à me prendre en passant. » il avait dit ça comme on dévale une piste noire pour la première fois. « t’étais encore fourré…heu pardon…chez orwina. » « on va se pacser à la fin de l’année. on cherche un témoin, si ça te branche. » « Ça me branche mais j’ai peur de pas être assez branché pour vous. » « les maquettistes houellebecquiens qui donnent dans la quéquette en divix, ça le fait à mort. » « alors pourvu qu’orwina soit topless, tope-là. » sans le vouloir il appuya sur la touche lecture. quelques meuglements d’une opacité rauque induirent, jusqu’à l’autre bout de la ligne, les remugles bestiaux d’une humanité sans plus d’état d’âme. « t’affole pas. t’as le temps de revoir ta séquence préférée et même le making off, t’es pas à cinq minutes. » « je suis même pas à trois secondes. a de suite. » alexandre voulut lui dire de se laver les mains, mais l’autre avait déjà raccroché. le cao bao avait l’air aussi soupe au lait qu’une buveuse de soho schweppes. il se demandait comment orwina pouvait raffoler de cet endroit. il aurait quand même pu lui offrir le breakfast, comme elle aimait, servi à l’anglaise sur un petit chariot. mais la tronche servilement indochinoise des serveurs, le débectait presque autant que leurs blouses mao à la con. se taper quelques lampées de leur putain de thé de noël, c’était au-dessus de ses forces. et puis orwina écrasait ferme après qu’il ait claqué la porte d’énervement. rien n’était pire pour un insomniaque que la contemplation d’un corps endormi comme un plomb. l’opulence des formes d’orwina avait de quoi transformer votre agacement en rage intérieure. de là à vouloir que la porte de votre petit home sweet home n’explose sur ses gonds, il n’y avait qu’un tout petit pas de ballerine qu’il franchissait à chaque fois qu’il sortait de la chambre. c’était précisément ce genre de souplesse de char et cette façon, très folle en colère, de vous rembarrer, qui avaient tapé dans l’Å“il du vieux tapin. qu’un adepte de la préparation affective à grands coup de casque dans les placards des vestiaires, puisse bougonner ensuite comme un vieux roudoudou tout fondu, elle trouvait ça assez craquant. il y avait aussi ses cheveux de jais qui se dressaient en une mini brosse étonnement drue, rebiquant comme ça à l’oblique sur son crâne presque chauve, laquelle marquait une rupture de ton plutôt nette avec un visage aux traits très fins, où se lisait une espèce de compassion angélique. son torse puissant bien sur. ses mollets de coq, grâce à quoi il ergotait avec un sens inné de l’ergonomie. et peut-être enfin sa bite de taureau, une tête de proue capable de prouesses minotaurines. bien qu’un tantinet bourrine dès qu’il s’agissait de lui bourrer le cul. le reste n’était qu’une question d’affinités électives. et comme alexandre aimait les transsexuels aux chairs pâlichonnes, au moins autant qu’elle les petits gentlemen de la gente rugbymen, le descendant de la vierge rouge et sa veuve noire s’étaient vite piqués au jeu, primesautier, âpre et japrisotien, de l’amour et de la haine. ils s’étaient rencontrés au sexodrome, à l’espace cruising, dans un coin moins sombre que les autres. devant la mauvaise manière de plan de travail ikea faisant office de bar, où une fille de bosnie lookée comme un clone triste d’eva herzegova, ne vous servait rien d’autre qu’un nescafé merdique. orwina avait attaqué la première. c’était comme si son allure de grand timide lui avait tacitement intimé d’agir vite. « j’espère au moins que vous n’êtes pas venu ici pour le café. » orwina avait ponctué le tout d’un petit claquement de langue, dont la langueur était aussi étrange que ses lèvres fauves. « je cherche des femmes. cruising ça veut bien dire rencontres ? » alexandre se rongeait déjà les méninges au sujet de cette démangeaison dans le slip qui ne lui paraissait même pas persona nona gratta. « des femmes ? ici ? » la surprise était feinte. le désir commençait son escalade le long de la colonne vertébrale, l’ébranlant jusqu’à lui faire la face vultueuse d’une révulsée de la vulve. » « des femmes comme vous. tout simplement. » « les femmes comme moi, c’est pas si simple. vous avez bu ? » « j’ai pas soif. par contre je commence à daller sec. j’ai envie de te bouffer avant de te péter les veines du cul. » « je vois ça d’ici, petit prétentieux. ca vous gonfle d’importance.» « on se secoue dans une cabine ou on va chez toi ? » « t’es folle ou quoi, pour qu’un de ces branleurs nous pissent dessus. pourquoi pas chez toi ? » « je partage l’appart avec un pote… » « avec qui tu partages pas tout on dirait » « c’est un très bon pote. mais à cette heure-là, il doit se taper des queues devant son windows media player. il a droit aussi à son intimité. » « un plan à trois, ça peut peut-être le brancher. je veux dire pour de vrai. » « les femmes comme toi, c’est pas son truc. il préfère faire ça à l’ancienne. » « je vois, la vieille école. le genre gros beauf mastoc qui s’attrape les doigts à la colle virtuelle, au lieu d’aller renifler le mastic dans une boite à partouze. » « désolé chérie mais ta transe ovulaire de trans c’est duraille à avaler. surtout, ça me l’a coupé direct. » « t’en fais pas ma choute. on m’appelle la langue. » « alors chez toi ? » « tu dois en persuader du monde avec un argument massue aussi maousse. » « c’est pas trop loin j’espère. j’ai peur de pas tenir jusque là. » « c’est à deux rues d’ici. au lux hotel. » « me dis pas que tu fais la pute. » « je rigole seulement avec mes amis. le reste du temps, je ravale mes larmes avant de partir au chagrin. » ensuite ils avaient rejoint la rue felix eboué, en longeant un bout du terre-plein, plaisantant bras-dessus bras-dessous. alexandre plus vanné que le charles vannel déjà vieux de la belle époque. orwina avec la gueule d’atmosphère et le romantisme de suzy delair. il lui semblait que d’immenses carcasses de macs à la carco le frôlaient de part et d’autres du trottoir. il crut reconnaître la gueule en lame de couteau de jésus la caille, à moitié escamoté derrière le kiosque à journaux de la station pigalle. par dessus l’asphalte flottait un relent de cordite et de gomina. autour d’eux, tout avait l’air de s’être soudain métamorphosé. le cao bao et son kitsch flambant neuf était redevenu l’immense brasserie pigalle de bob le flambeur. un tas de barbots corses avaient remplacé l’obséquieuse louffiaterie oinich. probable même qu’ils se les étaient tous pendus par les nattes, dans les chiottes en mosaïque byzantine, avec l’assentiment tacite de la dame pipi et quelques centimes de plus. tout indiquait que les figures légendaires de la butte étaient enfin rentrées des bat d’af’ou de biribi. les cafés dupont allaient sous peu rouvrir leurs portes. tout billancourt se presserait à nouveau aux combats de catch de l’elysée-montmartre. damia et fréhel payeraient leurs douloureuses par goualantes interposées en mater dolorosa surimposables. breton recommencerait de picorer l’air du temps à la terrasse des oiseaux. le boulevard éternel reviendrait du royaume des morts. il défilerait de clichy jusqu’à la chapelle dans un cabaret funèbre art déco ultra décadent, où toute une faune idiote s’évertuerait à donner le ton aux légumes blets du café de flore. lui même s’empresserait d’écumer toutes les pissotières du quartier, en emile du truc à la recherche de son petit henry miller perso. ou peut-être qu’il inviterait orwina au lapin agile, écouter ce vieux boucanier immobile de mac orlan et ses histoires de pirates… « fais attention ! » sans l’intervention d’orwina, alexandre se serait fait écraser comme si de rien n’était. « désolé putain. » « me remercie surtout pas. j’ai fait ça par égoïsme. j’avais peur de jamais tâter ton rouleau à pâtisserie, tu piges ? » « qu’est-ce qu’on fout là tous les deux ? on allait boire un coup ? » « le boire je sais pas. t’es sur que t’es pas un peu bourré quand même. t’as l’air complètement dans le cirage. c’est pas la dope au moins ? » « allez, on va pas y aller franco. je veux dire, y’a tout le temps après. faut d’abord que je me remette un peu de mes émotions. » « ouah je te fais un tel effet. et c’est seulement maintenant que tu m’avoues que je suis la grande affaire de ta vie. cachottier va. » « arrête ça. j’ai l’impression que je déraille total. je viens d’avoir comme des visions. c’est plutôt flippant, tu sais. » « de toute façon je suis assez pour les préliminaires. on va où ? » « chez dédé la branlette. » « tout un programme. » publié par benoit jeantet à l'adresse 10:50 0 commentaires   lundi 7 mai 2007 dans la peau de bernie le dingue (2) petite piqûre de rappel: dans notre top 14, les piliers sont une denrée si précieuse que quelques contrebandiers des mers du sud ont pris l'habitude de venir jouer les receleurs sur nos rivages. beaucoup de voix s'élèvent aujourd'hui contre, ce que d'aucun n'hésite pas à qualifier d'invasion de mercenaires "estrangers", dans notre beau championnat. ainsi la cage ne serait plus qu'un asile dorée pour oiseaux des îles. la faute à qui? a quoi? fédération et ligue ne cessent, là encore, de se renvoyer la balle, chacun balayant devant la porte de son prochain, avec un sens bien à lui de l'entrechat domestique.petit rappel en guise de piqûre dans le gras de certaines fesses racournies à force de faire banquette en grands ou petits comités: dans nos catégories jeunes ( jusqu'en juniors notamment) on ne pousse plus les mêlées. pourtant, ça saute comme une évidence aux yeux des vieux grognards du poste, ceci permettrait aux jeunes piliers en herbe de se muscler les cervicales " naturellement", leur évitant pour plus tard ( après leur passage chez les pros) tout un lot de blessures imputables à un manque de maturité. après, fédé et ligue peuvent bien se renvoyer à la figure le nombre de géorgiens inscrits en premières lignes des clubs de fédérales ou les ponts d'or faits aux meilleurs pillards d'afrique du sud, à ce point de non retour, la situation risque surtout de compliquer les affaires des sélectionneurs nationaux. pour commencer, on n'aimerait pas bien être à la place de bernie, ses dingueries verbales et sa redingote bleu horizon.quel casse-tête en effet si, après sylvain marconnet, son alter ego pieter de villiers ( un nom à coucher plaine monceau ça) venait à son tour à se blesser. des nuits entières de sueurs froides et de frissons glaciaires plus tard, qui sait si bernie ne choisirait pas de rappeler califano. ce dernier a encore été grand ce week-end avec gloucester. thomas castaignède et ses saracens n'ont pas pesé bien lourd face à ses charges ( un essai et une place en finale contre leicester si ou plaît). alors, qui sait, si ça ne serait pas le moment de relancer cali en équipe de france. d'abord une dernière petite tournée estivale chez ces blacks de sombre réputation. et puis qui sait? une cape contre l'argentine pour l'ouverture du mondial. califano fin prêt pour la faena de muerte avec roncero, l'asado saignant avec l'omar hasan et ses coups de pinces mariolles... publié par benoit jeantet à l'adresse 12:57 0 commentaires   jeudi 3 mai 2007 fantasmes de coupe du monde (4) l'extrême-centre. qui eût dit, l'avant-veille où dans nos viseurs se présenteraient les irascibles d'irlande, que la bataille du premier tour de la coupe du monde, se jouerait pour l'essentiel, non pas surtout entre les divers droits ou gauches de première ligne, mais bien dans ce no man's land du milieu tout hérissé de barbelés? qui pour seulement se douter que bernard laporte choisirait ce moment crucial, pour en bétonnant à l'occase son vocabulaire, ces temps-ci plutôt patibuleux, tenter de porter l'estocade, définitive et cruciverbiste, contre le sémantique villepreux? qui pour envisager de le voir si sagement avancer sa propre théorie de l'extrême centre, histoire de damer le pion, comme ça damned, à la vieille intelligence situationnelle avec tel audacieux néologisme situationniste? qui seulement pour prédire le problème d'addiction du quinze national à son numéro treize, lorsqu'il s'avéra assez précocement que le florian fritzerait d'entrée la correctionnelle, le pauvre gosse ne paraissant plus aussi maousse puisque émoussé de s'être crashé sans relâche sur la ligne adverse, tout ce temps où toulouse assoupie se reposait sur ses seules qualités de franchissement? qui pour suppléer salement, soit en bleu de chauffe et marcel dry fit, tel joyau que jauzion, en fan inavoué de scott fitzgerald ( à grauillhet on ne grouillote pas que dans l'agrituturel) voyait aussi gros que le ritz? qui donc pour ballotter favorablement dans l'urne de ce père ubu hibouesque de bernie le dingo diurne? serait-ce le marty trop timoré et à peine remis de ses inhibations namibiennes? on en doutait depuis que tous les gros titres, y compris en roussillon, faisait par ici pressentir le roussi. parmi ceux-là, l'un d'eux entre autres couleuvres, vitupérait après " l'échec et...matemale" du prodige des po. serait-ce baby et son allure délurée d'éternel nourrisson de chalabre, petit prince aux yeux braisés de calabrais, plus attaquant de haut-plateau que cyclone cyclothymique de plein vent tel qu'avait pu passer le martyr usapiste au moral sappé? qui eût dit, l'avant-veille d'affronter le corsaire o'driscoll et sa joyeuse bande de contrebandiers passés maître ès naufrage du france, qui eût dit qu'en dernier recours, il incomberait à jo maso de trancher dans toute cette glasnost funèbre, le temps d'une coupe franche à coeur inédite invoquant le retour improbable, mais sous peu gagnant, de glas l'ineffable stéphane, dont l'efficacité, à l'heure chaleureuse des slunchers,saurait redevenir sobrement glaçante. publié par benoit jeantet à l'adresse 15:13 0 commentaires   lignes de fuite: attitude rugby n 17, avril 2007 comme on l'expliquait au cours de la première notule, on cherchera ici à débroussailler autour de la forêt de livres ( romans et autres) consacrés au noble game. une fois n'est pas coutume, on voulait faire aujourd'hui la part belle à la presse magazine, avec le mensuel attitude rugby. là, on est aux antipodes de la presse classique. la volonté d'appréhender ce sport d'un point de vue purement esthétique s'illustre au travers d'un travail photographique d'une originalité inouie. tout le mérite du maître d'oeuvre michel birot ( grand photographe sportif s'il en est) réside dans l'équilibre trouvé entre textes et illustrations photos. là encore, de grandes plumes ( montaignac. serge simon et à chaque numéro quelques écrivains résidents à part entière d'ovalie) viennent apporter aux clichés un parfait contrepoint. certains puristes pourront s'offusquer des quelques pages délibérément squattées par des plaquettes...ahem... un peu trop fashion. ce serait oublier qu'attitude rugby s'est volontairement démarqué des canons de la presse sportive et rugby en particulier. seule fausse note, à notre humble avis, l'avant dernier numéro dont la couverture était consacrée au nouveau cayenne (la bagnolle pas le bagne). mais à part cette concession (inconsciente ?) rare sont les fautes de goût présidant aux choix de la rédaction. un objet unique donc. a collectionner de toute urgence. publié par benoit jeantet à l'adresse 14:54 0 commentaires   a retardement (2) certain pierre dac dacquois supporte plutôt mal telle calomnie stipulant qu'une sorte de franc-maçonnerie présiderait, comme ça, au prêt, au large, au ras, aux destinées du rugby. certain pierrot de dax n'est pas du tout d'ac o d'ac, avançant que d'abord les passes droits ( de gauche, du milieu, tout ça...) de maçon y sont proscrits. en post-scriptum, il nuancera quand même, que bon ben faut voir quoi, si les francs macs en question sont aussi francs du collier... publié par benoit jeantet à l'adresse 14:37 0 commentaires   fantasmes de coupe du monde (3) piqûres de wasps ... le scandale fait rage depuis une bonne semaine. depuis la publication d'une photo arrachée en loucedé au secret des vestiaires du quinze de la rose. son auteur soigneusement claquemuré dans l'anonymat aux seuls fins compréhensibles de s'éviter quelque blessure mortelle dues aux salves assassines d'une presse toujours un peu hâtive, mettons prompte à verser dans le satanisme anti-rushdien, l'immonde salgimondis qui vous frappe le premier salman au coin du stade, son auteur, pas même de ces vieux crapauds de froggies jaloux, s'offusque-t-on perfide en albion, son auteur aurait donc mis les bouts, comme ça, les poches remplies chut chut, un doigt sur la bouche hush hush, pour désormais officier le port altier en montgolfière aux côtés de l'arthus bertrand. on ne saurait le blâmer de vouloir vérifier de la sorte, si, de là-haut, la planète ovale tourne encore bien rond. c'est après tout une promenade kantienne comme une autre, le genre qui permet en sus de demeurer sur son quant à soi tout raide dans ses baskets. la presse de france aurait bon dos de conseiller sur le champ à bernie le dingo en redingote eden machin chose, cette manière doucement suicidaire de prise de hauteur. voici ce qui arrive lorsque, contraint en permanence à une espèce de défensive forcée, on est soudain pris en défaut de prise d'intervalle. voici ce qui menace lorsqu'on n' a pas su répondre à l'énorme attente suscitée par telle ou telle incroyable déclamation à l'emporte-pièce, de son cru de surcroît. tartarinades qui de votre propre aveu vous auraient été dicté un matin un peu trop radieux, confession au radiateur la gueule bibi fricotine encore un rien enfarinée, post énième opération commando à serpenter en baracouda du baroud avec ce vieux varan pas commode du var, ce ché toujours chié d'herrero, opération spéciale au cours de quoi vous erriez, parait-il, votre petite comédie des ratés perso ( si on se méprend cf prochain erratum), le treillis lâche dans les venelles de cette rue princesse où sous la treille reverdit, dit-on, le courage des épopées au long cours dans le verjus acide de la jeunesse...mais c'est une autre histoire. voici ce qui guette, faucheuse médiatique, climax median du paf, et lâchage en série des gros par-dessus façon sortie de crise gratinée au cassoulpif, lorsqu'on apprend son métier de bretteur à gage en battant la campagne plébiscitaire avec le grand max... il n'empêche que pendant qu'une certaine idée de la france se plaît à jouer les provinciales trop ravies après coup de celui reçu dans les bourses par ce rastignac chauve de gaillac qui se voyait déjà côté tout pareil ( ah le con!), les amoureux de rugby en particulier qui aiment aussi le sport en général, trouvent, ceux-là, un réel motif d'épouvante. car enfin, le cliché qui eût pu passer pour un énième du genre ( cambrure camphrée, torse bombé d'importance ( la british touch voyez, l'air huppé so uper class de ne pas y toucher) émergeant en mâle glacial ( aspirant gladiator à l' épiderme cachet d'aspirine) d'un flou brumeux pour thuriféraire féru de david hamilton) tout ça qui repose en discobole pitt-bullesque au bord d'un banc de muscu tout droit sorti d'instinct basique pour lascive chienne fidèle ( tu parles d'un cinoche viril mais corrèque toi!), ce cliché laissait surtout deviner l'avant-bras d'un troisème ligne couvert d'une multitude infime de petits trous. au sujet majestueux de cet avant-bras, la presse d'outre-manche aura beau conclure à un défaut de pixel ( la faute sans doute à phototech), ici bas, dans l'autre hémisphère y compris, on aura tôt fait de statuer à un premier vrai cas de dopage avéré en réunion, car le soupçon glissera à la va vite vers cette main, encore inconnue mais portant mitaine anglaise, paraissant elle-même remiser, à la sauvette et par devers soi, la seringue par où, c'est désormais presque sûr, le sérum jetant l'opprobre sur notre sport-ses valeurs humaines- son sens de l'honneur-etc se serait donc déversé. on aura beau arguer du fait que cet avant-bras constellé de piqûres besogne d'ordinaire dans la ruche des wasps... publié par benoit jeantet à l'adresse 11:41 0 commentaires   relance du bout du monde (3) put... de beach!!!comme on venait de se passer une semaine post réveillon (celui de noël, des enfants enjoués et des rêves enfin presque accessibles, cf. la révolte toulousaine à biarritz) coulée douce en ressortissant à peine sortable sur le transat d'un resort réunionnais, pour meubler l'insomnie australe qui nous tenait cruellement à distance du repos bien mérité d'amour de ma vie, je retournais une idée tout juste née, allez deux jours auparavant, sur une plage de saint-gilles les bains. saint-gilles c'est sur la côte sèche de la réunion, celle des rares plages à touristes pour cause de quelques mètres de sable fin. saint-gilles, c'est la douceur de vivre. allongé sur notre serviette, soudain cognait contre notre grand coeur malade de tous ces petits arrangements avec le rhums, l'écho mat d'une partie de tennis disputée avec la gentlymaness âpre de jadis. on supposait quelque rencontre père contre fils, courtoise mais sans concession. une rumeur d'autrefois apportée par le vent. dans quoi le rugby des pères fondateurs résonnait encore faiblement.comme on s'en voulait encore de sombrer avec toute cette dolence coupable et ce fichu gâtisme élégant où peine à se dissimuler la nostalgie, surgit alors le responsable du fitness center et des activités de plage du resort, où, nous autres, sortions donc man non tropo la serviette avec les people de métropole aimant à manier, au naturel devant l'indigène, certains tropismes tropicaux. son invite courtoise fit désordre dans mon farniente sans d'autre fard qu'un roman de capote pour caler un midol contre la folie des typhons. "Ça vous dirait un petit beach?" proposa-t-il à notre trentaine indécente. mais comment un beach rugby, là tout de suite, comme ça...alors c'était bien vrai notre petite chapelle avait même su évangéliser jusqu'à saint-gilles. sauf qu'il s'agissait juste d'un petit beach...ahem... volley..."avec des jeunes. nous manque juste un jouerr...heu ...en fait."sauf qu'ici dans cette annexe de france annexée au bout du monde, le rugby, à part deux trois sud af' plus mornes et complaisants que morney duplessis, le rugby n'avait pas la moindre chance d'affoler les foules. au simple "vous monsieur vous êtes du midi " qui doucha aussitôt mon début fiévreux d'enthousiasme, on comprit qu'ici hélas notre petite chapelle ovale n'était pas prête de faire avaler tous les chapeaux comme à christchurch. put... de beach!! publié par benoit jeantet à l'adresse 11:35 0 commentaires   au tableau noir de la semaine (3) la bipolarisation de la vie politique franchouillarde trouve sa parfaite illustration au pays du french flair. de sorte qu'au rugby, les bénévoles se placent très souvent à gauche des poteaux, les dirigeants préfèrant se ranger sur leur droite. et la balle? au centre...évidemment. publié par benoit jeantet à l'adresse 11:18 0 commentaires   roman feuilleton ( la vierge rouge) « deux équipes toulousaines sont restées invaincues toutes compétitions confondues pendant une saison. la première, celle de 1912, fût baptisée la vierge rouge, surnom dont devait hériter la seconde en 47. » « honnêtement, vous pouvez me dire ce que le lecteur pourrait avoir à foutre de votre alfred mayssonnié ? » bertrand était le genre de rédac chef que papa évoquait évasivement, de ceux qui voulaient aller aussi vite que l’objet de leur analyse. il pensait que l’article devait coller aussitôt à l’événement, presque à sa suite immédiate et peu importaient, dès lors, le recul et la réflexion débarrassés des émotions souvent violentes qui pouvaient naître sur l’instant. il faisait dans la presse, pas dans l’édition. une information par phrase était son unique credo. et encore fallait-il que l’information, vérifiée juste ce qu’il fallait, merde le temps manquait, soit tout à fait crédible. car tout était affaire de crédibilité. « c’était quand même l’un des plus grands demi d’ouverture de son temps… » alexandre précisait ça pour la forme, ne cherchant même plus à défendre la mémoire glorieuse de ces grands anciens. l’esprit de contradiction, sur quoi se fonde si souvent la pensée journalistique, son côté fouille merde grosso merdo, avait chez lui fait place à un désabusement quasi muet. s’il avait jamais eu foi en son métier, à défaut d’en avoir éprouvé le sens par véritable vocation, tout ça n’était qu’un vague souvenir. quant à fréquenter la salle de rédaction, parmi tous ces hétéro-beaufs ruminant les mânes du métier, ce devait être comme de faire le pharmacien flottant au milieu de son officine dans certaine évanescence d’éther. « son temps, c’était, si je sais encore lire, en 1912. ca touche un max de gens ça. avec un peu de chance, y doit nous rester une bonne cinquantaine de poilus. pourvu qu’ils trouvent le temps de s’abonner à quinzemag entre deux piqûres. si la moitié n’ont pas chopé alzheimer d’ici là…heu désolé…au fait votre père…l’état est plutôt stationnaire je crois, enfin d’après olivier…c’est plutôt rassurant de constater que la maladie n’évolue pas aussi vite qu’on aurait pu le redouter…bon, on reparle de tout ça le mois prochain…là en plein bouclage, j’ai pas trop la tête à ça…bien que, tout à fait entre nous, un truc de cinq feuillets sur…comment déjà…la vierge rouge…hein mon vieux…allez, bonne journée et surtout amitiés à votre père. » autant causer sémantique avec un marchand de ciment. n’empêche que si les tranchées de verdun ne s’étaient pas chargées de les fiancer avec la camarde, maysonnié et l’essentiel de ses camarades auraient sans doute trusté tous les titres. car quelle équipe fabuleuse que celle du stade toulousain de cette année 1912, laquelle après avoir remporté le titre de champion des pyrénées, allait battre sur le fil celle, tout aussi talentueuse, du racing club de france, au prix d’un exploit de cet ouvreur de légende, auquel la postérité se refuserait obstinément à cause d’un de ces tours de couillon dont l’histoire avait la manie fâcheuse. devenant championne de france en demeurant vierge de toute défaite cette année-là, avant de se rendormir dans le no man’s land d’un conflit mondial et puis dans l’anonymat des générations futures. sauf qu’à l’époque et jusqu’à ces années de décadence, frappées soudain d’amnésie pour tout ce qui excéderait la décade précédente, les gens se réunissaient encore à toulouse, place héraclés, pour lui rendre hommage à l’occasion du 11 novembre. comme ces mêmes personnes assisteraient, presque sans s’étonner, à la renaissance de la vierge rouge, quarante ans plus tard, au stade des ponts jumeaux, lorsque les coéquipiers de barran et de bergougnan remporteraient un nouveau titre national, au détriment d’agen. et aux prix de quelques incidents pittoresques et de menus accrochages de maillots somme toute picrocholins, demeurant invaincus cette saison-là encore. « c’est sur que ton alfred mayssonnié, ça devait être quelque chose sur un terrain…j’ai trouvé un peu d’iconographie. c’est impressionnant l’allure de tous ces joueurs. les muscles bruts, saillant au naturel, sans aucun façonnage fashion d’après muscu…c’était des mecs. » au boulot olivier plaisantait assez peu. et puis, même s’il n’avait plus tellement le vent en poupe, alexandre restait son journaliste préféré. sa façon de susciter la passion en ressuscitant l’esprit des grands anciens. tous ces petits cotés joués avec cette célérité de demi un peu scélérat, un peu barrésien, à l’inverse du rédac chef, il trouvait ça autrement plus méritoire que les taquineries pseudo technico-tactiques des autres pigistes. « mayssonnié c’était le premier international toulousain. 3 sélections. champion de france avec les équipes 1, 2, 3, et 4 du stade. un truc jamais égalé. » si la passion consumait certains regards au point que ça vous brûlait vif en un clin d’Å“il, elle inclinait alexandre au laconisme, le poussant aux extrémités de son génie lacrymogène. « rien que ça…mazette et mazeltoff, comme disait tonton elias. illustre tonton qui a joué à toulon. au ercété, et même quelques bouts de matchs en première. « a mayol, putain, un feuj avé l’accent, ça ferait un sacré papier. » « laisse tomber avec tes vieux crampons que même leur tombe a du mal à reconnaître. ton alfred machin chose. » « alfred mayssonnié et ses potes paul mounicq et philippe struxiano…et ce pilier qui allait perdre un Å“il à la guerre et se faire son long dimanche de fiançailles pour lui tout seul, pour reparaître au stade des ponts jumeaux à toulouse, en 19, un bandeau à la moshé dayan sur son Å“il amoché sous la mitraille boche. comme si de rien n’était. lubin-lebrère. un type que les anglais appelaient monsieur le maire alors qu’il n’était qu’employé de mairie. » dans l’espace infini que sa voix laissait entre chaque nom, le respect et l’admiration se répercutèrent en écho. « encore des amis à toi. » « c’est ça. et ton cher oncle au fait, il fait le varan pas commode du var. ou il sert le casa à toute la famille herrero, marc archippe et marcel ruffo? » « c’est quoi ça encore archippe et marcel ruffo ? » « ruffo c’est le plus grand pédopsychiatre toulonnais de tous les temps. archippe l’écrivain le plus bonnard comme on dit là-bas. il a aussi porté le maillot au muguet. tonton elias doit les connaître. avec un peu de chance, il doit même avoir connu les envolées joyeuses de servole et allègre. » « tu t’es trompé d’époque, mon pauvre vieux. herrero passe encore mais là… » olivier était quand même admiratif pour ce qu’alexandre s’évertuait à entretenir les stèles de tous ces joueurs avec la patience consciencieuse d’une vestale. « et julot hauc, sacré gonze. le pilier qui mangeait des gousses d’ail avant de faire bouffer le gazon aux anglais. Ça vaudrait la peine que j’aille l’interviewer. tu m’arranges le cou ? » « j’aurais bien aimé, crois-moi. seulement ça va pas être possible. » « allez y crèche où ? cours lafayette, besagne, le mourillon? » « rue catinat, saigon. » « tu veux dire qu’il vit là-bas ? » « je veux dire qu’il y est mort. juste après dien bien phu. tu peux y aller, le cimetière annamite a un petit côté gothique. le tombeau du tonton fait un peu décor de tim burton. » « dien bien phu, la marne… » « de quoi la marne ? » « alfred mayssonnié y a trouvé la mort. » « pour quelqu’un qui devait pas manquer d’estomac, finir dans un boyau de 14… » « que t’es con mon pauvre. » « tu sais ce que j’en pense. les grandes équipes ne meurent jamais, ce sont les petits joueurs qui crèvent. question de posture a posteriori. » « aujourd’hui hélas, les postures tout le monde s’en fout. y’a que les posters qui comptent. » « et celui de l’oncle elias, avant camphré en tenue d’eve, aurait fait on n’en pas douter vendre plus d’un de ces almanachs vermot pour femelles un peu trop homeless. » « maysso, le seul toulousain invité à disputer le premier match de l’histoire des cinq nations. contre le pays de galles. » « le genre de jeune werther qui allait crever dans une tranchée au milieu d’autres vers de terre. t’imagines michalak sautant sur une mine anti-personnelle dans la plaine de bassora. » « laisse-le donc où il est. et puis qu’est-ce qu’il irait foutre en irak ? » « comme ton poilu. une envie de se poiler en pataugeant dans la boue. a l’ancienne. » « la plaine de bassora…c’est pas maquettiste que t’aurais du faire, c’est grand reporter. » « désolé, quand on habite la butte, on a l’aventure casanière. y’a qu’à se baisser, entre chaque interstice laissé entre deux pavés, un chapitre de mac orlan ou de dorgéles vous attend. sous le bitume des plages d’insouciance, de cocotes en papier cul et de cocotiers qui emboucanent l’aspaht jungle. » «tombé aux champs d’honneur tout ça. comme maysso. publié par benoit jeantet à l'adresse 11:02 3 commentaires   mercredi 2 mai 2007 professionnels ou amateurs (4) l'écrasante domination de la dominante économique dans le rugby, entérine en quelque sorte un certaine idée du sport, disons...ahem...très franchouillarde et dont, en raisons de notre hermétisme d'esthète, on nous supposait, fermement et à tout jamais, épargné. dès lors que tout devint méticuleusement spectaculaire autant éminemment présentable ( lisse et lisible par tous) la garde-robe "à l'ancienne" fut fizza remisée au placard au profit d'un dress-code plus glamour. au final, ( et même avant les ors de la finale) le rugbymen parait aujourd'hui parader tel un prince people en sa principauté de papier glacé. si tout ce joli et astucieux relooking a bien sur contribué à sortir le rugby de ses sentiers rebattus en oreille de docker, il a, en atteignant sa récente crise de croissance comme on dit, commencé de s'attirer quelques foudres. voici les mêmes joyeusetés neo-poujadiste, fleurissant à l'ombre des buvettes à l'encontre de tels fumiers de joueurs surpayés, étant entendu qu'avant les " gonzes y se défonçaient pour l'amour du maillot qu'ils se lavaient de bonne heure et eux- mêmes ( menteurs!! pour le lavage qu'on ne se méprenne pas. non mais comme si les mères ou épouses de joueurs n'avaient pas, elles-aussi, le droit de laver ce petit linge sale en famille) et tout ça , au fond, à cause de ce foutu tout - économique qui est désormais la loi de notre rugby pro, par suite de quoi, l'hétéro-beauf ( on partage quelques petits trucs avec le je m'en foutisme footeux, n'en déplaise à certains) s'est fourré dans la tronche que le rugbyman actuel ne transpire plus. ce en quoi, il a d'ailleurs entièrement raison ( les nouvelles potions d'apothicaire, le dry fit tout ça...). aussi mettons-nous un instant à sa place, c'est vrai que sur le visage angélique de michalak, pfuit, plus jamais de cette bonne sueur dévote qui perlait au front courageux des joueurs parmi les plus esthètes. de sorte qu'on pouvait même voir une certaine forme avouée de masochisme chez un jo maso, voyez. et que le génie pouvait encore se concevoir à l'échelle de l'humain trop humain. publié par benoit jeantet à l'adresse 16:32 0 commentaires   dans la peau de bernie le dingue imaginez ça vu d'ici: vous êtes à errer tout autour du sdf, dans l'espoir au noir de décrocher un précieux viatique, comme ça au black, à quelques minutes du coup d'envoi de la coupe du monde. vous en êtes à ce stade, quand, tout à coup, un inconnu vous offre ses pleurs. il a l'air d'un potiok, vous savez ces poneys montés plutôt rustiques, une crinière en panache offerte aux quatre vents de la steppe, du nerf plein le jarret, la cuise aussi alerte qu'un vin nouveau, tout ça. et de ses naseaux, un souffle triste s'exhale en même temps qu'une effluve aloolisée. ce drôle de zèbre, il vous semble l'avoir déjà vu. mais certainement pas fringué de la sorte, on veut dire en civil. plus fringuant. plus racé. plus fringuant? plus racé? est-ce qu'il n'était pas précisément à courir sa race de lévrier de précision, le long d'une ligne blanchie à la chaux de quelque phase finale? allez ça vous revient maintenant, il était ailier, le genre zélé aux semelles de vent. voilà, c'est l'un des quatre ailiers resté sur le carreau. mais lequel est-ce? le dépit à ce point pitoyable, l'homme est méconnaissable. l'ex pur-sang n'est plus qu'un potiok tout patraque. et là vous vous dites que vous n'aimeriez pas, ah ça non, être dans la peau de bernie le dingue. publié par benoit jeantet à l'adresse 15:24 0 commentaires   short stories ( vie du rugbyman en culotte courte) portrait du rugbyman en petit d'homme.main courante.voici que le petit robin accourait à présent au stade, bien avant la présentation des équipes par le speaker officiel de l’usps (union sportive du pays de sault). bien avant d’avoir pu constater comment, l’espace d’une tombola, il s’était encore piqué la ruche avec ce méchant vin du cru et ses quinze degrés, qui tapaient sur le carafon comme une masse incroyable. bien avant le match de la réserve en lever de rideau. et même bien avant l’arrivée des joueurs adverses dans leur bus avec l’air conditionné. et qu’il était là, à faire les cent pas le long de la main courante, comme un cochon malade, depuis le milieu de la matinée. qu’il rechignait à aller chercher à son oncle un petit vin chaud à la buvette de l’allée des marronniers, un peu trop à l’écart du terrain à son goût. car s’absenter ne serait-ce qu’un court laps de temps, trois minutes au moins, le temps de commander au gros du bide, qu’il vous avise, vous dévisage, vous fasse le bisou du mec de la femme araignée, condescende enfin à vous servir, et quand même, et ça faisait déjà plus de cinq minutes, vous tende le gobelet en plastique rempli à ras bord de vinasse à la cannelle, ça qui vous forcerait en plus à marcher sur des Å“ufs, quitter le pré toute cette éternité, c‘était prendre le risque de louper les dernières petites manies de didi. l’idole de tout le pays. son père. et la sienne, tu penses, depuis la première fois qu’il le surprit à faire des passes avec son grand-père. les lui faire dans toutes les positions, les déclinant sous toutes leurs formes diverses, vissées ou double sautées. des passes dépassant parfois les vingt mètres, un exploit de titan goûté à hauteur de gamin dépassant à peine le mètre vingt. plus tard, mettons beaucoup plus tard, didi expliquerait au petit robin les mystères de la passe. comment elle était un passage obligé. le geste juste qu’il fallait avant-tout maîtriser sans quoi on manquerait l’essence même du jeu. l’angle des courses et le sens du placement avaient aussi leur importance. sans parler de cette nécessaire aptitude au combat. mais, pour ceux avides de rejoindre le troupeau d’antilopes qui ne se loupaient jamais, tout ça passait bien après la passe. l’instant où on la déclenchait devait ainsi s’effectuer sans aucun à coup. il fallait que ceci reste fluide, afin de surprendre un tant soit peu votre vis à vis. entrait là-dedans quelque chose comme un petit bushido domestique. car le geste d’amour devait ici intégrer la noblesse du samouraï autant que son flegme de tueur. ce moment précis avant l’amorce de la passe, était une décision à chaud mûrie de sang froid. tout ce qui en découlerait ensuite devait aller de soi. l’angle de course aussitôt décidé par un partenaire, de sorte que l’attaque de la balle se produise à pleine vitesse. sa prise velléitaire de l’intervalle pour porter l’estocade au cÅ“ur même de la défense et faire vivre l’espoir toujours un peu plus loin, jusqu’au triomphe peut-être. le contre-pied parfait réalisé de suite sur l’adversaire, résultat d’un cadrage débordement à vous faire danser une gigue guy debordienne.encore plus tard, disons vraiment beaucoup plus tard, les premiers entraîneurs de robin prendraient de longs moments pour lui en décortiquer chaque phase. tout serait disséqué, discuté dans ses moindres détails, en autant de termes choisis qui s’échouaient souvent aux portes de la poésie. ce serait un peu comme si à force d’allégories, on lui faisait toucher aux arcanes sourcilleux des logarithmes les plus secrets.mais pour le moment, on était encore ce jour où robin guettait sur le terrain de l'usps l'instant où didi son père foulerait le premier la pelouse, pour y faire des tas de cadrages débordements qui feraient gazouiller de trac l'herbe crâquante... publié par benoit jeantet à l'adresse 14:06 0 commentaires   mardi 1 mai 2007 a retardement (1) mon oualtére ego se demandait comme ça, se tarabustant la carcasse avé son accent de carcassonnais qui sonne à mort: " michalak chez les sud 'af aux sharks, nos jeunes rugbymen seraient donc vraiment devenus des requins de studio..." publié par benoit jeantet à l'adresse 11:43 0 commentaires   au tableau noir de la semaine (2) en cette année pré coupe du monde, chaque entraîneur engagé sur le double front h-cup et top 14 ridé de complications, délivrait doctement son diagnostic quelque peu post mortem. « de quoi la coupe d’europe ? on vous prépare déjà la coupe du monde alors… » l’histoire, cruelle comme on sait, hélas ne les fit point mentir. publié par benoit jeantet à l'adresse 10:39 0 commentaires   relance du bout du monde (2) pacifics islanders depuis la-bas on a trouve comment l’ovale pouvait tourner presque rond… avec les all blacks, ce qu'il y a de chouette ( un peu comme avant en angleterre ce qu'il y avait de bath quand villepreux y donna un petit cours de rattrapage à l'usage d'arrières ...ahem...un peu arriérés), ce qu'il y a de chouette donc, c'est cette capacité qu'ont les mac-caw-carter, d'ordonner le jeu à partir du capharnaüm adverse. avec ces deux-là, entre autres statues greco-romaines et grands commandeurs du truc ( et tant d'autres ( evans aussi ou mac allister plutôt en 10 au reste) avec ça en stock et pas qu'en stuc), avec eux la théorie du chaos initiée en son temps par bru, puis vulgarisée par le jackson pollock villepreux et son alter ego, plus jackson polack, jc ( ultra baba christique) skrela, revient nous revisiter tel l'archange du jeu, redescendu sur terre et terrains annexes, afin de mettre un terme ( qu'on espère définitif) à toutes ces formes monolithiques de rugby, pâles et mâles avatars ( zavatesques?) du treize catalan tel qu'on le rêverait sur tous les prés catelan de la com ( moins viril avec un grand vis quoi voyez). forme régressive de jeu porté au pinacle de sa glaciale logique d'efficacité et d'hermétisme, au moment où bernard laporte et son staff accouchèrent( très tard pour se relever de bonne heure, proustiens les staffs ça se sait) de la théorie métabloquante des blocs. si tel théorème ne semblait pas bien novateur pour beaucoup, ceux-là aussitôt roulés dans la farine et suspectés d'une nostalgie coupable ( une forme élégante de gâtisme dit-on), le fait de percevoir le rugby comme une espèce d' affrontement entre deux superpuissances verrouillées de l'extérieur, ( une manière encore plus jusqu'au boutiste de conflit nord-sud), devait au contraire plaire à beaucoup d'autres ( au premier rang de quoi le public et surtout les joueurs sans l'adhésion tacite desquels rien n'est finalement possible) permit, gardons-nous de la mauvaise foi, au quinze tricolore, de décrocher pas mal de succès et de faire même son petit effet en matière d'innovation tactique. comme une fatalité des temps modernes, magnétoscopes et logiciels en tous genres, eurent tôt fait de décrypter les arcanes du jeu français. en demi-finale de la coupe du monde australienne, la france qui, jusque là avait semblé faire des étincelles, nous fit le vieux coup du pétard mouillé. elle perdit sans gloire ( à savoir sans jouer) brusquement , pour ne pas dire ironiquement, ramenée, à cette raison du plus fort par elle pourtant chérie, par le pragmatisme anglais. c’est ici, ou plutôt juste après, dans les mois qui suivirent cette déconvenue ( ça reste du sport après hein...) que se situe, à notre humble avis et disant ça on voudrait sincèrement que l'histoire finisse par nous donner tort ( oh ce qu'on aimerait!!), que se situe, dans la simple reconduite de bernard laporte ( un geste en forme d'aveu fédéral presque fataliste) , l'erreur majeure du rugby français. on s'empressera d'ajouter qu'il n'est pas dans notre intention d'intenter un procès injuste à un entraîneur, dont les titres suffisent à rappeler le grand homme de rugby, passionné de ces choses, qu'il est et restera. avant de comparer, en parallèle, la capacité de réaction des blacks, lesquels sortaient eux aussi d'une même et non moins cruelle désillusion. blacks, éternels favoris depuis 87, et cette fois défaits, pris sur les fondamentaux, par d'héroïques australiens. cependant que, nous autres, décidions ( faute vraiment de mieux et de paroles plus neuves?) de nous repasser en boucle ( alors que la boucle semblait bouclée, vous avez dit fin de cycle...), le même discours ( théorie des blocks et des temps de jeu prévus et établis jusqu'au prévisible), ainsi donc au même moment en nouvelle-zélande, on se tournait résolument vers une nouvelle rhétorique, faite d'ancien ( les fondamentaux et une mêlée en tant qu'assise de tout ce qui suit, en tout cas tels que les nouveaux coaches venaient de l' étudier dans notre vieux monde) et de moderne, soit cet incroyable credo du jeu, qui ne se veut pas à tout prix mais sait s'offrir ce goût ( plutôt ce luxe),si rare chez nous, du risque. on pourra, aussi bien, nous objecter la gué-guerre stupide opposant depuis trop longtemps la fédération et la lnr, au même titre que les cadences infernales qui en découlent. on pourra parler sans fin de cette idée lumineuse née au pays du nuage blanc et qui a finit par entériner la pratique du rugby, non par catégorie d'âge mais de poids, ceci permettant de ne pas dégoutter trop tôt ( voire casser irrémédiablement) les possibles talents de demain. nous lancer au final au visage, qu'on aura beau faire et beau dire, là-bas le rugby est un sport qui n'est pas sans raison puisqu'il en est une d'état ou presque. on pourrait, c'est vrai. sauf qu'il reste ce constat bien plus accablant que le dernier crash test. quand les blacks eurent l'intuition qu'il fallait changer en jouant le jeu de rugby à fond, nous autres jouions de nouveau les pâles copycats en tâchant, potaches appliqués, de cloner l'anglais en voie pourtant imminente d'être passé de mode. mais se souvient-on, aujourd'hui, qu' à l'arrivée de bernard laporte en 99, il s'était déjà agi de la même dérive incontinente, comme il fallait, soi-disant absolument à l'époque, singer le jeu australien tout récent champions du monde? publié par benoit jeantet à l'adresse 10:31 0 commentaires   roman feuilleton (midi olympique) midi olympique « le rugby leur fit boire du lait de tigre… » ca faisait bien longtemps que papa ne perdait plus son temps dans la contemplation perplexe de toutes ces joutes télévisuelles de gladiateurs. car, vraiment, tout ce barnum n’avait que très peu à voir avec l’époque, pourtant pas si lointaine, où lui et quelques autres pratiquaient leur noble art à grandes doses d’héroïsme. les valeurs qu’on vous y inculquait étaient de celles censées vous escorter toute votre vie. le sens du sacrifice, ce fameux don de soi comme disait le commun des commentateurs, allié à ses talents d’oiseleur pour l’ouverture émérite à la relance échevelée et aux mèches romantiques qu’il fut, avant que son visage d’ange ne soit mangé par une barbe de trois jours perpétuelle en sorte de toile émeri. et qu’il déroge à toute la gentlymaness de ce jeu, comme un prétendant au trône se défaisant soudain et mieux qu’un paquet de sottises, de son droit d’aînesse. « il nous faut garder les vieilles douleurs et l’aigreur pour soi, tandis que les jeunes gens s’aguerrissent. avant tout, il faut absolument leur foutre la paix. » il ne dirait jamais mieux. le pensait-il sincèrement ou n’était-ce qu’une de ses cantilènes, dont le sens profond comme tant d’autres choses, le goût de la pose et de l’outrance poussé à l’excès, lui échappait si souvent de la bouche, comme ça à la cantona. même son fils ne pouvait le dire avec certitude. il avançait à peine l’excuse d’alzheimer qui s’expliquait sûrement par tous ces coups, bons ou mauvais, reçus au fil d’une carrière passée à se faire recoudre, ainsi donc domicalement votre, désolé ma douce mais tu sais comme c’est dur la vie d’artiste, hé petit, t’as vu comment papa fais encore sa sale tête de cochon avec tout ce coton dans les trous de nez. c’est pas si grave va, et ça gratte moins que le persil. alors, à l’aube de la trentaine, il avait raccroché les crampons, remis son maillot au président du club qui s’occuperait aussitôt de le coller dans quelque sous verre, et tout ça finirait dans la grande salle du café des sports et de l’amitié, qu’évidemment il possédait. quand on était notable il fallait que ça se remarque. les coéquipiers encore en activités, la plupart orphelins de leur chef d’orchestre, solistes éplorés désormais en réserve de la république, au service du collectif selon la formule assez torchon et soviet, s’appliqueraient à nourrir sa légende, extrapolant à l’heure de l’apéro à propos des clichés nombreux, sur quoi ses gestes de génie pouvaient se disséquer en nombre. avec le temps, le tout-venant des souvenirs se serait gonflé d’importance, atteints d’une étrange pandémie que ses hagiographes auraient réussi à propager au fil des générations, jusqu’à ce que sa statue de commandeur atterrisse au panthéon de ce sport. image un peu trop sporadique pour les nouveaux drogués du néo-rugby, dont pas un aujourd’hui ne se souvenait. « vois-tu ce qui me bassine le plus avec ses nouvelles cambrures rugbystiques, c’est pas tant qu’elles viennent du bassin parisien… » « on croirait entendre le fiston. y’ a pas, cette manie du jeu de mots à tout prix et ces calembours impayables, c’est plus fort que vous. » olivier estimait papa au plus haut point. il pensait que c’était dans cette étoffe de héros qu’on se taillait des vieux pères éternels. et lui un père de cet acabit, depuis que le sien, une espèce d’achab aux méninges légionellosés par la légion, avait tourné macchab, il l’aurait accepté à bras ouvert. c’est à dire du droit. si la redondance était le signe distinctif de papa et de son rejeton, son membre amputé lui servait de marque déposée, qui déjà sur les terrains de sa jeunesse, au moment de se lier à ses deux piliers, suffisait à faire le distinguo sur son seul courage. olivier était plus puissant qu’un âne turc. bâti, par la force des choses, pour le combat rapproché. « on est sorti du même moule, qu’il le veuille ou non. lui pensait pouvoir vivre l’existence peu ou proue d’un villepreux. moi j’ai eu la chance de faire un bout de chemin avec quelques uns de ces types-là. » papa avait balancé ça, sans aucune crânerie. plutôt comme on jette ses derniers souvenirs par-dessus le bastingage. crânement, l’air de dire basta. «vous vous rendez pas compte. ce que ça représente, même pour un mec cynique comme moi, quand je vous imagine en train de refaire le match, en vieil habitué peinard, sous la douche avec un rives ou un skrela. c’est comme un fan des chaussettes noires qui rêverait de voir dick rivers et eddie cochran laver leur liquette en sky ensemble. une ado qui surprendrait britney spears et madonna, jouant à touche-pipi en coulisses des victoires de la musique. » «je vais pas faire mon regretteur d’hier et donner dans le « c’était mieux avant », mais je crois qu’on réfléchissait pas à tout ça. on n’était pas fan comme on peut l’être aujourd’hui. si on admirait les jean dauger ou les frères bonniface, c’était avant tout pour leur style, et dieu sait qu’ils en avaient à revendre. une fois en civil, en dehors du terrain, personne n’y faisait plus attention. » « c’est pas possible, je vous crois pas. y’avait qu’à lire les tartines consacrées à jean prat. tous ces monsieur rugby par-ci, ces comparaisons avec spencer tracy par-là. et c’était à peu près le même traitement de faveur pour les gachassin, bergougnan, richard astre et toute la fratrie spanghero. » « les journalistes sportifs de l’époque avaient encore le sens de l’épique et du dithyrambe. aujourd’hui, ils doivent bosser plus vite. faut croire qu’ils se sont mis au diapason du jeu. leurs papiers se sont conformés aux nouvelles variantes australo-spectaculaires que préconise le neo-rugby et ses suiveurs tellement soucieux de tendances et de tous ces trucs annexes. leurs fameux produits dérivés. c’est le temps qui veut ça. » «n’empêche qu’en dehors du terrain, l’aura d’un joueur de renom le précédait partout. ne me faites pas croire que blanco s’est offert son centre de thalasso avec ses seules primes de match. ou que d’autres se sont retrouvés à la tête d’une boite de com’, juste après un jubilé et trois entretiens de cinq minutes avec leur banquier. » olivier s’énervait à peine mais toute sa physionomie reflétait pourtant la nervosité émanant de cette âme en apparence paisible. mais comme papa n’aurait jamais l’envie d’un visiophone, les apparences pouvaient demeurer trompeuses. c’était tant mieux pour tout le monde. papa ne supportait pas qu’on s’emporte pour un oui, pour un non. la maîtrise de soi, tel avait été le premier enseignement reçu par celui qui l’amènerait peu à peu à la sagesse infinie de ce jeu. un curé dont le principe récurrent était que le sens résidait en tout. un curé épris de ce sport qu’il considérait comme une grille d’analyse possible, pour qui voulait cerner l’esprit de sa paroisse. et estimait la valeur de l’adversaire au combat comme seule valeur ajoutée d’une rencontre. car il ne pensait pas la chose en terme de match, le voyant d’avantage comme un affrontement minautorin entre verbe et chair, prose contre prosaïsme. « comme avaient coutume de dire les présidents d’alors… » « les gros pardessus, toujours un monte-cristo à la bouche, histoire de griller le cholestérol … » « si tu étais vaillant, tu arrivais toujours à quelque chose. » papa était de ces vieux singes remplis de sagesse, qui estimaient qu’à rester quelque peu laconique, on s’évitait au moins de dire une connerie. « d’accord pour les bons côtés bien faux-cul de l’amateurisme marron, alors ? non pas vous quand même ? » la surprise était feinte. olivier avait toujours été cabot. « tu me pensais aussi pur que ça. moi en plus de quelques jolies cicatrices, j’ai hérité d’un petit bar-tabac. c’était admis en ce temps-là. mais le trésor du rugby était autrement plus culturel, qui consistait à admirer les joueurs pour leur courage… » « et pour leur classe naturelle aussi quand même un peu… » « arrêtez ça, j’étais un joueur plus que moyen… » « pour leur courage, je te répète, et non pour leur anatomie ou l’habileté de leur financier. » papa allait raccrocher aussi sec, car il avait oublié la raison principale du coup de fil d’olivier et il n’aimait pas parler pour parler, ni encore moins pour radoter son passé, aussi brillant fut-il. « au fait, votre fils ne va pas très fort. vous l’avez eu récemment ? » « parce que son club de coeur a perdu ? un match de perdu, c’est un match de perdu. et après ? sur la rencontre, il n’y a aucune rancÅ“ur qui se puisse concevoir. honnêtement ils se sont fait mâchés par un pack de conquistadores. et tu sais bien que sans conquête… » « c’est pas seulement le match, c’est aussi tous ces repères qui s’écroulent au fur et à mesure. enfin, c’est ce qu’il croit. » « on peut comprendre ça. que ça l’agace qu’un michalak, si doué soit-il, demande qui était réellement jean-pierre rives, ou qu’un nouveau riverain de montmartre s’énerve à la vue d’un vieux travelo rue houdon. bien sur que je comprends. » « tout est foutu, alors, c’est ça ? » « non, tant qu’y a encore des types pour se frotter le creux de la main au dolpic et vous balancer après-coup, entre deux gorgées de piquette, quelques formules bien piquantes, on pourra toujours empêcher que l’ovale ne tourne trop rond. l’essentiel c’est que des vieux cons dans mon genre soient encore là pour se souvenir, pas vrai ? y’a que pour la butte que l’espoir est mort. et ça, hélas, c’est pas d’hier. » « les années quatre-vingt, les branchés qui s’entêtent soudain de toutes les buttes de la ville. d’abord belleville et puis montmartre. » « je sais que ça vous choque, vous autres qui aimez tant le côté mauvais goût, les couleurs crues et le kitsch que toute ce sexe un peu tristoune dégagent, mais montmartre avait commencé sa lente agonie dès l’ouverture des premiers peep-shows. » « qu’est-ce que vous délirez, c’était la juste continuation des choses. en un peu plus moderne. la butte s’est mise à vivre avec son temps, voilà tout. » olivier n’avait pas seulement l’air agacé. il était tout à fait scandalisé par ces propos qu’il jugeait carrément réac. « c’est comme je disais. Ça vous agace quand on ose prétendre que le montmartre d’il y a quarante ans, c’était encore un quartier de plaisirs. » « et ça a cessé de l’être quand on a ouvert les salles de cinéma porno. désolé, mais c’est un peu limite comme raisonnement ? » « c’est peut-être limite mais c’est comme ça que les choses se sont passées, jeune homme. l’apparition des peep-shows et de tous ces autres grands complexes pour petits timides, a eu pour effet immédiat de rendre pigalle aussi glacé que les sièges en sky, sur quoi on ne s’attardait plus que le temps de deux –trois allers retours à la sauvette. » « c’est vrai qu’avant c’était tellement mieux. » « avant les maquereaux et les tapins qui arpentaient le boulevard faisaient, avec un peu de galantine autour, la saveur d’un bon vieux mac orlan. aujourd’hui, comment dire, tous les pue du bec qui sont à ressasser leur cynisme le long du terre-plein, ont vraiment l’air de sortir tout droit d’un houellebecq. » « À chacun son époque. » « À chacun son histoire. » publié par benoit jeantet à l'adresse 10:13 0 commentaires   professionnels ou amateurs (3) la deuxième révolution du rugby pro est telle qu'elle a profondément modifié la physionomie des divisions inférieures. jusqu'à ébranler, qui sait, l'un des plus anciens écosystèmes du monde sportif. on murmure que l'hulot en personne s'inquièterait de l'extinction prochaine des lotos du rugby. ainsi ce qui a tout changé, outre l'apport altier de tout le petit commerce d'environs de plus en plus lointains, c'est que ces huit de devant, jadis et pour caricaturer, si prompts au mauvais geste gratuit, huit qui se payaient souvent d'assez peu de mots ( désolé le ferait plus) , évoluent aujourd'hui à un autre niveau d'éloquence, devenant ainsi beaucoup plus expansifs aux quatre coins du terrain ( couiza za zou zou, entendit-on quelque part en haute-vallée de l'aude), et pas que dans le domaine strict de la lutte ( le petit dimitri from paris aucun mérite avec ses essais de 60 mètres, passequeu moi je fais la même avec mon catogan et mes couettes). c'est que ces ci-devant huit, à l'inverse de leurs devanciers ( bon bé qui faisaient avec leurs moyens d'abord hein) sont presque devenus des multiples d'eux-mêmes. aussi bien en fédérale qu'en petite série ( si, si, allez voir quillan ou feu la grande union sportive du pays de sault), et depuis quelque temps déjà, ça pousse sec au cul des mêlées d'où ça s'extirpe pour courir sa race de levrette afghane jusqu'aux tripes. quand ça ne saute pas aux dégagements girouette de tel autre quinze de la vallée du girou. il en est, il s'en trouvera toujours, pour stigmatiser les dérives du tout économique, pour ce qu'il a eut tôt fait de faire rentrer dans la grande bourgade globale, la somme de tous ces petits villages qui composaient les grandes équipes de naguère. on trouvera juste un peu regrettable qu'il ait, l'air de rien, réussi à refourguer ses faux rêves de rastignac, à tous ces amateurs qui semblent ne plus s'aimer qu'à travers le prisme déformant des pros. publié par benoit jeantet à l'adresse 10:10 0 commentaires   fantasmes de coupe du monde (2) tristesse intrinsèque. la ville même sera triste demain matin. humide et boueuse, toute honte à peine bue. et le sera encore des jours entiers. et même de longues semaines. peut-être bien des nuits interminables à force d'atermoiements moites et désolés. c'est que toute l'ovalie aura du mal à avaler la pilule. l'homme menacera bientôt de n'apprécier sa race humaine trop humaine que par intermittence, à peine en troisième mi-temps. quelque en soit la vraie raison, le brouillard, le crachin grincheux, voire une énième refonte de plomb de certain régime de retraite, la cité aura de toute façon cessé de se la couler douce dans sa cuistrerie lacustre. désormais , les gens, soit tout le monde d'ici bas en france, les gens, caves croulant en baie d'audierne et autres fondus d'audiard de tout le saint-gironais, les gens ci-giront dans la sinistrose générale. depuis telle fin d'après-midi à faire chialer sa midinette sous son châle pâlichon, ils savent l'abrupte et triste vérité. fou de trac, (la peur de gagner ou l'attraction du pire), le quinze tricolore est resté tricard, hébété de honte et condamné à contempler l’ascension, le genre insensé, effectué fizza kamaté kamaté 50 à cherche, échec et mat, des sombres guerriers à la fougère en panache, jusqu'à ce toit du monde qu'ils ont enfin appris à tutoyer. c'était pourtant l'un de ces automnes tout heureux d'avoir été convié à cette célébration de dernière minute. obséquieuse au tout début, leur grand truc très marketing hi-tech, parfait pour flotter dans l’air de l'époque en ces temps de haut mal bobo. obséquieuse certes, mais déjà moins morne que l'habituelle litanie des rhumes et autres tisanes anti-rhumatismes de la semaine de frigo, éternel classico des classiques à se gaufrer l'âme entre toussotements christiques et chrysanthèmes de toussaint. mieux que tout au monde, leur coupe éponyme de ruge, de quoi pouvoir s'époumoner de rage et de bonheur à l'envie. après 98, tous se disaient que 2007 serait forcément de la même veine rien qu'un peu chanceuse. d'ailleurs l'affaire se réglerait une nouvelle fois à domicile, comme ça une simple formalité, un constat à l'amiable en somme. et puis l'encadrement des bleus, en tête de quoi bernie le dingue des éclairs nébuleux de zébulon plein les binocles, avait su inoculer le virus de la victoire à ses trente gladiateurs, lesquels en sus, s'étaient suçoté le dernier tournoi comme un vulgaire os de poulet. au pire nos coqs étaient-ils devenus cannibales. et puis surtout, dan carter en avait eu assez de ressasser sa partition de génie, ses passes au millimètre, ses prises d'intervalles en face desquelles n'importe quel boni avait l'air de sortir d'intervilles, et ses coups de pied tout pareil. et voilà que le kiwi avait dit non. il avait décidé de faire son rimbaud. avait botté dirèque en toucheu. etait parti rejoindre le gars wilko, faire du traffic d'influences dans quelque nouvelle abyssinie du sport: ce bon vieux foot gaélique récemment dépoussiéré d'une arrière salle de pub, et remis au goût du jour par l'huile du sport en personne, le sieur rupert murdoch, et tout ça of course, à grands renforts de pommade anti-trébuchante made in australia et d'un tas de sonnantes pépètes. sous sa férule très australian rule, on se souviendrait longtemps que le quinze avait pu se jouer à treize et vice versa... mais bon, il n'empêche que pour notre affaire de french flair, franchement, tout avait bien commencé de la meilleure des façons. une victoire sur l'argentine arrachée à la pyrrhus malgré une mêlée empruntée, comme emprunt de paresse. on commençait presque à se féliciter de telle intro poussive qui augurait, croyait-on en lutinant sur notre côté latin, de poussées crescendo. il se murmurait aussi que les pissenlits guatémaltèques feraient plus sûrement leur effet sur les herbivores de la verte erin. on osait à peine évoquer de subtiles questions de dosage, mais tout restait question d'affect tannique sans risque d'infections cutanée d'aucune sorte . tout paraissait d'ailleurs se liguer contre nos amis celtes. d'un côté les munstermen qui commençait à faire tout un joli fromage de ce que les citadins du leinster les avaient cité dans un passé domestique récent, soit après un dernier match de province houleux. et là comme une nouvelle bénie, cette dépêche afp faite pour hâter notre bonheur cocardier. leur brillant o'driscoll qui venait de se décoller la hanche à cause de trop de sluncher alcooliquement incorrects, avec son acolyte d'arcy déjà célèbre pour se traîner sous aspegic à tous les training matutinaux. et comme souvent, avec ces histoires de parties trop tôt gagnées d'avance, le futur pour les bleus pris vite le goût amer du c'est déjà demain. trois essais de première, sous la pluie battante et en première main si ou plait, parachevèrent l'avachissement du pack franchouillard, dont la garuche himself eut dit-on honte, en direct live personnellement. trois essais cinglant de bourrasque, un pluie d'abat après quoi le bel abattage du huit de devant national ne put strictement rien, ainsi donc stricto sensu à courir en tout sens. trois essais qui firent d'un coup voler en éclat la belle unanimité des grands anciens devant leurs jeunes successeurs. illustres devanciers au premier rang desquels, le fier walter pesta parait-il comme on l'interrogeait sur la valeur intrinsèque de notre équipe. " déjà que sur terrain mouillé c'est pas terrible." publié par benoit jeantet à l'adresse 09:55 0 commentaires   juin 2007 avril 2007 accueil inscription à : messages (atom) blogs et sites amis milie tueletemps.net la choule kally vasco     mes publications achetables sur manuscrit.com dans le numéro 79 de brèves   archive de blog ▼ 2007 (206) ▼ novembre (9) h cup inspirée, world cup expirez putain putain on est tous des européens!!! lignes de fuites et si vous n'aviez plus le monopole du cuir? a retardement les jours fragiles lord byron chanson de stade toussaint rugbymane ► octobre (51) nuit blanche d'un rugbymane qui peine à s'endormir... roman feuilleton haiku rugbymane...t'as compris le coup? au tableau noir de la semaine short stories, histoires du rugbymane en culotte c... flash-back photographique sur une défaite une rock song qui chante les vertus du "ruby" en plein dans le portrait j-1 wilkinson un killer sériel? le lièvre et la panthère . short stories, histoires du rugbymane en culotte c... intermittences de troisième mi-temps rainbow warriors dernier tango à paris un peu trop staracadémique tout ça... mauling , des mots sur un mal lignes de fuite nouvelle d'ovalie play list rugbymane nallet l'évidence tardive nouvelle d'ovalie demie de mélées ca continue...quand même rosbeef bouillu mais pas foutu!!! juste ça préparation très affective d'avant mâche nouvelle d'ovalie remembrance, mince, of this past pourri de "pourin... lignes de fuite nouvelle d'ovalie a retardement en plein dans le portrait nouvelle d'ovalie au tableau noir de la semaine nouvelle d'ovalie soirée aux chandelles remâchage d'après mâche top pronos ( 2em partie) quart de légende au black paper board de cette saturday night ( bi... ► septembre (26) ► août (11) ► juillet (29) ► juin (33) ► mai (38) ► avril (9)   qui êtes-vous ? benoit jeantet afficher mon profil complet      

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