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le blog télévision
une sélection quotidienne des programmes de télévision.
« 14 novembre 2005 - 20 novembre 2005 |
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| 28 novembre 2005 - 4 décembre 2005 »
la faible suavité des ravioles
j'avais prévu d'être brillant sur « 24 heures ». sauf qu'hélène marzolf vous en a parlé avant moi, dévoilant avec talent tout ce qu'il fallait savoir sur cette quatrième saison. me restait donc « envoyé spécial » (il n'y avait rien de bien sur ab moteurs). le premier reportage tentait de répondre à la question suivante: pourquoi est-on tenté de se suicider quand on perd une étoile au guide michelin? certains chefs répondaient, d'autres non (soit qu'ils fussent déjà passés à l'acte, soit qu'ils refusassent délibérément d'intégrer ce classement). au final, on n'apprenait pas grand-chose, si ce n'est que plusieurs lecteurs du michelin jouaient bénévolement les taupes. officiellement, on les appelle les « correspondants », mais on peut tout aussi bien dire les « balances » (ou pire, les « salauds »). des types à la retraite qui font la tournée des grands ducs et traquent la moindre faiblesse (sont-ce les mêmes qui envoient des insultes au courrier des lecteurs du « monde » pour un imparfait du subjonctif mal usité?). je me suis demandé si, un jour, un cuisinier ne s'était pas suicidé à cause d'un de ces vieux-riches qui aurait cafté. on imagine la missive: « la faible suavité de leurs ravioles de foie gras mérite le retrait immédiat d'une étoile ». dont acte.
le deuxième reportage, poignant, abordait la question de l'esclavage d'enfants au niger et au bénin. le trafic concerne 600 000 enfants par an, nous dit-on. et on les voit casser des pierres ou vendre des fruits, dès cinq ou sept ans, travaillant douze heures par jour pour le compte d'une vieille marâtre. le journaliste se voit même contraint d'acheter une fillette en caméra cachée pour étayer sa démonstration, avant de confier la petite aux bonnes soeurs. c'est la face sombre de l'afrique, que contrebalançait le reportage suivant sur le vibrionnant kirikou. avec cette info incroyable sur la pudibonderie américaine: aux etats-unis, kirikou est interdit aux moins de 18 ans (prétexte: le petit héros est tout nu, et les femmes traditionnelles font du « topless »). cela m'avait déjà amusé d'apprendre que les choristes avaient été interdits aux moins de 13 ans (trop violent!). mais là , quand même, ça va loin: on ne peut pas mettre sur un même plan kirikou et deep throat.
le dernier sujet s'appelait « paroles de clients ». le caméraman musardait au bois de boulogne et s'approchait des types moustachus qui sortaient d'une caravane en remontant leur braguette. « vous faites quoi, dans le coin ? » demande le journaliste. « rien, je me promène », répond le type (une réplique piquée à dominique ambiel). on comprend que les amateurs de prostituées ont un peu honte et qu'ils refusent d'assumer leurs actes de la même façon que les etats-unis refusent de regarder en face le zizi de kirikou (j'ai un temps songé à intituler ce post « le zizi » (pour racoler un peu), mais j'ai eu peur qu'on me prenne pour un fan de pierre perret).
je n'ai pas eu le temps de voir la fin du sujet: cauet avait commencé sur l'autre chaîne. sur le fauteuil de l'invité, elisabeth teissier appelait mitterrand « mimi » et disait du mal de fogiel. en face, jean-luc se marrait tranquillement. j'aime cauet pour cela: grâce à lui, j'apprends chaque semaine (avec quelques jours de retard, certes) qui a été viré de la star'ac. son émission permet à ceux qui ont une vie sociale de se tenir quand même au courant. jean-luc, donc, avait « foiré » son duo avec stevie wonder et se retrouvait là , sur un plateau, assis à côté de lorie (j'ai un temps songé à faire un long développement sur la coiffure de lorie pour être repris sur tous les skyblogs d'ados, songeant même à y glisser une discrète allusion à la métaphore obsédante de la chevelure chez mallarmé, puis non).
c'est à ce moment précis que je me suis dit que j'aurais mieux fait de regarder 24 heures. et d'ailleurs, j'emporte les cassettes ce week-end. pour avoir des choses intéressantes à dire, un jour, dans une autre vie. quant à vous, ne loupez pas « jusqu'au bout », le film sur les virés de l'usine cellatex (samedi 26, à 20h50, sur france 3; à enregistrer pour ceux qui ont des amis, ou une crémaillère, ou les deux). et dimanche, je vous conseille un pile ou face. pile: regarder « les sentiments », de noémie lvovsky, sur tf1, une amourette adultérine entre isabelle carré et jean-pierre bacri admirablement mise en scène. face: regarder « le pianiste », de roman polanski, sur france 2, fracassante plongée dans le ghetto de varsovie.
ceux qui ont le câble peuvent aussi regarder equidia et me dire ce qu'ils pensent de l'émission « j'aime mon cheval » qui nous intrigue tant, marc belpois et moi.
on se revoit lundi.
rédigé par erwan desplanques on 25 novembre 2005 à 18:11 | lien permanent
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l'émission que je n'ai pas vue
ce matin, au journal, on fêtait noël. Ça se passait au 3e étage (autant dire sous mes yeux).
c'est un peu tôt dans le calendrier, vous me direz (avec raison). mais en fait, il ne s'agissait pas vraiment de noël, plutôt d'une répétition à froid dans les couloirs: la distribution des beaux livres. une fois par an, en effet, la rédaction en chef pose sur le palier tous les ouvrages reçus pour le supplément « cadeaux » de télérama. et en dix secondes, c'est la curée. personne ne donne l'alerte, il faut juste être là au bon moment (système qui privilégie le flâneur au bûcheur). le dispositif n'est pas très juste (les secrétaires de rédaction ont deux étages à monter quand il me suffit de sortir la tête du bureau), et certains grognent un peu en arrivant, constatant qu'il ne reste plus que les livres encyclopédiques sur la flore du tadjikistan. moi, j'avais pris soin de planquer deux livres d'art à l'intérieur de mon gilet et je sifflotais en observant la scène. au début, ça m'a plu. je me suis dit « quand même, quelle soif de culture! » et j'en ai ressenti une certaine fierté. puis j'ai surpris quelques bribes (« j'ai trouvé pour mon père, mais je n'ai rien pour ma nièce »), lesquelles, à quelques semaines de noël, me laissent penser que la plupart des ouvrages frôleront un pied de sapin avant de remplir une bibliothèque.
qu'importe, là n'est pas la question. je vais vous parler de télévision. et notamment de ce formidable programme que je n'ai pas vu. un truc culturel, paraît-il, sur une chaîne dont j'ai oublié le nom. sur le plateau, l'animateur recevait des personnalités qu'on voit peu, d'ordinaire, sur le petit écran (c'est, m'a-t-on expliqué, le concept même de l'émission). un premier reportage accompagnait trois photographes – nan goldin, willy ronis, sophie calle – dans le centre-ville de maubeuge. le challenge, en un mot: parachutés dans une ville de province qu'ils ne connaissent pas, les trois artistes ont dix heures pour prendre des clichés. a peine arrivée, nan goldin s'est précipitée dans un pub, a fait connaissance avec trois types avant de les photographier, vautrés sur une vieille banquette défoncée. sophie calle, elle, avait choisi de suivre un habitant (un maubeugeois?) qu'elle photographiait uniquement de dos. a 95 ans, le vieux willy ronis faisait de son mieux. au restaurant, quelqu'un s'est levé pour lui demander un autographe en pensant qu'il s'agissait de cartier-bresson. autour de la table, tout le monde a ri.
tous les clichés ont ensuite été vendus dans un salon huppé de la capitale (les acheteurs étaient floutés sur les images). avec l'argent, la production a constitué une bourse conséquente que se sont disputé trois jeunes artistes de moins de trente ans. chacun a présenté son projet au cours de l'émission et leurs tableaux passaient régulièrement à l'écran. il était demandé aux téléspectateurs de voter. l'artiste qui a obtenu le plus de voix est reparti avec la bourse (il a eu la décence de remercier le public).
l'émission se poursuivait par un débat autour de la création. un dialogue entre leos carax (dont je n'avais aucune nouvelle depuis « pola x », en 1999) et julien gracq (qui s'expliqua sur son refus du goncourt décerné au « rivage des syrtes »). une discussion passionnante s'est engagée sur la société du spectacle, l'impossibilité de parler sérieusement de son art à la télévision sans que tout soit récupéré, broyé, concassé, perverti. un court-métrage de guy debord a été diffusé pour aérer le débat (un peu long, il faut dire).
après, on m'a expliqué qu'il y avait une séquence « art total », dans l'esprit des correspondances baudelairiennes (tout cela m'apparaissait bien pompeux). il fallait créer en direct, sur le plateau. un artiste donnait le mouvement, et les autres (issus d'autres disciplines) devaient s'en inspirer. par exemple, marie-claude pietragalla dansait, ce qui devait inspirer un tableau à claude viallat, qui devait lui-même servir de support à une improvisation à quatre mains des pianistes brad mehldau et philip glass (qu'accompagnait le batteur des franz ferdinand). sur ce canevas rythmico-visuel, les poètes yves bonnefoy et michel houellebecq s'amusèrent à lancer quelques vers, comme dans les « battles » de hip-hop. l'animateur expliqua que kandinsky avait jadis travaillé ainsi (notamment avec le compositeur moussorgski). bien entendu, il y avait beaucoup d'imperfections dans ce magma créatif. mais, finalement, ce n'était pas plus mal (imagine-t-on la vénus de milo avec des bras?).
l'émission s'achevait par la séquence « espace critique ». sur un canapé, cinq universitaires parlaient de leurs coups de coeur parmi les films et les livres qui venaient de sortir. ils n'hésitaient pas à comparer ces oeuvres à celles du passé pour mieux en faire saisir la valeur et la nouveauté. je me suis fait l'avocat du diable: « Ça devait être super chiant et élitiste, votre truc », ai-je dit (un peu provoc'). non, m'a-t-on répondu. « c'était chaleureux, convivial, instructif. marrant, même. » j'ai répété ce mot (« marrant ») et suis parti écrire mon post.
cette émission, je ne l'ai pas vue. je ne suis même pas sûr qu'elle ait existé.
ce qui est sûr, c'est que j'aurais aimé la voir (si quelqu'un a la cassette?)
rédigé par erwan desplanques on 24 novembre 2005 à 17:11 | lien permanent
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ma cavale au canada
Ça devrait être ça, le service civil volontaire: participer à une émission de télé-réalité. au lieu d'enflammer des voitures, six ados acrimonieux sont allés camper au canada aux frais de m6. ils y ont découvert le plaisir de la glèbe et des alluvions. ils sont partis avec des problèmes, ils sont revenus avec un herbier.
disons-le: ce « camp des fortes têtes » m'a plu. comme il a plu à hélène marzolf et florence broizat avec lesquelles j'en parlais à table, à midi, après un débat qui agitait les jeunes parents de cette rédaction (couches lavables ou jetables?). le programme n'a rien à voir avec ce que je m'imaginais, à savoir une antenne du pensionnat de sarlat implantée sur l'île de koh lantah, voire une version ludique de guantanamo. non, là , de jeunes éducateurs canadiens – dont on peut supputer qu'ils ont suivi des cours de « self-control » avec le dalaï-lama en personne – encadrent un quarteron de têtes brûlées qu'ils initient à la vie en forêt.
pour ces jeunes, il s'agit d'une épreuve de force: écouter des grands types qui parlent avec l'accent québécois et se retenir de les frapper. pour le reste, la méthode thérapeutique semble d'inspiration rousseauiste: la nature rend l'homme bon, c'est la banlieue qui le corrompt. ainsi le directeur du camp, greg stevenson, leur montre-t-il du doigt des animaux qui s'abreuvent dans un frémissant ruisseau. on a soudain envie de composer des églogues, de trouver que la lumière coruscante du soleil sied mirifiquement à l'iridescence des frondaisons. c'est bucolique et, mis à part le froid, on se croirait un peu au kenya. parfois, la voix off interrompt un morceau de damien rice pour dire: « ces jeunes ont appris le respect des autres, mais aussi celui de la nature ». on pourrait se moquer mais non. parce qu'on voit effectivement leurs yeux briller lorsqu'ils aperçoivent la nageoire d'un orque au large de vancouver island.
la dernière épreuve de cette robinsonnade s'intitule le « solo ». chaque adolescent passe une nuit seul en forêt. quand ils reviennent, ils peuvent enfin revoir leur mère qui les trouvent « transformés ». et ils le sont. parce que pendant un mois, les éducateurs leur ont fait réussir des trucs, aussi insignifiants qu'ils puissent paraître: un tour en kayak, un feu de camp, ... une méthode aussi simple que primordiale. rien de mieux pour calmer un violent que de le valoriser à mort (à télérama, c'est pareil: quand je deviens haineux, mes collègues me félicitent pour ma dernière critique de thalassa et ça passe). plus les éducateurs les félicitent, plus leurs défiances se dissipent. les canadiens disent « on croit en toi » (ou « bravo, tu ne nous a pas désappointés ») et les ex-petites frappes se mettent à sourire avec une spontanéité qui réchauffe. kévin les remercie (« vous avez été la lumière dans l'obscurité ») et jordan reprend espoir (« ma plus grande bataille, c'est la fierté de ma mère »). nous, on se surprend à vouloir verser une larme. et une vraie (pas une anizonette®).
tout cela, on s'en doute, fut un brin dramatisé au montage. mais bon, dans l'ensemble, ce « camp des fortes têtes » s'avéra convaincant. en tout cas, plus que « comme au cinéma » dont je n'ai retenu que le sympathique numéro de roberto benigni. pour que l'émission me captive, il faudrait vraiment que daniela lumbroso et elisabeth quin échangent les rôles, voire que cette dernière assume les deux. plus généralement, il m'agace d'entendre partout à la télévision que « palais royal! » est génial alors que je lis partout le contraire. je sais que les chaînes produisent une grande partie des films de cinéma et que, de fait, elles ne peuvent critiquer avec la même liberté que celle dont jouit la presse écrite. mais parfois, quand même, on ne s'opposerait pas à un petit effort. ne plus dire, par exemple, que « narco » ou « podium » furent de grands films.
sur tf1, le droit de savoir surfait sur la vague du tsunami, avec un premier reportage commémoratif qui annonce, un mois avant le funeste anniversaire du drame asiatique, une déferlante médiatique qui risque d'être insipide à la longue (m6 et france 3 fourbissent un prime pour la semaine prochaine). ce n'est pas tant le sujet qui me dérange (au contraire, il mérite amplement qu'on y revienne) que cette compétition des chaînes qu'on voit poindre à l'arrière-plan.
pour ce soir, je vous propose une soirée arte (je sais, c'est attendu, mais bon). d'abord un documentaire sur « franco et salazar » qu'antoine perraud juge intéressant (et moi, je crois antoine perraud). avant de suivre « les amants », un très beau film de louis malle (là , faites-moi confiance).
a demain.
rédigé par erwan desplanques on 23 novembre 2005 à 18:11 | lien permanent
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le blog opératoire
je me sens coupable d'avoir snobé « les rois maudits ». une fiction que télérama adoube d'un double t (comme « lost highway », de david lynch) et qui réunit tant d'acteurs prestigieux (claude rich, quand même), ça sonnait comme un impératif.
sauf que je n'ai pas pu. en cause, une triple méfiance ontologique (josée dayan, maurice druon, film à costumes). a laquelle il faut ajouter la difficulté croissante que j'éprouve à regarder un pourpoint ou une cotte de maille sans songer aussitôt à « kaamelott ». bien sûr, on trouvera d'autres raisons (la difficulté d'accepter l'évolution physiologique de jeanne moreau depuis « jules et jim », la crainte de voir débouler philippe torreton en justaucorps sur un cheval au galop, ...).
mais la principale reste que j'étais ailleurs. dans un de ces lieux sans télévision qu'on appelle généralement « lieu public ». mon ami jean-baptiste gendarme recevait une bourse au palais de chaillot pour son roman « chambre sous oxygène ». j'y ai aperçu pierre lescure (de loin), florian zeller (de près), mais je n'ai croisé ni ingrid chauvin ni guy carlier (qui, paraît-il, dînait au fouquet's). la plupart des gens félicitaient gendarme pour son roman dont l'intégralité se passe dans une chambre d'hôpital. une prouesse, a dit un type en veste à carreaux, avec une coupe de cheveux aussi destructurée que celle des collégiens qui fument en cachette au parc monceau. c'est vrai que la chose est rare en littérature. on l'a vue chez alphonse boudard ou chez léon werth (références placées ici dans le seul but de retrouver l'estime du service « culture », leur montrer que « kiffer » domino day n'empêche pas de connaître des auteurs morts).
a la télévision, c'est l'inverse: l'hôpital semble être un marronnier sans date fixe. en zappant, on peut en voir tous les jours, des reportages dans une ambulance ou une clinique (une « léproserie », dirait druon). le pire, c'est que le résultat est souvent convaincant. hier soir, par exemple, en rentrant, j'ai regardé « urgence enfants », sur france 3. et j'ai aimé, comme j'ai aimé « hôtel-dieu » (cédric de bragança) ou « nuits blanches à l'hôpital » (carine lefebvre-quennell) diffusés il y a quelques mois. les mêmes images, les mêmes parcours, les mêmes souffrances. et le même intérêt, toujours là , qui nous scotche devant l'écran. autrefois, je me demandais si ce n'était pas une facilité, pour un documentariste, de filmer un hôpital. une sorte de garantie pour revenir avec des images fortes qui parlent à chacun. je me souviens qu'à l'école de journalisme, on m'avait gratifié d'une très bonne note lorsque j'avais ramené un reportage sur le chu de lille, où j'avais interviewé un malade en phase terminale de cancer qui me parlait de ses doutes, de ses appréhensions. le prof avait levé le pouce en disant « très bien » et ça m'avait agacé. mon reportage n'était pas meilleur que d'habitude, il abordait juste un sujet lourd, dérangeant.
ainsi « urgence enfants » montre-t-il une mère qui patiente dans une salle d'attente pendant qu'on opère sa fille, victime d'une sévère infection des intestins. on voit aussi des accouchements à répétition, comme dans une vidéo pédagogique à destination des profs de bio. mais gilles de maistre – dont on avait savouré l'incroyable docu-soap sur les vieux garçons partis chercher des épouses à madagascar – ajoute sa patte personnelle. a savoir l'absence de voix-off, que sublime un extraordinaire travail sur le son. sa caméra a beau se balader contre une plinthe de porte, suivre un tuyau, zoomer sur une sonde, on entend tout, le moindre chuchotement, râle, soupir, souffle ou sanglot. parfois, à l'inverse, il se rapproche et filme à quelques centimètres d'un visage, d'une cuisse. même lorsqu'une fillette est emmenée au bloc pour une opération qui risque de lui coûter la vie, l'objectif lui frôle le visage. en larmes, la mère fait un signe de la main. et la caméra accompagne l'enfant, braquée sur ses yeux, son masque à oxygène. la fille regarde vers nous, s'arrête de pleurer. je persiste à croire que la caméra la rassure plus qu'elle ne l'effraie.
tout cela, je vous l'accorde, n'est pas très gai. et je ferais sans doute mieux d'enchaîner une dizaine de pompes en regardant la star'ac. possible. bref, on en reparle demain.
rédigé par erwan desplanques on 22 novembre 2005 à 17:11 | lien permanent
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d-day
au deuxième étage (je vis au troisième), tout le monde m'a tapé sur l'épaule en me disant: « tu vas voir, ça va aller! » j'avais de la chance, paraît-il, ma quinzaine sacerdotale commençait par « domino day » (« du pain bénit »). au début, j'ai rechigné un peu, arguant de mon intérêt de plus en plus vacillant pour les jeux de société (je continuais d'aimer la bonne paye, et encore...). puis le dernier post de juliette transforma cette boutade en injonction : j'allais donc couvrir l'événement.
il faut dire qu'un fait divers particulièrement sordide précédait l'émission. le meurtre d'un volatile. je sais, vous allez me dire, il existe bien des défenseurs de cette activité – les chasseurs – mais quand même. tuer un moineau domestique sous prétexte qu'il a fait tomber 23 000 dominos à quelques jours de la cérémonie annuelle, c'est cher payé. surtout si l'on pense (comme moi) que ce geste (un battement d'aile) fut involontaire. heureusement, une association néerlandaise a porté plainte contre la société de production: aux pays-bas, le moineau figure sur la liste des espèces menacées.
naturellement, les animateurs ont tu le dénouement de cette histoire, tout en indiquant que la sécurité avait été renforcée aux abords du centre des congrès de leeuwarden. avec un doublement du nombre de vigiles (sans préciser si leur équipement comprenait d'éventuels filets à papillons) et l'interdiction de porter des talons. « la tenue décontractée est recommandée, voire exigée, a confié flavie flament à la presse. en effet toutes les précautions sont prises pour éviter l'accident, c'est-à -dire faire tomber un domino qui en entraînerait 150 000 autres. »
l'objectif (parce qu'il y avait un objectif) était de renverser quatre millions de dominos. quatre-vingt-dix bâtisseurs avaient bûché pendant deux mois pour installer les pièces, à quatre pattes, munis d'une réglette. le résultat ne se fit point attendre. imaginez une pub pour le sucre, mais en très long. « c'est magique », dit dave. « oui, c'est magique », dit denis brogniart, son co-animateur. et tout le public en restait coi, aussi joyeux que s'il flânait le long des vitrines du printemps. en s'échouant, les dominos dévoilaient de grandes fresques illustrant des légendes célèbres, comme celles de faust ou de don quichotte. de temps à autre, flavie interviewait des « bâtisseurs » (le terme « dominoteurs » demeurera inusité). "ce n'est pas une frustration de voir tout son travail s'écrouler en quelques secondes?", demanda-t-elle à isabelle, de l'équipe de france. "non, non", répondit cette dernière,"c'est le but". nous voilà rassurés. devant l'écran, on s'implique comme on peut, saluant une petite animation particulièrement osée, une prouesse ornementale, une fresque qui nous ferait voyager loin de ce hangar. prenons cela comme une version divertissante de dogville, ai-je songé en regardant les silhouettes s'agiter dans le hall. l'année dernière, on avait frôlé les quatre millions de pièces (3 992 397, pour être précis), une barrière qui eût été aisément franchie sans quelques fâcheux incidents techniques. « j'en ai fait des cauchemars pendant des semaines », dit dave. mais là , non, tout s'est déroulé pour le mieux et – roulements de tambour – le record du monde a fini par être battu (4 155 476). l'émission s'est achevée sur une pluie de confettis qu'accompagnait la musique de « we are the champions » dont le refrain a retenti avec le même tumulte que si nous venions d'inscrire trois buts contre le brésil.
le week-end, entre nous, avait bien commencé. mais la journée de dimanche me réservait des satisfactions cathodiques d'une toute autre ampleur. par deux fois, j'ai vu le visage de ma collègue emmanuelle anizon. et par deux fois, j'ai senti poindre en moi une fierté narcissique (je connais une star) doublé presque aussitôt d'un réflexe journalistique (que dit-on sur elle?). chez schneidermann, le psy-chroniqueur sébastien bohler se contentait d'un petit billet ludique sur l'émission de bataille et fontaine. une démonstration sur ce phénomène de « validation subjective » qui nous fait nécessairement mordre à l'hameçon des témoignages, quels qu'ils soient. l'envie d'y croire nous empêche de percevoir un fou rire retenu ou une larme de crocodile, des détails qui sautent aux yeux a posteriori, quand on apprend que cela est faux. pas idiote, l'intervention. ce serait une sorte d'effet koulechov télévisuel. la perception du visage d'emmanuelle change si l'on est au courant au non. ce qui m'avait semblé être un rictus étouffé passait aux yeux des téléspectateurs pour un tremblement d'émotion.
guy carlier, lui, n'a pas apprécié. comme l'imposture de gérald dahan avec les bleus, canular qui fit rire tout le monde (chirac compris), sauf carlier, qui a tôt fait de troquer son goût de la gaudriole pour celui de l'indignation. la main sur le coeur pendant la marseillaise? c'était un « viol de l'émotion » (j'ai un temps songé à titrer ce post « le viol de guy carlier », puis non). l'enquête de télérama sur les coulisses de « y a que la vérité qui compte » ? une marque de « mépris » pour les téléspectateurs de l'émission, dit carlier avant de s'engager dans une défense de ces petites gens « qui ne lisent pas télérama mais qui font les mots fléchés de télé 7 jours ». « télérama, qui dit tant de bien des films de bacri ferait bien de respecter un peu plus le goût des autres. » alors là , c'est fort de café: voilà que l'hôpital gifle la charité. celui qui, sur france inter (radio téléramesque si l'en est), a fait son fonds de commerce en brocardant les « beaufs » qui regardent carole rousseau ou bataille et fontaine sur tf1, devient soudain leur avocat, en les victimisant à outrance à l'aide d'arguments fumeux (le parallèle avec l'électorat lepéniste me semble de fait très « borderline »). que carlier ait une revanche à prendre avec l'hebdomadaire (qui, globalement, l'apprécie), voire avec ce blog (il existe bien, dans les archives, un post intitulé « mon incroyable carlier »), c'est une chose. sombrer dans une sorte de populisme crasse où l'exigence passe pour du mépris en est une autre (oui, il m'arrive d'être sentencieux, mais ça ne dure pas, rassurez-vous).
allez, ce soir, avant-dernière des rois maudits, sur france 2. mais sachez que moi, je serai devant france 3.
a demain.
rédigé par erwan desplanques on 21 novembre 2005 à 18:11 | lien permanent
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