forêts québécoises : comment sortir de la crise ? - presse-toi à gauche !

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Ça fait plusieurs années que je fais des interventions un peu partout au québec, dans les centres urbains et en régions. je peux vous dire que c’est souvent dans les régions ressources, où les personnes vivent de la forêt, que les débats sont les plus animés. les gens qui sont proches de la forêt voient ce qui se passe. il y a deux conceptions différentes. en ville, les personnes sont animées par des grands principes d’équilibre planétaire, un peu déconnectés de la réalité. en région, les travailleurs veulent continuer à produire, mais s’aperçoivent que leur emploi est menacé l’état actuel de la production. dans un article récent, vous indiquez que la baisse des droits de coupes, mesure prise suite au rapport coulombe, est un « bouc émissaire » : pourquoi ? cela n’est pas une des raisons de la crise actuelle. il faut comprendre les vraies causes qui sont dues à un paquet de facteurs conjoncturels et structurels. la valeur élevée du dollar canadien, par rapport au dollar américain, cause des pertes à l’industrie. mais ce n’est pas tout, les fluctuations du marché y sont aussi pour quelque chose. les États-unis ont connu, il y a quelques années, un boom immobilier et la demande de bois d’œuvre était forte. aujourd’hui, la demande a baissé, mais les prix continuent de monter à cause du dollar. on peut aussi mentionner l’impact de l’épidémie de dendroctone du pin, un insecte qui a ravagé les forêts de l’ouest canadien. les gouvernements ont permis aux compagnies forestières de là-bas d’aller couper le bois mort en masse avant qu’il ne se perde. c’est une concurrence très forte pour le québec. mais ce ne sont que des éléments de conjoncture. la crise ne serait pas aussi profonde, si la conjoncture défavorable n’était pas incluse dans une structure plus large. les grands marchés se situent de plus en plus en asie, en plein développement. la russie se retrouve un peu comme le québec il y a 100 ans. près d’une immense région en croissance industrielle, la russie possède des forêts boréales vierges à perte de vue, une ressource très productive. pendant longtemps, au québec, on a agi comme un pays du tiers-monde. on a exploité le domaine facile de la ressource première. au québec, on fait du papier et du 2x4, on a misé sur la quantité plutôt que sur la qualité. aujourd’hui, on ne fait plus le poids face aux pays comme le brésil, le chili ou la russie. dans ces pays, on trouve des équipements très performants. l’avenir n’est vraiment pas beau pour la foresterie québécoise. le québec n’a donc pas su s’adapter à la structure mondiale ? c’est-à-dire qu’ici, on a opté pour une stratégie de simple cueillette, pour ne pas dire de pillage. résultat : il faut maintenant aller chercher le bois de plus en plus haut dans le nord, ce qui entraîne des coûts de transport énormes. en plus, le québec a souffert d’un sous-investissement dans ses infrastructures. pendant des années, les grandes compagnies ont siphonné des profits immenses, mais ont préféré les investir dans l’immobilier plutôt que de réinvestir dans l’industrie des pâtes et papiers. quand on parle d’investissements dans cette industrie-là, c’est des sommes astronomiques. prenez une machine à papier par exemple, c’est un coût d’environ 750 millions $. les compagnies n’ont pas investi quand il le fallait. les créneaux traditionnels du québec, les produits au bas prix (bois de sciage, pâte de bois) n’ont plus d’avenir au sein du marché mondial. dans une de vos conférences, vous parlez de sylviculture et de matériaux à valeur ajoutée ? aujourd’hui, on doit se tourner vers autre chose : des produits qui contiennent plus de brain. dans le domaine du bois d’œuvre, le québec devra faire un cheminement vers la valeur ajoutée. des produits prometteurs sont le bois d’ingénierie, bois structuraux et les maisons en kit. du côté de la sylviculture, il y a beaucoup de chose à faire. une révision en profondeur de la politique forestière s’impose. après des années de surexploitation, nos forêts n’ont plus le potentiel de production qu’elles avaient par le passé. par exemple, il y aurait beaucoup à faire dans les forêts du sud du québec : les forêts de feuillus ou les forêts mixtes. dans le passé, on a écrémé ces forêts pour y récolter les meilleures essences, en négligeant le renouvellement de la ressource. on pourrait réinvestir afin de rendre ces forêts productives. le gouvernement a investi beaucoup dans le reboisement ; on a fait des bons efforts, mais ce n’est pas assez. le reboisement n’est qu’un aspect de la sylviculture. il doit s’accompagner de d’autres mesures comme une bonne coupe sélective et des pratiques respectant la régénérescence naturelle. vous avez écrit qu’il faut en finir avec le règne du cheap labor dans ce domaine. l’industrie crée des dizaines de milliers d’emplois, faut-il croire qu’ils ne sont pas de bonne qualité ? il y a trois types d’emplois liés à la forêt. d’abord, il y a les usines de pâte et papier. dans les usines des villes centres, comme trois-rivières, les ouvriers ont de très bonnes conditions. ensuite, il y a les usines de sciage, un peu partout en région. dans ce secteur, c’est moins bien payé, mais on peut réussir à gagner de très bons salaires, entre 30 000$ et 50 000$ par exemple. finalement, il y a tout le secteur du travail en forêt, celui de la coupe et de la sylviculture. dans ce domaine, les conditions sont peu attrayantes. dans la sylviculture, le reboisement et l’éclairci notamment, on retrouve des conditions de travail déplorables. beaucoup de travailleurs sont obligés d’acheter leur machine, il y a des gens qui vivent dans leur pickup, certains doivent faire des centaines de kilomètres chaque jour pour se rendre sur les terrains, les travailleurs sont payés au rendement, etc. on n’offre pas de bonnes conditions pour que les gens puissent gagner leur vie avec la forêt. il y a des régions où le taux de chômage est élevé, comme la gaspésie, mais où la main d’œuvre vient de l’extérieur. les résidents n’acceptent pas de travailler dans des conditions si peu avantageuses. ce sont des jeunes des centres urbains qui finissent par faire le travail. À lebel-sur-quévillon, au mois de juillet, c’est rempli de gens issus de l’immigration. les personnes qui acceptent de faire ces jobs-là, sont des personnes avec des graves difficultés financières. il y a des moyens à prendre pour faire en sorte qu’on puisse offrir des bonnes conditions de travail en sylviculture. il faut favoriser le regroupement et la syndicalisation. il faut redonner le goût aux gens de travailler en forêt. qui doit faire les investissements qui s’imposent ? si l’État subventionne encore l’industrie, comment s’assurer de ne pas retomber dans le même piège : « socialiser les pertes, privatiser les profits » comme dit richard desjardins ? historiquement, au québec, c’est toujours l’État qui a assumé les coûts du développement forestier. pour le meilleur et pour le pire, le gouvernement a donné la forêt aux industriels en prélevant peu de redevances et en finançant les infrastructures. aujourd’hui, on est toujours dans la même logique. parmi les mesures annoncées dernièrement, le gouvernement s’est engagé à payer la construction et l’entretien des routes forestières. actuellement, les représentants des compagnies forestières font beaucoup de bruit. À mes yeux, elles ne sont pas à plaindre. pendant, des années elles ont engrangé les profits, sans se préoccuper de l’épuisement de la ressource. vous avez raison, il faut éviter de tomber dans cette logique, il faudrait avoir des mécanismes pour faire passer l’industrie à la caisse, si ce n’est pas pour les erreurs du passé, au moins pour l’argent qu’on investira dans le futur. il faudrait qu’il y ait des mécanismes. des mécanismes… ? on devra faire en sorte que la situation actuelle ne se reproduise plus. il faudrait assortir les subventions à l’industrie d’obligations. on devra contraindre l’industrie à mieux utiliser la ressource, à valoriser l’emploi lié à la forêt. je pense qu’on doit tracer nos propres balises, si les entreprises actuelles ne veulent pas embarquer, d’autres viendront. il faut aussi savoir distinguer la crise et le discours sur la crise. les compagnies savent utiliser la crise à leur fin. si on les écoutait, il faudrait se mettre à plat ventre, tout leur donné et toujours baissé nos standards en matière d’environnement et en matière de travail. À certaines places, on ferme des usines qui sont performantes et rentables. en temps normal, c’est difficile de fermer des usines, on doit se justifier. la crise est bien réelle, mais les compagnies s’en servent comme prétexte pour fermer plus d’usines que nécessaire. propos recueillis par antoine casgrain répondre à cet article (forum de discussion lié à l'article) 4 messages de forum forêts québécoises : comment sortir de la crise ? 28 novembre 2006 22:20, par benjamin piette mais... je ne vois pas le côté écologique de l’article... je vois le mal de fermer les industries pour les pertes de postes, pourtant, je ne vois aucunes solutions liées à l’écologie. pourriez-vous m’éclairer si possible, merci ! répondre à ce message forêts québécoises : comment sortir de la crise ? 30 novembre 2006 07:45, par claude (sept-iles) qu’à cela ne tienne ! s’il n’y a plus de forêts, il y aura des barrages et des éoliennes. la forêt a été saccagée il y a donc de la place pour "l’énergie verte" (dixit hq). les régions-ressources se transmueteront en régions-barrages/éoliennes. ce sera le nouveau québec rural, les régions seront renommées "productions-énergie" et les centres urbains seront appelés "consommations-énergie". les faucheuses d’arbres seront remplacées par les fouisseurs de sol et grimperont vers le ciel les élus de béton et d’acier. les turbines tourneront après détournement majeur des dernier cours d’eau et les pales s’exalteront des "gisements de vent" donnés par le ciel au plus offrant. un nouveau monde se crée, celui du développement durable des "éco-énergivores". le fossé se creuse toujours et encore plus : l’habitant et le gardien de phare deviendront le barrageux et le gardien d’éole. quelques emplois pour les bougres de la construction et des milliards pour les corporatistes. quelques emplois résiduels pour les derniers résidents qui résisteront à l’appel des grands centres "éco-énergivores urbains". les régions appartiennent aux compagnies. les forêts appartiennent aux compagnies. les barrages et les éoliennes appartiennent aux compagnies. nous votons aux 4 ans et on nous dit : on ne peux rien changer pace que tout appartient aux compagnies. et beaucoup continuent de croire que rien ne peux changer. et que les barrages ou les éoliennes apporteront soulagement et sécurité monétaire. mais tout doit changer et tout doit appartenir à ceux qui vivent en ces régions et dans cette nation. sinon nous continueront de vagabonder sur nos propres terres. répondre à ce message forêts québécoises : comment sortir de la crise ? 5 décembre 2006 22:01, par ticounn je suis propriétaire d’un petit boisé,et ça fait environs 5 ans que je demande un chemin et il n’y a jamais assez de budget,les entreprises agricole et forestière à quoi ça sert.nos ancêtres sans le savoir étaits les meilleurs sylviculteur. répondre à ce message forêts québécoises : comment sortir de la crise ? 28 avril 2007 10:02 nous sommes propriétaire de 5 lot privés et travailleur forestier , quand il a fallu fait un chemin sur nos lot on a payé =privé répondre à ce message [accueil] - pour proposer un article à presse-toi à gauche ! lisez notre protocole. conception et réalisation du site web : grf ressource informatique

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