fin de mois - patchworkman's blog

fin de mois - patchworkman's blog patchworkman's blogce blog concerne tous les fans de fantastique sous toutes ses formes et dans tous les arts: cinéma, télé, littérature, bd, comics, etc... vous y trouverez mon actualité de fantasticophile au jour le jour, ce que j'ai vu, lu, aimé, détesté, etc... 15 octobre 2007 et pour quelques mollards de plus... (sep 07) fin de mois et pour quelques mollards de plus... (ou: "les rubriques auxquelles vous croyiez pouvoir échapper!) livres le serment des limbes de jean-christophe grangé (albin michel - mars 2007) notre poids lourd du thriller bien d'cheu nous sort son nouveau best-seller et continue à tenir la dragée haute à ses homologues américains, pour ne pas dire qu'il leur en remontre en ce qui concerne la composition obsessionnelle de shockers littéraires aussi imposants que cauchemardesques. fidèle à sa marque de fabrique, grangé persiste à faire jaillir de sa plume empoisonnée les serial killers les plus abominables, chaque nouveau maniaque surenchérissant sur son prédécesseur en inventivité homicide et s'aventurant dans des espaces de perversité dont hannibal lecter himself oserait à peine rêver. avec "le serment des limbes", grangé parvient une fois de plus à nous dérouter de belle façon dès l'entrée en matière avec un héros des plus atypiques. quelle idée fantasque, en effet, de lancer un flic théologien et d'une piété qui confine au mysticisme dans une enquête où sa foi inconditionnelle sera bien ébranlée puisque plus il avance, plus il acquiert la certitude que l'ennemi qu'il traque n'est autre que... le diable! avec "le concile de pierre" (2000) - voir chronique "Ça sent le book!" - grangé flirtait pour la première fois avec le fantastique en exploitant le thème du shamanisme. là, il y revient de manière moins frontale mais beaucoup plus rusée, car tout l'intérêt de ce roman d'une inouïe perversité réside précisément dans le fait que le lecteur, aussi perturbé que le héros, ne sait jamais sur quel pied danser. face à des événements aussi horribles qu'extraordinaires, on se perd en conjectures et on ne parvient jamais à décider si les atrocités auxquelles on est confronté relèvent franchement du surnaturel ou bien peuvent être rationalisées... l'hypothèse d'une origine diabolique est ainsi tour à tour et continuellement infirmée puis confirmée par un grangé qui prend un plaisir sadique à faire alterner des arguments contradictoires tout au long des six cents pages de cette oeuvre définitivement morbide, dans laquelle on va de rebondissement en rebondissement. car l'auteur, digne héritier de nos chers feuilletonistes, ne craint jamais de se montrer trop rocambolesque, à tel point que cela prêterait même à sourire s'il ne passait le plus clair de ses paragraphes à nous traumatiser durablement à grand renfort de hard gore, de cruauté mentale et de psychopathes craignos. pervers, déviant, outrageant, obscène, addictif, excessif et fier de l'être, "le serment des limbes" est indéniablement le thriller le plus kick-ass de ce millésime 2007. spéciale dédicace: ... à notre amie pim's, qui fréquente ces pages de temps à autre, et qui a su me donner envie de découvrir jean-christophe grangé à l'occasion d'un post concernant "le vol des cigognes" sur son blog parfumé au cassis... depuis, j'ai tout dévoré, et je crains fort d'être addict aux oeuvres de cet infâme bonhomme... comics walking dead vol 1: "passé décomposé" vol 2: "cette vie derrière nous..." par robert kirkman, tony moore & charlie adlard (delcourt - juin 2007) enfin réédité (1) et prolongé d'un volume 2 d'inédits, jouissant depuis plusieurs années d'une réputation dithyrambique auprès des fans les plus hardcore, "walking dead" est le comics incontournable pour tous les inconditionnels de george a. romero. le scénariste robert kirkman, valeur sûre du comics indep, ne va pas chercher midi à quatorze heure et se téléporte tout simplement dans le monde d'apocalypse imaginé par le vénéré maître des zombies, dont il respecte la mythologie à la lettre. plus qu'un simple démarquage, cet hommage permanent se définit plutôt comme un prolongement, voire un spin-off, de l'oeuvre romérienne qui s'en trouve enrichie à chaque page par une approche pour ainsi dire alternative. en effet, après une entrée en matière qui peut se lire comme un clin d'oeil au "28 jours plus tard" de danny boyle (2003) sorti quelques mois avant le #1 du comics (le héros se réveille dans un hôpital après un coma prolongé et se retrouve catapulté sans transition dans le nouvel ordre zombiesque), kirkman trouve rapidement sa petite musique personnelle et parvient à nous surprendre puis à nous captiver par les variations qu'il donne de la partition originelle. si, comme j'ai déjà dit, les fondamentaux romeriens restent en place, un peu comme la "bible" d'une série télé, le traitement scénaristique est quant à lui radicalement différent, et l'aventure que nous conte kirkman semble commencer là où s'achèvent les films de romero. autant big george pratique une thématique du confinement (maison, supermarché, complexe militaire, cité enclavée...), autant la tribu survivante de kirkman fuit les villes, considérées comme des pièges mortels, pour se jeter sur les routes et au travers des grands espaces. "walking dead" se donne donc avant tout comme un "road-comics", mais d'un genre un peu spécial, comme si le thème de l'errance, tel que le dépeint par exemple wim wenders, se recourbait sur sa préhistoire pour rejouer la conquête de l'ouest. car, les personnages ne cessent de le répéter, c'est bien de "reconquête" dont il est question, ce qui pose le cinéma de john ford comme seconde référence - consciente ou pas - de ce comics décidément surprenant. À cet égard, le chariot bâché des pionniers d'antan trouve son paradigme dans le camping-car de la tribu, et les fermes incendiées par les peaux-rouges se réincarnent dans les agglomérations en ruines rencontrées en cours de route, jonchées de cadavres pareillement mutilés. on a même droit à la typique polémique fordienne entre l'humanisme d'hershel, qui se refuse à tuer les morts-vivants, et le pragmatisme de rick, qui considère qu'un bon zombie est un zombie mort. comment s'étonner dès lors du classicisme d'un scénario dont l'académisme n'a d'égal que la rigueur admirable de l'écriture? le retour aux sources du mythe américain se double ainsi d'un retour à des formes de narration aussi éloignées que possible de celles du comics moderne, exécutées dans un noir et blanc impitoyable et où la description minutieuse du quotidien évacue toute tentation de sensationnalisme. ramassé sur lui-même et tendu comme un arc, "walking dead" fait déjà partie des classiques incontournables du comics alternatif. À découvrir d'urgence. note: (1): en effet, les # 1 à 6 avaient déjà connu une édition chez semic en mars 2005. spéciale dédicace: ... à l'ami erwan qui, par ses chroniques enthousiastes, m'a intronisé au monde inquiétant des "walking dead", ce dont je le remercie infiniment. en attendant de prochains volumes chez delcourt, rendez-vous chez erwan qui suit assidûment la parution américaine et nous donne régulièrement des nouvelles du comics sur son blog: http://misterwan.canalblog.com vu à la télé le cinquiÈme ÉlÉment (the fifth element) de luc besson (1996) si ce nanar de luxe a un quelconque intérêt, c'est d'être parfaitement représentatif de la vacuité généralisée d'une certaine époque. en effet, bien que tourné en 1996, "le cinquième Élément" prolonge un "style" inauguré en 1985 avec "subway" et demeure emblématique de ce naufrage culturel et esthétique que constituèrent les années 80, lesquelles consacrèrent le règne de l'apparence creuse. peu importe le substrat (quand substrat il y a...), l'important c'est d'être chébran, câblé, hype, in, mode, appelez ça comme vous voudrez. c'est la grande vogue du clip et des pantins vidéogéniques poseurs qui s'agitent avantageusement sur des musiques à chier, récupérées de l'effervescence punk puis édulcorées en "new wave", c'est-à-dire cuisinées à la sauce variétoche jusqu'à ce que toute la beaufitude occidentale puisse s'y retrouver. cinéaste opportuniste s'il en est, et auquel il faut reconnaître un certain talent pour ce qui est de l'assimilation et de la restitution de tous les procédés et tics esthétiques, aussi creux soient-ils, qui déterminent les canons formels d'une mode, luc besson est avec "le cinquième Élément" au sommet de son art de l'esbroufe gratuite. tous les sophistes le savent: peu importe le fond (ou l'absence de fond) si l'on martèle le discours, aussi incohérent soit-il, avec suffisamment de conviction. or, s'il y a une chose que besson sait faire, c'est mettre les formes! il se fend donc d'un blockbuster franchouillard cautionné par des acteurs anglo-saxons (bruce willis et gary oldman, imbuvables à force cabotinage incontrôlé) et par quelques personnalités issues de la bd (giraud, mézières...) sans oublier jean-paul gaulthier, grand prêtre du masochisme vestimentaire, pour accoucher au finish d'un objet filmique qui ne ressemble pas à grand chose, si ce n'est à un clip de desireless! Ça se veut kitsch et second degré façon john waters, mais ça ne parvient qu'à pulvériser les limites d'un mauvais goût importé tout droit de las vegas! et, puisqu'il s'agit avant tout de remplir le tiroir-caisse, ça racole pire que rue saint-denis mais en plus peinturluré, de "blade runner" à "star wars", sans omettre bien sûr le bourrinage à base de gros flingues et le black de service qui nous lamine les esgourdes de ses babillages incessants dignes d'un eddie murphy qui aurait viré sa cuti! même habillés par gaulthier, un lieu commun reste un lieu commun et une bouse une bouse, aussi boursouflée soit-elle... luc besson, ou la gonflette cinématographique... cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.fan-de-cinema.com/films/le-cinquieme-element.html presse comic box extra #1: "x-men forever" (Été 2007) "comic box", référence absolue du fan de comics (avec le plus confidentiel "scarce", fanzine de luxe auquel il fallait impérativement que je rende hommage, voilà, c'est fait) sort son premier hs, dédié aux x-men en particulier et au thème du mutant en général. rien que du bonheur avec quatre gros dossiers au sommaire. on attaque avec "univers x" où, après une historique des x-men, on trouve pêle-mêle un portrait de la très sexy emma frost, une revue des divers démarquages des "x-men" et un catalogue des épisodes auxquels nous avons échappé. sans oublier l'actualité avec le super-crossover "messiah complex" (parution en france l'an prochain) dont nous parlent mike carey, chris yost et billy tan, interviewés pour l'occasion. on enchaîne avec "les mutants télé", dossier bien évidemment centré sur l'événement "heroes", avec des interviews du scénariste aaron eri colette, et surtout de l'immense tim sale, responsable des tableaux prémonitoires qu'on peut voir dans la série. si certaines références ésotériques vous ont échappé dans "heroes", ça tombe bien, on les a ici recensées pour vous dans le détail. puis on passe à "la science des mutants", qui nous gratifie d'une historique de cerebro, la célèbre machine à détecter les mutants du prof x, à travers les âges, ainsi que d'un essai sur l'évolution mutante. mais le clou de ce dossier est l'interview de roland lehoucq, astrophysicien qui s'amuse beaucoup à confronter les comics aux lois élémentaires de la physique: on y apprend entre autres que, confronté à la loi de conservation de la matière telle que définie par lavoisier, hulk devrait logiquement avoir la consistance d'un chamallow, ce qui le rend à peu près aussi dangereux qu'un gastéropode! enfin, le dossier "mutants d'ailleurs" examine le traitement du sujet chez les concurrents de marvel, en particulier chez top cow avec un catalogue commenté des nombreuses séries mutantes imaginées par silvestri et ses potes, et un gros plan sur "rising star", comics culte dont les scénaristes de "heroes" se sont plus que largement inspirés... après un papier sur "wild cards", une collection de romans signés r.r. martin qu'on aimerait bien voir publiée chez nous, on glisse chez dark horse avec l'une des séries majeures mettant en scène des mutants et qui demeure scandaleusement inédite en france: j'ai nommé les "next men" de l'icône john byrne, imaginée rien que pour faire chier marvel, ce qui explique sans doute son ton délicieusement impertinent et parodique. le dossier se clôt sur une rétrospective du mutant "préhistorique", c'est-à-dire "pré-x-men", dans le comics. enfin, comme à l'accoutumée, "comic box" nous offre une bd inédite, en l'occurence un "what if" des x-men dérivé de "deadly genesis", dans lequel david hine et david yardin imaginent le destin de vulcain dans une réalité alternative. voilà. je pense avoir été exhaustif. vu à la télé men in black 2 de barry sonnenfeld (2002) Ça va peut-être étonner les habitués de ce blog, qui savent ô combien je prise peu le blockbuster hollywoodien, mais j'ai cette faiblesse de bien aimer les films de barry sonnenfeld. je me suis bien éclaté avec ses deux "famille addams", qui ont su traiter avec intelligence et respect leur matériel de référence, et il en va de même pour les mib. en effet, à l'heure où la pantalonnade poussive est reine, sonnenfeld se distingue en ce qu'il a su redonner à la comédie ses lettres de noblesse. qui plus est, l'homme oeuvre avec bonheur dans la comédie fantastique, domaine ô combien périlleux où l'on compte quatre-vingt-dix-neuf plantades pour une réussite. la constance étant au nombre de ses vertus, les franchises que sonnenfeld prend en charge n'accusent aucune baisse de qualité dans le passage de l'original à la séquelle, chose suffisamment rare pour être signalée. il en résulte un "men in black 2" tout aussi truculent, enlevé et rythmé que le premier du nom, émaillé de gags à la fois créatifs et habilement amenés, et où abondent les morceaux de bravoure. même will smith, qui nous joue sur les traces d'eddy murphy sa caricature de black habituelle à grand renfort de logorrhée, se maintient dans les limites du supportable, encadré d'une part par la prestation très cool du toujours excellent tommy lee jones, et d'autre part par la multitude de créatures délirantes qui lui font une concurrence acharnée dans le cabotinage. personnellement, je suis un fan absolu du clébard mal embouché plein de vannes à deux balles qui fait équipe avec lui dans la première partie du métrage - surtout quand il chante "i will survive", irrésistible! mais la scène du bureau de poste, ou celle de la mini-communauté enfermée dans une consigne de gare sont également de grands moments de délire. bref, aucun ennui et même beaucoup de fun dans ce qu'on peut appeler un film familial au sens noble du terme, c'est-à-dire qui ne confond pas humour avec vulgarité prout-prout et ne prend jamais son public, aussi populaire soit-il, pour une bande d'attardés mentaux. grand merci. cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=2783.html vu à la télé the roost de ti west (2005) beuh! le vilain petit nanar que voici! la traditionnelle bande de djeunz dont la chignole tombe en rade à proximité d'un lieu maudit et qui va se faire décimer jusqu'à consommation de la pelloche allouée par un budget étique, vous parlez d'une affaire! en l'occurrence, il s'agit d'une grange peuplée de chauves-souris dont la morsure vous transforme en zombies, et après y'a plus qu'à laisser faire la nature jusqu'à la pandémie finale. circonstance aggravante: le réalisateur essaie de nous faire accroire qu'il a pondu un film d'auteur en adoptant un rythme rhumatisant et en étirant des séquences interminables, elles-mêmes découpées en plans fixes éprouvants, comme par exemple filmer à contre-jour l'entrée de la grange devant laquelle un personnage fait les cent pas et danse la valse-hésitation durant de longues minutes avant de se décider à entrer, pénible! s'il est quelque chose d'impardonnable au cinéma, c'est bien un nanar qui se prend au sérieux! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.theroostmovie.com/trailerlarge.html vu à la télé 666 la malÉdiction (the omen) de john moore (2006) Ça valait bien la peine de faire tout ce cinéma (enfin, façon de parler!), sortie le 6-06-06 et tout le patacaisse, surmédiatisation complaisante et promo à te rendre sarkozy subliminal par comparaison, pour en arriver au bout du compte à un tel pétard mouillé, que dis-je, imbibé jusqu'à la liquéfaction! le subir sur canal, passe encore, il ne nous en coûtera que deux plombes de profond ennui, mais quand je pense aux malheureux qui ont queuté et raqué leurs sept euros pour se farcir une telle purge, mon coeur s'emplit de compassion! exemple parfait du remake inutile, "666 la malédiction" se contente de décalquer séquence par séquence le scénar du classique réalisé en 1976 par le vétéran richard donner, sans jamais risquer la moindre innovation d'un point de vue dramatique aussi bien que stylistique - quoique... on se demande rétrospectivement s'il ne faudrait pas s'en réjouir... bref, si la contrefaçon se distingue d'une quelconque manière de l'original, c'est malheureusement en creux, qu'il s'agisse du réalisateur qui se prend les pieds dans le tapis et cherche à nous faire passer une absence de rythme éprouvante pour la mise en place d'un certain climat, lequel s'avère plus soporifique qu'anxiogène, ou qu'il soit question des acteurs: en effet, le casting impeccable du film de donner (gregory peck, lee remick, david warner) se voit ici remplacé par un staff affichant le même dynamisme que le plateau dominical de michel drucker. entre un héros aussi expressif qu'un jean reno sous prozac, son épouse à l'avenant et un minot grimacier, on ne sait plus où donner du bâillement! il n'y a guère que mia farrow, dans le rôle de la référence-clin-d'oeil-incontournable-et-ésotérique qui parvienne à tirer son épingle du jeu, ce qui ne signifie pas pour autant qu'elle se défonce, loin de là... on contournera donc soigneusement cette bavure de fonctionnaire scrogneugneu, qui ne saurait être une malédiction que pour l'infortuné qui la regarde. cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=52814.html dvd contamination de luigi cozzi (1980) bonne nouvelle, "mad movies" renoue avec le z italien millésimé et nous propose ce dvd avec son n° 200 (chronique le mois prochain). en cette fin des seventies, la mode est aux sous-produits de blockbusters ricains et cozzi, qui vient de ravir la communauté des zédeux avec un sous-"star wars" fort opportunément titré "le choc des Étoiles" (1979), s'attaque cette fois à ce bon vieil "alien". emblématique de la roublardise des producteurs de bis transalpins qui, il faut bien le dire, frise souvent la malhonnêteté, "contamination" ne nous gratifie en fait de shocker spatial que d'une enquête policière mollassonne menant un trio d'acteurs peu concernés de new york jusque sous les tropiques, sur la piste d'une bande de malfaiteurs qui fait éclore des oeufs d'et dans un champ de bananiers! par le fait, les seules références au classique de ridley scott résident dans une caverne martienne au sol jonché d'oeufs, entrevue à l'occasion d'un flash-back fugitif, et à l'effet "chestbuster" de la contamination qui nous vaut quelques éclatements de bides bien tripailleux et tout à fait hilarants - le moins qu'on puisse dire est que les gars des sfx ne se sont pas foulés... heureusement, il y a pour conférer quelque rythme à ce morceau de pellicule amorphe le progressive-rock pêcheux des excellents goblin, groupe entré dans la légende pour sa longue collaboration avec dario argento. par ailleurs, "contamination" se rattrape sur la fin avec l'apparition d'un "craignos monster" tout à fait délectable: une bonne chose finalement, que toute l'affaire se déroule sur terre, parce que dans l'espace personne ne nous aurait entendus rigoler! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://movies.nytimes.com/movie/1505/alien-contamination/trailers vu à la télé mee-shee, le secret des profondeurs (mee-shee, the water giant) de john henderson (2005) que font les parents lorsqu'ils ont envie d'avoir la paix le dimanche après-midi vers 18 heures? ils collent leurs gniards devant le film de canal programmé hebdomadairement à cette intention. enfin... encore faut-il que ladite progéniture affiche moins de cinq ans au compteur, sans quoi on risque fort de s'entendre répondre que c'est trop nul et trop niais, et qu'il est bien plus cool d'aller sur le pc éclater quelques tronches de zombies dans la dernière version de "resident evil"! dieu merci, point de toutes ces horreurs déviantes chez mee-chee, le gentil monstre du fin fond d'un lac canadien. mee-chee est l'ami de tous les enfants, mee-chee se nourrit exclusivement de saumon en tranches, mais parfois mee-chee est très colère et flanque une bonne dérouillée aux méchants écolos de greenpeace (sic!) qui empêchent les sympathiques sociétés pétrolières de polluer gentiment l'environnement, en cherchant par exemple à leur dérober une tête de forage malencontreusement égarée dans le lac. ceci dit, mee-chee mérite amplement d'avoir son entrée dans le célèbre catalogue des "craignos monsters" de notre ami jpp: pensez donc, un plésiosaure avec la tronche du chien à gainsbarre, ça court pas les grands fonds! comme vous voyez, tout cela est d'une haute teneur morale, et on peut donc sans risque aucun introduire mee-chee dans l'école (1)! bon, c'est bien beau tout ça, mais si on allait se dézinguer quelques zombies? note: (1): celui-là, j'en suis particulièrement content! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://movies.nytimes.com/movie/348240/mee-shee-the-water-giant/trailers "walking dead": chevauchée fantastique à la fin des temps "le cinquième Élément": esthétique ? non, ce sont mes puces! les x-men sont dans "comic box" "miib": une équipe qui a du chien! "the roost": complètement à l'west! "666 la malédiction": un film exhangue! "contamination", ou le "chestbuster" du pauvre! posté par patchworkman à 13:05 - fin de mois - commentaires [18] - rétroliens [0] - permalien [#] 19 septembre 2007 et pour quelques mollards de plus... (août 07) fin de mois et pour quelques mollards de plus... (ou: "les rubriques auxquelles vous croyiez pouvoir échapper!) vu à la télé la lÉgende de la momie 2 (ancient evil: scream of the mummy / legend of the mummy 2) de david decoteau (2000) aaaah! c'est l'heure de la récréation! encore une histoire totalement foutraque filmée en moins d'une semaine par l'un des maîtres actuels du nanar américain mou. c'est censé être la suite du "legend of the mummy" (1997) de jeffrey obrow, un autre nanardeux stakhanoviste, lequel s'inspirait paraît-il d'une nouvelle de bram stoker, moi je veux bien... Ça se passe dans l'institut du docteur cyphers, un immense complexe vide peuplé d'une demi-douzaine d'étudiants (oui, ils voient grand, les ricains!), où est amenée une momie aztèque déterrée sur un chantier d'autoroute. comme le hasard et le scénariste font bien les choses, l'un des étudiants (le binoclard intello de service) se trouve être le descendant du grand prêtre gardien de la momie: il s'empresse donc de la réveiller d'une invocation bien sentie, et la voici en goguette dans les couloirs à fracasser tout ce qu'elle croise. pour corser la situation, le cancre queutard de service, qui n'a pas lu "les sept boules de cristal", chourave le bracelet de l'empaqueté pour l'offrir à la bonasse de service. or, si vous vous souvenez de ma chronique "brotherhood 3: ensorcelés" ("mollards" de mai 2007), vous n'êtes pas sans savoir que decoteau ne rigole pas avec les bijoux de famille! d'autant que ledit bracelet joue un rôle importantissime - quoiqu'indéfini! - dans une tout aussi nébuleuse cérémonie nécessitant le sang d'une vierge (le thon de service!) que la momie pourchasse avec une belle opiniâtreté. bref, du decoteau pur jus: la caméra tangue plus que jamais d'un côté puis de l'autre, et l'on est évidemment gratifiés de quelques éphèbes en calcifs moulants, d'un beau black musculeux en débardeur, et je ne vous parle pas de ce mignon en jupette aztèque - chaud! pour le même prix, on a également droit à du second degré - du moins, on espère que c'en est! - lorsque l'un des deux survivants s'écrie en guise d'épilogue: "j'ai vu le plus mauvais film de ma vie, et j'espère bien ne jamais le revoir!" moi, que voulez-vous, des trucs pareils, ça me met de bonne humeur pour toute la semaine! vu à la télé la vengeance de l'au-delÀ a.k.a. bizutage mortel (killer bash) de david decoteau (2005) bande de petits veinards! un deuxième decoteau rien que pour vous! et qu'est-ce qu'on dit à patch? comment ça, je commence à vous les râper avec mes nanars de tafiole? c'est pourtant une belle histoire que celle de becky, possédée par le fantôme du malheureux robert y. hyde (vous mordez l'allusion?), décédé au cours d'un bizutage qui a mal tourné et qui, quarante ans plus tard, se venge de ses assassins de la fraternité "dfy " en décimant leur progéniture! et puis les navets de decoteau, sans en avoir l'air, sont empreints d'une idéologie généreuse et progressiste. en effet, pourquoi nos amis gays n'auraient-ils pas droit à leurs nanars à eux comme tout un chacun? c'est vrai, quoi, c'est pas sympa pour la communauté, cette hégémonie du z hétéro, avec ces horribles femelles qui ne cessent de vous agresser de leurs mamelles de vaches laitières! vivent dont les petits minets de decoteau qui, eux non plus, ne loupent pas une occase de tomber la chemise pour rouler des pecs et des abdos, qui au vestiaire, qui en séance de muscu, qui dans les fêtes estudiantines où l'on a droit à de superbes effeuillages masculins, qui dans les initiations de "dfy" où l'on se masse à la vodka entre mectons... de plus, il n'y a pas une once de misogynie chez decoteau. la preuve: les mecs de l'équipe de foot du campus, tous gros boeufs fornicateurs et fêtards, sont tout aussi bas du front que les gourdasses blondes qui passent leur temps à retoucher leur rimmel en riant bêtement dans les toilettes pour filles. si ça, c'est pas de la parité! enfin, y'a même du drame cornélien avec notre pauvre becky qui tombe amoureuse d'un des gars qu'elle est censée fumer! heureusement, tout s'arrange à la fin, lorsqu'il s'avère que le bel adonis a été adopté, et ne saurait donc payer pour les crimes de quelqu'un qui n'est pas son géniteur - ah, merde! là je crois que j'ai spoilé! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=46473.html ...plus un petit extrait pas piqué des hannetons: http://www.youtube.com/watch?v=frulufdzf8k dvd los angeles 2013 (escape from l.a.) de john carpenter (1996) c'est le moment de traîner dans les grandes surfaces, les mecs: en cette fin de saison, c'est clafi de dvd à prix cassés entre 6 et 10 €, de quoi s'enrichir de quelques classiques à peu de frais. perso, j'ai fait une provision titanesque que je m'en vais vous chroniquer au fil des "mollards" à venir... on attaque avec cette seconde aventure de snake plissken, pleine de clins d'oeil et où l'on s'amuse beaucoup. bien avant tarantino, carpenter rend hommage au cinoche d'exploitation, en employant notamment pam grier dans un rôle de travelo taillé sur mesures, ainsi que d'autres acteurs culte tels peter fonda en surfeur hyper cool ou encore l'excellent steve buscemi, icône du cinéma indépendant, qui interprète une sympathique fripouille. kurt russel, quant à lui, forge sa légende au travers du personnage amoral et anarchiste de plissken, directement importé du western-spaghetti et avatar futuriste de l'anti-héros créé par clint eastwood et sergio leone. car une fois de plus, carpenter nous gratifie d'un western à sa façon dans lequel les cow-boys chevauchent des gros cubes, et où la classique ville sans loi se déguise en enclave post-nuke peuplée de crapules pittoresques. oeuvre décontractée et récréative, "los angeles 2013" joue la surenchère parodique et se moque gentiment des poursuites à la james bond, catapultant son héros d'une planche de surf sur une décapotable, ou le faisant conduire une "charge héroïque" en deltaplane! plissken termine sa carrière en beauté en plongeant une amérique fasciste dans les ténèbres dont elle est issue: en bon anar, il sait qu'une ère nouvelle ne saurait renaître que sur les ruines d'un empire corrompu et totalitaire... cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18667403&cfilm=15333.html presse mad movies hs #11: "grindhouse" (juin 2007) l'occasion faisant le larron, "mad movies" - qu'on ne présente plus - profite de la sortie française de "grindhouse" pour nous offrir ce hors-série absolument indispensable, et qui renferme tout ce que vous avez toujours voulu savoir en matière de cinéma d'exploitation. la revue s'ouvre bien évidemment sur des avis éclairés à propos de "boulevard de la mort" de tarentino et "planète terreur" de son éminence grise rodriguez, que nos distributeurs franchouillards ont décidé de diffuser à trois mois d'intervalle, après avoir sucré les bandes-annonces imaginaires qui complétaient originellement le spectacle "grindhouse", attentat qui aura provoqué la juste colère de tous les fans: à quoi ça sert, en effet, que des mecs pleins d'idées se cassent le tronc à inventer des concepts géniaux, si c'est pour les voir massacrer par des gens dont la seule culture est celle du tiroir-caisse? mais je m'égare... après que le grand ancien christophe lemaire nous ait raconté ses souvenirs émus sur les "grindhouses" parisiens et autres cinémas de quartier (snif!), suivis d'un bref mais érudit historique de la préhistoire du genre "exploitation", on entre dans le vif du sujet avec quatre gros dossiers intitulés réspectivement: "sexploitation", "shock & horror", "blaxploitation" et "kungfuxploitation", chaque courant étant étudié dans le détail des sous-genres qui le constituent et émaillé de portraits de gens qui nous sont chers tels que russ meyer (rhâââââ!), jess franco, hershell gordon lewis ou l'ineffable bruno mattei, pour n'en citer que quelques-uns. plus un top ten de "perles" pour chacune des catégories citées... de la bien belle ouvrage, qui nous confirme si besoin en était que l'équipe de "mad" domine de loin le journalisme traitant du cinéma de genre. indispensable, je vous dis, in-dis-pen-sable! dvd mondo cannibale de jess franco (1980) bon, je continue ma revue du dvd à prix cassé, avec ce quasi incunable de franco que j'ai trouvé pour un euro dans les bacs de "troc 3000". "c'est pas cher, mais ça vaut pas plus!" lance ironiquement ma bien-aimée moitié par dessus mon épaule. mais, ô ma douce, c'est précisément là ce qui rend jess franco irremplaçable! en effet, le réalisateur le plus prolixe de l'histoire du z pouvait difficilement faire pire que cet opus savoureusement indéfendable, tourné en un quart d'heure montre en main pour profiter de la vague de "cannibalxploitation" initiée par les deodato, lenzi et autre martino. même les effets gore, qui constituent le principal et relatif intérêt de ce sous-genre, ne sont pas à la hauteur, et franco a recours aux expédients les plus hilarants pour en dissimuler l'indigence, comme par exemple en faisant des flous pseudo artistiques sur chaque scène d'étripage... irrésistible! le scénar est foutraque à souhait, improvisé d'une minute sur l'autre au hasard des déambulations d'une bande d'hurluberlus qui se font décimer mollement, mais tout est bien qui finit bien et notre héros manchot - ouais, il s'est fait boulotter un bras (qu'il planque maladroitement sous son t-shirt) en début de métrage, ce qui ne l'empêche nullement de dérouiller le chef de la tribu à grands coups de moignon! - finit par retrouver sa fille kidnappée et élevée par les anthropophages. entre temps, elle aura grandi et inventé le maillot une pièce qui ne couvre qu'un seul sein! dites, vous croyez que l'abus de nanars, surtout de ce tonneau-là, peut être dangereux pour la santé? post-sciptum: pour les stakhanovistes fêlés qui essaient encore d'établir une filmographie exhaustive de la production de franco (personnellement, ça fait longtemps que j'ai renoncé!), sachez que "mondo cannibale" fut également distribué sous les titres suivants: "une fille pour les cannibales", "sexo canibal", "white cannibal queen", "mangeurs d'hommes", "la déesse blonde", "la déesse cannibale", "l'emprise des cannibales", "les cannibales". excusez du peu... dvd darkman de sam raimi (1990) en ce temps-là, sam raimi ne caracolait pas encore au bout d'un fil sur les hauteurs du box-office, mais survolait déjà les gratte-ciel aux côtés de son héros le darkman suspendu par un cable à un hélicoptère. cette image, éminemment prémonitoire, confirme si besoin en était que raimi n'a pas attendu que le producteur marvélien avi narad lui fasse les yeux doux pour s'intéresser au petit monde des comics. tous les fans qui ont quelque peu parcouru ses interviews savent depuis belle lurette que raimi a grandi avec le spider-man originel de lee et ditko. nul étonnement donc à le voir, entre deux épisodes de sa fameuse trilogie des "evil dead", tenter l'aventure super-héroïque avec cette série b enlevée, fun et hyper référentielle. dans "darkman", tout se passe en effet comme si raimi, en fin connaisseur de la culture populaire, en avait brassé les diverses tendances pour accoucher, tel un moderne frankenstein, d'un super-héros de son cru. car son darkman est en fait un "patchworkman" (!) qui se situe à l'exact confluent du comics, du pulp, du film d'horreur classique et du feuilletonisme français. comics par les bastons homériques et les envolées fantastiques par-delà les toits de la mégalopole, pulp avec un héros qui se fringue comme le mythique shadow, feuilletonisme par le destin tragique qu'il partage avec le fantôme de l'opéra de notre gaston leroux national ou encore les quiproquos qu'il suscite en dérobant l'identité de ses ennemis (particularité qu'on retrouve autant chez lupin que chez fantômas), et enfin horreur par son faciès monstrueux dissimulé sous des bandelettes de momie. ajoutez une réalisation déjà confondante de créativité, des acteurs épatants (liam neeson et la génialissime frances mcdormand), un scénar classique mais riche en péripéties, et vous conclurez avec moi qu'il n'est nul besoin de claquer des fortunes en images de synthèse foireuses (n'est-ce pas, messieurs tim story et mark steven johnson?) pour faire de chouettes films de super-héros. dont acte. dvd le jour de la bÊte (el día de la bestia) d'alex de la iglesia (1996) parmi les nombreux talents que compte le cinéma espagnol contemporain, il faut bien évidemment citer alex de la iglesia qui en occupe avec brio la marge histrionique. débarqué dans la carrière en 1992 avec le frappadingue "accion mutante", qui nous relatait les aventures hautes en couleur d'une bande de terroristes intergalactiques plus bêtes que réellement dangereux, de la iglesia confirme son immense talent pour la comédie décalée et irrévérencieuse avec ce troisième opus qui lamine à boulets rouges et avec un humour corrosif le sous-genre du fantastique bondieusard façon "l'exorciste", "la malédiction" et autre "da vinci code". aussi n'hésiterez-vous pas une seconde pour vous embarquer dans les réjouissantes pérégrinations d'un triumvirat de bras cassés composé d'un prêtre parano qui interprète le moindre élément de la réalité comme un signe de l'apocalypse imminente, d'un fan de death-metal tendance sataniste campé par un santiago segura au sommet de son art, et d'un faux mage (de hollande!) qu'on jurerait fraîchement débarqué des émissions ésotériques pour gogos qui font les délices du public de télébouygues! engagés dans une croisade ayant pour but d'empêcher la naissance de l'antéchrist - complot qui n'existe que dans leur imagination bien malade - nos trois louftingues vont provoquer tout au long de leur quête et pour notre plus grande joie bien plus de catastrophes et de destructions que le diable en personne ne serait capable d'en engendrer! le ton est donné dès l'intro, où un curé s'exclame "que dieu nous vienne en aide!" juste avant de se faire écrabouiller comme un insecte par la chute d'une croix cyclopéenne! miracle du politiquement incorrect, plus l'auteur se montre féroce et plus nous sommes morts de rire! c'est pourquoi vous allez tous incontinent vous précipitez sur ce dvd qui vous fera passer un moment inoubliable pour la modique somme de 6,90 €. cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=46.html vu à la télé ils de xavier palud & david moreau (2005) la fuite des cerveaux a encore frappé: après Éric valette ("maléfique"), alexandre aja ("haute tension") et bien entendu ce cher kasso, voici à nouveau deux espoirs majeurs d'un éventuel cinéma fantastique français qui se font la malle à hollywood (1). bon, accordez-moi juste une phrase, histoire de fustiger une fois de plus la frigidité des producteurs hexagonaux et de leurs distributeurs qui ne jurent que par comédies de moeurs pour trentenaires immatures largués par leur petite amie et pantalonnades d'ex-acteurs de café-théâtre empâtés convertis au sarkozysme - ouf, ça va un peu mieux... bref ils sont partis, xavier palud et david moreau, deux fois hélas, et ne demeurera désormais dans le patrimoine national que leur première oeuvre coup de poing: "ils". curieux film, dont le synopsis tient en quelques lignes: un couple de frenchies délocalisé en roumanie et habitant une immense demeure isolée se voit persécuté par de mystérieux visiteurs dont la présence, d'une nuit sur l'autre, se fait de plus en plus précise et de plus en plus menaçante... si le pitch est des plus sommaires, il serait en revanche erroné de conclure à une carence de scénario: au contraire, celui-ci s'avère extrêmement élaboré, bien que d'un genre pour le moins inhabituel. si l'histoire se résume en effet à une traque telle que pourrait nous la proposer le plus classique des survivals, celle-ci nous est ici décrite par le menu, dans le moindre des micro-événements qui la composent. par le fait, les secondes se démultiplient, et la poursuite adopte rapidement une texture de cauchemar poisseux et interminable. chaque geste, chaque mot, chaque son, chaque décision prend dès lors une importance cruciale à teneur hautement anxiogène. quant à la réalisation, elle est à l'avenant: le moindre temps mort est impitoyablement éradiqué au montage et, une fois dans le vif du sujet, nul répit n'est à espérer, on encaisse ce film terrible comme un passage à tabac émotionnel. par son aspect ciselé, quasi parfait dans sa forme, pensé jusque dans son infinitésimalité, "ils" ressemble au devoir de fin d'année de deux élèves surdoués, et c'est précisément ce qu'il est: un exercice de style d'une redoutable efficacité, dont les auteurs montrent une maîtrise époustouflante du temps cinématographique. la preuve: jamais un film aussi court (1h18) ne nous aura paru aussi long! note: (1): quant à pitof, il peuvent se le garder! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18616859&cfilm=60833.html vu à la télé du jour au lendemain de philippe le guay (2006) les américains ont une vieille blague: qu'arrive-t-il quand on passe un disque de country à l'envers? réponse: ta femme revient, ta voiture est réparée, les huissiers te ramènent tes meubles et ton patron te réembauche! c'est en substance ce qui arrive, "du jour au lendemain", à françois berthier, looser congénital que sa femme méprise, que ses collègues de bureau conchient quotidiennement, que le reste du monde considère comme transparent quand il ne se fait pas tout simplement piétiner par son prochain, jusqu'à sa cafetière qui prend un malin plaisir à lui exploser à la gueule chaque matin que dieu fait. et puis un beau mardi tout change, sans qu'on sache trop pourquoi: la cafetière n'explose pas, son chef de service lui offre des chocolats, son dirlo lui refile une promo, une créature de rêve vient s'asseoir à sa table à la cantoche et sa femme largue son amant pour reprendre la vie commune. comme le bonheur des uns fait le malheur des autres, et afin que l'équilibre cosmique soit préservé, les winners d'hier deviennent les loosers d'aujourd'hui, et il faut bien reconnaître que c'est une vraie félicité pour nous, modestes salariés de la france d'en bas, de voir tous ces cadres dynamiques déchoir dans la scoumoune, tous ces bellâtres au sourire étincelant se ramasser râteau sur râteau et tous ces chefs d'entreprises arrogants s'humilier devant notre héros - car nous connaissons tous quelque représentant de ces catégories socio-protubérantes qui contribue à nous pourrir la vie et à nous infecter le paysage! nonobstant ce petit plaisir coupable, il demeure dommage qu'une idée aussi originale et riche en possibilités métaphysiques n'accouche, du fait du conformisme pantouflard de ses auteurs, que d'une comédie de moeurs franchouillarde de plus. la satire reste bon enfant et veille bien à ne choquer personne, la pseudo critique sociale se limite à un ramassis de lieux communs déjà vus cent mille fois dans les téléfilms poussifs du samedi soir et finit par s'engluer dans une mélasse de bons sentiments, et l'ensemble est réalisé avec une platitude toute hollandaise par un fonctionnaire qui se contente de filmer des gens qui parlent. quant à l'argument "surnaturel" de l'entreprise, qu'on peut définir en tant que manifestation d'une justice immanente d'origine indéterminée et qui n'a ici d'autre valeur que celle de prétexte aux débordements de niaiserie que j'ai décrits, il est malheureusement représentatif du statut du fantastique dans notre cinéma, à savoir qu'il est toléré pour peu qu'il ne se montre pas de façon ostensible et qu'il soit soluble dans le politiquement correct, sans quoi il ne lui reste qu'à s'expatrier - voir chronique précédente... toutefois, on retiendra l'interprétation du toujours excellent benoît poelvoorde, qui mériterait bien mieux que ce genre de productions inodores et sans saveur dans lesquelles les professionnels de la profession ont décidé d'enfermer son insolence naturelle. quel gâchis! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=45770.html vu à la télé et si c'Était vrai... (just like heaven) de mark waters (2005) tant qu'on y est, on continue dans la comédie fantastique. allez hop, on prend les valises, comme disait le regretté gilliot l'empêtré, on traverse l'atlantique et on va passer un moment avec david, veuf inconsolable qui loue un appartement meublé pour raison de compatibilité avec le canapé du salon. en effet, le malheureux a décidé, tant il est affecté, de passer le reste de sa vie à s'entraîner pour le triathlon façon homer simpson: canapé, bière et télévision. mais son lent suicide intellectuel est perturbé par le charmant fantôme de la propriétaire qui se croit toujours vivante et entend bien virer cet intrus qui lui salope son home sweet home... d'abord légère, cette inoffensive comédie ne tarde pas à faire un tour du côté du mélo lorsqu'on découvre qu'en fait, notre spectrale héroïne n'est pas morte mais tout simplement dans le coma, et qu'elle projette depuis l'hôpital sa forme astrale dans son ancien appartement. dès lors david, qui en est bien évidemment tombé amoureux, n'aura de cesse d'empêcher le corps médical de la débrancher, et devra convaincre un entourage incrédule qu'il communique bel et bien avec l'âme de la belle endormie, ce qui constitue le principal ressort dramatique de cette oeuvrette plaisante mais sans surprises. les plus érudits d'entre vous auront reconnu l'argument du "patrick" de richard franklin, grand prix 1979 du festival d'avoriaz (1), qui développait le même thème sur le mode horrifique. ceci dit, c'est assez somptueusement réalisé et, si l'on ne s'ennuie pas trop, il faut tout de même reconnaître que les événements qui s'enchaînent demeurent par trop prévisibles pour que ce spectacle désespérément familial parvienne à nous captiver. note: (1): encore un scandale, quand on sait qu'on trouvait dans la même sélection "phantasm" de don coscarelli, "long week-end" de colin eggleston, "nosferatu, fantôme de la nuit" de werner herzog et, last but not least, "la nuit des masques" a.k.a. "halloween", d'un certain john carpenter... cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=40502.html comics batman: "outre-tombe" par steve niles & scott hampton (panini - coll "dc icons" - mai 2007) c'est avec joie que l'on retrouve le trait, magnifique d'épure, de scott hampton, qui nous manquait bien depuis le superbe graphic-novel "night cries", hélas toujours inédit dans nos contrées. l'on est d'autant plus séduit que cette mini-série de trois numéros, parue aux states en 2005 sous le titre "gotham county line", est mise en couleurs directes par josé villarrubia dans une sorte de lavis crépusculaire et déprimant, sur lequel le rouge éclate avec une puissance peu commune dans les moments les plus intenses de l'histoire. quant au scénariste steve niles, il sait nous surprendre jusqu'à la dernière page avec un script riche en retournements de situations et virages en épingles à cheveux, dans lequel les serial-killers côtoient les zombies, et où l'au-delà infiltre les réalités alternatives... ainsi, après un premier épisode qui aurait très bien pu constituer un one-shot sans son très macabre twist final, et dans lequel batman résout (du moins le croit-on) une sordide affaire de meurtres en série, l'histoire bascule radicalement pour se perdre dès le #2 dans la sphère horrifique de l'univers dc et dans une atmosphère digne de george a. romero. ce deuxième segment prend lui-même et sans crier gare la direction d'un team-up, avec le débarquement d'un héros dc bien oublié des jeunes générations, et dont je tairai l'identité afin de ne pas gâcher l'effet produit par son apparition, qui est à faire se dresser les cheveux sur la tête! d'autres guest-stars issues de la sphère magique, ou même du passé douloureux du dark knight, feront leur come-back au sein de cette ténébreuse aquarelle tout au long de laquelle niles prend un malin plaisir à nous égarer sur les traces d'un batman qui, lui-même, perd le contrôle de la situation. ce qui n'est pas fait pour nous rassurer... comics preacher - "vol 1: mort ou vif" par garth ennis & steve dillon (panini - coll "vertigo cult - mars 2007) un pasteur qui tient conciliabule avec le fantôme de john wayne et se voit soudain possédé par une déité inédite née de l'union d'un séraphin et d'une succube... son ex-petite amie devenue tueuse à gages et qui aimerait bien comprendre pourquoi il l'a larguée pour entrer dans les ordres... un vampire irlandais, punk, embouché comme un égout et, qui l'eût cru, sentimental... un shérif texan débile obsédé par la conspiration des "nègres de mars" qu'il soupçonne derrière chaque crime, et son fils dont le visage est réduit à un trou béant depuis qu'il s'est tiré une balle dans la bouche pour imiter son idole kurt cobain... un cow-boy zombie indestructible échappé d'un western de sergio leone qui bousille des escadrons entiers de flicaille... un duo de keufs pittoresques, l'un poursuivi par une poisse quasi surnaturelle, et l'autre sorte d'inspecteur harry compliqué de tendances gay sm... un serial-killer qui envoie des bites tranchées par colis postal... vous prenez tout ce beau monde, vous le balancez sur les routes du texas, et vous obtenez le comics le plus destroy de toute l'histoire du comics destroy! les bastos trouent les cases, emportant dans leur sillage nez, mâchoires, cervelles, membres... les phylactères déversent des tombereaux d'ordures dans nos chastes oreilles... l'invective est élevée au rang de poésie et le blasphème devient une figure de style, tandis que le héros part en quête de dieu avec la ferme intention de le ramener par la peau du cul pour qu'il remette de l'ordre dans le boxon qui règne sur la terre comme au plus haut des cieux! positivement hallucinant... À lire avec iggy and the stooges à donf sur la platine! comics jack b. quick par alan moore & kevin nowlan (usa - mars 2006) bienvenue à queerwater creek, kansas, trou du cul de l'amérique profonde où la vitesse de la lumière est limitée à 50 mph, où le garage du maire abrite une abeille géante, où les automobilistes s'arrêtent sagement pour laisser passer la mini-planète george et où un épouvantail monté sur brouette se présente aux élections... si vous passez par là, ne manquez pas de visiter la ferme de la famille quick: vous la repèrerez aisément grâce au cul de vache qui flotte dans la cour comme en apesanteur, à l'horizon événementiel d'un trou noir miniature. mr et mrs quick, qui sont de bien braves gens, vous inviteront probablement à partager leur canard génétiquement modifié, et vous présenteront leur fils jack: c'est le moment de prendre congé! enfant surdoué et génie précoce, jack beauregard quick défend les théories scientifiques les plus avant-gardistes et, pire, les met en pratique, au grand dam des habitants de queerwater creek qui ne peuvent passer une journée sans qu'un missile ne s'échappe du silo à grain des quick ou que leurs cochons n'entament une révolution suite à une accélération de l'évolution. dans ces historiettes parues en 1999 chez wildstorm dans la revue "tomorrow stories", alan moore pulvérise avec son génie habituel les limites du nonsense telles que définies par les marx brothers ou les monty python. parodie évidente de "dennis the menace" ("denis la malice" chez nous), "jack b. quick" en propose une version scientiste dans laquelle gags et références pleuvent à un rythme inhumain sur nos pauvres têtes qui n'en finissent plus de tourner dans le spin infernal des gluons et des quarks. les théories les plus avancées de la physique quantique sont dévoyées avec un bel iconoclasme pour déboucher sur un délire non-stop qui nous laisse pantelants et éperdus d'admiration devant la créativité de moore en matière de loufetinguerie: ce mec est un mutant, c'est pas possible autrement! sinon, où irait-il chercher, je vous le demande un peu, les théories avancées par jack, comme par exemple beurrer le dos des chats pour les empêcher de retomber sur leurs pattes (puisque la tartine tombe toujours du côté du beurre!), ou encore capturer tous les papillons afin d'éradiquer les ouragans en mettant en échec la théorie du chaos? et je ne vous parle pas des perles de sagesse philosophique qui émaillent les dialogues, comme: "si la lumière est mise hors-la-loi, alors seuls les hors-la-loi pourront voir où ils vont", ou encore: "pourquoi rechercher une intelligence artificielle, alors que nous avons notre stupidité naturelle?" méditez bien cela... vu à la télé destination finale 3 (final destination 3) de james wong (2006) oui, ben là, ça commence à bien faire! james wong et glenn morgan, talentueux scénaristes qui surent en leur temps donner un second souffle à la cultissime série "x-files", avaient certes trouvé un concept assez rusé, sinon original, en imaginant avec "destination finale" premier du nom un slasher où le boogeyman demeurait désespérément désincarné, puisqu'il s'agissait de la mort en personne, pourchassant impitoyablement quelques tenn-agers ayant eu l'impudence de lui échapper. le succès mérité de ce premier opus enlevé entraîna bien évidemment la réalisation d'un "destination finale 2" qui mêlait habilement slasher et film-catastrophe, et dont l'intro ébouriffante restera dans le souvenir de tous les amateurs de tôle froissée. hormis ce carambolage dantesque et magnifiquement mis en scène, le reste du métrage se contentait de répéter servilement le pitch du tome 1 et décimait pareillement le casting en essayant de surenchérir dans le spectaculaire gratuit. les bénéfices devaient être au rendez-vous, car on mit en chantier ce "destination finale 3" qui est le parfait décalque fonctionnaire du précédent, intro-catastrophe incluse puisqu'on nous gratifie ici d'un interminable accident de grand-huit. c'est toujours pitié de voir de jeunes talents prometteurs atteints du syndrome de la séquelle inutile, et il serait grand temps que wong et morgan passent à autre chose, tant il est vrai que le franchise "destination finale" est arrivée à son terminus. cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=48427.html livres spinoza encule hegel de jean-bernard pouy (gallimard - folio policier n° 127 - avril 2006) bon. vous avez tous vos stylos? prenez un cahier propre, c'est l'heure de votre cours de philo. aujourd'hui, nous traiterons des rapports (sexuels) entre le pape de l'immanence métaphysique et le chantre du matérialisme dialectique, ce dernier mordant l'oreiller comme précisé dans l'intitulé de cet argumentaire. dans un contexte futuriste - mais si peu - où notre société occidentale traverse un moment antithétique de son devenir historique, l'économie s'effondre et l'anarchie règne en décamaître sur une france livrée au pillage et au chacun pour soi. pire, les routes de notre beau pays sont sillonnées par des bandes armées et motorisées de nouveaux barbares intellos aux dénominations hilarantes ("le marteau du yang-tsé sur l'enclume de la révision", "la bombe h pour le peuple", "planète potlatch", "sang noir de bakounine", "piolet mexicain", "irradieur soviétique", "thorez rouge", "fourier rose", etc...) qui règlent leurs polémiques philosophico-idéologiques à grandes salves de riot-guns, le tout sur fond de pénurie pétrolière. c'est l'histoire d'un de ces nouveaux seigneurs de la route, nommé julius et arborant cheveux rouges et tiags de lézard mauves, qui nous est ici contée dans la poursuite impitoyable qui mène son groupe "fraction armée spinoziste" de paris à marseille, aux trousses d'un gang de "jeunes hégéliens" abhorrés avec lesquels il brûle d'en découdre. nonobstant la loufoquerie assumée de l'entreprise, on aura tôt fait de taxer ce roman de jeunesse de jean-bernard pouy, éminent représentant du néo-polar français contemporain, de sous-mad max gaulois. au grand dam de l'auteur qui, desservi par une publication tardive (ed. baleine - 1996), affirme l'avoir écrit avant la sortie hexagonale du célèbre road-movie australien - ce qui nous ramène au fameux paradoxe philosophique de l'oeuf et de la poule. je ne prendrai pas quant à moi position dans ce débat de paternité, et me contenterai de vous recommander chaudement cette pochade savoureuse qui, j'en prends le pari, vous divertira fort. parvenu à la conclusion, on en redemande même, ce qui tombe bien puisqu'on nous annonce en fin de volume la parution d'un "spinoza encule hegel: le retour". ce que c'est que l'amour! vu à la télé le retour de la momie (the mummy returns) de stephen sommers (2001) stephen sommers, a priori, je suis pas parti pour vous en dire du bien. quand j'ai tenté "la momie" (1999), j'ai quitté la salle au bout d'une demi-heure, assommé par un déluge d'images de synthèses vilaines mises bout à bout sans l'ombre d'un argument scénaristique, en pestant contre le culot de ces marchands de soupe qui essayaient de nous faire passer ce navet hors de prix pour un remake du superbe classique éponyme de karl freund avec boris karloff (1932). entre temps, j'ai subi "van helsing" (2004) jusqu'au bout: toujours la même bouillie synthétique irregardable, lookée gothique branchouille façon "underworld" de mes deux, et qui ne parvenait en fin de compte qu'à ruiner durablement la réputation du malheureux hugh jackman (1). c'est vous dire si je m'attendais au pire lorsque, n'écoutant que mon masochisme professionnel, je me suis installé devant "le retour de la momie". en fait, soyons indulgent pour une fois, c'est au "moins pire" que j'ai eu droit. car exceptionnellement, sommers et son staff ont fait un effort, et on arrive à trouver dans cette séquelle une idée de scénario qui louvoie péniblement entre les sfx toujours aussi envahissants. oh, rien de bien original - n'allez pas vous exciter inutilement: tout au plus du sous-indiana jones truffé de lieux communs et aussi prévisible qu'un gouvernement de droite! toutefois, l'ensemble est suffisamment écrit pour nous tenir un oeil sur deux ouvert, ce qui, de la part de sommers, est déjà une performance. note: (1): quand on pense que la veuve de bram stoker a fait un procès au chef-d'oeuvre de murnau "nosferatu le vampire" (1922) - raison pour laquelle le film ne s'intitule pas tout simplement "dracula" - on se demande ce qu'elle aurait fait si elle avait pu voir "van helsing"! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=1553.html vu à la télé la langue tueuse (la lengua asesina) d'alberto sciamma (1996) chez patchworkman, tout commence et tout se conclut par des nanars et là, je vous ai gardé le meilleur pour la fin! rien que le titre, ça doit vous titiller, allez, avouez... en plus, un nanar qui s'assume sans complexes et qui en remet par louches copieuses, c'est une proposition qu'on ne peut pas refuser! vous vous souvenez bien entendu de l'immortel "l'attaque de la moussaka géante" (sinon allez faire un tour dans les "mollards" de mars 2006), eh bien là, on joue dans la même catégorie! esthétiquement, ça se situe entre john waters période divine et l'appartement d'yvette horner relooké par jean-paul gaulthier! Ça démarre comme un polar à deux balles mettant en scène - je vous le jette en vrac - un couple à la "sailor et lula" en plus kitch et plus ringard, un maton sadique interprété par un robert englund déchaîné, un couvent plein de bonnes soeurs délirantes, et deux ex-complices bas du front jadis doublés par nos héros... Ça se complique avec la chute d'une météorite sur le motel désaffecté où se planque l'héroïne, laquelle se retrouve illico parasitée par un organisme e.t. qui la dote d'une langue rétractable de plusieurs mètres de long - ce qui est bien pratique pour les auto-cunnilingus - tandis que ses caniches se transforment en travelos! nuff' said, je vous laisse découvrir par vous-mêmes les mille et une incongruités de cette pitrerie hilarante, profondément débile, fière de l'être, et évidemment ponctuée de palots qui vous nettoient le système digestif de l'oesophage jusqu'aux hémorroïdes! un régal! allez, on se visionne un petit extrait: http://fr.youtube.com/watch?v=lfrclopidns "la légende de la momie 2": velpeau à deux balles! decoteau: bites et z'otages mortels! snake is back on dvd les belles images de russ meyer, c'est dans le hs de "mad"! "mondo cannibale": franco de port et d'emballage! le bitos du shadow sur la tronche du fantôme de l'opéra sous les bandelettes de la momie: here comes the "darkman"! "le jour de la bête" et son trio laid de cloches! "ils": plus qu'à attendre que l'orage passe! poelvoorde: un zazou dans le métro! "et si c'était vrai...": fantômette et eau de rose! bats en plein cauchemar... "preacher": le comics qui arrache le slip, et son contenu avec! jack b. quick résout (partiellement) le problème de la vache folle! "destination finale 3": qu'est-ce qui va encore leur tomber sur la tronche? exceptionnel: la momie de sommers a réussi à faire peur à quelqu'un! ugh! la squaw a la langue fourchue! posté par patchworkman à 13:43 - fin de mois - commentaires [13] - rétroliens [0] - permalien [#] 20 juin 2007 et pour quelques mollards de plus... (mai 2007) fin de mois et pour quelques mollards de plus... (ou: "les rubriques auxquelles vous croyiez pouvoir échapper!) vu à la télé la mutante 2 (species 2) de roger donaldson (1998) encore une séquelle inutile. l'opus 1 réalisé par roger donaldson - cinéaste capable du meilleur, comme en témoigne le très beau road-movie "burt munro" diffusé récemment sur canal + et interprété par un anthony hopkins étonnant de sobriété - s'avérait une petite série b enlevée et nerveuse dont jonathan mostow sut largement s'inspirer pour le robot féminin dévastateur de son fadasse "terminator 3" et qui, faute d'être d'une originalité à casser des briques, sauvait la mise avec son casting cinq étoiles (ben kingsley, michael madsen, alfred molina, forrest whitaker) et ravissait au moins les érotomanes grâce à une natasha henstridge se baladant à poil durant une bonne partie de métrage. las, voilà où on en est dans ce deuxième chapitre: la belle mutante (ou plus exactement son clone), séquestrée par le vilain gouvernement, se languit dans sa prison de verre blindé, tandis qu'un cosmonaute revient sur terre infecté par un virus martien qui ne tarde pas à le phagocyter. pris de frénésie sexuelle, ce nouveau mutant engrosse toutes les bimbos qu'il croise, ce qui nous vaut d'homériques explosions de gros bides dans de complaisants épanchements de tripaille. poursuivie mollement par un michael madsen apathique qui estime très certainement n'être pas assez payé pour se casser le tronc, la créature n'aura de cesse que de s'accoupler avec natasha sa promise qui, elle, demeure désespérément habillée. pour notre plus grand bonheur, le coït finira par avoir lieu, non sans que les deux tourtereaux se soient préalablement métamorphosés en poulpes gluantissimes mi-alien mi-chtulhu (conçus par le grand giger, soit dit en passant), ce qui nous vaut cette scène d'anthologie que n'aurait pas désavouée un brian yuzna ou un stuart gordon: la créature femelle gratifiant son compagnon d'une fellation dantesque dans un grand désordre de pseudopodes! rien que pour ça, on est payé de tout le reste! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.fan-de-cinema.com/kiosque/mp,la_mutante_2.html vu à la télé king kong de peter jackson (2005) il en en fait du chemin, le galopin de mme jackson, depuis l'époque où il dézinguait les moutons au lance-roquettes! après avoir dans sa prime jeunesse révolutionné le gore rigolard avec une trilogie trash et outrancière ("bad taste", "les feebles" et "braindead") puis pris un virage à 180° avec "créatures célestes", film sublime d'une rare sensibilité, le petit génie néo-zélandais est définitivement entré dans la légende avec le marathon cinémathographique que l'on sait. après le monument "le seigneur des anneaux", n'importe qui se serait payé quelques années sabbatiques, mais pas peter jackson. boulimique d'images "bigger than life", l'homme embraye in petto sur un remake de "king kong", challenge d'autant plus risqué que tout le monde garde en mémoire le foirage de la précédente tentative, signée john guillermin (1976) et interprété par la peluche géante de carlos rambaldi - également créateur de l'"étron sur pattes" (1) de "e.t". avec "le seigneur des anneaux" et "king kong", jackson affirme une nouvelle facette de sa personnalité, celle de créateur de super-blockbusters d'un genre très spécial dans lesquels le spectateur n'est jamais pris pour un con, ce qui n'est pas si courant vous en conviendrez. délocalisant la production de ses monuments aussi loin que possible d'hollywood, dans sa nouvelle-zélande natale, il peut dès lors maintenir intacte sa vision d'auteur et garder en permanence la main sur la formidable logistique que suppose la réalisation de ces oeuvres titanesques. le résultat ne se fait pas attendre, puisque "king kong", ainsi que la fameuse trilogie qui le précède, acquièrent à peine sortis le statut de classiques. cinéaste généreux et bourreau de travail ne mesurant pas sa peine et n'hésitant jamais à payer de sa personne, jackson nous offre avec ce "king kong" un blockbuster sincère, jamais esbroufeur, remarquablement écrit et réalisé, et qui sait émerveiller les grands enfants que nous sommes sans jamais laisser tomber la vapeur durant les trois heures que dure sa projection. cette réussite mémorable est due avant tout à l'humilité avec laquelle jackson aborde un sujet d'autant plus casse-gueule que l'original de schoedsack et cooper fait figure d'icône intouchable. ainsi, il refuse d'emblée de sacrifier comme la plupart des remakes à un jeunisme formel qui aurait consisté à transposer l'histoire à l'époque contemporaine - option qui a définitivement flingué la version de guillermin. cela nous vaut une reconstitution époustouflante de l'amérique des années 30, contexte de tournage de l'original, qui est l'un des atouts majeurs du film et qui replonge immédiatement le spectateur dans l'Âge d'or du cinéma d'aventures en adoptant une feinte naïveté de ton tout à fait délectable. l'option n'est pas si innocente que cela puisque par là même, jackson tourne résolument le dos au cinéma pop-corn sitôt consommé sitôt oublié, et montre envers le spectateur contemporain le même respect qu'il témoigne au chef-d'oeuvre de schoedsack et cooper. je veux dire par là qu'il sait imposer sa vision sans jamais préjuger des attentes du public moderne, faisant entière confiance en sa capacité à s'intéresser à autre chose qu'à un produit standardisé. bref il nous suppose un cerveau, ce qui est appréciable, et mise avec succès sur notre ouverture d'esprit. si les techniques de sfx les plus modernes sont mobilisées - et avec quelle perfection! - le synopsis du film original est respecté à la lettre et le script que jackson cosigne avec sa compagne frances walsh ne se met jamais en concurrence avec celui-ci: à tel point qu'il ne me semble nullement hasardeux d'avancer que, si schoedsack et cooper avaient tourné "king kong" au xxième siècle et avec des techniques modernes, ils auraient sans doute produit une oeuvre assez proche de celle de jackson, tant il est vrai que celle-ci est avant tout un hommage sincère, dévoué et plein d'émotion à un film qui a su conquérir son statut de mythe en continuant à faire rêver depuis 1933 des générations entières et successives. À l'inverse de nombre de remakes dans lesquels l'orgueil le dispute à la nullité, il est clair que jackson n'a jamais eu la prétention de "laminer" son modèle, son intention évidente étant de le prolonger un peu comme un conteur qui, précisément, perpétuerait un mythe. par le fait, tous les morceaux de bravoure de l'original sont là, recréés avec fidélité et mis en boîte avec une virtuosité déconcertante, y compris, cerise sur le gâteau, cette séquence mythique du "gouffre aux araignées" que schoedsack et cooper avaient dû couper de leur métrage et qui, irrémédiablement perdue, a fait fantasmer des générations de fans depuis des décennies. si ça, c'est pas de la générosité! note: (1): nio dixit! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=28576.html vu à la télé spider-man de sam raimi (2002) comme on le sait, sam raimi a toujours rêvé de tourner un film de super-héros - j'en veux pour preuve ce sympathique "darkman" de 1990 où il faisait ses premières armes dans le genre. on n'est pas non plus sans ignorer que le réalisateur est l'un des fans les plus inconditionnels du spiderman des origines, celui de stan lee et steve ditko, qui a bercé son enfance. dès lors, il ne faudra pas s'étonner de découvrir dans ce premier "spider-man" un sam raimi faussement naïf qui joue à fond le jeu du premier degré, se refusant obstinément à afficher le cynisme qui afflige le comics contemporain et corrompt notre belle jeunesse. tous les spécialistes du "silver age" vous diront que c'est précisément ce savant dosage entre super-héros et soap-opera, dont spiderman est emblématique, qui fit en son temps tout le succès des comics de stan lee, lesquels réinscrivaient assez génialement les encapés de tous poils dans le quotidien des adolescents, et renvoyaient dans leurs dix-huit mètres leurs homologues de dc par trop désincarnés. fidèle à cette tradition marvelienne, raimi se paye donc un bain de jouvence avec cette adaptation dans laquelle ça se frite autant que ça roucoule, et se montre aussi généreux en matière de bastons super-héroïques que malicieux dans l'étalage de guimauve. or, c'est précisément l'équilibre entre ces deux composantes incontournables qui fera l'objet des quelques réserves que j'ai à émettre sur le "spider-man" de raimi, que je considère malgré tout comme l'une des franchises comics les plus réussies (avec les batman de burton et les x-men de singer). en effet, si les sub-plots relevant du soap, si efficaces à ferrer les ados, se réglaient en quelques cases dans les comics pour rapidement en arriver à l'essentiel et plonger dans une action débridée, ceux-ci ont dans les adaptations de raimi une fâcheuse tendance à s'étaler sur des séquences interminables et à quelque peu plomber le rythme, et ce d'autant plus qu'elles sont servies par des acteurs qui, je suis au regret de vous le dire, m'ennuient au plus haut point. en effet, je ne saurais dire qui m'insupporte le plus, de tobey maguire avec sa bouche molle et sa tronche de comptable, ou de kirsten dunst dont l'éprouvante nunucherie s'accorde assez mal avec le personnage original de mj dont on ne retrouve pas la fougue malicieuse dans cette interprétation d'oie blanche pleurnicharde - surjouée par surcroît! en revanche, dès que maguire fout sa cagoule, non seulement on n'a plus à subir sa tronche mais surtout on s'envole en compagnie de spidey pour quelques fritages en haute voltige avec le bouffon vert (willem dafoe, savoureux comme toujours en vilain schizo) et c'est là que raimi donne toute sa mesure. non seulement c'est fun et exaltant, mais c'est impeccablement rythmé et surtout shooté et monté avec une virtuosité qui laisse pantois. les combats et cascades parfaitement chorégraphiés savent restituer, jusque dans les postures des personnages, l'impact décoiffant qu'on éprouvait à la lecture des comics de lee et ditko, ce qui montre bien à quel point le fan qu'est sam raimi maîtrise son sujet. tout au plus peut-on regretter que le costume du bouffon vert semble sorti d'un épisode des "power rangers", mais c'est bien peu de choses au regard de l'ensemble. ouais, je sais, ça fait chier: ces fans de comics, y sont jamais contents! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18670503&cfilm=29007.html comics batman: "secrets" par sam keith (panini - coll "dc icons" - février 2007) grosse claque que cette mini-série publiée aux states entre mai et septembre 2006, et qui nous emmène loin des sentiers battus du comics. auteur avant-gardiste, sam keith se situe dans la lignée inaugurée par le génialissime dave mckean, dont les fans du dark knight n'auront pas oublié le sublime "arkham asylum". la démarche est similaire: il s'agit de faire coïncider la lecture d'un comics avec la visite d'un musée. certes, l'idée de faire basculer l'art populaire du comics dans l'art majeur de la peinture n'est pas nouvelle, et il faut peut-être remonter jusqu'aux "new mutants" de bill sienkiewicz pour en trouver l'origine, mais on est loin ici de l'hyperréalisme convenu et un peu agaçant d'un alex ross, où même d'un "comics peint" à la "night cries" (pour rester dans le registre batmanien), dans lequel le pinceau certes habile de scott hampton restait irrémédiablement prisonnier de la case, du découpage scénaristique et d'une sage proportion. rien de tout cela dans "secrets" qui, à l'instar de l'oeuvre de mckean, explose les cases et consacre une véritable fusion entre peinture et comics, au point qu'on ne sait plus trop où commence l'une et où finit l'autre. quoi qu'il en soit, on reste baba devant les exubérances dont sam keith éclabousse le papier: son batman évolue dans un monde raide et grotesque dont les personnages évoquent autant de grosses têtes de carnaval errant dans un improbable labyrinthe de miroirs déformants. de ce chaos dionysiaque et cauchemardesque émerge contre toute attente une rigueur scénaristique qui confirme keith en tant qu'auteur complet et vient équilibrer son délire de peintre visionnaire. car tout cet expressionnisme tapageur n'est jamais, une fois de plus, que la projection des folies respectives de batman et du joker qui s'affrontent éternellement dans un jeu sado-masochiste duquel nul n'est dupe, les deux personnages allant jusqu'à philosopher sur leur triste condition avec une certaine distanciation humoristique, comme s'ils étaient soudain devenus les lecteurs du comics dont ils sont les héros! de mémoire de fan, on n'avait pas vu ça depuis le fameux "the killing joke" de qui-vous-savez! comics batman: "face the face" par james robinson, don kramer & leonard kirk (dc comics - 2006) pour une fois, nous allons quelque peu devancer l'actualité française grâce à ce magnifique tpb que mon fiston (brave petit!) m'a ramené de londres, et qui compile un crossover paru de mai à août 2006 dans "batman" # 651 à 654 et "detective comics" # 817 à 820. lesévènements relatés dans ce recueil se situent donc par conséquent "un an après" ce triste embrouillamini qu'est "infinite crisis" (chronique bientôt) dont panini vient tout juste d'achever la publication française. après un an d'absence passé on ne sait trop où (réponse dans "52", dont la parution vient de débuter chez nous), batman et robin sont de retour à gotham, à l'appel d'un commissaire gordon sorti de sa retraite, pour se lancer sur la piste d'un mystérieux criminel qui assassine les anciens adversaires du dark knight au moyen d'un flingue à double canon à tir simultané (houla, ça fait mal, ça!). je n'en dirai pas plus, mais attendez-vous d'ores et déjà à voir un bon nombre de vilains gothamites, dont certains semblaient faire partie des meubles, quitter définitivement la piste - ouais, ça continue à dézinguer grave, chez dc! dans un script admirable de clarté, mais qui sait ménager efficacement les zones d'ombre en lâchant les informations au compte-gouttes, james robinson nous introduit entre autre un harvey dent repenti au visage remodelé et revenu du côté de la loi, puisqu'il a remplacé batman en tant que "gardien de gotham" durant l'année sabbatique de celui-ci. mais ne vous inquiétez pas: ses vieux démons le tourmentent plus que jamais... au rayon des retours appréciés, on citera également un jason bard qui, pour remonter du fond des âges, n'en est pas moins dans une forme éblouissante et secondera brillamment notre héros dans cette sombre affaire. ceci dit, on entre véritablement dans une nouvelle ère avec un batman plus zen, envisageant sa mission avec une sérénité qui contraste vivement avec le fanatique paranoïaque pré-"infinite crisis", et un robin nettement plus adulte qui, pour la première fois dans l'histoire de dc, fait équipe avec son mentor sur un pied d'égalité, et non plus en tant que simple "sidekick". pour vous donner une idée, le charisme de son personnage est désormais comparable à celui d'un nightwing. Ère nouvelle également avec la nouvelle équipe constituée par james robinson, qui s'annonce un scénariste des plus solides sachant merveilleusement tenir le lecteur en haleine, et les deux dessinateurs don kramer (sur "batman") et leonard kirk (sur "detective comics") aux traits très personnels, très lisibles et qui trouvent leur efficacité dans une bienvenue sobriété (ce qui est un luxe par les temps qui courent!), magnifiquement rehaussés de teintes sombres en parfaite adéquation avec la ténébreuse atmosphère de gotham. bref du tout bon, que vous pourrez découvrir sous peu dans le nouveau mag "superman & batman" que panini lance ce mois-ci. comics dc universe hors-sÉrie #4: "le corps des green lantern - recharge" par geoff johns, dave gibbons & patrick gleason (panini - février 2007) geoff johns, il commence sérieusement à me gonfler! Ça fait un bon bout de temps que je le supporte sans rien dire, mais là je peux plus tenir, faut que ça sorte, depuis des mois qu'il squatte la totalité des pages de "dc universe" de sa dyslexie hoquetante! ce qu'il revendique comme un style narratif n'est jamais qu'une accumulation de procédés lassants à force d'être rabâchés, comme ces ellipses dont il abuse avec la plus grande maladresse et qui n'engendrent que hiatus, ou encore le choix des angles les plus propices au contresens, et je ne vous parle pas de ses dialogues qui méritent une aoc 100% pur jus de chique! le comble, c'est que lorsqu'on fait abstraction de tous ces artifices aussi inutiles que pompeux, on se retrouve immanquablement avec une storyline qui tient sur le cache-sexe d'un pygmée - écueil que johns dissimule en emberlificotant plusieurs lignes narratives sommaires pour donner une illusion de complexité, et en surpeuplant les planches d'une multitude de personnages aux motivations plus ou moins définies (voir flash et ses "lascars") qui grouillent dans tous les coins comme les morpions sur le pubis de paris hilton! dans ces conditions, la lecture d'un comics qui théoriquement devrait être un plaisir devient une corvée fastidieuse, et si je persiste à m'emmerder avec geoff johns, c'est dans le seul et unique souci de me maintenir dans la continuité dc - par ailleurs de plus en plus imbitable suite aux interventions absconses de cet incontinent embrumé, comme en atteste "infinite crisis" dont je vous parlerai sous peu, et pas en bien! avec la mini-série "recharge" qui consacre la renaissance du green lantern corpse, on touche le fond. je ne sais pas en quoi consiste exactement la contribution de dave gibbons au scénario, mais on est indubitablement en présence d'un produit johnsien, et de la pire espèce! ne reculant devant aucun cliché (instructeur paternaliste fort en gueule mais au grand coeur, duo très "buddy movie" ranno-thanagarien ne pouvant pas se piffer mais copains comme cochons à la fin, anti-héroïne refusant tout engagement mais finissant pas rentrer dans le rang, etc, etc...), johns nous inflige une histoire nébuleuse de trous noirs reliés entre eux par un réseau arachnéen traversant une sorte d'hyper-espace, et qui s'achève dans le bordel généralisé d'un affrontement entre végans et green lanterns. j'ai pas compris grand chose à ce capharnaüm, je vous l'avoue bien humblement, quoique johns nous explique ça à grand renfort de logorrhée métaphysico-cosmico-astronomique de mes deux, dans la plus grande tradition matrixienne, si vous voyez ce que je veux dire (1)... quant au dessinateur patrick gleason, franchement je serais bien incapable de vous en dire quoi que ce soit, tant son trait est submergé sous une saturation de couleurs numériques pourraves à vous coller une crise de foie! À tel point qu'il m'est arrivé de retourner dix fois une case sans parvenir à déterminer ce qui était représenté! bref, ce green lantern corpse remporte haut la main le titre de plus mauvais comics de l'année 2006!note: (1): d'ailleurs, au lieu de massacrer les chefs-d'oeuvre d'alan moore (cf "v pour vendetta"), les wachowski feraient mieux d'adapter des comics de johns: tout ce beau monde pourrait dès lors se masturber en couronne et les vaches seraient bien gardées! vu à la télé batman de tim burton (1989) on ne présente plus ce film qui, en 1989, ouvre grand la voie au cinéma super-héroïque. visionnaire génial, tim burton transpose son univers baroque dans le monde du comics et subvertit pernicieusement le principe du blockbuster familial avec une oeuvre aux allures de fête foraine de cauchemar. pas de héros super-positif à l'américaine ici, mais une créature ténébreuse et schizophrène à la jekyll / hyde, un batman décomplexé hérité des comics urbains de frank miller et qui peut désormais, après des décennies de refoulement dans le politiquement correct, devenir enfin ce qu'il est et laisser exploser à la face d'un public médusé une folie latente dont la graine fut semée en 1939 par un certain bob kane (consultant sur le film) et que diverses (auto) censures empêchèrent toujours d'éclore. pareils à ces contes pour enfants qui se révèlent horrifiants pour peu qu'on en gratte le vernis policé, le comics que tout le monde prenait pour une inoffensive pochade réservée aux kids révèle avec burton toute sa dimension profondément angoissante. inspirée du "metropolis" de fritz lang, la gotham city à l'architecture mussolinienne imaginée par le décorateur anton furst devient la projection expressionniste des névroses batmaniennes: l'ordre spartiate qu'elle symbolise et qu'incarne le dark knight se drape dès lors d'une pesanteur ténébreuse à laquelle s'oppose, dans un subtil renversement des valeurs, le joyeux anarchisme coloré du joker, interprété par un nicholson en roue libre et fort pertinemment encouragé dans ses penchants cabotins. ce déjà chef-d'oeuvre n'est pourtant qu'un galop d'essai pour burton qui, deux ans plus tard, transcendera sa propre vision de batman et explosera tous les tabous du blockbuster dans le fabuleux "batman, le défi" (voir "mollards" de janvier 2007). c'en sera trop pour les costard-cravate de chez warner, qui lui confisqueront la franchise pour la refiler au tristement célèbre joel schumacher, lequel parviendra à ramener batman au niveau conceptuel de scooby-doo. ouf! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://aliquid.free.fr/spip.php?article2996 vu à la télé les quatre fantastiques (the fantastic four) de tim story (2005) l'infâme mark steven johnson ("daredevil", "ghost rider") a trouvé en la personne de tim story un concurrent redoutable qui s'atèle à son tour au massacre organisé des franchises comics. on sait que le premier chapitre d'une saga reste un exercice difficile et ingrat en ce qu'il suppose le passage obligé par la case "origines", préambule incontournable qui nécessite efficacité et concision dans l'écriture du script. deux qualités que le scénariste michael france, déjà responsable des foirages "hulk" et "the punisher", ne possède visiblement pas. en effet, on n'en finit plus de nous relater la transformation du quatuor, la découverte de leurs pouvoirs ainsi que les conséquences sur son quotidien, et ça dure, ça dure sans que l'action ne démarre jamais, d'autant qu'ici le processus est multiplié par quatre. on parvient ainsi fastidieusement à la moitié du métrage, nous décrochant la mâchoire devant des personnages qui chialent comme des veaux sur leur sort, tandis que fatalis n'en finit plus de se défigurer en complotant dans son coin. la séquence du sauvetage sur le pont arrive donc à temps pour nous tirer de notre torpeur, mais c'est tellement bâclé à la va-vite et filmé avec platitude que notre excitation ne va pas plus loin qu'un vague froncement de sourcils. pour prendre un élément de comparaison accablant, la scène du pont de "spiderman" nous montre à peu près tout ce dont "les quatre fantastiques" s'avère incapable, tant du point de vue de l'écriture que de celui de la réalisation proprement dite. passée cette séquence de prétendue action, le film tire à la ligne en empilant les sub-plots inutiles et inaboutis: apparition d'alicia tournant rapidement en eau de boudin, cascades à moto de johnny storm aussi inopportunes que mal branlées, etc... on se traîne donc jusqu'à la fin, attendant avec impatience mais sans grand espoir le fritage avec fatalis, qui s'avèrera un modèle dans le genre pétard mouillé. niveau interprétation, c'est pas mieux: l'ensemble du casting concourt pour le gérard de l'acteur le plus fade, avec une mention spéciale pour chris evans (la torche) qui est à prendre à coups de gifles! seul l'excellent michael chiklis (remarquable en flic ripoux dans "the shield", la meilleure série tv de la décennie!) parvient dans le rôle de la chose à tirer quelque peu son épingle du jeu dans ce four fantastique qu'est "the fantastic four"! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18391205&cfilm=42946.html vu à la télé pale rider de clint eastwood (1985) depuis 1971, et nonobstant sa brillante carrière d'acteur, clint eastwood réalisateur s'est bâti une filmographie abondante et remarquable par son classicisme atypique: classique dans la forme voire les thématiques, mais profondément novatrice dans le traitement de celles-ci. s'atèle-t-il à un western, cela donne "l'homme des hautes plaines" (1973), son second film en tant que réalisateur, où le thème hyper-rebattu du justicier solitaire venu remettre de l'ordre dans une ville corrompue se voyait traité d'une manière qui laissa plus d'un cinéphile sur le cul. eastwood y incarnait en effet un personnage "impitoyable" (déjà!) qui traînait dans la boue le modèle du héros positif fordien en réduisant en esclavage avec force humiliations les habitants malades de culpabilité de la ville dans laquelle il débarquait sans crier gare, faisant preuve d'un sadisme hallucinant en provenance directe des films de sergio leone. sur son extrême fin, "l'homme des hautes plaines" nous révélait, du moins dans sa vo (1), que ce vengeur aussi mystérieux qu'implacable n'était autre qu'un fantôme venu réclamer des comptes... tourné douze ans plus tard, "pale rider" s'impose d'emblée comme une relecture de ce western politiquement incorrect en ce qu'il est traversé de la même atmosphère fantastique diffuse, quoiqu'ici d'inspiration biblique. qui est cet ange exterminateur sorti de nulle part qui, sous la défroque d'un pasteur distribuant de vigoureux coups de gourdin tout en récitant les saintes Écritures, prend la défense d'un campement de chercheurs d'or qu'opprime une grosse société minière aux appétits impérialistes et aux méthodes expéditives? apparaissant sur la tombe d'un chien dont l'inhumation fait figure d'invocation, repoussant sans violence mais avec une volonté de fer les avances d'une gent féminine qui se jette impudiquement à sa tête - les anges ne sont-ils pas asexués? - et frappant les méchants avec une rapidité et une efficacité qui évoquent la foudre divine, cet énigmatique personnage porte tout le film sur ses épaules, dynamisant par sa seule présence un script par ailleurs tellement classique qu'il en frôle le lieu commun. le climax est atteint lors du gunfight final, alors que le tueur à gages engagé par ses ennemis s'effondre sur ses genoux en répétant d'une voix incrédule: "vous! vous!". le "pale rider" se confond alors avec le fantôme de "l'homme des hautes plaines": peut-être même s'agit-il de la même personne, continuant à errer hors de sa tombe... l'incertitude brillamment entretenue par eastwood, en dépit d'une succession de signes semblant attester de l'origine surnaturelle de son héros sans toutefois en donner jamais clairement la confirmation, maintient en permanence le spectateur dans une sorte d'excitation frustrée, et finit par le laisser seul et désorienté, mais libre de sa propre interprétation face à cette oeuvre envoûtante. une vraie curiosité. note: (1): en effet, la vf ruinait littéralement le twist final en présentant le héros comme un frère vengeur, et non comme un revenant. scandaleux!cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.youtube.com/watch?v=n7_byjqh8py vu à la télé abÎmes (below) de david twohy (2001) très agréable surprise que cette vigoureuse série b qui nous procure de forts efficaces frissons dans le huis clos des coursives d'un sous-marin hanté. À tel point qu'on se demande comment l'auteur des prétentieux et pitoyables "pitch black" (2000) et "les chroniques de riddick" (2004) - dans lesquels on se voyait infliger les poses monolithiques du nullard vin diesel, nouvelle icône du cinéma bourrin et acéphale - a pu parvenir à réaliser cette petite perle de suspense sub-aquatique avec si peu de moyens... la réponse est dans le scénar, efficacement ficelé par monsieur darren aronofsky, rien moins, dont on se demande ce qu'il fout là mais bon, on va non plus s'en plaindre! dès lors, twohy est sur des rails et n'a plus qu'à se laisser glisser pour nous offrir un film de sous-marin classique mais passionnant, c'est-à-dire claustrophobique à souhaits, et dont la tension ne cesse de croître au fur et à mesure que l’équipage se réduit et que les événements effrayants se succèdent selon une gradation savamment dosée, alors que les rapports humains se délitent dans le soupçon et qu’il faut également louvoyer entre les mines que les boches vous larguent sur les écoutilles - séquence délicieusement suffocante. le twist final parvient à nous prendre à revers, et on reste captivé jusqu’au bout par cette oeuvrette d’autant plus réussie qu’elle est sans prétention. cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18353506&cfilm=42959.html vu à la télé l'Échine du diable (el espinazo del diablo) de guillermo del toro (2001)il y a deux guillermo del toro: d'un côté le grand enfant fondu de comics qui réalise chez l'oncle sam les blockbusters super-héroïques les mieux filmés et les plus funs du moment ("blade 2", "hellboy"), et d'autre part un auteur plus grave qui ne craint pas de s'envelopper de ténèbres pour explorer un fantastique "atmosphérique" aux thématiques plus essentielles, et qui vient de laisser tout le monde sur le cul avec "le labyrinthe de pan". ce del toro-là, pas fou, a parfaitement conscience que ce n'est pas à hollywood qu'il peut réaliser les projets qui lui tiennent le plus à coeur: aussi se délocalise-t-il en espagne, terre de renaissance du cinéma fantastique moderne, pour filmer en toute liberté ses oeuvres les plus intimistes, dont ce superbe "Échine du diable" qui ne tarda pas à rafler force récompenses dans diverses manifestations, et notamment le grand prix d'un festival de gérardmer 2002 au jury exceptionnellement inspiré. s'avançant masqué sous la forme d'un film de fantômes classique, "l'Échine du diable" est en fait bien plus que cela. l'orphelinat hanté par l'esprit d'un enfant maltraité et finalement assassiné auquel carlos, le jeune héros, tente de rendre justice, n'est pas présenté d'emblée comme un lieu maléfique du genre "château de dracula", mais au contraire comme un refuge planté au beau milieu de la guerre d'espagne tentant de tenir les pensionnaires (tous fils de résistants républicains ayant pris le maquis) à l'écart de l'horreur franquiste - la bombe plantée dans le sol qui trône comme une statue surréaliste au beau milieu de la cour de récréation est d'ailleurs là pour maintenir vivace la conscience du contexte. le propos de del toro consiste en fait à renvoyer dos à dos la peur inspirée par un fascisme dont on ne voit quasiment jamais les représentants, mais dont la pesanteur mallarméenne écrase en permanence ce microcosme, et celle que suscite cet élément surnaturel qu'est le fantôme. d'abord terrifié par l'aspect cadavérique du revenant, carlos parviendra peu à peu à apprivoiser sa peur et à comprendre cette âme errante dans un parcours sublime qui nous fera passer très progressivement d'une angoisse tétanisante à une émotion intense, au rythme ample d'une réalisation magistrale. la conclusion est limpide: ce qui est terrifiant, ce ne sont pas les histoires de fantômes tels qu'on vous les montre au cinéma, mais bel et bien les horreurs commises par les hommes lorsqu'ils deviennent fous. le clou est d'ailleurs enfoncé avec le personnage à la fois infâme et pitoyable de jacinto, superbement interprété par eduardo noriega: ayant passé son enfance et sa vie dans l'orphelinat, l'homme en nourrit un ressentiment inextinguible débouchant sur une cruauté inouïe, la souffrance subie engendrant la souffrance prodiguée et dessinant ainsi la psychologie ambiguë du collaborateur. glaçant! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18670955&cfilm=33420.html vu à la télé independence day de roland emmerich (1995) indiscutablement sacré "l'étron du mois" - oui, je viens de décider que "pour quelques mollards de plus", vous aurez en prime droit à un étron! alléchant, non? adonc en voilà, du gros caca qui fume - et dans les lieux publics, en plus! car "independence day" réussit la gageure de cumuler avec une belle opiniâtreté à peu près tout ce qu'il y a de plus gerbant dans le cinéma ricain: patriotisme tonitruant, xénophobie haineuse et revancharde, guimauve à cinq cents le marshmallow, tentative de manipulation de la ménagère au moyen de ficelles scénaristiques aussi discrètes que des baobabs centenaires, héros frôlant la hernie à force de traîner leurs couilles éléphantesques, mesurages de quéquettes en tous genres et son inévitable corollaire "voyons qui pisse le plus haut", punchlines à faire passer van damme pour un philosophe de l'École de vienne, étalage de pognon mal employé via une orgie bourrative de sfx, pyrotechnie et autres cascades et, last but not least, racisme larvé sous sa forme la plus insidieuse, j'ai nommé la "discrimination positive" qui veut que le feuj (jeff goldblum) soit forcément génial (normal, il passe son temps à jouer aux échecs!) et que le black (will smith) nous liquéfie la cervelle à force de rapper dans un interminable numéro de stand up! on reste d'ailleurs étonné qu'ils n'aient pas collé un torchon à carreaux sur la tronche des aliens, mais je suis sûr qu'ils se sont retenus! spécialistes du blockbuster tout pourri de sf catastrophiste ("godzilla", "le jour d'après"...), emmerich et son producteur / co-scénariste attitré dean devlin font pas dans la dentelle. on amène les équipes sur le lieu de tournage, on les cerne d'une armada de caméras histoire de bien avoir tous les angles, et on envoie le résultat à la post-prod et au montage, qu'ils se démerdent! dans le métier, on appelle ça un "shooter"... c'est-à-dire tout le contraire d'un metteur en scène!cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.fan-de-cinema.com/kiosque/mp,independence_day.html vu à la télé invasion alien (the invader) de mark rosman (1996) Ça commence sous les meilleurs auspices avec une poursuite de vaisseaux spatiaux entre un gentil alien et un méchant alien. À voir l’intérieur kitchissime desdits astronefs, qui rappellent délicieusement les bonnes vieilles séries délirantes d’irwin allen qui fascinaient le bambin patchworkboy dans les sixties, je me dis: ça y est, je suis tombé sur un nanar des plus gouleyants ô mes frères, je sens que ça va être fendard! eh bien des nèfles, des queues, nib, dans tes rêves, va foutre, mon zob! dès que les aliens se crashent sur terre, le pauvre spectateur y redescend par la même occasion! première préoccupation des et: retirer leurs scaphandres et piquer des fringues aux premiers infortunés indigènes qu’il croisent - ok, c’est clair, on est dans un "terminator" du pauvre, pour ne pas dire franchement lumpen! là-dessus, le gentil alien débarque dans un bar de rednecks pour se jeter un demi et engrosse une pouffiasse en lui roulant un patin - ben merde, moi qui croyait que les chiards étaient convoyés par voie de cigogne! sous le fallacieux prétexte de ramener la future maman jusqu'à son astronef où c'est qu'y a tout le matos pour l'accoucher - car ce bébé, bien qu'on sache pas trop pourquoi, c'est l'unique chance de survie de la race du gentil alien par ailleurs massacrée par les méchants aliens - il l'emmène dans les bois. le reste du métrage se résume à une poursuite d'une heure et demie dans la forêt - ah! on a donc affaire à un "terminator" bucolique! - entre le gentil alien et le méchant, qui est indestructible et fort comme hulk avec plein d'armes sophistiquées qui font bzzz, à laquelle ne tarde pas à se mêler le shérif local qui n'est autre que le fiancé cornu de l'encloquée... Ça tourne et vire interminablement comme ça parmi les buissons, le vilain casse quelques gueules sans réelle conviction, et ça finit par ressembler aux aventures des castors juniors qu'on pouvait lire dans "mickey parade"! vous voulez que je vous dise? y'a rien qui m'énerve comme un nanar qui fait pas rire! vu à la télé le mystÈre du lapin-garou (the curse of the were-rabbit) de nick park & steve box (2005) géant! le magicien de la pâte à modeler est de retour! après le génial "chicken run" (2000), remake malicieux de "la grande Évasion" transposé dans un poulailler, ce nouveau chef-d'oeuvre d'animation consacre ces stars attachantes que sont wallace et groomit en leur offrant enfin le long métrage qu'ils méritent. une fois de plus, on reste médusé par la virtuosité indescriptible de nick park, qui parvient - et avec quelle perfection! - à faire jaillir sans oublier le moindre détail un monde fourmillant de créativité, d'action et de gags au moyen de techniques d'un autre âge, là où d'autres ne parviennent qu'à nous emmerder prodigieusement avec une technologie de pointe. n'en déplaise à john lasseter (que j'adore!), aucune oeuvre en images de synthèse ne parvient à la cheville des animes de park dès qu'il s'agit de faire jaillir la vie d'une simple boule de pâte à modeler: les logiciels les plus performants, dont les images les plus rythmées paraissent soudain désespérément inertes, déclarent forfait, et les personnages de ce génie en remontrent même à certains acteurs de chair et d'os pour ce qui est du charisme et de la présence à l'écran! le secret de cette réussite sans précédent, c'est la capacité de park à occuper le moindre recoin du champ, à tel point que l'on a envie de multiplier les visions de ses oeuvres de peur de louper quelque chose, voire de faire de constants arrêts sur image afin de goûter toute la richesse du moindre plan de cet univers complètement gonzo. les décors, tant intérieurs qu'"extérieurs", sont façonnés avec une précision maniaque et par le fait définissent merveilleusement les personnages qui y évoluent, eux-mêmes caractérisés jusque dans le moindre bouton de culotte, et il en va de même de chaque ustensile (les inventions brindezingues de wallace). dans ce milieu sur mesure, les gags les plus ahurissants se multiplient avec un rythme et une frénésie dignes de la fréquence de reproduction de cette armada de lapins que pourchassent nos héros et ne tardent pas à déborder notre entendement bien trop lent pour suivre la folie débridée de nick park: chaque séquence nous laisse ainsi à la fois positivement épuisés, mais également éperdus de bonheur. cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://player.orange.fr/player.php?debit=hd&url=mms%3a//wm.woob2.com/allocine/18397338_fa2_vf_h.wmv&ref=wanadoo_allocine_ba vu à la télé les frÈres grimm (brothers grimm) de terry gilliam (2005) nous aimons tous terry gilliam. d'abord pour avoir explosé toutes les limites de l'humour non-sensique en trois films et une série télé mythique avec les non moins légendaires monty pythons, et ensuite pour nous être fait grave trouer le cul avec le chef-d'oeuvre "brazil". d'autant plus profonde en est la déception que nous éprouvons à la vision de ce "frères grimm". pourtant tout ce qui fait le style inimitable de gilliam est bien là: même reconstitution boueuse et hyperréaliste du contexte historique, même parodie du blockbuster hollywoodien au travers d'effets spéciaux volontairement approximatifs, mêmes machineries primitives autant que frappadingues que n'aurait pas reniées le wallace de nick park, même mélange de franche rigolade et de cruauté sadique, et bien entendu mêmes saillies non-sensiques héritées des pythons. néanmoins la mayonnaise ne prend pas et, si l'on suit sans déplaisir les péripéties que traversent les célèbres frangins, force est de reconnaître que l'on reste sur sa faim et que l'on n'éprouve que rarement l'émerveillement poético-drôlatique que savait si bien prodiguer "les aventures du baron de münchhausen", dont "les frères grimm" semble un pâle remake. est-ce précisément ce recyclage de vieilles recettes qui commence à faire long feu? est-ce la faiblesse d'un script qui se conclut d'ailleurs dans le n'importe quoi? est-ce la bellucci qui se la pète un peu trop dans un caméo tourné pour la plus grande partie avec une doublure? ou gilliam se prend-il trop au sérieux dans le traitement d'un sujet qui aurait requis plus de légèreté de ton? on ne saurait trop dire, mais le fait est là: sans aller jusqu'à crier au navet, le film apparaît tout de même comme un sévère ratage.cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18396443&cfilm=51499.html vu à la télé christine de john carpenter (1984) "christine" est le premier film réalisé par carpenter pour une major (columbia). on sent que le réalisateur est encore "à l'essai" et qu'on lui a confié un budget très raisonnable, comparativement à ses deux précédents films "new york 1997" (1981) et "the thing" (1982) qui, bien que tournés pour des indépendants, mobilisaient davantage de moyens. et c'est tant mieux car, je le dis et je le répète au risque de me faire à nouveau sévèrement vilipender par mes homologues et néanmoins amis blogueurs fantasticophiles, carpenter n'est jamais aussi bon que lorsqu'il est appelé à mettre en scène un script linéaire ne nécessitant pas l'étalage de moyens pharaoniques, lesquels sont à mon humble avis profondément antithétiques de son style épuré par essence. il faut avoir vu le parti qu'il sait tirer des quelques rues désertes d'un quartier résidentiel dans le cultissime "la nuit des masques" (1979) et de quelques nappes de brouillard dans "fog" (1980), accompagnés d'une musique dont tout l'impact réside précisément dans un minimalisme savamment entretenu (car l'homme est également compositeur), pour se convaincre que carpenter est avant tout un réalisateur "atmosphérique" bien plus habile à faire peser de sourdes menaces indéterminées qu'à jeter de la poudre aux yeux par l'accumulation d'éléments plus graphiques. et j'en trouve confirmation dans ses deux films suivants: "starman" (1985), insupportable étalage de guimauve tourné pour columbia, et "les aventures de jack burton dans les griffes du mandarin" (1986) réalisé pour la fox, blockbuster assez peu convaincant bien qu'assez fun. le flop de ce dernier ramènera d'ailleurs carpenter dans le giron des indés, ce qui comme par hasard donnera lieu à deux petites perles de série b: "prince des ténèbres" (1986) et "invasion los angelès" (1988). "christine" a donc le difficile statut de film charnière en ce qu'il constitue de toute évidence une oeuvre de commande dont le script n'est pas signé carpenter - ce qui est également le cas de "starman" et de "jack burton", soit dit en passant... cela qui ne l'empêche pas toutefois d'être un produit éminemment carpentérien, l'homme ayant su imprimer sa marque de fabrique à une thématique qui est typiquement celle de stephen king - à savoir: la cruauté adolescente en milieu estudiantin, présente dans l'oeuvre du maître dès "carrie", son premier roman publié. "christine" est donc à voir comme un exercice de style à partir d'un sujet qui n'est pas a priori la tasse de thé de carpenter, mais dont le thème pivot - une hantise assez classique dont on ne sait finalement que peu de choses, en dehors des effets néfastes qu'elle engendre - laisse planer suffisamment d'indétermination pour que le réalisateur y trouve la place de respirer et de faire ce pour quoi il est le plus doué: asseoir un climat oppressant qui va croissant selon une gradation diffusée à doses homéopathiques par une mise en scène au rythme délicieusement lancinant et scandée par les quelques notes lugubres de carpenter compositeur, assisté de son arrangeur attitré alan howarth. puisque on en est à parler son, signalons également le florilège de rock fifties concocté par la radio de christine et tout à fait représentatif du style de king, dont l'oeuvre complète est parsemée de tous les tubes qui ont jalonné son existence, hommage évident de la part d'un carpenter qui réussit le tour de force de rendre suprêmement angoissante cette musique pourtant plutôt primesautière, et qui devient ici annonciatrice du pire. il est d'ailleurs étonnant de voir la manière dont le cinéaste sert l'oeuvre de l'écrivain avec respect sans pour autant se renier lui-même: le thème social de la beaufitude, martelé par king avec hargne à longueur de romans, trouve ici au travers du thème privilégié de la voiture en tant que substitut sexuel et symbole de pouvoir un traitement impeccable, notamment dans le triangle amoureux formé par arnie, sa girlfriend et christine. cette concordance remarquable tient bien entendu au fait que les deux grands hommes ont une démarche similaire et simplissime dans leur approche de la terreur: en montrer le moins possible, en suggérer un max, et différer jusqu'à l'extrême limite les séquences les plus démonstratives. ainsi le spectaculaire se cantonne-t-il ici aux scènes d'auto-réparation de christine, par ailleurs bluffantes pour l'époque, et les sfx ne sombrent jamais dans cet impérialisme trop facile qui a plombé tant de films d'horreur. oeuvre moins mineure que certains se sont plus à le dire, force est de reconnaître que, plus de vingt après, cette vieille guimbarde de christine conserve une excellente tenue de route! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18667402&cfilm=1164.html vu à la télé brotherhood 3: ensorcelÉs (brotherhood 3: young demons) de david decoteau (2002) je me devais de rendre hommage un jour ou l'autre à david decoteau, ainsi qu'à ses petits camarades fred olen ray et autre jim wynorski, tous représentants d'une génération éclose dans les années 80 et ayant depuis porté bien haut l'étendard bigarré du nanar américain avec une opiniâtreté qui ne s'est jamais démentie et qui a fait les beaux jours de la rubrique de san helving (1). au milieu de cette digne relève cormanienne, david decoteau est tout de même un cas sacrément particulier (2): en effet, après une carrière bien remplie entamée en 1986 et dont les millésimes les plus productifs alignent jusqu'à cinq films l'an, l'homme sort soudainement du placard en 1998 avec "leather jacket love story", un curieux film "homo-érotique" (comme ils disent!) dans lequel il s'investit sincèrement et qui tranche singulièrement sur le tout-venant de sa filmo zédeuse. virage crucial puisque, à compter de 1998, decoteau a cette idée magnifique - et à ma connaissance inédite - d'inventer le nanar d'horreur gay!!! dès lors, ses films se peuplent d'une profusion de jeunes éphèbes musculeux en slip moulant du plus bel effet que l'ami david caresse langoureusement du bout de son objectif! bonne nouvelle: la série des "brotherhood" (en français: la "fraternité", tout un programme!), qui est sur le point de s'enrichir d'un opus 5, fait partie de cette catégorie depuis devenue la marque de fabrique de decoteau. mais rassurez-vous - ou déplorez-le le cas échéant - tout cela demeure très soft, et o posté par patchworkman à 23:20 - fin de mois - commentaires [12] - rétroliens [0] - permalien [#] 14 avril 2007 et pour quelques mollards de plus... (mars 07) fin de mois et pour quelques mollards de plus... (ou: "les rubriques auxquelles vous croyiez pouvoir échapper!) comics swamp thing - l'intÉgrale "vol 3: la malédiction" par alan moore, steven bissette, rick veitch & stan woch (delcourt - avril 2005) alan moore encore et toujours, avec la suite de cette intégrale qui n'en est pas une, puisque le volume 1 se concentrait essentiellement sur les épisodes originels et désormais classiques de lein wein et berni wrightson ("swamp thing, vol 1" #1 à 10), tandis que le volume 2 sautait directement au run historique de moore qui débutait quelques dix ans plus tard dans le #20 de "saga of the swamp thing" (janvier 84). ce volume 3, qui prolonge directement le précédent, s'avère particulièrement indispensable en ce que, exception faite des deux épisodes intitulés "le dossier tronche atomique" ("saga of the swamp thing" #35-36) publiés jadis dans "spectral", tout le reste de ce somptueux album est constitué de matériel absolument inédit en france. de plus, avec l'épisode "schémas de croissance" ("saga of the swamp thing" #37), on entre dans une ère nouvelle puisque ce chapitre inaugure un cycle intitulé "an american gothic" qui va s'étendre sur plus d'un an et pas moins de quatorze numéros. tout au long des neuf épisodes qui nous en sont ici proposés, moore revisite avec son génie habituel le catalogue pourtant hyper codifié du gothisme classique (vampires, loups-garous, vaudou, maison hantée...) et parvient à nous surprendre en trouvant sa route au milieu d'un dédale de sentiers battus et rebattus, s'offrant au passage le luxe d'utiliser les thématiques basiques de l'horreur pour fustiger les tares de notre société (pollution nucléaire, racisme, machisme, lobby des armes...). mais ce n'est pas tout: on croyait avoir tout vu avec ce que moore avait déjà fait subir à cette pauvre créature des marais depuis le début de son run - allant dans sa redéfinition jusqu'à remettre en question la bible originelle instaurée par wein et wrightson - eh bien non! gagnant de nouveaux pouvoirs, swamp thing continue à évoluer dans les directions les plus inattendues jusqu'à atteindre une dimension quasi cosmique, preuve que moore ne se repose jamais sur ses lauriers et pousse sans arrêt ses héros en avant, contournant ainsi l'installation d'une routine qui a tué tant de séries: dans les comics de moore, au contraire, rien ne peut jamais être tenu pour acquis, tout peut arriver et de préférence l'impensable! ainsi, le cycle "an american gothic" est aussi l'occasion de l'introduction d'un nouveau personnage dans l'univers dc, et qui sert ici de révélateur à la swamp thing new look: j'ai nommé le très insolite john constantine, sorte de détective de l'occulte au cynisme charismatique, qui ne tardera pas à obtenir son propre comics "hellblazer" (1) en janvier 88 après avoir formé un véritable team-up avec notre héros végétal. bref, quand je récapitule, je ne vois que d'excellentes raisons de se ruer sur cet album, d'autant plus qu'il n'y aura pas de volume 4 chez delcourt. reste à espérer que panini, qui possède désormais l'exclusivité pour la distribution des titres dc en france - y compris la filiale "vertigo" qui publie "swamp thing, vol 4" aux states depuis 2004 - donnera suite à cette entreprise de salut public, car on aimerait bien non seulement lire les derniers chapitres de "an american gothic", mais également parvenir au moins au terme du run de moore qui s'étendit jusqu'à "swamp thing, vol 2" #61 (2). vu l'intérêt que panini semble porter à l'oeuvre de moore, je pense que l'on peut s'autoriser un certain optimisme. all together now: "moore forever!" notes: (1): trois volumes parus chez toth, regroupant les #146 à 163. mention spéciale pour le vol 1, dessiné par l'icône richard corben. (2): il faut savoir qu'à partir du #39 (épisode "histoire de pêcheur" dans notre album), le titre "saga of the swamp thing" est devenu "swamp thing, vol 2". comics jla: "le clou" par alan davis (panini - coll "dc anthologie - décembre 2005) vous connaissez tous l'histoire du nez de cléopâtre. ben ici, c'est pareil: si seulement m. kent n'avait pas roulé sur un clou, et si mrs kent avait laissé son mari changer sa roue au lieu de l'entraîner à faire des galipettes, eh bien on ne serait jamais entré dans cette réalité alternative totalement dépourvue de superman... du coup, on se prend à rêver à ce qu'il (ne) serait (pas) advenu si mme sarkozy avait fait une chute dans l'escalier durant sa grossesse: pas à dire, ça ouvrait des perspectives pour le troisième millénaire! tandis que là, c'est le cas de le dire: des clous! luthor n'a plus de prédateur, et par conséquent il prolifère, nicolas hulot vous expliquerait ça très bien... résultat: vingt-quatre ans plus tard, le voilà maire de metropolis, avec jimmy olsen comme bras droit, à lancer une campagne relayée par perry white et le daily planet pour l'éradication des super-héros et autres méta-humains, épaulé en cela par une escouade de mystérieux colosses indestructibles. c'est bien simple, on se croirait presque dans "the omac project" (voir rubrique "batman et superman #6", ainsi que les "mollards" de novembre 2006) tant ça décanille grave chez les héros et les vilains, sauf que cet "elseworld" est sorti en 1998, soit sept ans avant la série sus-citée. subséquemment, cette pauvre jla se retrouve bien dans la merde: pas de superman évidemment, puisque c'est là le concept pivot de l'oeuvre, mais également un hawkman décédé et un green arrow réduit à l'état de paraplégique manchot et borgne qui épouse la campagne luthorienne, sans compter cette mystérieuse barrière infranchissable qui isole la terre du reste de l'univers, un joker quasi invincible qui fait du dégât et une humanité hostile à notre super-équipe à cause des manipulations médiatiques de ce bon vieux lex. mais la jla compte une alliée de taille en la personne de loïs lane, qui mène l'enquête... ce comics somptueux, où alan davis (voir rubrique: "captain britain: la fin du monde") cumule les fonctions de scénariste et de dessinateur, sait nous captiver efficacement d'un bout à l'autre par les nombreuses et surprenantes péripéties qu'il enchaîne jusqu'au coup de théâtre final. son style plein de fraîcheur, que d'aucuns qualifient d'"old school", nous change agréablement par sa clarté et sa précision narratives des embrouillaminis modernes surdécoupés et souvent confus à la geoff johns, sans pour autant être moins riche ou moins complexe dans le développement des intrigues. tout est dans l'art de conter et pour le coup, davis s'avère aussi bon scénariste que dessinateur. j'espère que "le clou 2", que je n'ai pas encore lu, sera aussi réussi que ce premier volume hautement recommandable. comics batman 1964-1965 par ed herron, gardner fox, bill finger, carmine infantino & sheldon moldoff (panini - coll "archives dc" - novembre 2006) panini poursuit avec ce second volume d'archives son intégrale du silver age de batman. on peut certes déplorer que, contrairement à leur habitude, le trust français du comics ne se soit pas placé sur ce coup dans la continuité des défuntes éditions semic qui nous avaient proposé un volume d'archives regroupant les toutes premières aventures du dark knight (période 1939-1941 - "detective comics #27-50). mais on ne va pas non plus cracher dans la soupe, d'autant que l'année 1964, charnière entre le golden et le silver ages, constitue de l'avis de tous les spécialistes un millésime de choix dans la carrière de la chauve-souris. c'est en effet l'époque où le rédacteur julius schwartz, que certains considèrent un peu comme le stan lee de dc et qui a déjà opéré les sauvetages des titres "flash" et "green lantern", est appelé à la rescousse d'un batman dont les ventes chutent inexorablement. le premier volume, centré sur la période allant de mai à novembre 1964, nous montrait comment schwartz avait ramené batman, devenu une sorte de réplique sans âme de superman, dans sa bonne ville de gotham city, consommant un retour aux sources qui permettait à notre héros de redevenir ce qu'il était, à savoir "le meilleur détective du monde". combattant à nouveau une pègre toujours plus inventive et résolvant les intrigues les plus tarabiscotées, plutôt que de se perdre dans l'espace ou dans le temps où il n'avait rien à foutre, batman se voit en outre gratifié d'un nouveau look et surtout d'un nouveau dessinateur sur le titre "detective comics" en la personne de la légende carmine infantino, tandis que le créateur bob kane continue à officier sur le comics "batman". malgré tout le respect que l'on doit à kane, il reste de son propre aveu un piètre dessinateur, et son style très figé doit énormément à l'excellent encreur joe giella qui en relève considérablement le niveau. de ce fait, le dynamisme des dessins d'infantino, couplé aux innovations de schwartz, emporte immédiatement l'adhésion des lecteurs. ce nouveau volume, centré principalement sur l'année 1965, voit la révolution schwartzienne se poursuivre tranquillement et gagner encore en qualité. bob kane se fait gentiment évincer alors qu'arrive sheldon moldoff, dessinateur injustement oublié qui fut pourtant l'un des artisans les plus fidèles de ce batman du silver age. côté scénar, on conserve bill finger, co-créateur du dark knight, et le très productif gardner fox, qui assista également kane dès les premiers numéros: on saluera leur longévité, car à l'époque cela fait tout de même un quart de siècle que ces deux-là planchent sur batman. ajoutez le prolifique ed "france" herron que schwartz apporte dans ses cartons - et qui décèdera hélas l'année suivante - et vous obtenez un staff de scénaristes au petit poil. le reste appartient à la légende: la même année, le producteur william dozier découvre le batman de schwartz et, conquis, lance sa célèbre et frappadingue série télé, bientôt prolongée par un long métrage tout aussi loufoque, signé leslie h. martinson, qui brillera longtemps au firmament des nanars kitchissimes. la batmania est en marche, et pour un bon moment! vu à la télé anatomie (anatomy) de stefan rudowitzky (2000) ach! du slasher teuton, ça vous branche-t'y? c'est l'histoire de la secte des "anti-hippocrate", une bande d'hypocrites qui prétextent les progrès de la médecine au détriment de la déontologie pour jouer du scalpel à tort et à travers sur leurs pauvres patients. et patients, il faut l'être pour supporter les poursuites mollassonnes tout au long des couloirs d'un campus de mes deux (cine!), dans laquelle échoue une oie blanche qui, comme de bien entendu, va se coller dans la mouise en fourrant son nez là où il ne faut pas. du tout venant, assez peu passionnant pour ne pas dire franchement chiant, sur un canevas inspiré de l'oeuvre controversée de gunther von hagens, sculpteur dont les expositions de macchabs écorchés et plastifiés défrayèrent récemment la chronique outre-rhénane. quoi qu'il en soit, l'homme a ses disciples chez les responsables des sfx qui nous offrent la seule image digne d'intérêt de ce navet hospitalier avec la meuf plastifiée du final: bravo les gars, pas à dire, c'est de la belle ouvrage! pour le reste, ben c'est du packaging à la m6, ils en ont des containers entiers comme ça! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18653801&cfilm=28510.html vu à la télé la secte sans nom (los sin nombre) de jaume balagueró (2000) attention, chef-d'oeuvre absolu! il s'agit là du premier fait d'armes remarqué d'un jeunot particulièrement représentatif de la vitalité du nouveau cinéma fantastique espagnol, et qui a depuis gagné ses galons de maître du genre avec des perles telles que "darkness" (2002) et surtout "fragile" (2005), chroniqué ici même, magnifique ghost-movie scandaleusement ignoré par nos distributeurs franchouillards. dès ce premier film, balagueró travaille près de l'os, près de l'âme, et s'affirme comme l'un des cinéastes les plus dérangeants qu'on ait vus depuis longtemps. obsédé par le thème de l'enfance martyrisée, comme le confirmeront ses deux opus suivants, balagueró ouvre sur des images difficilement soutenables: le corps d'une fillette atrocement mutilé, en état de décomposition avancé, tiré d'un puisard putride puis impitoyablement exposé sur une table de dissection, comme pour bien nous prévenir que rien ne nous sera épargné... c'est donc passablement ébranlés que nous entrons dans ce cauchemar éveillé qu'est "la secte sans nom". de l'horreur physique, nous passons alors à l'horreur mentale, celle des parents de la fillette que l'on réveille en pleine nuit et qui, au bout du rouleau et traînant leur pauvre vie devenue absurde, traversent un petit matin pluvieux en direction de la morgue, où les attend le pire. la réapparition soudaine de l'enfant des années plus tard, alors que le couple s'est séparé, annoncée par un coup de téléphone adressé à la mère qui survit tant bien que mal en léchant ses blessures, entraîne celle-ci en compagnie d'un ex-flic veuf et souffreteux sur la piste de cette fille qui lui est miraculeusement rendue. réalisé avec une langueur sadique qui en rend chaque minute particulièrement éprouvante, cultivant un climat glauque qui laisse loin derrière des modèles du genre tels "seven" ou "le silence des agneaux", construisant un escalier vers l'enfer que nos deux héros descendent pas à pas, rencontrant à chaque palier les personnages les plus pervers et les indices les plus morbides, "la secte sans nom" nous amène lentement mais sûrement jusqu'à un twist final d'une atrocité peu commune qui nous laisse abasourdis, sonnés, révoltés, révulsés et durablement nauséeux. impitoyable tant pour ses héros que pour le spectateur, balagueró signe avec ce monument de cruauté psychologique un thriller horrifique assez définitif et plus noir que noir: le nouvel étalon du genre! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.fan-de-cinema.com/films/thriller/la-secte-sans-nom.html vu à la télé le collÈge de l'angoisse (klassenziel mord) de mickaël rowitz (1997) Ça commence assez chaud avec une beauté teutonne et tétonnée qui t'étonne en trottinant en tenue ténue, toute nue devant toi tout ému (patchworkman sarl, assonances en tous genres, ouvert 24h sur 24, petits prix!). adonc, on se dit in petto qu'on est tombé sur un bon vieux boulard déguisé en polar, surtout que la belle impudique se baguenaude ainsi en tenue d'Ève durant cinq bonnes minutes, s'exposant sous toutes les coutures avant de s'alanguir dans son bain, et ça dure comme ça jusqu'à ce qu'elle décède en suçotant un mon chéri (je parle d'un chocolat, bande d'obsédés!) empoisonné. en fait, c'est là que se situe toute l'arnaque: on te racole dès l'ouverture comme un vulgaire micheton avec une bonne scène de ulc, et... ça s'arrête là! tout ce qui suit est donc un vrai polar, de la famille des whodunit pour être précis, qui tourne au fantastique sur son extrême fin et tout au long duquel on va s'interroger ferme pour démasquer l'assassin de cette pauvre prof de maths qui se donnait à mater. oui, car notre exhibitionniste exerçait ce noble métier au sein - si j'ose dire - d'un collège pour gosses de riches installé dans un vénérable manoir tout ce qu'il y a de plus lugubre. qui a donc fait le coup? le prof de gym queutard? la directrice peau de vache? sa secrétaire jalouse? ou ce jeune surdoué particulièrement pervers? pour du téléfilm allemand, c'est tout à fait honnête et on suit sans trop d'ennui cette histoire où les morts violentes s'accumulent et où on nous ballade d'un coupable potentiel à l'autre. le réalisateur fait même un louable effort de mise en scène, ce qui n'est pas courant dans ce genre de productions des plus modestes. de toutes façons, depuis que j'ai vu "ghost rider", tout me paraît merveilleux! comme disait cioran: "comment peux-tu prétendre à la joie, toi qui n'as pas désespéré?" vu à la télé le silence des agneaux  (the silence of the lambs) de jonathan demme (1990) si l'on excepte "le sixième sens" de michael mann (1), petit chef-d'oeuvre scandaleusement passé inaperçu qui adaptait brillamment le roman "dragon rouge", c'est avec "le silence des agneaux" que naît véritablement le mythe d'hannibal lecter. devenu immédiatement culte, le film de jonathan demme élève les livres de thomas harris au rang de best-sellers et engendre au cinéma une franchise dont la qualité, hélas, ne cesse de décroître bien que le public soit toujours au rendez-vous. au-delà, il s'agit également d'une oeuvre pionnière à l'origine de la mode du film "de profilers", sous-genre depuis surexploité et décliné à la télé dans une multitudes de séries plus ou moins réussies. À ce titre, "le silence des agneaux" est un archétype, souvent imité, jamais égalé. se payant le luxe d'une fidélité exemplaire au roman dont il est issu, le film parvient à en restituer à la perfection l'atmosphère déprimante et poisseuse, ainsi qu'à rendre compte grâce à une mise en scène au cordeau de la complexité des rapports pervers d'attraction / répulsion qui se nouent entre hannibal et starling. le couple jody foster / anthony hopkins, en parfaite osmose, engendre par son jeu une profondeur psychologique à laquelle seules peuvent prétendre les plus grands. la performance est d'autant plus remarquable qu'elle est exécutée tout en sobriété et en économie, évitant cette fâcheuse tendance au sur-jeu qui est hélas bien trop souvent l'apanage du cinéma américain. jodie foster parvient comme personne à faire glisser les ombres sur son visage et à nous communiquer le moindre tressaillement de son âme tourmentée, tour à tour séduite et révulsée par un anthony hopkins manipulateur à souhaits, lequel sait magnifiquement ébrécher son rictus lorsque son personnage tombe à son tour sous le charme de sa victime. notons que ce dernier se montre ici bien moins cabotin que dans les deux épisodes suivants, ce qui laisse supposer que demme est aussi un excellent directeur d'acteurs. sa mise en scène prend son temps pour mieux nous enliser dans l'atmosphère de cauchemar éveillé qu'il instaure en totale adéquation avec l'oeuvre d'harris, mais sait également accélérer lorsqu'il s'agit de nous chahuter dans les moments de bravoure, tels la spectaculaire évasion d'hannibal ou le face à face final dans l'obscurité de l'antre putride de buffalo bill. on se souviendra longtemps de la manière dont ce climax est amené, nous bluffant magistralement en nous laissant croire par un montage haletant que starling et les agents du fbi convergent vers la maison du tueur alors qu'il n'en est rien: complètement déstabilisé par les fausses apparences de ce mensonge cinématographique superbement réalisé, le spectateur n'en ressent que plus intensément la solitude et la vulnérabilité de l'héroïne face au monstre qu'elle traque, et se retrouve parfaitement mis en condition pour la séquence de l'affrontement qui s'ensuit, littéralement suffocante. quant à l'ultime plan, nous montrant hannibal se fondant peu à peu dans une foule filmée en plan fixe et en temps réel, il est tout simplement magique. bref, un classique! note (1): À ne pas confondre cet autre chef d'oeuvre homonyme qu'est le célèbre film de m. night shyamalan. le film de mann se trouve en dvd sous son titre original "manhunter", et l'ami nio vous le chronique ici: http://dvdtator.canalblog.com/archives/2007/02/02/3875634.htlm cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=2508.html vu à la télé elephant man de david lynch (1980) 1981: après "eraserhead", oeuvre d'étudiant insolite, dérangeante et surréaliste aux allures de "chien andalou", le jeune david lynch casse la baraque à avoriaz en remportant le grand prix avec "elephant man", performance qu'il renouvellera en 1987 avec "blue vevet", film dans lequel il trouve et asseoit le style inimitable qui fera de lui l'un des cinéastes majeurs de la fin du millénaire. sur le même sujet - que l'on pourrait intituler: "de la monstruosité des humains et de l'humanité des monstres" - lynch concurrencie voire égale l’un des monuments du septième art, j’ai nommé "la monstrueuse parade" (1), chef-d'oeuvre incontournable du grand tod browning (1932), auteur génialissime dont on peut également citer "le club des trois" (1925) et le sublime "l'inconnu" (1927), tournant autour de la même thématique. ambiance à la dickens, noir et blanc somptueux et expressionniste aux nuances littéralement ciselées par le chef op' freddie francis (bien connu des fans de la hammer en tant que scénariste et réalisateur), duo d'acteurs en état de grâce avec un anthony hopkins bouleversant de compassion et un john hurt transcendant de son humanité blessée un maquillage pourtant très lourd, tout contribue à faire de ce deuxième opus de lynch le point de départ d'une longue lignée de chefs-d'oeuvre insolites. l'angleterre victorienne est rendue à la perfection, tant dans sa composante aristocratique que dans le compte-rendu social sans concessions qui est donné de l'univers des classes miséreuses. À ce sujet, il est important de noter que c'est le bon peuple, perverti par la lutte quotidienne pour sa survie et contre une misère gangrénante, ne pouvant de par sa condition se permettre le luxe de la compassion, qui montre le plus de cruauté envers l'infortuné héros. À cet égard, john merrick apparaît bien comme la victime expiatoire et innocente sur laquelle vient se cristalliser, selon l'expression consacrée, "toute la misère du monde", dont l'inhumanité révoltante ici dénoncée n'est jamais que le corollaire inévitable. triste constat magistralement asséné par un lynch qui réinvente le mélodrame au moyen d'une émotion sincère et exacerbée ne versant jamais dans le dégoulinant ni la manipulation de sentiments. superbe et éprouvant. note (1): plus connu des cinéphiles sous son titre original: "freaks". cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=4209.html vu à la télé doom de andrzej bartkowiak (2005) et allons donc! encore une bouse issue de l'industrie des jeux vidéo. Ça se passe sur mars, dans une station scientifique pleine des inévitables couloirs dans lesquels errent des zombies équarisseurs, fruits d'une mutation à base de gènes e.t. ou quelque chose du même tonneau. reste plus qu'à lâcher dans le dédale une escouade de crânes rasés musculeux et bardés de gros flingues, menés par l'ex-catcheur décérébré "the rock", et c'est parti pour une heure et demie de mitraillages pour peine-à-jouir. le tâcheron andrzej bartkowiak emballe ça branchouille, c'est-à-dire qu'il prend sa caméra pour un mixer à cocktails, émince la pelloche au montage, dissout le tout dans une pénombre bleuâtre, et tente de faire passer ce salmigondis confus pour une mise en scène. clou du spectacle, dont bartkowiak ne semble pas peu fier: dix minutes de caméra subjective fonçant dans les couloirs avec un canon de flingue dans l'axe, censées nous identifier avantageusement au héros qui massacre tout ce qui bouge dans de grandes gerbes sanguinolentes. zombies malfaisants ou pas, ce plan-séquence ressemble beaucoup trop à une ratonnade pour que je puisse personnellement m'y identifier sans me sentir complice de quelque chose de très glauque. la question que je me pose, et là je lance le débat, est: les videogamers, et particulièrement ceux de la catégorie "shoot 'em all", sont-ils réellement aussi débiles que ce genre de productions tend à nous le faire croire? cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18404019&cfilm=57664.html voir également la chronique de l'ami deweysax: http://jecritiquetout.canalblog.com/archives/2007/02/09/index.html vu à la télé terminator 3: le soulÈvement des machines (terminator 3: rise of the machines) de jonathan mostow (2003) héritant de la lourde tâche de succéder aux deux actioners explosifs de james cameron, jonathan mostow ne prend pas de risques, nous la joue fonctionnaire et nous pond une copie conforme de t2 à partir d'un scénario cloné. tout y est: débarquement des protagonistes à oilpé, séquence interminable de poursuite motorisée avec canardage intensif et destruction massive de mobilier urbain, démontage progressif du terminator qui perd ses boulons deux plombes durant pour terminer à la casse, course contre la montre finale, etc, etc... la parité y gagne avec un adversaire de sexe féminin très inspiré de "la mutante" de roger donaldson - en voilà, une trouvaille! - et l'on n'oublie pas quelques touches autoparodiques du meilleur goût - schwarzie avec des lunettes de tafiole: hilarant, non? les producteurs sont contents, tout le pognon déboursé est à l'écran sous forme de prouesses pyrotechniques, cascades et autres tôles froissées. pas à dire, ça en jette. mais qu'est-ce qu'on s'emmerde! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18350543&cfilm=26840.html vu à la télé un ticket pour l'espace d'Éric lartigau (2005) en règle générale, le passage de nos comiques (?) franchouillards au cinéma se solde immanquablement par un foirage, et il serait temps pour nos producteurs de se rendre compte que l'efficacité d'un sketch exécuté en dix minutes sur scène se dilue irrémédiablement dans un format d'une heure et demie, question de rythme. nonobstant les cachets substantiels qu'ils empochent, nos stars du rire se retrouvent, en tant que comédiens, régulièrement cocus dès qu'ils quittent les planches pour les studios. mais les producteurs ils s'en foutent, ce qui les intéresse c'est d'avoir une tête d'affiche bankable et bien rôdée à la télé pour racoler le public de télébouygues, et ledit public s'en fout pareillement puisque voir la tronche de gad elmaleh ou d'Éric et ramzy suffit à le faire se rouler par terre, c'est un réflexe pavlovien! et surtout, n'allez pas raconter en société que "les visiteurs" vous a consternés, car vous vous verriez accusés d'être au mieux des culs serrés, au pire de sales intellos prétentieux méprisant le cinéma populaire! ici, c'est kad et o. qui s'y collent, avec toutefois un sérieux handicap par rapport à leurs semblables: déjà, au naturel, et avant que de se retrouver embringués dans un long métrage, ils sont à peu près aussi drôles qu'un cancer du foie! À tel point d'ailleurs qu'ils se sentent dans l'obligation de prendre un air entendu dès qu'ils laissent tomber une vanne, et quand je dis un air entendu, je pense plutôt à quelque chose du genre buzzer ou gyrophare! pas grave, le public de télébouygues est conditionné à rigoler et à applaudir dès que le signal s'allume... bref cette histoire de loto où l'on gagne un voyage dans l'espace, qui tire à la ligne autant qu'elle peut et émaillée de gags pompés sans vergogne sur les productions zaz à la "y a-t-il un pilote dans l'avion?" nous laisse durablement consternés. le temps passant, le film devient pathétique à force d'essayer de nous arracher un sourire et de cultiver les bons sentiments pour emporter le vote de la ménagère. moi-même, j'aurais bien aimé avoir un peu de repassage à faire durant la diffusion de ce navet majuscule, juste histoire de me faire moins chier! ah je vous jure, c'est à regretter louis de funès! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18407608&cfilm=55467.html voir également la chronique de l'ami deweysax: http://jecritiquetout.canalblog.com/archives/2007/02/15/index.html ...ainsi que celle de l'ami erwan: http://misterwan.canalblog.com/archives/2007/03/15/index.html vu à la télé samouraÏs de giordano gederlini (2001) ha! que voilà un cas intéressant! le nanar français bande encore joliment, comme en témoigne ce contemporain et redoutable "samouraïs" dans lequel les occasions de se réjouir ne manquent certes pas, et d'un genre fusionnel tout à fait inédit qu'on pourrait qualifier de "polar fantastico-kung fu des banlieues", rien moins! après quelques siècles de malfaisance et alors que ses pouvoirs s'amenuisent avec le temps, le démon japonais shoshin kodeni, que l'on reconnaît à la magnifique araignée tatouée en 3d sur son crâne, se réincarne à intervalles réguliers en engrossant une malheureuse. preuve de son origine surnaturelle, le nouveau-né sort du ventre maternel dûment revêtu d'une couche-culotte, détail savoureux qui atteste de la zèderie incontestable de l'entreprise! cette fois, le démon cacochyme vient achever son cycle à paname, non sans avoir causé quelques dégâts et engrossé une fille du soleil levant dont le père - notez à quel point le scénar de gederlini est pro! - est un flic dont l'ancêtre échoua à l'époque des samouraïs à éradiquer la précédente incarnation de l'entité, celle-là même qui est venue mourir au pays de descartes et projette de s'y réincarner afin de lancer sur le marché "dark bushido", un jeu vidéo destiné à réduire les gamers à l'état de zombies bellicistes - vous suivez, là, ou je vous fais un organigramme? ce pauvre keuf nippon se retrouve donc dans la cornélienne obligation de mettre à mort sa propre progéniture s'il veut empêcher la renaissance de l'affreux en pampers. plus facile à dire qu'à faire, vu que paris grouille soudain de ninjas au service du mal, et qu'un tandem de lascars reubeux labellisés 9-3 et fanatiques de kickboxing s'est improvisé défenseur de la belle engrossée. ces deux derniers, jouant sublimement faux après quelques semaines de stage chez un orthophoniste leur ayant inculqué le verlan et l'accent caillera, s'avèrent hautement picaresques! y'en a un sérieux (le héros) tandis que l'autre joue les bouffons de service empilant les clowneries, comme par exemple perdre sa sketba au cours d'un kata homérique tandis qu'un ninja lui balance un shuriken: le spectateur incrédule voit alors la sketba volante intercepter le shuriken qui retourne se planter dans la tronche de l'agresseur, lequel décède peu dignement une nike tanquée en travers de sa face!!! voilà, c'était juste un exemple, et tout le reste est à l'avenant: vous dire si le spectacle est grandiose! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18671263&cfilm=28906.html vu à la télé lara croft, tomb raider: le berceau de la vie (lara croft, tomb rider: the craddle of life) de jan de bont (2002) qu'est-ce que je pourrais vous dire de cette séquelle inutile? qu'une adaptation de "tetris" me semble plus pertinente, et promettait en tous cas d'être plus passionnante? que les mercantiles ont une fois de plus baisé la gueule des geeks, pourtant très déçus par un opus 1 qui s'avéra un flop critique sans précédent, y compris auprès des pratiquants du jeu? qu'il n'y avait rien à attendre de jan de bont, yes-man élevé au grain par les costard-cravate d'hollywood qui succède ici à l'inconsistant simon west, et par ailleurs réalisateur de nombre de navets aussi convenus que friqués ("speed" 1 et 2, "twister", sans oublier "hantise", remake scandaleux massacrant le chef-d'oeuvre de robert wise "la maison du diable" - ça je ne le lui pardonnerai jamais!)? que le concept même de lara croft - indiana jones en jupons vivant des péripéties à la james bond - cherchait un peu trop à bouffer à tous les râteliers pour engendrer autre chose qu'une enfilade de lieux communs du cinéma d'aventure et d'action? par le fait, les cascades se suivent et se ressemblent tout au long d'un scénario qui se résume à trouver des transitions de l'une à l'autre après avoir posé un mcguffin dont on se fout au moins autant que les scénaristes eux-mêmes. comme on ne sait plus quoi inventer, on fait dans la surenchère systématique et on plonge joyeusement dans le ridicule, comme quand lara bondit telle spiderman d'un immeuble à l'autre pour accrocher un hélicoptère au passage. À part ça, elle donne dans le kung fu molasson, fait la course en moto avec gerald butler, plonge en combinaison suggestive et, comble de malheur, n'arbore même plus son fameux petit short moule-raie! bref, on ne tarde pas à espérer qu'elle trouve rapidement le "berceau de la vie", afin qu'on puisse s'y allonger et pioncer tranquillement devant cette bouse indéfendable! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18352228&cfilm=45685.html dvd la colline a des yeux (the hills have eyes) de wes craven (1977) grande braderie chez wild side, où l'on trouve actuellement nombre de galettes à 9,99 €, dont ce classique de la série b des seventies sur lequel il me semble urgent de revenir. en effet, suite à la récente sortie du remake de notre alexandre aja national produit par wes craven himself (que je n'ai pas encore pu visionner, mais que j'augure excellent après avoir vu "haute tension" - voir rubrique "séance interdite" - et si j'en juge par le buzz enthousiaste qu'il a suscité), certains esprits chagrins se croient autorisés à traîner l'original dans la boue et le qualifier de nanar surestimé. certes la filmo en dents de scie de craven, oscillant du navet au chef-d'oeuvre (voir à tout prix "l'emprise des ténèbres"), ainsi que l'enlisement de sa carrière dans le pop-corn-movie, apportent de l'eau au moulin de ses détracteurs. toutefois, ces critiques certes justifiées me semblent déplacées dans le cas de "la colline a des yeux", en ce que ce deuxième opus de craven, loin de se limiter à un simple film d'exploitation à petit budget, déploie une idée forte qu'il illustre d'une manière impeccable. en effet, lorsqu'il débarque en 1972 avec le controversé "la dernière maison sur la gauche", tourné essentiellement dans les bois avec un budget ridicule, craven met tout le monde mal à l'aise avec ce film très près de l'os qui traite de vengeance, d'autodéfense, et surtout de la légitimité que confère le statut de victime à exercer l'une et l'autre. avec cette oeuvre très nauséeuse et faussement complaisante, craven parvenait à un constat pessimiste: quelles qu'en soient les raisons, et quelque justifiée qu'elle puisse paraître, l'exercice de la vengeance ne saurait qu'avilir ceux qui la pratiquent et les ravaler au rang de monstres sanguinaires. c'est le même discours, toutefois enrichi d'une dimension sociale, qu'illustre cinq ans plus tard "la colline a des yeux", sur le mode du survival. sauf qu'ici, les victimes sont loin d'être innocentes puisqu'il est question d'une de ces familles de beaufs américains ne jurant que par l'autodéfense. dès leur entrée dans le désert où ils vont se retrouver piégés, les mâles ont déjà envie d'en découdre: le père, flic à la retraite, ne manque pas une occasion d'exhiber son flingue, et le fils trimballe avec lui deux bergers allemands visiblement dressés pour l'attaque. autant vous dire qu'ils vont trouver à qui parler, avec la tribu de dégénérés qui hantent les fameuses collines, desquels ils vont prendre quelques leçons sur l'art de massacrer son prochain! dès lors, les rares survivants ne pourront sauver leur peau qu'en transcendant la folie meurtrière de leurs adversaires et en devenant pire qu'eux. l'arrêt sur image qui clôt très abruptement le film, nous montrant le fils s'acharnant hystériquement sur un cadavre avec la dernière sauvagerie, contredit incontestablement ceux qui ont vu ici (ainsi que dans "la dernière maison sur la gauche") une apologie de la violence gratuite dans ce qui est en fait une dénonciation du mal par le mal. sans crier au chef-d'oeuvre, "la colline a des yeux" première version demeure malgré son âge et ses faibles moyens une série b nerveuse, efficace, palpitante et tout à fait représentative de cette catégorie de productions fauchées des années 70, dont le plus beau fleuron reste "massacre à la tronçonneuse", et qui savaient magnifiquement tourner leurs handicaps à leur avantage. ainsi, l'amateurisme simulé et le grain du 16mm engendrent une esthétique crade qui provoque une certaine nausée chez le spectateur mal à l'aise, loin d'en faire le complice du déchaînement de violence auquel il assiste. pour la petite histoire, on assiste également à la naissance d'une star de la série b horrifique en la personne de l'acteur acromégale michael berryman, qui nous offre une prestation de tueur dégénéré tout à fait savoureuse. cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=33311.html swamp thing et constantine: un duo qui a de l'avenir! la jla alternative d'alan davis nostalgie: le très élégant batman de carmine infantino l'un des pervers pépères de "la secte sans nom" hannibal: c'est qu'il vous mordrait! le voile pudique jeté par lynch sur "elephant man" "doom" et son plan-séquence pour éjaculateurs précoces! t3: antisocial, tu perds tes boulons! kad et o., c'est pas un cadeau! le démon de "samouraïs": une araignée dans le plafond! lara croft: cascades et chutes de reins! michael berryman dans "la colline a des yeux": a star is born! posté par patchworkman à 13:03 - fin de mois - commentaires [20] - rétroliens [0] - permalien [#] 13 février 2007 et pour quelques mollards de plus... (jan 07) fin de mois et pour quelques mollards de plus... (ou: "les rubriques auxquelles vous croyiez pouvoir échapper!) Évidemment, c’était à prévoir: quand on zappe les "mollards" de décembre, on se retrouve avec deux fois plus de travail en janvier, et la rubrique sort à la mi-février: avec cet effet de serre, y'a plus de saisons, c'est pas mon pêcher déjà plein de bourgeons qui le démentira! treize films, pas un de moins, en souffrance dans mes cartons! vous viendrez vous plaindre, après ça! en plus, y'en a pour tout l'égoût: du chef-d'oeuvre, du nanar millésimé, du péplum, du cannibale italien bien pourridos, de la sf naveteuse, plus quelques blockbusters classieux et deux polanski pour faire bonne mesure! si après ce florilège vous n'êtes pas contents, il ne me reste plus qu'à fermer boutique - ce qui serait dommage, vu que j'ai fêté avant-hier le premier anniversaire de ce blog... alors? on continue? vu à la télé les bacchantes (le bacchanti) de giorgio ferroni (1961) putain, j'ai failli l'oublier, celui-là! normalement, il aurait dû apparaître dans les "mollards" de juillet 2006, époque à laquelle il a été programmé par l'inénarrable jean-pierre dionnet à l'occasion d'un cycle intitulé "colts et poignards". giorgio ferroni, il fallait bien que je vous en parle un jour ou l'autre, en ce qu'il est l'un des artisans fondateurs de ce cinéma populaire italien que nous aimons tant. ayant touché à tous les genres, l'homme compte surtout parmi ceux qui, tels vittorio cottafavi et autre mario camerini, ont donné ses lettres de noblesse au péplum, genre italien par excellence, avant de se recycler dans le western-spaghetti dans les mid-sixties. les fans d'horreur se souviendront surtout de son "moulin des supplices" (1960), qui se classe sans problème dans le top ten des grands classiques du gothisme transalpin, ou encore de son "hercule contre moloch" (1964) qui illustre brillamment le sous-genre pour le moins inhabituel du péplum horrifique. "les bacchantes", que l'on peut définir en tant que péplum mythologique, adapte l'oeuvre éponyme d'euripide (quoique d'assez loin) et nous compte l'aventure christique de dionysos qui, ayant pris forme humaine, vient faire un tour sur terre afin de remettre de l'ordre dans les affaires de thèbes, cité vivant sous la coupe tyrannique et obscurantiste des séides de la déesse déméter qui interdisent la consommation de pinard et l'usage du tabac dans les lieux publics - non, je déconne! adonc, le dieu qui emprunte les traits de pierre brice (qui connut son heure de gloire dans le choucroute-western - si si, ça existe! - avec la très populaire série des winnetou), se met à dealer du jaja sous les portes cochères, harangue une populace qui affiche trois grammes à l'éthylotest et fomente la révolution parce que c'est vrai, quoi, même plus le droit de boire un canon ça pouvait plus durer! parti comme ça et avec dyonisos aux manettes, on aurait tendance à s'attendre à un basculement de la cité dans l'orgie et une méga-teuf de la mort, mais ce serait oublier un peu vite que le film sort dans la très catholique italie. dès lors, et d'un point de vue nietzschéen, le dyonisos qui nous est ici montré nous apparaît comme paradoxalement très apolloniaque, et les débordements prônés par ce théorique dieu du chaos se limitent à quelques chorégraphies d'éphèbes et de nymphettes en jupettes scandant un "evoé" bien connu des cruciverbistes et attendrissants à force de kitsch. les producteurs ont pris d'ailleurs soin d'évacuer du script toute référence au paganisme grec, et le dionysos qu'ils nous proposent, parabolant à tous les coins de rue, s'avère à l'évidence un avatar du christ, que ses ennemis prendront d'ailleurs bien soin de ligoter sur un rocher dans la position de la crucifixion, des fois qu'on ait pas bien compris le message. le symbole du vin s'en trouve du coup détourné et renvoie à la transsubstantiation de la cène et, si l'on fait l'économie de la mise à mort, le film ne s’en achève pas moins par l’ascension du dieu dans les hauteurs de l’olympe. la brève idylle terrestre de dionysos demeurera donc platonique et sa fiancée devenue bacchante fera voeu de chasteté par dévotion pour son dieu bien-aimé: si avec ça le vatican n’est pas content! en conclusion, j’ai l’air de déconner comme ça, mais il n’en demeure pas moins que cette "vie de jésus" à peine déguisée demeure, par le soin apporté à son écriture et sa réalisation qui en remontrent à de nombreuses séries b hollywoodiennes de l'époque, l'un des péplums les plus prestigieux du cinéma populaire italien, en même temps qu'une authentique curiosité. vu à la télé l'ascenseur: niveau 2 (down)   de dick maas (2002) les festivaliers d'avoriaz se souviennent tous de "l'ascenseur", une petite série b néerlandaise assez sympa qui alla jusqu'à obtenir le grand prix 1984. sur une idée très simple jouant sur une phobie directement prélevée dans l'inconscient collectif (la peur de rester un jour bloqué dans un ascenseur), dick maas imaginait une mécanique intelligente et mal intentionnée se livrant à des farces meurtrières aux dépens des usagers. doté d'un mauvais esprit tout à fait délectable, le film alignait quelques scènes d'anthologie, et on se souviendra longtemps de ce gag cynique et très politiquement incorrect de l'ascenseur ouvrant ses portes à un aveugle sans que la cabine soit là, ou encore du très hitchcockien suspense lors duquel l'engin meurtrier faisait mine de jouer avec une fillette innocente pour mieux la piéger - montera? montera pas? après ce coup d'éclat, dick maas attirait de nouveau l'attention des fans en 1988 avec "amsterdamned", un thriller enlevé qui magnifiait la capitale néerlandaise à travers son dédale de canaux, sous la surface desquels semblait se tapir une sourde menace... puis plus rien... cet auteur prometteur disparaissait de la circulation pour ne ressurgir qu'en l'an 2000 avec "issue de secours", un thriller passé inaperçu et que je n'ai d'ailleurs pas vu. enfin, en 2002, maas traversait l'atlantique pour aller tourner "l'ascenseur: niveau 2" aux states. contrairement à ce que ce titre français pourrait laisser croire, il ne s'agit nullement d'une suite mais bel et bien d'un remake de "l'ascenseur", dont celui-ci ne sort pas grandi. la spécificité néerlandaise qui donnait à l'original son atmosphère si particulière se délaye ici dans les canons américains, et on est une fois de plus obligé de déplorer l'égocentrisme de l'oncle sam en matière de pluri-culturalité. le script de base a beau être respecté à la lettre, ce remake se perd dans la masse des produits de consommation courante que l'on oublie aussitôt vus et, en dépit de la surenchère artificielle appliqué au sujet (building de 102 étages, débauche de pyrotechnique, cascades spectaculaires...), l'inflation de moyens ne réussit pas à dissimuler l'impersonnalité de ce qui s'avère au final une outre gonflée de vent. cinéaste déraciné dont il est évident, surtout après avoir vu "amsterdamned", que l'essentiel de son inspiration provient de l'osmose qu'il entretien avec sa bonne ville d'amsterdam, maas se retrouve un peu paumé dans ce gigantisme glacial. dick, rentre à la maison! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=4232.html vu à la télé serenity: l'ultime rÉbellion (serenity) de joss whedon (2005) ouais, ben y'a vraiment de quoi se rebeller et perdre sa sérénité! joss whedon à la réal, déjà, ça dit tout! concepteur de l'interminable série "bouffie contre les vampires", star incontestée des cours de récré avec ses love stories pour boutonneux sur fond de kung-fu poussif et d'invasions vampiresques aussi effrayantes qu'un épisode des bisounours, whedon joue les prolongations avec le spin-off "angel", qui narre les aventures d'un bellâtre suceur de sang induisant les pisseuses en pâmoison et leur perturbant les menstrues! tout auréolé de sa gloire cathodique auprès du futur public de tf1, whedon se lance dans la sf avec "firefly", série qui verra sa diffusion interrompue en cours de première saison tellement elle est toute pourrie - ce qui nous vaut aujourd'hui cette purge qui en est la version grand écran. en dépit de moyens raisonnables, whedon nous bâcle donc un catalogue des poncifs du space-opera shooté comme un téléfilm de m6. pour le reste, il se fait pas iech et se contente de produire du sous-lucas à peine déguisé: lutte d'un dernier carré de rebelles contre une fédération galactique tyrannique, jeune premier idéaliste à la mark hamill et son inévitable contrepoint le baroudeur buriné de l'espace à la harrison ford, planètes variées avec tavernes mal famées peuplées de toute une faune e.t., batailles spatiales d'astronefs filmées avec les pseudopodes, sans oublier le darth vador de service, machine à tuer rompue à tous les arts martiaux, finalement défait au cours d'un duel aussi interminable qu'indigent. hélas, le pire reste à venir, puisqu'on sait désormais que c'est whedon qui mettra en scène "wonder woman"! tout ce que je trouve à dire, c'est bou-hou-hou! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=35373.html vu à la télé a sound of thunder de peter hyams (2003) Écoutez attentivement le vieux sage, bande de jeunes écervelés, et n'oubliez jamais ce principe incontournable bien connu de tous les voyageurs temporels: "le battement d'une aile de papillon dans la préhistoire peut provoquer une invasion de dino-babouins en 2054!" kézaco, un dino-babouin? ben c'est comme on vous le dit: un raptor à cul pelé! et encore je vous parle pas du métro: hier on s'y faisait dépouiller par les lascars du neuf-trois, demain on s'y verra agressé par un serpent de mer à poils ras: serait quand même temps que sarko se sorte les doigts du fion si on veut pas voir débarquer un gros verrat borgne en plus des dino-babouins! tout ça par la faute d'un abruti de chrono-touriste parti à la chasse au t-rex, et qui ne respecte même pas le protocole de kyoto préhistorique! attends un peu, salopiaud, je vais le dire à nicolas hulot! blague à part, le plus consternant reste de se demander comment on a pu parvenir à un tel désastre cinématographique à partir d'une nouvelle de ray bradbury (certes pas la meilleure du maître), adaptée avec le budget d'un blockbuster et le solide artisan peter hyams aux manettes: l'homme nous avait en effet habitué à mieux dans le domaine de la sf, notamment avec le frappadingue "capricorn one" - chroniqué en ces pages - ou encore "outland", alias "le train sifflera trois fois" transposé sur jupiter! mais outre un script débile et des acteurs peu convaincus, la palme de la nullité revient incontestablement aux effets spéciaux: si les dinos tiennent à peu près la route, les rues des mégalopoles du futur constituent en revanche un modèle de foirage. se résumant à des images de synthèse mal branlées projetées sur un écran devant lequel déambulent les personnages censés se balader sur les trottoirs, le procédé rappelle irrésistiblement les rétroprojections de stock-shots animaliers de "tarzan l'homme-singe" (version weissmüller) devant lesquelles erraient des acteurs falots en casque colonial. ne se démontant pas, les producteurs de ce navet mémorable prétendent dans leur promo que "c'est fait exprès", et qu'il s'agit d'un hommage rendu aux bonnes vieilles séries b de sf d'antan... et mon cul, c'est du dino-poulet? cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.youtube.com/watch?v=k2sex_0lm4g vu à la télé macbeth de roman polanski (1971) quelque peu éclipsé par les nombreux chefs-d'oeuvre que compte la prestigieuse filmographie de polanski, ce "macbeth" mérite amplement d'être rappelé au bon souvenir des cinéphiles. parmi les innombrables adaptations au cinéma des grandes pièces historiques de shakespeare, rares sont celles qui ont su restituer ce souffle épique qui tend à déborder la scène proprement dite pour envahir les grands espaces des champs de bataille. en cela, shakespeare est sans doute le plus "cinématographique" des dramaturges, dimension que kurosawa restitue magistralement dans "le château de l'araignée", sa propre version de "macbeth", ainsi que dans "ran", oeuvre plus tardive. marchant dans les traces du maître japonais, et s'écartant délibérément d'une certaine tradition théâtrale quelque peu ampoulée, polanski nous livre une oeuvre barbare pleine "de bruit et de fureur" - pour citer william himself! - qui résonne du fracas des armes et s'appuie sur un réalisme historique sans concession: loin de toute stylisation hollywoodienne, polanski se fait agressif et teinte sa tragédie d'une violence très explicite allant jusqu'à flirter avec le gore. À ce titre, la scène du meurtre de duncan, interminable et où l'on patauge littéralement dans le sang, restitue par son réalisme éprouvant la durée objective et quasi insoutenable de l'acte d'assassinat sur laquelle insistait tant hitchcock. la dimension fantastique de la pièce est largement exploitée, notamment dans une hallucinante séquence de sabbat où la nudité sénile et décharnée d'une multitude de sorcières bouscule violemment nos canons esthétiques et instaure un malaise durable par son impudeur morbide. persécuté par les inévitables spectres shakespeariens qui tourmentent sa conscience coupable dans les corridors de son château glacé, le personnage de macbeth rejoint la galerie des monstres de polanski, cinéaste de la paranoïa, et son repli dans la folie renvoie à mia farrow dans "rosemary's baby" ou à son homologue masculin dans "le locataire", sans oublier la terrifiante catherine deneuve de "répulsion". contrepoint à la thématique de l'enfermement, le déploiement dans les grands espaces, vécu comme agoraphobique, renvoie quant à lui à la vanité de l'ambition macbethienne dans la conquête sanglante d'un pouvoir dérisoire. le macbeth polanskien règne en effet sans maîtrise sur un paysage désert, stérile, rocailleux, battu par les vents, qui se dévide à perte de vue sous la grisaille d'un ciel bas: au bout du compte, les tromperies des augures auxquels macbeth prête une oreille complaisante sont annonciateurs de la déception dont s'accompagne la jouissance fantasmatique du pouvoir. en d'autres termes, on ne règne jamais que sur du vide... vu à la télé le bal des vampires (the fearless vampire killers) de roman polanski (1967) cool! encore un polanski! normal, puisque arte consacrait récemment une rétrospective à ce grand cinéaste - et j'enrage encore d'avoir loupé l'occasion de revoir le génialissime "le locataire" qui, avec l'immortel "chinatown", parachevait dignement ce cycle. parler du "bal des vampires" en l'an de disgrâce 2007 n'est pas chose aisée. en effet, nombreux sont les esprits chagrins à proclamer à qui veut l'entendre que le film "a mal vieilli". expression qui, à mon sens, ne veut strictement rien dire, car l'on n'estime pas un film de 1967 avec des critères contemporains. À l'époque, la comédie horrifique était un genre peu fréquenté, et "le bal des vampires" se veut un pastiche à la fois malicieux et respectueux des productions hammer qui cassaient alors la baraque. malicieux en ce qu'il parodie allègrement les canons et lieux communs de l'horreur made in britain, et respectueux en ce qu'il s'évertue à en accentuer les points forts, notamment par le gothisme des décors somptueux et des extérieurs que l'on peut interpréter comme un véritable hommage à la hammer's touch. dès lors, rien d'étonnant à ce que cette oeuvre parle peu à une génération pour laquelle la hammer constitue tout au plus une kitscherie exotique. par ailleurs, la comédie horrifique à base de vampires a été tellement surexploitée et galvaudée depuis, que les gags du "bal des vampires" apparaissent au public blasé d'aujourd'hui comme d'épouvantables clichés, ce qu'ils n'étaient pas à la sortie du film. ainsi, ces provocations à l'establishment très guindé de l'époque que constituent, par exemples, le vampire gay poursuivant le héros de ses assiduités, ou encore le vampire juif ne réagissant pas à la croix, n'ont plus le même impact de nos jours, ayant été rabachés jusqu'à plus soif par quatre décennies de productions à grande majorité nanardesque. bref, pour apprécier "le bal des vampires" à sa juste valeur, il faut se replonger autant que faire se peut dans le contexte de l'époque, même si cela implique un visionnage intensif de films de la hammer - que vous ne regretterez pas de toutes façons! ceci dit, si l'avis d'un ancêtre exhumé des poubelles de l'histoire vous intéresse, je vous dirai que "le bal des vampires" est une excellente comédie, menée tambour battant, réalisée au cordeau et dans laquelle on ne s'ennuie pas une seconde, principalement grâce à une interprétation sans faille: la tronche impossible de jack mcgowran, qui campe une sorte de van helsing ahuri affligé d'hirsutisme moustachier, restera dans les annales pour les siècles des siècles, et le juvénile polanski est parfait dans son rôle de jeune niais romantique, chevaleresque et... trouillard! enfin, on versera une larme d'émotion devant la belle et regrettée sharon tate, tragiquement disparue dans des circonstances tout à fait dignes de ce blog... repose en paix, sharon, nous n'oublierons jamais tes légendaires bains moussants! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.youtube.com/watch?v=1q-suki-zpu dvd cannibal ferox de umberto lenzi (1980) voilà un dvd que je gardais en souffrance depuis des mois, sans pouvoir me résoudre à l'introduire dans mon lecteur, par crainte de ce que j'allais y découvrir. traitez-moi de midinette si ça vous fait plaisir, mais le film de cannibales italien, j'ai déjà donné plusieurs fois, avec notamment "le dernier monde cannibale" (1977) de ruggero deodato, "cannibal holocaust" (1980) du même, "la montagne du dieu cannibale" (1978) de sergio martino, et je n'avais guère envie d'en retâter. comprenez-moi bien: j'aurais volontiers applaudi des deux mains aux débordements très z de ce sous-genre (vous connaissez mon amour immodéré pour le nanar transalpin!) qui aurait pu à la rigueur me faire marrer, s'il n'incluait pas cette particularité qui m'est insupportable et que je ne peux en aucun cas cautionner: le snuff animalier!!! pour que les choses soient bien claires, sachez qu'il s'agit de meurtres d'animaux filmés en direct, et sans aucun trucage! Ça va peut-être vous surprendre après tout ce que vous avez pu lire et voir comme horreurs dans ce blog, mais j'ai déjà du mal à supporter de voir un lion bouffer une gazelle dans les docs animaliers de f5, alors je vous dis pas l'effet que me fait un salopard de réalisateur sans scrupule qui jette délibérément un pauvre petit singe entre les mâchoires d'un crocodile ou, comme c'est le cas dans ce "cannibal ferox", attache un malheureux bébé tapir en attendant qu'un boa lui tombe dessus, afin de pouvoir filmer la scène sans sourciller de a jusqu'à z! autant vous dire que je n'ai pas tenu le choc de ce crève-coeur, et que j'ai actionné la touche "avance rapide" dès que j'ai vu radiner le boa. une telle complaisance de la part des réalisateurs, et la jouissance que peuvent y trouver les amateurs de ce genre de spectacle me semble relever de cette même douteuse mentalité qui fait ralentir les fans de bataille et fontaine lorsqu'un accident bien juteux s'est produit sur le bord de la route: gerbant! sinon, les fans d'effets gore bien pourris pourront se régaler, entre autres éviscérations somme toute classiques, d'un décalottage crânien avec exposition de cervelle, d'une perforation de nibards au moyen de crochets suivi de suspension, et clou du spectacle, d'un coupage de quéquette du plus bel effet! bref, c'était déjà suffisamment complaisant et craspec sans aller en plus torturer de pauvres bestioles innocentes! pouah! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.youtube.com/watch?v=21pn2pqkz34 plus deux extraits, pour ceux qui ont l'estomac bien accroché: http://www.youtube.com/watch?v=nzpvj6rx3pwhttp://www.youtube.com/watch?v=smnxp1pqwd4 vu à la télé volte-face (face / off) de john woo (1997) film après film, on n’en finit pas de regretter le john woo de la période hong-kongaise, celui-là même qui avait su transcender l’actionner, genre chiant et convenu par excellence, avec ses gunfights décoiffants chorégraphiés comme de véritables spectacles de ballets. las! que sont les "syndicat du crime", "À toute Épreuve" et autre "the killer" devenus? et je ne parle pas d'"une balle dans la tête", cette fresque grandiose et sublime à faire pâlir de jalousie sergio leone himself! débarqué à hollywood en 1993, woo se voit d'emblée infliger le crétinissime van damme, association qui débouche sur "chasse à l'homme", une bouse en forme de survival. dès lors, il va enchaîner les navets surbudgétés, les majors le réduisant peu à peu à une triste parodie de lui-même, l'inventivité d'hier devenant un recyclage incessant des mêmes procédés de mise en scène, d'autant plus éculés désormais que tous les yes-men du bourrinage décervelé ne se sont pas privés de se les approprier pour nous les resservir jusqu'à la nausée. il faut bien se faire une raison: de réalisateur à l'avant-garde du cinéma de genre, john woo est devenu le serveur de soupe du star-system, qu'il s'agisse du mégalomane tom cruise de "mission impossible 2" ou de l'affligeant affleck de "paycheck". "volte-face" ne fait pas exception à la règle, sauf qu'ici on a quand même un casting haut de gamme avec l'affrontement nicholas cage / john travolta. la nouveauté, c'est que woo verse dans la sf high-tech qu'il conjugue avec le thème le plus vieux du cinéma fantastique: celui du double. ainsi, le film vaut surtout par l'occasion qu'il donne à ses deux têtes d'affiche d'interchanger leurs rôles en cours de route, travolta se mettant à jouer comme cage et vice-versa, challenge que les deux acteurs réussissent haut la main et avec un plaisir ludique et communicatif. sinon, il ne faut pas se leurrer: cet affrontement ne tarde pas à devenir un fois de plus prétexte à un bourrinage intensif et, s'il attache certes un intérêt certain à la dimension humaine du drame, woo n'en remplit pas moins en bon fonctionnaire le cahier des charges qu'on lui a glissé entre les pattes, ce qui nous vaut entre autres une destruction d'aéroport à grand renfort d'effets pyrotechniques et une poursuite en hors-bord déjà vue et revue cent fois chez james bond. on déplorera également des incohérences flagrantes de script, comme lorsqu'on voit cage s'évader d'une plate-forme pénitentiaire perdue en plein océan pour débarquer en ville cinq minutes plus tard sans transition ni explication: ça, même le z italien ne l'a jamais osé! ceci dit, c'est comme de bien entendu somptueusement réalisé avec des moyens pharaoniques, et les plans de woo tombent toujours avec une précision diabolique. mais aussi virtuose qu'il soit, on en a un peu soupé des envolées de colombes au ralenti, des braquages réciproques avec caméra tournante et des corps qui s'envolent en gesticulant sur fond d'explosions. john, rentre à la maison! nan, je veux pas, y'a plein de chinois! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.fan-de-cinema.com/films/thriller/volte-face.html dvd le vampire a soif (the blood beast terror) de vernon sewell (1967) l'affaire du mois. si vous traînez un peu dans les points presse, vous ne manquerez pas de dénicher ce gouleyant nanar, proposé pour la somme ridicule de 3,90 €, qui dit mieux? cette très modeste production britannique tente de se faire passer pour une production hammer et ma foi y réussit assez bien, si l'on en juge par le look victorien du produit, ses ruelles chichement éclairées et ses sous-bois lourds de menaces sur les chemins desquels cahotent d'antiques fiacres. faut dire qu'avec en tête d'affiche l'inoubliable peter cushing, star de l'horreur et véritable pilier de la célèbre firme, ça aide! quant au réalisateur vernon sewell, il se fera remarquer des fans de l'époque en réalisant l'année suivante "la maison ensorcelée", adaptation de la cuisse gauche de "la maison de la sorcière" du grand lovecraft interprétée par un prestigieux trio de scream-stars: boris karloff, christopher lee et barbara steele - excusez du peu! mais revenons à notre monstre au gosier sec: inutile de chercher une quelconque originalité dans cette très classique histoire de savant fou lâchant le sanguinaire fruit de ses expériences sur la population d'un petit village. tandis que les morts s'empilent, cushing mène l'enquête, impeccable comme toujours dans son rôle d'inspecteur gentleman, et conserve un flegme imperturbable qui ne constitue pas le moindre de ses mérites face au "craignos monster" hilarant qui bat la campagne, une sorte de mite humanoïde campée par un anonyme suffocant sous une peluche issue en droite ligne d'un spectacle de chantal goya! perso, je me suis fissuré le coccyx à force de me taper le cul par terre! conséquemment, cette inénarrable bestiole fait de ce dvd un must incontournable pour tout zédophile digne de ce nom. dvd le chÂteau de frankenstein a.k.a. le chÂteau de l'horreur (terror! il castello delle donne maledete) de robert h. oliver (1973) oh oui, oh oui, encore du nanar! celui-ci, vendu avec le "mad movies" de décembre dernier, s'avère plus gratiné qu'une soupe à l'oignon! quand on s'appelle frankenstein, c'est bien connu, on a sans cesse besoin de matière première. Ça tombe bien, les bouseux du coin viennent justement de lyncher un homme préhistorique qui se baguenaudait dans la campagne - pourquoi, mes bons amis, cette moue d'incrédulité? m'enfin, chacun sait que toute campagne abrite son homme préhistorique, vous sortez jamais ou quoi? le baron répare donc le troglodyte en lui greffant un cerveau féminin prélevé sans doute à une défunte lesbienne, puisque le résultat final tombe immédiatement amoureux de la pulpeuse héroïne! pour compliquer un peu les choses, sachez que l'infortuné baron compte parmi ses serviteurs un nain voyeur et libidineux campé par le génial michael dunn, qui interpréta le récurrent docteur loveless dans "les mystères de l'ouest", et qui domine ici sans effort le reste du casting. bref, celui-ci perce des trous dans toutes les cloisons afin d'assurer le quota de scènes déshabillées sans lesquelles le z ne saurait être ce qu'il est. viré du château de frankenstein pour avoir fait une connerie de trop, l'infâme personnage trouvera l'instrument de sa vengeance dans une caverne, en la personne d'un second homme préhistorique - oui, que voulez-vous, il y a des campagnes qui sont mieux pourvues que les autres! - qu'il incitera à kidnapper puis violer des paysannes naïves pendant que lui, il mate, évidemment! bon, rien qu'avec ces bribes de scénario, avouez que vous en avez déjà pour votre argent, non? sortie en salles chez nous sous le titre "le château de l'horreur", cette mémorable zèderie constitue la seule et unique réalisation de l'obscur robert h. oliver, dont le patronyme n'est nullement un pseudonyme comme on serait en droit de le soupçonner: une fois n'est pas coutume, l'homme s'avère un authentique américain, producteur calamiteux venu chercher fortune dans le nanar italien. pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître! vu à la télé batman, le dÉfi (batman returns) de tim burton (1992) y a-t-il encore parmi mes lecteurs fidèles des malheureux à n'avoir pas vu ce chef-d'oeuvre définitif? si oui, vous êtes sommés de combler incontinent cette lacune, car "batman, le défi" n'est rien moins que la meilleure adaptation de comics de toute l'histoire du cinéma! tim burton, le génie subversif qui a plié le blockbuster hollywoodien à ses visions hallucinées, signe avec cette séquelle l'oeuvre la plus forte d'une carrière déjà bien remplie. radicalisant la démythification du personnage entamée avec son déjà génial et très expressionniste "batman" premier du nom, burton explose la tronche de ses producteurs et du public "familial" auquel ceux-ci destinaient le film, et nous livre une oeuvre d'une noirceur absolue qui emmène les fans du dark knight jusqu'à l'extase. au sommet de son art de visionnaire baroque, il nous propulse dans une sorte de "foire des ténèbres", luna park de cauchemar dont la chatoyance de pacotille magnifie une "monstrueuse parade" de personnages à la pathologie exacerbée. le délire burtonien qui traverse le film comme une contagion malsaine se communique à ses acteurs dans une osmose magique, qu'il s'agisse d'un michael keaton halluciné campant un batman obsédé et schizo limite psychopathe, d'une michelle pfeiffer qui irradie d'une torride folie érotomane sous le latex suggestif de catwoman, d'un christopher walken à la hauteur de sa réputation ou, last but not least, d'un danny devito époustouflant qui domine le film de toute sa démesure et sort littéralement de lui-même pour nous offrir un pingouin tour à tour répugnant, ridicule, terrifiant, émouvant, et s'affirmer au final comme la véritable star de ce sublime asile de fous. emporté par une oeuvre colossale qui soudain le transcende et le grise, burton se permet tout, fracasse les tabous, confisque le film à ses producteurs pour l'immerger dans les ténébreuses profondeurs de la schizophrénie, et balance au nez et à la barbe du tout-hollywood les symboles les plus savoureusement salaces: ah! catwoman gobant le "petit oiseau" du pingouin, lequel menace en retour de "bouffer son chat", quel grand moment de provocation libertaire! et quel coup de pied dans les couilles fripées des tartuffe de tous poils! la sanction ne tarda d'ailleurs pas à tomber, puisque la franchise "batman" fut retirée à burton, pourtant seul auteur (avec frank miller) à avoir su restituer la vérité intrinsèque du personnage, que d'autres avaient passé des décennies à soigneusement refouler. les deux purges tournées dans la foulée par le nullissime joel schumacher précipitèrent la série dans les bas-fonds du box-office et, loin de faire oublier l'oeuvre scandaleuse de burton, lui servirent au contraire de faire-valoir. on n'étouffe pas l'éclat d'un tel diamant noir! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.youtube.com/watch?v=8txdv2tytjk vu à la télé la guerre des mondes (war of the worlds) de steven spielberg (2004) voilà un spielberg des plus étranges. on attendait un somptueux blockbuster de sf, et on n'a certes pas été volé car à ce niveau-là, le film tient toutes ses promesses et remplit magnifiquement son contrat, rien à redire. toutefois, cette "guerre des mondes" impitoyablement relookée dépasse largement ce statut mis en avant pour les besoins du box-office et transcende de loin le bourrinage simpliste à base d'invasion extraterreste tel que nous l'infligeait, par exemple, le cocardier et réactionnaire "independance day". spielberg explique dans divers interviews comment il a commencé, avant même d'attaquer l'écriture du script, par faire une liste de tout ce dont il ne voulait pas dans son film, heureuse procédure qui nous évite la longue cohorte des lieux communs habituels du genre, et débouche sur une oeuvre insolite en constant décalage. car réduire les martiens et toute leur machinerie guerrière à un simple "mcguffin" hitchcockien pour recadrer le film sur sa dimension humaine constituait un pari ambitieux que spielberg remporte haut la main. tout est pareillement décentré dans "la guerre des mondes": peu enclines à se tourner vers le ciel plus qu'il n'est nécessaire, les caméras restent le plus souvent rivées à terre, à hauteur d'homme et, serait-on tenté de dire, au ras des pâquerettes. spielberg consomme ainsi une rupture radicale avec la tradition très américaine de "la menace venue d'ailleurs", issue de la guerre froide, et à laquelle continuent à sacrifier des films de pure propagande ("independance day", encore lui!), qu'il s'agisse comme hier du bloc soviétique ou, comme aujourd'hui, de la "croisade" bushiste - "c'est pas moi, c'est les autres", comme le scande un récent et lucide tube de rap français! avec "la guerre des mondes", la responsabilité humaine, pour ne pas dire américaine, est clairement établie: la menace ne vient pas du ciel, mais surgit des profondeurs de la terre où elle sommeillait comme une pulsion de mort refoulée qui s'actualise soudain avec une extrême violence: en d'autres termes, le ver est déjà dans le fruit! spielberg renoue d'ailleurs avec la vision pessimiste de wells à l'endroit d'une humanité qui, face à la menace, privilégie le "chacun pour sa gueule" cher au libéralisme, quitte à piétiner son prochain, là où il faudrait rationnellement faire acte de solidarité. les scènes de panique, qui rejoignent la grande tradition de la superproduction hollywoodienne à la cecil b. demille, s'avèrent d'ailleurs traumatisantes de violence dans leur stigmatisation de l'égoïsme et du mépris de l'autre. cette responsabilité humaine dans le désastre se cristallise sur un tom cruise plus tête à claques que jamais (bravo le casting!) qui incarne un père nul et irresponsable soudain mis en demeure d'"assurer": dès lors, la menace martienne est réduite à une simple fonction de contrepoint à la rédemption du héros, sur laquelle porte tout l'intérêt d'un spielberg toujours aussi humaniste. on a donc un film qui fonctionne sur deux niveaux: l'un qui en donne pour leur argent aux amateurs de spectaculaire et d'effets spéciaux et ravira les geeks désireux de ne pas se prendre la tête, et un deuxième degré plus "auteurisant" portant davantage sur le fond et propre à satisfaire également un public féru d'analyse thématique et de subtilité dans le propos. À moins d'être snob, on ne saurait certes se plaindre de cette démarche soucieuse d'universalité. un cinéma à la fois populaire et pas con, ça change agréablement. cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/news.php3?nominfos=35231&rub=ba&baid=&cacplayer=wmp spécial copinage: consultez l'avis de l'ami nio: http://dvdtator.canalblog.com/archives/p70-10.html vu à la télé la revanche des sith (revenge of the sith) de george lucas (2004) comme tout le monde, j'ai adoré "la guerre des Étoiles" lorsqu'il est sorti en 1977. il fallait être aveugle pour ne pas voir qu'un ère nouvelle s'ouvrait pour le cinéma de sf, et le space opera en particulier. mon adhésion fut d'autant plus naturelle que j'étais déjà un admirateur de lucas, ayant kiffé grave le très pessimiste "thx 1138" et visionné le cultissime "american graffiti" une bonne dizaine de fois. la première trilogie passée, vint le temps du désamour: au fil du temps et des succès, le wonderboy d'hier s'était transformé en dealer de playmobils pour geeks pétés du casque, quand il ne pratiquait pas l'autocaviardage en multipliant les versions révisionnistes de son oeuvre à but exclusivement lucratif et d'un intérêt discutable. après seize ans consacrés à traire ces vaches à lait que sont les fans hardcore de la saga avec un cynisme capitaliste n'ayant d'égal que le masochisme économique desdits bovidés, il était désormais clair que le lucas new-look n'avait plus grand chose à voir avec le cinéma, fût-il de genre. et ce ne sont pas les deux purges "la menace fantôme" et "l'attaque des clones", censés consacrer son retour à la "réalisation", qui auront changé quelque chose à cet état de fait. se vautrant avec complaisance dans l'effet spécial pour l'effet spécial, illustrant un script faussement complexe se résumant à une succession de prétextes (wow! la rime!) et se délayant dans le tout numérique, réduisant un casting pourtant prestigieux à une troupe de pantins s'agitant devant les écrans verts d'un théâtre de marionnettes high tech et sans âme, cette "prélogie" s'adressait avant tout aux membres de la secte dont lucas était devenu le gourou, et dont il avait mis seize ans à laminer l'esprit critique à coups de merchandising. après ce réquisitoire certes impitoyable, mais qui est à la mesure de la déception éprouvée par un fan de la première heure, je m'en vais vous surprendre: avec "la revanche des sith", je me suis quelque peu (mais pas trop!) réconcilié avec lucas, et j'ai éprouvé un certain plaisir à regarder ce troisième épisode. je ne vais pas pour autant crier au chef-d'oeuvre, mais force est de reconnaître que, pour la première fois depuis longtemps, lucas nous propose autre chose qu'un cyclopéen foutage de gueule. cela provient sans doute de la position de charnière qu'occupe "la revanche des sith" entre les deux trilogies, et qui oblige lucas à faire un effort d'écriture afin d'assurer à l'ensemble de la saga toute sa cohérence dramatique, quelque peu perdue jusque là dans la gratuité des images de synthèse. par le fait, on se préoccupe un peu plus des personnages, on raconte une vraie histoire qui, quoique très classique dans sa conception, n'en réussit pas moins à capter notre intérêt et à imprimer un rythme faisant cruellement défaut aux épisodes 1 et 2, on mobilise les sfx à bon escient et non plus à tort et à travers, et il n'en faut pas plus pour produire un divertissement de qualité retrouvant le souffle des films d'aventures de l'Âge d'or hollywoodien. toutes les péripéties de cet ultime opus convergent ainsi vers le très "frankensteinien" final tant attendu des fans: l'émergeance du personnage de darth vador, désormais prêt à terroriser toute la galaxie! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=29608.html dionysos deale du gros qui tache! "l'ascenseur": puisqu'on vous dit que c'est complet! "serenity": le han solo du pauvre! le jaguar n'a qu'à bien se tenir: gare au dino-babouin! macbeth, pris la main dans le sang! sharon tate, sponsorisée par obao! mieux que le wonderbra, le soutif cannibale! john woo: je te braque, tu me braques... la peluche hilarante de "le vampire a soif" michael dunn libidineux? non, li noeud tout entier! la "chatte" et le "petit oiseau": un duo de oufs! l'humanité panique et se piétine dans "la guerre des mondes" annakin et obi wan: duel final sur une mer de lave 1er anniversaire du "patchworkman's blog": "où est mon gâteau, bédéliaaaaaa?" posté par patchworkman à 09:44 - fin de mois - commentaires [36] - rétroliens [0] - permalien [#] 04 décembre 2006 et pour quelques mollards de plus... (nov 06) fin de mois et pour quelques mollards de plus... (ou: "les rubriques auxquelles vous croyiez pouvoir échapper!) vu à la télé ptÉrodactyles (pterodactyl) de mark l. lester (2005) produit dans le plus pur style roger corman par la société american world pictures, grande pourvoyeuse du marché vidéo qui alterne séries b parfois sympatoches et très réjouissantes séries z, "ptérodactyles" exploite bien évidemment le genre sous-"jurassic park" mis à l'honneur par le vieux grigou avec sa franchise des "carnosaur" et autres "raptors", et selon les mêmes principes - ratisser un max en investissant le minimum. cela nous vaut ici un scénar taillé à coups de serpe: en gros une bande de scientifiques (menée par le professeur michael lovecraft!) rejointe par des troufions affronte à la grosse artillerie des lézards volants s'égayant dans la nature, et c'est marre. les sfx sont nuls au point que l'on regrette amèrement les bonnes vieilles stop-motion du magicien ray harryhausen, et les décors se résument à un pré, une forêt, une cabane et un piton rocheux. aux manettes, on retrouve le très burné mark l. lester, connu surtout pour son "commando" avec schwarzie (1985), qui n'hésite pas à faire l'apologie de l'auto-défense ou de l'éducation de la caillera à coups de batte et de riot-guns, comme dans "class of 1984" (1982) et sa suite "class of 1999" (1990), sortes de "graine de violence" à la sauce sarko. inutile donc de chercher quelque subtilité dans ce gouleyant nanar où l'on éradique au bazooka les hilarants bestiaux qui répliquent en coupant leurs agresseurs en deux. imaginez une attaque en piqué laissant sur le terrain deux guibolles tanquées dans des rangers, et vous aurez une idée de la confrontation! c'est donc absolument nul, résolument z et, partant, strictement réservé aux pervers de la trempe de votre serviteur! si vous y tenez absolument, ça se commande chez "mad movies" pour trois francs espagnols, dans la fameuse collection "le meilleur des b-movies". cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.americanworldpictures.com/projects/wmedia-player.htm?name=pterodactyl&file=ptero_trailer.wmv bd kookabura universe #6: "le serment dakoïd" par nicolas mitric & stéphane peru (soleil - juin 2006) certes, je n'ai pas lu les tomes précédents, mais j'ai tout de même pris quelques renseignements. adonc "kookabura universe" est un spin-off de la série "kookabura", grande saga à succès imaginée par crisse, l'une des stars des éditions soleil. la série-mère appartient au genre space-opera, et en tant que telle met en place une cosmo-géographie complexe dans la grande tradition du cycle des "fondation" d'isaac asimov ou de celui des "dune" de frank herbert, où se croisent divers peuples d'aliens plus ou moins anthropomorphes. d'où l'idée du spin-off "kookabura universe" qui se démarque de la continuité narrative de "kookabura" pour nous donner un éclairage parallèle sur certains personnages, voire certains mondes mis en scène dans celle-ci. hélas, ce tome 6 ne m'a pas donné grande envie de poursuivre plus avant l'aventure kookaburienne. d'abord, le scénar de mitric, ci-devant dessinateur des tomes 4 et 5 de la série-mère et qui succède ici à crisse, est assez faiblard, il faut bien le reconnaître. cette histoire de société guerrière et machiste (les dakoïds) mise à mal par les menées féministes des amazones de la planète lilith ne parvient pas à nous captiver, du fait de la mollesse d'un récit par ailleurs assez décousu et ne parvenant pas à trouver son rythme. ensuite, le dessin surnumérisé, qui témoigne de la carrière parallèle de peru dans le comics, est profondément ennuyeux. non pas que l'homme soit un mauvais dessinateur - il possède un métier incontestable - mais les planches de cet album sont bien trop marquées par le style soleil à la mode, que l'on a déjà vu cent fois par ailleurs dans maintes séries interchangeables de sf ou de fantasy, et le lecteur finit par être saturé de tant d'impersonnalité. la question demeure donc de savoir si le faible intérêt suscité par cet album est représentatif de toute la série, ou s'il est imputable au changement d'auteurs. bd universal war one # 6: "le patriarche" par denis barjam (soleil - juin 2006) là non plus je n'ai pas lu les tomes précédents, mais ce n'est pas grave: ce volume 6, se lit comme un one-shot. et pour le coup, il n'est pas impossible que j'aille faire un tour plus avant dans la série car, avec barjam, on est vraiment dans la très grande sf. dans un monde intergalactique kafkaïen, la terre a été détruite par la folie des hommes et ses habitants se sont égayés dans la galaxie. l'espace est aux mains des cic (compagnies intergalactiques de colonisation), sorte de supertrust ultralibéral qui s'est assuré le pouvoir absolu sur l'ensemble de l'univers connu, où toute révolte semble impossible tant les peuples sont fliqués et surveillés. dans ce contexte déprimant où le principe de la mondialisation économique se trouve transcendé à un niveau galactique, barjam nous raconte l'histoire d'un pauvre type traumatisé par la perte de sa compagne, et qui fait payer son infortune à l'univers entier. l'homme que l'on croyait mort à la suite d'un crash a en fait effectué un bond dans le passé et se retrouve sur terre avant la destruction de celle-ci. injectant prématurément dans ce monde les technologies de l‘avenir, il s'assure le pouvoir économique et, ce faisant, modifie la ligne temporelle et précipite le triste futur que l'on sait. je ne vous en dit pas plus, et vous laisse découvrir par vous-même cette aventure hallucinante où barjam brasse avec maestria et originalité les thèmes classiques du space-opera et ceux du voyage temporel, pour clore la série en la précipitant, de façon tout à fait inattendue, dans l'univers biblique! au passage, il se sera livré à un petit exercice de politique-fiction, nous avertissant avec une remarquable pertinence de ce qui nous attend si nous continuons à abandonner le monde à des puissances économiques aveugles... un petit chef-d'oeuvre, à découvrir d'urgence! bd paradis perdu #4: "terres" par ange & philippe xavier (soleil - juin 2006) comme disait notre bien-aimé corto maltese: la première fois c'est un hasard, la seconde une coïncidence et la troisième une habitude. bref, là non plus je n'ai pas lu les tomes précédents, et je m'empresse d'ajouter que je ne suis pas près de le faire. car l'acronymique ange, derrière lequel se dissimule le couple constitué par anne et gÉrard guero, nous gratifie ici d'un script de l'espèce que je ne peux pas voir en peinture, quand bien même il y est mis (en peinture!) par un artiste aussi talentueux que philippe xavier. entre la guerre impitoyable qui oppose le paradis et l'enfer, la révolte de l'ange gabriel contre un dieu indifférent et falot, un gosse défunt aux pouvoirs divins arraché à l'enfer et un paris en ruines essuyant les raids meurtriers de cohortes de démons, on suit la première moitié du récit sans grand intérêt et on décroche irrémédiablement de la seconde, où le script s'abîme dans un salmigondis métaphysique comme on n'en voit guère que chez les wachowski, et où l'on articule à la diable (!) des concepts abscons tirés de la démonologie judéo-chrétienne. laissant leur dessinateur s'éclater en roue libre sur des planches magnifiques à la résonance dantesque, les deux scénaristes bâclent le final de ce cycle en semant çà et là quelques vignettes pseudo-explicatives rédigées avec un lyrisme de pacotille, au terme desquelles on est bien content d'apprendre cette incroyable vérité: une fois que l'équilibre entre le bien et le mal sera rétabli, il suffira d'aimer (!!!) pour éviter que les choses ne se remettent à dégénérer et que le mal ne reprenne le dessus. À vrai dire, je n'avais à ce jour rencontré un tel étalage de niaiseries que dans la discographie de gérard lenorman! on l'aura compris, la seule et unique et excellente raison qui justifie l'acquisition de cet album s'appelle philippe xavier et là, putain, on n'est pas volé: c'est géant, sublime, époustouflant, pandémonique, et j’en passe! l’homme a fait ses classes aux states chez image comics et cite jim lee comme référence principale, ce qui suffit à expliquer la virtuosité qui éclate à chaque case. quant à moi, les enluminures tarabiscotées de ses architectures infernales m’évoquent irrésistiblement le druillet de la grande époque de lone sloane. en un mot comme en cent: wow! comics batman & superman #7: "le projet omac" (2) par greg rucka, jesus saiz & cliff richards (panini - septembre 2006) après le pénible mais incontournable intermède "sacrifice" (voir mollards d'octobre), nous reprenons le cours de cette mini-série dont ce fascicule regroupe les trois ultimes numéros, qui mettent un terme à l'interminable prélude que nous suivons depuis déjà presque un an. le mois prochain, nous entrerons dans le vif du sujet avec la série "infinite crisis" proprement dite, et ce n'est pas trop tôt! mais n'anticipons pas, et examinons d'un peu plus près comment les choses continuent à inexorablement se dégrader dans l'univers dc. adonc vous savez à présent que wonder woman a tordu le cou à l'infâme maxwell lord et les plus optimistes d'entre vous s'imaginent sans doute que la situation ne peut dès lors que s'arranger. dans vos rêves! le satellite brother eye, reprogrammé par feu lord, se met en roue libre, demeure introuvable et poursuit inexorablement son objectif d'éradication totale de la communauté méta-humaine. du coup, les membres de la jla se retrouvent avec un cahier des charges assez conséquent qui consiste à neutraliser 1,3 millions d'omac très exactement sans toutefois les détruire, puisque chacun d'entre eux renferme un humain innocent phagocyté par des "nanobots". le solide scénariste greg rucka nous emmène donc graduellement d'échauffourées localisées à un final grandiose dans le désert, où une armada de super-héros affronte une nuée d'omac tandis que sasha bordeaux, qui subit ici une mutation métabolique fondamentale, tente depuis le qg de checkmate de coller un virus informatique à brother eye. nul doute que les planches qui montrent les omac approcher le champ de bataille comme une nuée de sauterelles géantes resteront dans toutes les mémoires! ce délire hallucinant plein de bruit et de fureur se conclut sur une victoire partielle qui ne règle rien fondamentalement, d'où une fin ouverte sur de nouvelles catastrophes à venir. pas à tortiller, nous sommes bien dans l'un des méga-crossovers majeurs de cette décennie et, bien que quelque peu déroutés par moments par la complexité de cette titanesque entreprise, nous en redemandons en espérant que cela dure encore longtemps, aiguillonnés par la curiosité de savoir au final sur quelle sorte de "post-modern age" va déboucher toute cette affaire. À suivre... comics jla: "justice - vol 1" par jim krueger, doug braithwaite & alex ross (panini - coll "dc icons" - octobre 2006) décidément, panini est sur tous les fronts et on a du mal à suivre le rythme effréné de ses parutions, tant en kiosque qu'en librairie. les voilà qui s'attaquent à la série limitée "justice", prévue pour s'étendre sur douze épisodes (quatre albums prévus en france), et qui nous propose une aventure de la jla du silver age. cet album somptueux compile les trois premiers fascicules, parus aux states entre octobre 2005 et février 2006 - le titre est bimestriel - et constitue un acte d'exposition suffisamment énigmatique pour nous accrocher et nous faire languir dans l'attente du volume 2, prévu pour 2007. woody allen a écrit un jour "les méchants doivent savoir quelque chose que les bons ignorent", et c'est exactement ce qui se passe ici. l'album s'ouvre dans une atmosphère d'apocalypse nucléaire et voit les divers membres de la jla impuissants à sauver l'humanité de l'holocauste, certains y laissant même leur peau... fort heureusement, il ne s'agit que d'un rêve apparemment réservé aux vilains de l'univers dc, mais qui ne laisse pas d'inquiéter par son aspect prémonitoire. ceux-ci s'organisent donc sous l'égide de luthor afin d'enrayer la catastrophe annoncée - du moins c'est ce que l'on croit comprendre au travers des bribes d'information que le scénariste jim krueger, assisté pour l'occasion d'alex ross, nous délivre au compte-gouttes. en effet, les motivations de luthor & co demeurent suffisamment brumeuses pour que l'on puisse tenir quoi que ce soit pour acquis à ce stade du récit, car l'ensemble de ce premier volume consiste en une série de "coq-à-l'âne" savamment orchestrée qui empile les interrogations et nous laisse plus perplexes que jamais - effet suspense garanti! on voit ainsi successivement aquaman se faire kidnapper par brainiac et black manta, batman poursuivre inlassablement le sphinx pour récupérer les données que celui-ci a piratées sur l'ordinateur de la batcave, martian manhunter partir à la recherche d'aquaman et se retrouver piégé par gorilla grodd et, last but not least, les vilains embrasser une carrière christique pour éradiquer les fléaux qui tourmentent l'humanité par une multiplication d'interventions miraculeuses. bref krueger nous égare délicieusement, et nous voilà avides d'avancer dans le récit pour pouvoir injecter un peu de cohésion dans tous ces éléments disparates. par le fait, lorsque nous arrivons en fin de volume, nous sommes littéralement mis à la torture! pour le reste, on aime ou on déteste le style hyperréaliste du peintre alex ross, responsable ici de la mise en couleurs, au grand dam du dessinateur doug braithwaite qui s'avère le grand cocu de l'histoire. en effet, son trait disparaît totalement sous le pinceau de ross et, à moins de passer les originaux aux rayons x, je vous mets au défi de distinguer "justice" de n'importe quelle autre oeuvre du peintre. on pourra certes s'interroger sur l'opportunité d'un tel style "graphic-novel" qui risque de nuire au dynamisme de la série par l'effet quelque peu statique que lui confère les planches de ross, plus propices à la contemplation qu'à l'action, mais "justice" demeure malgré tout un comics passionnant et hautement recommandable. comics batman #2: "face à face" collectif (panini - coll "dc junior" - août 2006) noël approche... avant que votre petit neveu ne vous tombe dessus pour vous fourguer une coûteuse want-list de jeux-vidéo hors de prix, prévoyez le coup! la collection "dc junior" est parfaite pour l'occasion: format poche, couleurs luxueuses, présentation soignée, 120 pages, le tout pour la modique somme de 6,80 €, vous vous en tirez bien, bande de rats! si le nain regimbe, vous pourrez toujours lui rétorquer que ça ne lui fera pas de mal de mettre le nez dans un bouquin pour changer, et puis lâche-moi la grappe sinon l'an prochain ça sera un kinder-surprise et point-barre, non mais des fois! en plus, ils sont sympas comme tout, ces mini-albums qui collectent le matériel paru aux states dans "batman adventures, vol 2". le graphisme cartoony renvoie au style de la première série d'animés, celle diffusée à la télé dans les années 90, et non l'actuelle que l'on peut voir dans "fx3: le choc des héros" le dimanche matin sur fr3, ou dans le "batman magazine" du même panini, avec ses personnages difformes à force de vouloir "faire manga". les histoires sont très attractives et d'une lecture agréable, même pour un adulte, et possèdent leur propre continuité spécifique. de plus, on y trouve un humour très second degré, comme quoi, sur ce coup, dc respecte tout à fait l'intelligence de nos gnomes en ne les prenant pas pour des demeurés. au scénar, on trouve selon les épisodes ty templeton, vétéran sur la série, ainsi qu'une nouvelle garde constituée de don slot, gabe soria et vito delsante. au dessin, on a rick burckett, qui lui aussi fait partie des meubles sur "batman adventures", ainsi que dean haspel, qu'il a visiblement formé au style très particulier de ce titre. si le gosse accroche, sachez enfin que la collection "dc junior" publie également un "superman" et un "jla". comics batman: "absolution" par john marc dematteis & brian ashmore (panini - coll "dc icons" - octobre 2006) bel objet que ce "graphic novel": papier glacé, cartonnage, format comics, le tout pour 15,50 €, rapport qualité / prix tout à fait raisonnable par les temps qui courent. bref, c'est de la belle ouvrage que cette collection "dc icons". d'un point de vue graphique, on appréciera le très beau style aquarelliste du peintre brian ashmore, qui change agréablement de cette débauche de couleurs numériques interchangeables qu'est devenu le comics moderne. je sais pas vous, mais en ce qui me concerne j'accueille toujours avec joie une bd réalisée en couleurs directes: on dira ce qu'on voudra mais, sans vouloir dénigrer la production actuelle, cette approche "à l'ancienne" est sans aucune comparaison. côté scénario, c'est moins intéressant et on assez de mal à entrer dans l'histoire mitonnée par le vieux briscard j.m. dematteis. plus entêté que la mule du pape, batman y poursuit dix ans durant et à travers le (tiers) monde une ex-terroriste responsable de nombreuses morts par attentat mais qui, désormais repentie, cherche une rédemption dans l'humanitaire. doit-il la punir ou lui donner l'"absolution"? là est toute la question, et d'ailleurs en a-t-il le droit, en tant que créature ténébreuse à la pureté discutable? heureusement, quelques rambo viennent mettre un peu d'animation en défouraillant dans les coins, mais tout cela demeure assez peu convainquant: je l'ai assez dit, qu'il était toujours délicat d'extraire batman de gotham city! par le fait, ici la mayonnaise ne prend qu'à moitié... "absolution" n'en demeure pas moins un comics recommandable, surtout pour un public d'amateurs "contemplatifs" - mais n'est-ce pas là l'essence particulière du "graphic novel", d'y entrer comme dans un musée plutôt que comme dans un livre? en revanche, il est quasi certain que les fans d'épopées et de combats homériques resteront sur leur faim. pas indispensable donc, mais on est content de l'avoir. comics dc universe hors-sÉrie #3: "le retour de donna troy" par phil jimenez, jose luis garcia-lopez & george perez (panini - octobre 2006) c'est un principe bien établi: dans le comics, on ne reste jamais mort très longtemps! donna troy, ex-wonder girl des teen titans, devenue troïa en acquérant du poil à la foufoune, ne fait pas exception à la règle. survenu en 2003 dans la mini-série "graduation day" (paru chez nous dans "spécial dc" #22), son décès laissa profondément traumatisés les teen titans et young justice, au point que les deux équipes splittèrent irrémédiablement. cette mort dissimulait en fait une stratégie éditoriale visant à lancer deux nouvelles séries sur les cendres des groupes défunts: d'une part "teen titans, vol 3", qui paraît actuellement dans "dc universe", et d'autre part "outsiders, vol 3", un temps publiée dans "generation dc" et dont panini nous promet depuis des lustres un "big book" qui prend des allures d'arlésienne. nulle surprise donc à retrouver les teen titans et les outsiders tenir la vedette dans cette mini-série aux côtés de la belle ressuscitée. et nul étonnement non plus à voir l'événement consigné par phil jimenez, spécialiste incontesté de la sphère "mythologique" de dc, et qui a déjà foutu un sacré boxon scénaristique dans l'univers des amazones (voir chronique "wonder woman - vol 1"). adonc troïa a été extraite de l'hadès par les titans des mythes, enfants de gaïa et d'ouranos, ceux-là même qui ont été bannis de l'olympe par zeus après que celui-ci ait assassiné chronos, son propre père. dans la dimension supraterrestre de la nouvelle chronos, ces dieux déchus envoient des armadas de mercenaires à la conquête de mynossys, un planétoïde qui résiste pire que le village d'astérix. motif de l'invasion: on raconte que l'astre abrite une arme extrêmement puissante que les titans veulent absolument s'approprier - parabole irakienne à peine dissimulée! la déesse mnémosyne lui ayant trafiqué la cervelle, la pauvre troïa se retrouve amnésique: manipulée par les titans, elle attaque à son tour mynossys, occasionnant de gros dégâts. c'est alors que son frère athyns, qui défend la planète, fait appel aux teen titans et aux outsiders pour ramener soeurette à la raison... tels sont les enjeux de cette aventure spatio-mythologique au souffle épique concoctée par jimenez. si l'homme s'est aguerri dans l'art du script depuis ses débuts parfois confus sur "wonder woman", il n'en demeure pas moins sous l'influence d'un géant du comics dont il reste l'éternel élève: en effet, il dessine comme george perez, affectionne comme lui les histoires et les planches mettant en scène des batailles homériques où s'affrontent des nuées de super-personnages, sélectionne un dessinateur (garcia-lopez) pour le moins aussi précis et minutieux que son illustre maître, lequel est convié pour réaliser les encres. bien que la chose ne nuise pas en soi à l'excellente qualité des comics de jimenez (il y a pire référence), on aimerait bien malgré tout le voir enfin liquider son oedipe pour endosser une vraie personnalité... ceci étant dit, les trois pointures réunies sur cette mini-série en font une oeuvre tout à fait remarquable, tant du point de vue des événements relatés, qui feront date dans l'histoire de l'univers dc, que des planches somptueuses et hyper-sophistiquées du tandem garcia-lopez / perez qui nous bluffe à chaque page. enfin, de par sa conclusion assez inattendue, ce comics nous ramène à la charnière du silver age et du modern age, c'est-à-dire à la série "crisis on infinite earth" (écrite par marv wolfman et dessinée par... perez!), avec laquelle tout l'univers dc a basculé en 1985 pour être "redéfini" dans sa cosmologie actuelle. cela revient à dire que ce hors-série est absolument indispensable au moins pour les plus jeunes fans de dc, que j'engage vivement à se procurer les quatre volumes de "crisis on infinite earth" publiés en semic-books, avant qu'ils ne deviennent réellement introuvables.  vu à la télé pirates des caraÏbes: la malÉdiction du black pearl (pirates of the carribbean: the curse of the black pearl) de gore verbinsky (2002) c'est dans les vieilles marmites qu'on fait les bonnes soupes. disney révisite ici le genre "fantastico-boucanier" façon "le fantôme de barbe noire", relevé d'un soupçon d'horreur édulcorée, et tout le monde y trouve son compte: les nains comme leurs géniteurs nostalgiques, les amateurs de zombies décatis à souhaits comme les inconditionnels de combats au sabres et d'acrobaties dans la voilure. après les ratages du "pirates" de polanski (1985) et du népotique "l'Île aux pirates" de renny harlin (1995), le genre retrouve enfin ses lettres de noblesse, en grande partie grâce à la prestation savoureuse du toujours excellent johnny depp, dont l'entrain et le jeu plein de clins d'oeil, cabotin juste ce qu'il faut, soutient sans problème la comparaison avec ses virevoltants prédécesseurs, de douglas fairbanks à burt lancaster en passant par errol flynn. on appréciera également la réalisation de gore verbinsky, artisan comme on n'en fait plus. l'homme va directement à l'essentiel, ne pète jamais plus haut que son cul, vise l'efficacité avant tout et nous livre au final un film de pur "entertainment" dans lequel on ne s'ennuie jamais. que ceux qui cherchent l'originalité à tous crins passent leur chemin, car le film se veut avant tout une oeuvre dans la grande tradition du genre. À ce titre, c'est un vrai régal et rien ne manque: abordages, vaisseaux majestueux, taverne mal famée, trésor enfoui, île déserte, malédiction séculaire, jambes de bois, oreilles percées, yohoho! et une bouteille de rhum! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=11546.html vu à la télé matrix revolutions d'andy & larry wachowski (2002) aaaaah! après tout ce travail abattu, enfin l'heure de la récré! impayables, ces wachowski! on ne s'en lasse pas, de leur donner sur le groin! ce coup-ci, on laisse momentanément béton le lattage en apesanteur pour notre bon vieux plancher des vaches, où l'antique fion... pardon... sion se voit agressée par des centaines de millions de milliasses au carré de machines vrillantes, perforantes et tentaculaires (en verlan: tant à l'air cul - ok, je sors!), et c'est parti pour plus d'une heure de bourrinage aussi chiant que confus! on peut sans problème partir pisser, consulter sa messagerie, se confectionner un tilleul-menthe voire, plus probablement, s'endormir sans vergogne... lorsqu'on revient, ça n'a iglésiasquement pas changé: des mécaniques, des goldorak, des explosions, des gun-fights à la mords-moi la chipo, et ça dure, et ça dure, à croire qu'ils ont chargé la caméra avec du chewing-gum! duras à côté, ça ressemble à du cinéma d'aventures! au bout de quelques siècles de ce régime, voici venue l'heure de la confrontation finale entre neo et mr smith, qui concourent pour l'oscar de l'acteur le plus constipé - et devinez qui gagne? suit une demi-plombe supplémentaire de kung-fu aérien entre les gratte-ciel, façon comics, au terme de laquelle le méchant est enfin déprogrammé (panneau de configuration + ajout / suppression de programmes + désinstaller), la paix signée, et l'oracle peut à loisir philosophailler à l'intention des générations futures. inquiétude toutefois: la fin reste ouverte, et rien n'est encore dit - à part des conneries, bien évidemment! ouh là! j'espère que les frangins n'ont pas dans l'idée de nous la jouer lucas en nous chiant une seconde trisomie, parce que là, je me tire tout de suite une balle dans la bouche! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=11742.html "ptérodactyles": l'important, c'est de garder les pieds sur terre! "kookabura universe": ça en jette, mais on s'emmerde ferme. l'univers kafkaïen de denis barjam la porte de l'enfer, vue par philippe xavier invasion d'omac: dur dur pour la jla! "justice": aquaman en mauvaise posture... batman pour les juniors: ça cartoon! "dc universe": les teen titans et les outsiders à la rescousse les pirates des caraïbes ne sont plus ce qu'ils étaient! "matrix revolutions": chiant comme la pluie! posté par patchworkman à 12:21 - fin de mois - commentaires [15] - rétroliens [0] - permalien [#] 08 novembre 2006 et pour quelques mollards de plus... (oct 06) fin de mois et pour quelques mollards de plus... (ou: "les rubriques auxquelles vous croyiez pouvoir échapper!) vu à la télé charlie et la chocolaterie (willy wonka and the chocolate factory) de mel stuart (1971) saviez-vous qu'il existait une version archaïque de "charlie et la chocolaterie"? moi non plus. grâce à arte qui nous l'a déterrée, je me suis donc couché moins con que je m'étais levé. et ma foi, j'ai pris grand plaisir à découvrir ce conte moderne plein de poésie et de malice qui fleure bon la superprod disney des sixties façon "mary poppins". le soin tout particulier apporté aux décors délicieusement surréalistes - un plaisir permanent pour les yeux - l'atmosphère très british, les chansons gentiment délirantes des oumpas-loumpas, et surtout la performance d'acteur de l'extraordinaire gene wilder, acteur fétiche de mel brooks, dans le rôle de willy wonka - certes, il ne fallait rien moins qu'un johnny depp pour soutenir la comparaison - valent à eux seul le déplacement. personnellement, j'adore willy wonka: avec lui, nous nous sentons vengés de tous les sales gosses mal élevés par des parents inconséquents qui nous ont un jour cassé les pieds et que nous rêvions de fesser à tour de bras! c'est très bien réalisé par mel stuart, surtout connu pour son "wattstax" qui est le "woodstock" de la musique black des sixties. y'a pas à dire, heureusement qu'il y a le chocolat pour rendre le monde supportable! vu à la télé le cercle 2 (the ring two) de hideo nataka (2003) À force de remaker systématiquement tous les films japonais qui ont revigoré le cinéma fantastique au tournant du millénaire, hollywood a fini par vider le genre de sa substance: on ne s'étonnera pas que "le cercle 2" ressemble à un vieux cadavre desséché, souvenir d'une franchise vampirisée jusqu'à la dernière goutte par les épiciers de la côte ouest. pourtant nous aurons été patients, reconnaissant les mérites du premier "cercle" américain de gore verbinsky (voir "mollards" de juin), et nous enthousiasmant pour le remake "the grudge" initié par sam raimi et réalisé par takeshi shimizu, auteur de l'original "ju-on" (voir "mollards" d'août). mais là où raimi a réussi un coup de maître en délocalisant son film au japon, renouant par là avec l'envoûtante magie des films de fantômes nippons, les producteurs de ce "cercle 2" ont foiré leur entreprise en important hideo nataka aux states pour s'auto-remaker. dieu sait que nous avons aimé nataka pour le "ring" original et pour son "dark water" (lui-même américanisé sous la direction du brésilien walter salles, autre cinéaste d'importation fourvoyé dans le cinoche alimentaire), mais on ne le suivra pas cette fois. tel beaucoup de maîtres asiatiques avant lui (john woo, tsui hark, etc...), nataka a perdu son âme en arrivant à hollywood, comme si la mecque du celluloïd n'était qu'un gigantesque laminoir de génies. symbole d'un libéralisme triomphant qui désamorce toutes les déviances par la récupération, le cinéma de masse américain est comparable en cela à un immense tube digestif: tu introduis un mets délicieux à l'entrée, et tu récupères de la merde à la sortie! ou, pour dire les choses moins trivialement, les cultures non américaines sont solubles dans le "melting pot", et il ne semble pas y avoir d'américanisation possible sans déculturisation préalable. demandez-vous après ça pourquoi kubrick s'était exilé à londres! ainsi, le pauvre nataka se voit réduit ici à une pure forme qui tourne à vide et fait de son mieux pour illustrer le scénario crapoteux et bourré d'incohérences écrit avec les pieds par un pisse-copie sans doute payé au mois! par le fait, et n'ayant rien de valable à se mettre sous la caméra, sa réalisation tourne au vain exercice de style et on peut dire qu'au bout du compte, il se regarde filmer, n'ayant rien de mieux à faire. son fameux rythme lancinant, qui nous avait tant envoûtés dans ses films japonais, devient ici lenteur pathologique et le spectateur ne tarde pas à languir: c'est long comme une directive européenne, et tout aussi chiant! la pauvre naomi watts semble subir le film plus qu'elle ne l'interprète, et elle réalise son parcours fléché comme une veuve qui retournerait sur les lieux de sa lune de miel, triste... enfin, il reste à espérer que nataka ne fasse pas carrière à hollywood car, pour le coup, c'est nous qui serions en deuil... cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.cinoche.com/trailers/1139/1319 comics superman #15: "sacrifice" collectif (panini - septembre 2006) suite de notre feuilleton "infinite crisis", ou plutôt de son interminable prélude. que ceux qui suivent encore s'accrochent, parce que ça va devenir compliqué... vous étiez en droit de vous attendre à la suite de la mini-série "the omac project", puisque c'est là que je vous avait laissés à la fin de ma chronique "batman & superman #6"... eh bien non, misérables mortels, sachez que les voies de dc sont impénétrables, et qu'il vous faudra sauter directement au crossover "sacrifice", paru aux states en septembre 2005, lequel s'intercale fort vicieusement entre les #3 et 4 de "the omac project". pour nous mangeurs de grenouilles, ce "superman" #15 qui compile les quatre épisodes du crossover s'inscrit donc entre les #6 et 7 de la revue "batman et superman". vous vous dites qu'il y a de l'abus et vous avez raison, l'affaire ayant provoqué un véritable tollé parmi les lecteurs américains, légitimement bien vénères de se faire prendre pour des vaches à lait et de se voir sans cesse contraints de sauter d'un titre à l'autre sous peine d'être largués. jugez-en sur pièces: le premier chapitre de "sacrifice" démarre dans "superman" #217. je vous avais dit dans ma précédente chronique que supes n'avait pas l'air bien net à la fin de "the omac project" #3: en fait voilà, l'ignoble maxwell lord a pris le contrôle de son esprit. victime d'hallucinations, il rêve qu'il affronte ses vieux ennemis, et s'aperçoit dans "action comics" #829 que, croyant dérouiller darkseid, il a en fait cassé la bouche à batman! l'affaire se poursuit dans "adventures of superman" #642 où la jla entre en lice. le puzzle hallucinatoire des deux premiers chapitres se met alors en place dans cette troisième partie, qui voit superman perdre la confiance de la jla, exception faite de sa fidèle amie diana. c'est donc dans "wonder woman" #219 que s'achève la saga, avec un épisode dans lequel le duo va demander des comptes à maxwell lord, ce qui nous vaut un combat de titans entre wonder woman et un superman à nouveau possédé. en fait les fans américains ont eu raison de se foutre en rogne: ce que nous relate ce crossover était en fait racontable en un seul comics, deux au grand maximum, qui aurai(en)t pu faire l'objet d'un ou deux fascicule(s) supplémentaire(s) de "the omac project". les deux premiers chapitres n'ont aucun intérêt dramatique, et tirent à la ligne en se complaisant dans les hallucinations de supes, autant de non-événements fadement relevés d'un suspense à deux balles. À la fin du troisième chapitre, ce qu’il s’est effectivement passé se résume en une phrase: superman a cassé la tête à batman et la jla ne lui fait plus confiance, point barre - on n’a plus dès lors qu’à attaquer le final. de plus, le changement d’auteurs dans le passage d’un titre à l’autre est loin de faciliter la cohésion de l’ensemble. on passe ainsi de verheiden / benes à simone / byrne pour les deux premiers chapitres. si les deux derniers sont scénarisés par greg rucka (c’est d’ailleurs avec l’arrivée de celui-ci que l’histoire commence à ressembler à quelque chose!), en revanche les dessinateurs y sont légion: à croire que l’affaire "infinite crisis" mobilise tellement de monde chez dc qu'aucun dessinateur n'est plus en mesure d'assumer un comics entier! bon, après cette grosse arnaque, retour incessamment sous peu sur "the omac project" pour la conclusion du prélude... bd spirou et fantasio #49: "spirou et fantasio à tokyo" par jean-david morvan & josé-luis munuera (dupuis - septembre 2006) aïe, voilà qui va relancer la controverse de l'invasion des mangas! soyons clairs dès l'abord, pour éviter toute polémique inutile: je n'ai absolument rien contre les mangas, je ne les connais d'ailleurs pas suffisamment (manque de temps!) pour avoir un avis valable sur la question, néanmoins il m'est arrivé ça et là d'en lire d'excellente facture. ne comptez donc pas sur moi pour hurler avec les loups - principalement des éditeurs aigris déplorant la captation de 40% de parts de marché par les petits mickey nippons! après tout on n'a pas tant fait d'histoires lorsque le rock'n'roll a déboulé sur l'europe, et personne ne se plaint du déferlement de blockbusters américains souvent indigents sur nos écrans, de même que l'on passe pour un vieux con rabat-joie dès qu'on essaye d'expliquer à un ado que mcdo c'est caca, ou qu'halloween ça fait juste un peu chier lorsqu'on vous tire du pieu à minuit pour vous réclamer des bonbecs! alors comme ça, ça serait deux poids deux mesures? faudrait qu'on lèche les couilles de l'oncle sam et qu'on fasse la gueule devant la déferlante manga comme au bon vieux temps du péril jaune? et pourquoi pas des autodafés, tant qu'on y est? bon, à présent que vous connaissez ma position, je peux attaquer ma chronique. n'ayant rien contre le manga, je n'ai rien non plus contre les européens qui s'essaient à faire du manga - oui, ça existe aussi et c'est de plus en plus à la mode. moi, je suis pour l'interpénétration des cultures. que munuera ait goulûment tété la mamelle manga, c'est une évidence fièrement proclamée par son trait, et je suis bien content qu'il ait trouvé en morvan un complice pour jouer au samouraï. dès lors, on se demande pourquoi ils ne créent pas leur propre série indépendante pleine de katanas et de coups de lattes, plutôt que de nous nipponiser notre groom d'outre-quiévain. car "spirou et fantasio à tokyo", c'est manga à tous les étages, à tel point que l'on est en droit de parler d'aliénation de la série. qu'est-ce que c'est que ce spirou, jadis adepte de la bonne vieille castagne, devenu soudain expert en arts martiaux, qui flanque la pile à des yakuzas confirmés et affronte de gigantesques créatures à la goldorak, animées par des minots aux pouvoirs télékinésiques? À peine sourit-on lorsqu'il quitte son kimono et se déguise... en groom, afin de s'introduire incognito dans un hôtel, tant le gag résonne en nous comme le glas sonnant la fin d'une époque: terminé le spirou franco-belge et le style "gros nez", celui des franquin, fournier, tome et janry, voici venu l'heure du spirou dénaturé, mondialisé, ajusté au marché, fluctuant selon les modes, aujourd'hui manga, demain autre chose, je sais pas moi, super-héros, pourquoi pas, au point où on en est... tout cela pue la stratégie éditoriale opportuniste à plein nez, et les belles planches de munuera, qui n'est jamais qu'un exécutant, ne parviennent pas à nous faire avaler la couleuvre. je vous jure, je n'ai absolument rien contre le manga... mais je veux mon spirou à moi! vu à la télé la porte des secrets (the skeleton key) de iain softley (2004) iain softley, qui se présente en tant que fan déclaré du "angel heart" d'alan parker, nous offre ici un décalque parfait de son modèle: nouvelle-orléans, vaudou (ici rebaptisé "hoodoo" pour donner l'illusion de la nouveauté), bayous fangeux, et twist final quasi identique que je ne dévoilerai pas pour ceux qui n'ont vu aucun de ces deux films pénibles. l'élève va jusqu'à reproduire dans les moindres défauts le style adulé du (milli)maître: même maniérisme systématique, esthétisant et chichiteux, à tel point qu'il finit par perdre son film de vue à force de se regarder le nombril. par le fait, l'homme s'avère incapable de filmer un plan simple sans flanquer un torticolis à son malheureux caméraman, lequel mérite amplement un prime de risques! par exemple, un personnage ouvrant une porte est obligatoirement shooté en plongée verticale, sans utilité démontrée, et tout à l'avenant... et des portes, il y en a dans cette variation de "barbe bleue" où une garde-malade naïve se voit remettre par une maîtresse de maison acariâtre et inquiétante un passe-partout (d'où le titre original du film, "the skeleton key") auquel résiste une seule et unique porte, celle du grenier. comme de bien entendu, l'ingénue n'aura de cesse de chercher à franchir le seuil prohibé, derrière lequel elle finira par rencontrer son destin, dûment programmé par sa manipulatrice employeuse. les péripéties de cette ténébreuse histoire auraient pu se suivre avec un certain intérêt sans les spécieuses digressions techniques d'un cinéaste très auto-satisfait qui ne parvient qu'à lénifier le spectateur à force d'acrobaties filmiques, délivrées qui plus est à un rythme soporifique. À l'actif de softley, reconnaissons qu'il a admirablement su préserver son twist, nous offrant un final surprenant qu'on ne voit vraiment pas venir. dommage que ce réveil n'advienne que bien trop tard, alors que nous sommes déjà à un stade avancé de somnolence. on aura également le plaisir de retrouver la grande gena rowlands, épouse et égérie du regretté john cassavetes, qui s'essaye ici pour la première fois au genre fantastique (et avec succès), ainsi que le non moins excellent john hurt qui se la coule douce dans le rôle d'un vieux légume cacochyme. cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces-35388.html vu à la télé scream 3 de wes craven (1999) ce pauvre wes craven n'est décidément plus que l'ombre de lui-même. privé de kevin williamson, idole des cours de récrés et autres pom-pom girls et ci-devant scénariste des deux premiers chapitres, il recycle ici le script de "freddy sort de la nuit", son dernier bon film qui concluait brillamment la longue saga du griffu à tronche de pizza, et le fait réadapter par le tâcheron ehren kruger (ça sent le népotisme, c't'affaire!), l'un des principaux responsables du naufrage du "cercle 2" (voir ci-dessus) et auteur du soporifique "la porte des secrets" (idem, décidément c'est sa journée!), bien connu pour la constitutive incohérence de ses écrits. pour mémoire, l'habile mise en abyme de "freddy sort de la nuit" mettait en scène wes craven dans son propre rôle en train de réaliser l'ultime séquelle de sa série avec, dans leurs propres rôles également, les acteurs survivants des "griffes de la nuit", génial premier chapitre de la saga. le réalisateur se retrouvait à son tour victime des maléfices du croquemitaine onirique qui prenait un malin plaisir à actualiser toutes les horreurs imaginées dans le scénar. c'est exactement ce que fait le tueur mystérieux de "scream 3", qui profite du tournage du film "stab 3" relatant les évènements subis dans les deux premiers "scream", pour bousiller les acteurs jouant le rôle des personnages de ces deux navets mémorables. l'astuce, c'est que ceux qui y ont survécu - à savoir l'éternelle victime neve campbell, le flic simplet david arquette et la journaliste tête-à-claques couteney cox - sont présents sur le plateau à titre de consultants, et vont refaire équipe pour démasquer ce nouveau tueur qui suit scrupuleusement le scénario du film pour commettre ses exactions. mais, allez-vous me dire, un tueur qui suit un script est désespérément prévisible. certes, vous répondrai-je, mais ehren kruger est un petit futé: dans son histoire, il y a plusieurs versions du scénar, et c'est ce qui fait toute la subtilité de son sac de noeuds. nonobstant le fait qu'on se demande où est l'intérêt de mettre en place un concept scénaristique pour le contredire cinq minutes plus tard (ça, je n'aimerais pas passer mes vacances dans la tronche d'ehren kruger!), on notera que "freddy sort de la nuit" nous montrait un craven réécrivant sans cesse son script pour contrer sa diabolique créature: on ne s'étonnera donc pas que "scream 3" ait un méchant goût de réchauffé. pour le reste, c'est toujours la même accumulation de procédés vieux comme mes robes: un personnage tourne-t-il le dos à une fenêtre, que la tronche molle de l'autre blaireau vient immanquablement s'y encadrer, le tout ponctué par un tonitruant accord mineur! on a droit aussi à une salle remplie de costumes de tueurs, au milieu desquels déambule une victime programmée en attendant que l'un d'entre eux ne lui tombe sur le râble - re-accord mineur! - et tout à l'avenant... en gros ça se résume une fois de plus à un whodunit poussif entrecoupé de scènes de meurtres aussi effrayantes qu'une aventure de casper le gentil fantôme, c'est-à-dire approuvé par les ligues de vertu, le parti républicain et le lobby des fabricants de pop-corn. on se demande d'ailleurs pourquoi les auteurs des "scary movie" ont éprouvé le besoin de pasticher la série des "scream": elle n'a besoin de personne pour ça! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.fan-de-cinema.com/films/epouvante/scream-3.html vu à la télé the jacket de john maybury (2005) y'a de ces gens qui ont vraiment un destin christique. prenez jack, par exemple. embarqué dans le bourbier irakien, il adopte une attitude pacifiste et commence par se prendre une balle dans le teston de la part d'un jeune autochtone avec lequel il tentait de faire ami-ami. temporairement mort, il ressuscite miraculeusement et se voit rendu à la vie civile gratifié d'une solide amnésie, dont profitera un malveillant pour lui faire endosser le meurtre d'un policier. le voilà interné en asile psychiatrique, où il est torturé par des infirmiers sadiques et une sorte de docteur mengele, interprété par c'te vieille ganache de kris kristofferson, qui lui fait régulièrement passer des heures sanglé dans une camisole (d’où le titre) et enfermé dans l'obscurité d'un tiroir de morgue. mais jack sait positiver, et va retourner à son avantage cette expérience claustrophobique et cauchemardesque: dans son tiroir commence pour lui une aventure extraordinaire aux confins de l’espace et du temps. je n’en dis pas plus, et vous laisse découvrir par vous-mêmes les rebondissements de cette très captivante intrigue imaginée par le scénariste débutant massy tadjedin, qui nous livre un script en béton, et filmée avec élégance par john maybery, poulain de steven soderbergh (ici producteur, en compagnie de george "chéri de ces dames" clooney) qui a flashé sur sa première réalisation "love is the devil", biopic du peintre tourmenté francis bacon. enfin du sang neuf pour un cinéma fantastique adulte! l'ambiance cotonneuse mise en place par maybery illustre efficacement la confusion mentale de son héros, interprété magistralement par adrien brody qui, avec son grand pif et son air de chien battu, s'assure de notre compassion inconditionnelle - honnêtement, je ne vois pas quelle femme digne de ce nom pourrait résister au désir impulsif de le materner! résultat, on ne décroche pas une seconde de cet univers à la philip k. dick où le temps se recourbe sur lui-même dans l'éclosion de nouvelles réalités alternatives, le tout filmé sans esbroufe ni effets spéciaux, mais tout simplement à hauteur humaine. une indéniable réussite! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.imdb.com/title/tt0366627/trailers-screenplay-e23081-6-3 une vue panoramique de la "factory" de willy wonka "le cercle 2": difficile de tomber plus bas! superman, wonder woman et maxwell lord: les psychanalystes vont s'éclater! spirou et fantasio vs goldorak! "la porte des secrets": voyeurisme et châtiment! "scream 3": le retour de la tronche molle! pauvre jack: on lui fait rien que des misères! "la vie de patchworkman": ouéééééé! j'ai un nouveau porte-clefs! posté par patchworkman à 12:12 - fin de mois - commentaires [17] - rétroliens [0] - permalien [#] 08 octobre 2006 et pour quelques mollards de plus... (sep 06) fin de mois et pour quelques mollards de plus... (ou: "les rubriques auxquelles vous croyiez pouvoir échapper!") comics batman hors-sÉrie #5: "ra's al guhl: année un" par devin grayson & paul gulacy (panini - juin 2006) récemment décédé dans la mini-série "death and the maiden", qu'on a pu lire dans "batman hors-série" #1 et 2, ra's al guhl revient tourmenter le dark knight par-delà la tombe, via une missive postée avant sa mort et porteuse de sinistres secrets. en détruisant tous les "puits de lazare" qui assuraient à ra's sa pérennité à travers les siècles, batman (qui fait rien que des conneries, en ce moment!) a rompu un équilibre entropique naturel... résultat: la mort se met en grève, le temps biologique s'inverse, les vivants refusent de mourir quand bien même on les passe à la chaise électrique, les défunts sortent de leurs tombes, les cadavres putréfiés voient se réparer peu à peu les outrages du temps et envahissent les rues de gotham, suppliant qu'on les rende à leur repos éternel... batman n'a d'autre solution que de se lancer dans une course contre la montre et autour du monde pour réunir les ingrédients nécessaires à la création d'un nouveau puits afin que la mort reprenne ses droits, opportunité que ra's, provisoirement de retour sous forme de mort-vivant, guette depuis ses limbes - on peut d'ores et déjà s'attendre à le voir ressurgir un de ces quatre pétant de santé, je vous en fous mon billet. le principe des "year one", censés redéfinir les origines des personnages dc dans l'univers "post-crisis", est ici quelque peu battu en brèche. en effet, cette histoire dont la plus grande partie se déroule dans le présent, loin de nous relater les origines de ra's, ne nous gratifie en tout et pour tout que de deux flash-back retraçant sa quête de l'immortalité à travers les siècles: l'un où on le voit traverser le japon médiéval, et l'autre où il navigue en compagnie de christophe colomb, rien moins! le scénar complexe mais impeccablement découpé de la talentueuse devin grayson - qui connaît bien le "bat-verse" pour avoir longtemps oeuvré sur les titres "gotham knights" et "nightwing" - est un modèle de précision narrative. quant au trait élégant et racé du vétéran paul gulacy, il contraste vivement avec les séquences très gore que la scénariste soumet à ses crayons. il faut avoir vu ra's, dans la séquence japonaise, débiter au katana et à la hache de malheureux immortels dont les tronçons continuent à s'agiter pour l'éternité, le tout illustré dans le style très poétique des estampes: contempler ces peintures pleines de sérénité soudain vandalisées de grandes éclaboussures écarlates relève d'une perversité qui a de quoi surprendre et déstabiliser. véritable bd d'horreur, oscillant entre un gore à la "vendredi 13" et de longues cohortes de zombies que ne renierait pas george a. romero, "ras al guhl: year one" fait franchir une nouvelle étape dans la violence graphique à un comics moderne dont la noirceur ne cesse de s'amplifier. signe de la désespérance des temps, sans aucun doute... vu à la télé la rÉvolte des dinosaures  (anonymous rex) de julian jarrold (2004) vous pensiez que les dinosaures avaient disparus? naïfs que vous êtes! en fait, ils marchent toujours parmi nous, mais comme on nous cache tout et qu'on nous dit rien, on n'était tout simplement pas au courant, malgré des indices pourtant évidents tels que tous ces dragons que combattaient les preux chevaliers d'antan... certes, on en voit beaucoup moins de nos jours, et ce pour une excellente raison: nos chers dinos ont évolué, sont devenus intelligents, ont adapté leur régime alimentaire (merci gaylord hauser!) et ont pris forme humaine. c'est d'ailleurs là que réside la grosse arnaque de ce déplorable navet (tiré du roman d'un certain eric garcia fort heureusement inédit en france): avec un titre pareil, on en était en droit de s'attendre au minimum à un figurant dans un costard à écailles piétinant avec enthousiasme des maquettes de balsa comme au bon vieux temps de godzilla, mais maccache! on se contentera de soi-disant sauriens se dissimulant sous la défroque d'acteurs humains trop humains et encore plus lamentables. adonc les dinos d'aujourd'hui sont des flics, des avocats, des toubibs, des gangsters, des livreurs de pizzas, tout ce que vous voudrez pourvu que ça épargne le famélique budget de ce navrant téléfilm. de temps en temps, ils abandonnent leur camouflage sophistiqué, et c'est là que ça devient franchement hilarant: on leur colle sur la tronche une espèce de casque lézardiforme inarticulé, on plante deux paluches griffues dans les manches du costard, et roule casquette! vous voyez casimir? ben c'est exactement ça!!! que des bestiaux de plusieurs tonnes puissent être comprimés dans une défroque humaine, voilà qui n'inquiète guère le scénariste, lequel va jusqu'à nous montrer les combinaisons en latex imitation chair que les monstres sont censés endosser pour se perdre dans la masse, y'en a qui n'ont vraiment peur de rien! bref, tout ce petit monde parfaitement intégré vaque paisiblement à ses occupations sans que personne ne s'en doute et constitue une sorte de franc-maçonnerie corporatiste au sein de la société, jusqu'aux meufs dinos qui sont de vrais bombasses avec des nibards comacs et préfèrent le missionnaire à la levrette, ce qui est un signe indiscutable de civilisation! tout cela aurait pu être l'occasion idéale de torcher une série z mémorable, mais comme le réalisateur oscille sans cesse entre une parodie qu'il n'assume que très ponctuellement (comme avec cette idée frappadingue des dinos se défonçant aux herbes de provence, qui sont pour eux l'équivalent d'un rail de coke) et un sérieux bien mal venu étant donné l'énormité du postulat de base, on obtient au final un produit qui, s'il nous fait occasionnellement sourire par son incroyable indigence, nous précipite la plupart du temps dans des abîmes d'ennui. comment tourner un film de dinosaures quand on a le budget d'un paquet de pépito? en filmant un polar poussif où de gentils pseudo lézards en costard enquêtent sur de méchants pseudo lézards en costard pour protéger cette humanité qui les a si généreusement accueillis en son sein nourricier - il est vrai que toutes les minorités n'ont pas cette chance! en fait sarko n'a rien compris: il suffirait d'un peu de latex pour résoudre le problème des banlieues! mais ne soyons pas médisants, car il y a au moins deux authentiques dinosaures dans ce film en les personnes d'isaac hayes et faye dunaway, sans doute là pour payer leur lifting! vu à la télé trouble jeu (hide and seek) de john polson (2004) robert deniro cachetonne dans ce rôle de veuf inconsolable élevant seul sa petite fille tout aussi éprouvée, au point de se créer un compagnon imaginaire pour compenser le manque maternel. l'entité en question, prénommée charlie et fort respectueuse du cahier des charges, commet exaction sur exaction selon un crescendo savamment étudié qui culmine comme de bien entendu avec un homicide - en l'occurrence par défenestration. À ce stade-là, l'heure est venue de nous balancer l'incontournable twist censé nous laisser comme deux ronds de flan, du genre "c'est celui qui dit qui est'" ou, si vous préférez, "le plus schizo des deux n'est pas celui qu'on pense", parlez d'une trouvaille! c'est bien simple, depuis que des auteurs tels que m. night shyamalan ou david fincher ont ébranlé le petit monde du thriller avec leurs retournements de situations diaboliques, oeuvrer dans le genre sans y coller du twist à tort et à travers est devenu impensable à hollywood. problème n°1: l'utilisation de ce procédé nécessite une rigueur d'écriture que sont loin de maîtriser la plupart des scribouillards qui traînent sur le marché. problème n°2: le réservoir des twists disponibles s'épuise, ce qui se traduit par un éternel retour des mêmes poncifs, appelés par des pitchs non moins interchangeables torchés en deux coups les gros par des scénaristes feignasses et représentatifs de ce genre de purs produits d'exploitation. problème n°3: devant cet affaiblissement du procédé à force de redondance, on assiste à une surenchère, certains tâcherons n'hésitant pas à accumuler les twists au détriment de leur intrigue, et aboutissant à des scénars auxquels eux-mêmes ne comprennent plus rien tant y abondent les contradictions. s'il n'atteint pas ce niveau de décrépitude ultime, on ne peut pas dire pour autant que "trouble jeu" brille par son originalité: on suit donc d'un oeil au mieux complaisant et jusqu'à leur final convenu ces péripéties déjà vues cent fois par ailleurs. sinon y'a un budget confortable et c'est très correctement réalisé, photographié et interprété par deniro et famke janssen. mais honnêtement, y'a pas de quoi écrire à ses parents. cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.commeaucinema.com/news.php3?nominfos=35550&rub=ba liliom de frank borzage (1930) oyez, oyez, braves gens, la triste et lamentable histoire de liliom, bonimenteur de foire, apache au regard enjôleur et tombeur de bonniches en pâmoison devant les bad boys, racontée par frank borzage, roi incontesté du mélo hollywoodien qui fit vendre plus de kleenex qu'un pandémie de tuberculose! amoureux certes, mais bien mauvais mari, liliom glande d'importance tandis que son épouse en cloque bosse comme un docker pour rapporter quelques subsides au ménage. las! l'impitoyable fatalité et sa longue cohorte de catastrophes, toujours prêtes à fondre sur le paletot mité des déshérités de la vie, ne tardera pas à ramener le mauvais garçon sur sa pente naturelle, et liliom n'abandonnera son canapé favori que pour se fourvoyer dans un casse foireux, au terme duquel il mettra fin à ses jours pour échapper à la police, bouhou, snif! À mi-film - et c'est ce qui justifie la présence de ce mélo dans mes colonnes - l'âme de liliom, entachée de mille péchés dont le moindre n'est pas le suicide, se retrouve donc devant un saint-pierre fagoté comme un expert-comptable et, après d'âpres négociations, se voit condamnée à quinze ans de purgatoire au terme desquels, si son repentir est sincère, il gagnera le droit de retourner sur terre durant une journée afin de rencontrer sa fille qu'il n'a pas vu naître. pendant ce temps, fidèle par-delà la tombe, sa nunuche d'épouse repoussera tous les prétendants et continuera à se crever la paillasse pour élever leur progéniture, bouhouhouhouhou! borzage reprend ici son thème de prédilection, celui de l'amour éternel et incorruptible qui triomphe de tout et que rien ne peut entamer, pas même cette épreuve ultime qu'est la séparation dans la mort, et c'est précisément ce qui justifie le recours à un fantastique cul-béni dans plusieurs de ces films - voir la fin hilarante de "trois camarades" (1938) où les âmes séparées, ayant achevé leurs vies douloureuses, sortent de la tombe et partent vers le paradis en se tenant la main! la séquence "céleste" de "liliom" nous transporte ainsi dans un paradis surréaliste dont la poésie n'est pas sans évoquer les oeuvres d'un méliès ou d'un segundo de chomon. À ce titre, la voie ferrée suspendue en plein ciel, où circule le train à destination du purgatoire et qui se perd dans un horizon de brumes luminescentes, est l'un des moments les plus intéressants du film. cette oeuvre, emblématique des débuts du parlant, se caractérise également par une interprétation expressionniste s'inscrivant tout à fait dans la norme de l'époque, l'acting ne s'étant pas encore détaché de la gestuelle outrancière imposée par le muet, ce qui la date impitoyablement et tend à faire sourire de nos jours. ainsi la démarche de fier-à-bras de liliom, bras écartés à angle droit et futal remonté jusque sous les aisselles, n'est pas sans évoquer popeye et s'avère des plus divertissantes pour le spectateur moderne! citons enfin la mort tragique de liliom dans les bras de son épouse qui lui lit l'Évangile afin de le sauver de l'enfer: un grand moment d'outrance mélodramatique! tiré d'une pièce du dramaturge hongrois ferenc molnar qui cassa la baraque à l'époque, "liliom" fit l'objet d'un remake réalisé par fritz lang en 1934, interprété par un charles boyer juvénile, et qui se démarque par sa distance ironique du mélo pur et dur de borzage. cette curiosité est surtout connue comme unique film français de lang, et constitue une parenthèse entre sa période allemande expressionniste et sa carrière hollywoodienne. enfin, on signalera la version musicale "carrousel", réalisée en 1956 par henry king. comics all star batman "2 de frank miller & jim lee (panini - août 2006) ben c'est pas trop tôt, depuis février qu'on l'attendait! il faut dire que miller et lee mettent en gros un trimestre pour pondre un numéro - ce qui n'est pas étonnant, vu à quel point les planches sont chiadées. il en résulte pour la france un comics semestriel, puisque panini nous octroie deux épisodes par numéro. avec ces chapitres 3 et 4, le scénar de miller prend une étrange tournure: le développement dramatique en lui-même y est quasiment nul, ce qui est une façon polie de dire qu'il ne s'y passe rien... toutefois, on aurait tort de conclure à un comics sans intérêt: cette révision au vitriol des origines de robin nécessite la mise en place progressive d'un univers gothamite inédit, bref un "elseworld" pour employer le jargon des spécialistes. miller interrompt donc brusquement le récit démarré à cent à l'heure dans les deux premiers épisodes pour poser un certain nombre de jalons sans rapport apparent avec le coeur de l'histoire, et dont le fin mot se trouve différé aux chapitres ultérieurs. construit de façon pour le moins étrange, le #3, dans lequel batman et le futur robin se contentent de faire de la figuration, nous plonge dans des abîmes de perplexité en nous immergeant sans transition dans un flash-back des plus déstabilisants, qui met en scène une black canary très chaudasse se contentant de décimer à coups de talon dans les gencives la clientèle lumpen d'un boui-boui infâme où elle a échoué en tant que serveuse, et où elle se fait quelque peu pincer les fesses. cet holocauste titanesque qui occupe la moitié du comics demeurera pour l'heure sans aucune justification, et l'épisode se terminera de façon encore plus bizarre avec l'arrivée d’un superman introduit tout à fait incongrûment. le #4, qui relate la découverte de la batcave par le jeune dick grayson, relève essentiellement de l’étude de caractère. miller nous y présente un batman plus ignoble que jamais, cruel, tyrannique, inhumain, un rictus sadique lui crispant la mâchoire. au jeune dick qui se plaint de la faim, il propose de bouffer les rats qui infestent la batcave. pour sauver vicky vale qui se meurt à l’hosto après s’être fait défoncer le museau dans l’épisode 2, il ordonne à alfred de mander "le clown de metropolis" (entendez: superman!) pour ramener un chirurgien de paris. au passage, nous apprenons que batman tient le kryptonien à sa botte en exerçant sur lui un chantage à l‘identité secrète. bref, le dark knight manipule et rudoie son monde avec arrogance et sans aucune considération, allant jusqu’à s’embrouiller grave avec le brave alfred lui-même, révolté par l’attitude de son boss. si notre intellect reste quelque peu sur sa faim avec ces épisodes "de transition", notre oeil se régalera en revanche des planches remarquables de jim lee, qui n’a définitivement pas usurpé son statut de superstar du comics et profite des temps morts ménagés par miller pour démultiplier l‘action en un kaléidoscope de vignettes plus hallucinantes les unes que les autres. les nombreuses "slash-pages" dont il nous gratifie généreusement, et devant lesquelles nous tombons régulièrement en arrêt, font de ces comics une sorte de "musée jim lee" dans lequel nous déambulons sans bouder notre plaisir. le délire graphique culmine dans un dépliant de six pages qui nous fait découvrit la batcave comme dans un travelling interminable, et au dos duquel panini a eu l'excellente idée de reproduire les couvertures originales, éditions collectors comprises. bref, de la très belle ouvrage, et qui mériterait amplement, une fois achevée, une édition intégrale en album. en attendant, à l'année prochaine, pour la suite... vu à la télé mÉmoire effacÉe (the forgotten) de joseph ruben (2003)encore un sous-produit de luxe, à classer aux côtés de "trouble jeu" dans la série "les pitchs surexploités jusqu'à plus soif avec twist obligatoire et non moins éculé (de sa mère!)". telly a perdu sam, son petit garçon de huit ans, dans un accident d'avion, mais elle a du mal à en faire son deuil, d'autant que son mari, son psy et tout le reste de la planète ne cessent de lui répéter qu'elle n'a jamais eu d'enfant. une fois de plus, une fois de trop, on est censé se demander si elle est folle ou si tout cela n'est qu'une vaste conspiration. comme la thèse de la folie est solidement avancée dans la première demi-heure, nul besoin d'être extralucide pour supputer qu'un twist des familles ne va pas tarder à nous tomber sur la gueule avec la légèreté d'un pot de fleurs, au terme duquel on découvrira, bon sang mais c'est bien sûr, que la malheureuse est victime d'un complot gouvernemental. remarquez, on s'en doutait un peu, vu le nombre de "men in black" au mètre carré, aussi discrets qu'une cravate vert pomme sur un plastron fuchsia! je vous parlais plus haut de cette pénible surenchère dans l'accumulation de twists tirés par la perruque, et ben là on est en plein dedans: on découvre ainsi successivement, grâce à un effet spécial d'escamotage hilarant que le réal ne cesse de réitérer tellement il en est content, que les gouvernementaux collaborent avec des e.t. malveillants venus kidnapper nos fils et nos compagnes, et que sam, ô surprise, n'est pas mort: il est alors grand temps de s'acheminer vers un improbable happy end au cours duquel notre héroïne, aidée par un ivrogne repenti, met en déroute toute l'armada extraterrestre par la seule force de sa volonté inébranlable, rien moins! s'il vous plaît, ne venez pas me reprocher d'aligner les spoilers: le film le fait très bien tout seul tant il est désespérément prévisible! le scénar pioche sans vergogne dans toute le catalogue du film de complot à la david fincher et se démarque à peine du très honnête "complot mortel" de richard donner, un autre classique du film à twists interprété par mel gibson. pour se donner l'air original, on prend à mi-chemin un virage vers la sf avec une bonne louche de "x-files", et emballez c'est pesé! la bouillabaisse est cautionnée comme toujours par un budget confortable, un solide artisan rompu à tous les styles (joseph ruben), une image léchée, et des stars cachetonneuses telle que l'inquiétant gary sinise dans le rôle du psy, et une julianne moore hystérique qui nous fait l'effet d'une craie sur un tableau noir! mon verdict: à effacer de votre mémoire! cliquez sur le lien pour voir la bande-annonce: http://www.allocine.fr/film/video_gen_cfilm=51728.html presse film horreur #9: "la vengeance du vampire" de alfonso corona blake (ed. skandia - 1976) vous me connaissez, je ne résiste jamais au plaisir de chroniquer un de ces bons vieux romans-photos importés directement d'italie. celui-là, trouvé sur l'étal d'un brocanteur, s'avère particulièrement intéressant en ce qu'il est l'adaptation d'un film de vampires mexicain de 1960. dénicher cette info m'a demandé pas mal de recherches: le film demeurant inédit en france, il m'a d'abord fallu découvrir qu'il était sorti en italie en 1962 sous le titre "la vendetta del vampiro". derrière ce retitrage, signé qui plus est du pseudo américanisant de henry g. richards, se dissimulait en fait "el mundo de los vampiros" d'alfonso corona blake, petit maître du bis mexicain dont je désespère de jamais voir un film. contrairement à ce que l'on pourrait penser, le cinéma d'horreur mexicain - souvent confondu avec les productions espagnoles similaires - fut particulièrement vivace dans les années 60 et 70, certaines oeuvres parvenant même jusqu'à notre hexagone via ces irremplaçables cinémas de quartiers et autres séances de minuit: il s'agissait principalement des aventures de deux catcheurs masqués, santo et blue devil, extrêmement populaires au mexique et qui affrontaient des versions locales des grands monstres de l'Âge d'or universal, à savoir vampires, momies, savants fous et autres simili-créatures de frankenstein. l'alfonso corona blake en question apporta d'ailleurs sa contribution à la franchise avec "santo contra la mujeres vampiro" (1962), sorti chez nous sous le titre quelque peu abusif de "superman contre les femmes vampires", et "santo en el museo de cera" (1963). c'est dire à quel point ce numéro de "film horreur" est précieux, en ce qu'il nous donne l'occasion inespérée de nous faire une idée sur un incunable mexicain, dans lequel les aficionados du z millésimé trouveront largement leur compte. trois cents ans après que son ancêtre ait été vaincu, le vampire serge subakai (interprété par un magnifique spécimen de bellâtre hidalgo aux tempes grisonnantes) sort de sa tombe pour se venger de la famille tassman, dont les aïeux furent responsable de cette défaite. s'ensuit une histoire rocambolesque dans laquelle un héros à la moustache virile poursuivra le vampire jusque dans les souterrains truffés de pièges du château, afin de sauver sa bien-aimée. on se réjouira de moult effets spéciaux approximatifs, très bien rendus par le roman-photo - vampires affublés de masques hilarants en carton bouilli, chauve-souris à tête de meuf - ainsi que de quelques innovations frappadingues: le héros musicien fait fuir les vampires en jouant une certaine mélodie importée de transylvanie, sa main gauche se couvre de poils après qu'il ait été mordu par une vampire, sans oublier l'orgue de subakai dont les tuyaux sont constitués de tibias surmontés de crânes humains! bref, tout ce qu'on aime! je ne désespère pas de dénicher quelque jour d'autres exemplaires de "film horreur" (version française de l'italien "suspense presenta") dont parurent à l'époque une dizaine de numéros. le cas échéant, vous en serez les premiers informés - non, non, ne me remerciez pas! vu à la télé la grande menace  (the medusa touch) de jack gold (1978) imaginez que vous ayez le pouvoir d'attirer toutes sortes de catastrophes apparemment naturelles sur la tête des fâcheux, du genre freins qui lâchent, peau de banane dans l'escalier, sarkozy élu au premier tour... je sais pas ce que vous feriez, mais perso et toute honte bue, je ne résisterais que très difficilement à la tentation d'éclaircir le paysage et de rendre le monde meilleur... je pense que je commencerais par faire choir une statue de jeanne d'arc sur le gros verrat borgne et sa progéniture miss piggy, déjà on y verrait plus clair... las, ces choses-là n'existent qu'au cinéma, et n'arrivent qu'à ce veinard de richard burton - le bretzel de bush, c'était lui! enfin, veinard c'est vite dit, vu que le malheureux se voit dès le générique sauvagement agressé au point de terminer sur un lit d'hosto, réduit à l'état de légume - un vrai rôle de composition! déboule alors notre lino ventura national, chargé de mener l'enquête, et qui plonge dans le passé de la victime en compagnie de sa psy, la belle lee remick aux yeux vairons. casting international trois étoiles donc, pour cette co-pro franco-britannique à la mode des seventies, époque bénie où des artisans comme jack gold savaient torcher des films de genre efficaces et passionnants sans avoir recours à toute une panoplie d'effets spéciaux envahissants, à la seule force de leur conviction et de celle de leurs acteurs. film en forme de flash-back, "la grande menace" retrace au travers de l'enquête de lino ventura et lee remick la vie pathétique d'un homme doté d'un pouvoir exceptionnel qu'il vit comme une malédiction et qui finira par le dominer et le corrompre, ses appels à l'aide ne rencontrant qu'incrédulité. À ce titre, l'intérêt majeur du film réside dans le parcours intellectuel de l'inspecteur ventura, qui voit ses certitudes de frenchy cartésien basculer dans le doute au fil de ses incroyables découvertes, d'autant plus que, depuis son lit de douleur, le surdoué burton dont le cerveau demeure des plus actifs continue ses facéties... l'inquiétude et la tension vont ainsi croissant jusqu'à un climax que ne renieraient pas les plus fameux des films-catastrophe, et qui débouche sur un final d'un pessimisme déprimant. bref, une petite perle à redécouvrir d'urgence. batman se peigne avec les zombies! fay dino-way! le "trouble jeu" de l'entité charlie: rien que des bêtises! liliom, tombeur de bonniches naïves! la famille décomposée de julianne moore! black canary fait grimper la température! l'orgue en tibias du vampire subakai batgirl vue par alfonso corona blake! lino ventura et lee remick face à un richard burton fantômatique... posté par patchworkman à 21:17 - fin de mois - commentaires [6] - rétroliens [0] - permalien [#] 31 août 2006 et pour quelques mollards de plus... (août 06) fin de mois et pour quelques mollards de plus... (ou:"les chroniques auxquelles vous croyiez pouvoir échapper") confiné la plupart du temps dans mon lit pour raisons de santé, je n'ai eu durant ce mois d'août rien d'autre à foutre que regarder la télé et m'abîmer (on en ressort pas toujours intact!) dans la lecture. résultat: une rubrique "mollards" qui ressemble à un plancher de sanatorium! vu à la télé captain sky et le monde de demain (captain sky and the world of tomorrow) de kevin conran (2003) s'il y a un genre totalement inconnu des jeunes générations, et bien oublié des moins jeunes, c'est sans aucun doute le "serial". À part les contributions de quelques cinéastes majeurs ("les espions" - 1919 - de fritz lang, "fantômas" - 1913 - et "judex" - 1916 - de louis feuillade) qui restent visibles sous forme de longs métrages remontés dans les ciné-clubs et cinémathèques, et les trop rares mais méritoires incursions d'arte dans ce domaine au cours des 90's (intégrale de l'inénarrable "les zombies de la stratosphère" - 1952 - de fred c. brannon, plus trois épisodes programmés à l'occasion d'un théma du tout aussi kitsch "flash gordon" - 1936 - du spécialiste frederick stephani - toutes choses dont je conserve précieusement les vhs!), auxquels il convient d'ajouter "la reine de la jungle" - 1935 - de robert f. hill, diffusé par fr3 dans les 80's (mais de façon trop anarchique pour pouvoir être suivi régulièrement), tout le monde semble se désintéresser du serial. sauf peut-être kenny conran, qui avoue une passion immodérée pour le genre, et lui élève avec son "capitaine sky" un magnifique mémorial. gigantesques robots volants à géométrie variable, porte-avions stationné en plein ciel, vieux coucou amphibie et truffé de gadgets à la james bond, vilain invisible et insaisissable répondant au doux patronyme de totenkopf (littéralement: "tête de mort"), blondes héroïnes en péril et péripéties abracadabrantes distribuées à un rythme effréné dans un avant-guerre de pacotille qui fleure bon la science-fiction d'arrière-grand-papa, voilà le spectacle virevoltant, à regarder avec les yeux écarquillés d'un enfant, que nous offre pour notre plus grand bonheur ce jeune réalisateur surprenant. kevin conrad se paie en outre le luxe de réussir là où d'autres, pourtant plus aguerris dans le métier, se sont lamentablement vautrés, à savoir dans le film entièrement réalisé (exception faite des acteurs) en images de synthèse. cette réussite tient avant tout dans la mise en place d'une esthétique cohérente d'un bout à l'autre, parce que soigneusement pensée et élaborée en amont du tournage. par l'utilisation d'un pseudo noir et blanc pseudo colorisé et très contrasté, conrad replonge son film en pleine période expressionniste, c'est-à-dire à la charnière du muet et du parlant, cadre historique du serial dont il pastiche à merveille le style - à l'instar d'un tim burton pour son "batman", lui aussi se réclame du "métropolis" de fritz lang pour la conception de sa mégalopole. les acteurs eux-mêmes prennent un malin plaisir à jouer la surenchère, tant dans leur look que dans leur gestuelle très théâtrale. jude law, en justicier hyper-positif toujours rasé de frais tel que l'amérique n'en rêve plus que dans les délires des républicains, prend des poses hilarantes de fier-à-bras. gwyneth paltrow, peste glamoureuse, semble sortir tout droit d'un polar de chandler avec son imper mcfarlane, son bitos et ses bas nylon. mais la palme revient à angelina jolie, magnifique walkyrie patriotique sur laquelle semblent converger tous les fétichismes: uniforme straight tiré à quatre épingles, bottes de cuir, calot vissé sur la tête et coquin bandeau sur l'oeil faisant écho à la très sexy reine de sogo du "barbarella" de forest, bref le rêve incarné de tout masochiste pratiquant! que du bonheur, je vous dis, que du bonheur! cliquez pour voir la bande annonce: http://www.allocine.fr/film/video_gen_cfilm=50154.html comics batman: "enfer blanc" de jim starlin & berni wrightson (usa - coll "super-héros" - 1989) si vous passez par la lorraine avec vos gros sabots, vous ne manquerez pas de visiter la bonne ville de metz ainsi que son impressionnante cathédrale, à proximité de laquelle vous trouverez un bd shop fort bien achalandé du nom de "cd bulles", nanti qui plus est d'un rayon "comics d'occase" de bonne tenue et qui vous permettra de compléter vos collections à vil prix (en gros: 5 € l'album). en ce qui me concerne, je me suis fait l'intégrale des quatre volumes d'"enfer blanc", laquelle, vous en conviendrez, ne se trouve pas sous le pas d'un cheval (cote officielle = 12 € le volume). cette tétralogie cartonné à la présentation irréprochable reprend les quatre numéros de la mini-série "the cult", sortie aux states en 1988. "cult", ce comics l'est incontestablement, puisque dessiné par l'un des plus grands, co-créateur avec lein wein de la mémorable "swamp thing", maître inégalé du gothique, j'ai nommé (chapeau bas, je vous prie) monsieur berni wrightson. jim starlin, autre star du silver age célèbre pour son très psychédélique "captain marvel", lui taille ici une histoire sur mesures, puisqu'il y est question d'une secte constituée de sdf et autres déshérités de la société, manipulés par le gourou blackfire, qui se terre dans les égoûts de gotham et n'en sort que pour délivrer une justice expéditive en massacrant la pègre avec une violence extrême. en effet, ce contexte "égoutier" permet à un wrightson tout à son affaire de faire évoluer ses personnages dans une enfilade de galeries et de cryptes suintantes qu'il dessine comme personne, de les immerger dans cette putréfaction marécageuse qui a fait la grandeur des planches de "swamp thing", et enfin de dresser une galerie de créatures contrefaites, au physique tourmenté par la misère, s'extirpant de leur ghetto insalubre comme des démons de l'enfer pour hanter notre bonne conscience de nantis. quant à batman, piégé dans ce labyrinthe où la pourriture règne en maîtresse, torturé cruellement et interminablement, subissant un lavage de cerveau des plus pernicieux, il dérouille grave jusqu'à ce que robin arrive enfin à la rescousse... quoique l'art de wrightson ne soit jamais aussi époustouflant qu'en noir et blanc, la mise en couleur reste ici à sa juste place et respecte le trait du maître - contrairement à cette horreur imbuvable que constitue le crossover "batman / aliens" de 1997, autre oeuvre de wrightson massacrée par des couleurs numériques du plus mauvais goût. comics tom strong - vol. 1 par alan moore & chris sprouse (semic-books - octobre 2000) trouvé toujours dans cet excellent magasin de metz, et toujours pour 5 €! semic s'étant irrémédiablement cassé la gueule, mieux vaut pendant qu'il en est encore temps compléter nos collecs en se jetant sur tous les "semic-books" qu'on trouve, avant qu'ils ne disparaissent définitivement des librairies pour devenir des collectors hyper-cotés! dans la bibliographie de moore, "tom strong" appartient à la même catégorie "pastiches" que "supreme" (parodie de superman) ou "promethea" (parodie de wonder woman). le modèle est ici doc savage, héros de romans d'aventures jadis publiés en france dans la collection "marabout junior" qui, avec bob morane, berça la jeunesse des gens de ma génération (pour mémoire: marvel en tira un comics assez falot dans les seventies - publié en france dans "titans" # 4 à 11). comme toujours chez moore, le pastiche tient un équilibre parfait entre la parodie et un hommage respectueux nourri à la nostalgie des comics du golden age. comme dans "supreme", il éclate la chronologie en nous proposant divers épisodes de la vie de tom strong, lequel mérite plus que personne le qualificatif d'"enfant du siècle". de fait, l'homme naît en 1900, en pleine période "steampunk" (ce qui nous vaut des planches dans le plus pur style de "la ligue des gentlemen extraordinaires", et qui offrent à moore l'occasion d'un hommage à edgar rice burroughs) et poursuit sa carrière jusqu'en 1999 où, toujours fringuant grâce à la racine de "goloka" qui lui confère santé et longévité, il se retrouve protecteur de millenium city - une mégalopole d'un futurisme de pacotille - en passant par la seconde guerre mondiale au cours de laquelle il affronte un gang de nazillonnes sexy au look sm. autre procédé caractéristique de la manière de moore: la mise en abyme. en effet, les aventures qui nous sont relatées constituent également les lectures de timmy turbo, gamin fan de comics typique et probable paradigme de moore enfant, membre du fan-club de tom strong dont il attend chaque nouvel épisode avec impatience. ce personnage, dont des tranches de vie s'intercalent entre les diverses aventures de son héros favori, et pour lequel chris sprouse change totalement son style pour adopter un trait "cartoony", fait le lien entre les épisodes qu'il découvre en même temps que le lecteur. l'une des scènes les plus savoureuses est celle où timmy, absorbé par la lecture de son comics, ne se rend pas compte que son idole est en train de se peigner avec un vilain juste sous les fenêtres du tramway aérien qui l'emmène à l'école! enfin, on a droit à une galerie de personnages des plus bigarrés, comme pneuman, un robot "steampunk" alimenté en énergie par une chaudière à bois, ou encore salomon, le gorille intelligent en costard trois-pièces (probable référence au "monk" de doc savage) qui déquille ses adversaires à coups de club de golf! les vilains ne sont pas en reste, tous plus hallucinants les uns que les autres, la palme revenant à l'"homme modulaire" qui "a scindé son esprit en une multitude d'unités informatiques" et qui voyage par le web pour frapper aux quatre coins du monde! bref, encore une preuve, si besoin en était, qu'alan moore reste le scénariste le plus fou et le plus créatif de toute l'histoire du comics. vu à la télé alien vs predator de paul w.s. anderson (2004) encore un "pop-corn-movie" dont le seul intérêt réside dans l'effet d'annonce du titre. le benêt s'y précipite en espérant voir le combat du siècle, et se retrouve devant la bouse du millénaire! tant pis pour lui: rien que le nom de paul anderson au générique aurait du lui mettre la puce à l'oreille... extrait de la filmo du lascar: "mortal kombat" - la bouse du millénaire précédent! - plus une paire de "resident evil" contre laquelle je n'échangerais pas la mienne! bref, quand c'est pas "donjons et dragons", c'est "baston et couloirs"! spécialiste de l'adaptation foireuse de jeux vidéo (pléonasme!), anderson filme comme telle l'affrontement des deux superstars, tant il est vrai que les chiens ne font pas des chats! pour ce qui est de la baston, on peut compter sur le baveux et le rasta pour s'en donner comme à verdun et dans la plus totale confusion, comme toujours chez popaul. quant aux couloirs, on n'est pas volés non plus puisque l'action se déroule dans une pyramide labyrinthique à géographie variable (merci, "cube"!), dans laquelle les protagonistes humains se perdent avant de se faire dégommer par l'une ou l'autre des monstruosités: autant de déambulations interminables qui, accommodées d'un suspense à deux balles, assurent le remplissage à peu de frais d'une longueur non négligeable de pellicule. là-dessus, je te greffe quelques sfx noyés dans une pénombre bleuâtre, je saupoudre de quelques références à la tétralogie (lance henriksen, pseudo-ripley...) et l'affaire est emballée. ah ouais, j'allais oublier: c'est une production joel silver! quoi? qu'est-ce que tu dis, paul? tu viens de passer le cinquième niveau? c'est cool, paul, mais fais gaffe quand même: y'a un cinéphile planqué prêt à te tomber sur le poil, et je crains que tu ne sois pas équipé pour... cliquez pour voir la bande annonce: http://www.allocine.fr/film/video_gen_cfilm=47002.html vu à la télé the grudge de takashi shimizu (2004) voilà un remake qui va relancer la polémique du pillage systématique du cinéma fantastique japonais par un hollywood opportuniste, toujours prêt à récupérer le succès des autres tout en leur laissant essuyer les plâtres. sauf qu'ici, le cas est très particulier: ce remake américain est en effet réalisé par takashi shimizu, l'auteur-même de l'original "ju-on", considéré comme un classique au même titre que le "ring" de nadaka. plus étrange encore, il a été tourné au japon après délocalisation des principaux acteurs qui, eux, sont américains... contre toute attente, cette tambouille insolite qui laissait présager le pire débouche au contraire sur un film de fantômes de très bonne tenue, laissant loin derrière les purges innommables dont joel silver et consorts saturent les écrans avec une prolixité qui confine à de la dysenterie. de fait, le déracinement des héros américains immergés dans un milieu et une culture qu'ils ne maîtrisent pas ou mal (thème déjà exploité par polanski dans son excellent polar "frantic"), s'avère au bout du compte une excellente idée. les protagonistes ne s'en trouvent que plus vulnérables face à une menace qui se dédouble: l'angoisse du déracinement est en effet portée à la puissance deux par les événements abominables qui se déroulent sur ce substrat déjà instable... d'où inquiétude accrue par contrecoup sur le spectateur, qui s'identifie parfaitement à des héros non japonais, et s'en trouve deux fois plus déstabilisé... coup de maître donc du producteur sam raimi, géniteur de ce concept très bizarre de "délocalisation": en sa qualité de réalisateur très estimé des fans et auteur entre autres d'un trop méconnu "intuitions" fort inspiré par le fantastique nippon, il a su créer un contexte favorable à l'épanouissement du talent de shimizu - ce qui, en théorie, devrait être le rôle de tout producteur qui se respecte. et du talent, l'homme en a à revendre: il sait poser ses plans, leur imprimer le rythme qu'il faut, laisser au spectateur le temps de s'intriguer, puis de s'inquiéter, puis de s'angoisser, perturbant la chronologie pour intensifier le sentiment d'égarement, créant un climat d'étouffante étrangeté qui prélude à l'irruption de chocs visuels administrés comme autant de coups de marteau... pour ne citer qu'un exemple, la scène de la réapparition du personnage présumé disparu de yoko en laissera plus d'un pantelants! la violence elle-même, lorsqu'elle se déchaîne, est traitée avec un raffinement exquis, ce qui nous change agréablement du bourrinage à la mode hollywoodienne. seule ombre au tableau, on est obligé de se farcir la pintade sarah michelle gellar, qui ne sait plus que faire de sa carcasse dès qu'elle n'a pas de vampires à latter! À part ça, "the grudge" est un maître-film, à consommer sans modération. cliquez pour voir la bande annonce: http://www.allocine.fr/film/video_gen_cfilm=55429.html vu à la télé anacondas: À la poursuite de l'orchidÉe de sang (anacondas: the hunt for the blood orchid) de dwight h. little (2004) c'est aussi innovant que koh-lanta saison 2 par rapport à koh-lanta saison 1. vous prenez l'opus 1, vous le délocalisez à bornéo et le tour est joué. tout pareil je vous dis: même fleuve, mêmes rapides, même barlu brinquebalant, même aventurier-baroudeur-cynique-mais-qui-a-bon-coeur-finalement, mêmes pétasses en short, même traître infiltré dans la bande, une mesure d'indiana jones, une mesure de grosse bestiole gloutonne, une mesure de terreur sub-aquatique, bref un some-up au rabais de la filmo spielbergienne, qu'on jurerait par moments filmé dans les mid-eighties par un sergio martino ou un enzo g. castellari au mieux de leur forme! bon, d'accord, on n'a plus jennifer lopez, ni cette vieille brutasse sympathique de jon voight (the "macadam cowboy" himself), mais il nous reste le black-moulin-à-paroles émule d'eddy murphy qui rappe sans discontinuer des vannes à deux balles avec une voix de tête insupportable et, pire que tout, le serpent ne le bouffe même pas! À ce sujet, il serait grand temps que sos racisme, ou les black panthers, ou même dieudonné, tiens, se mobilisent pour faire interdire ce genre de personnages qui discrédite toute la communauté noire! ou alors, qu'on fournisse de l'aspirine à l'entrée des salles! sinon, c'est réalisé par le vétéran dwight h. little, artisan solide mais sans personnalité, spécialiste des séquelles foireuses ("halloween 4", "sauvez willy 2"...) qui végète dans la série télé entre deux nanars. en dépit de l'accumulation de poncifs et de rebondissements annoncés au mégaphone, c'est passablement torché et ça se laisse voir d'un oeil amorphe pour s'oublier dans la seconde qui suit le générique de fin. du cinéma-kleenex, quoi... rediffusion: mardi 5 septembre à 4h40, sur canal + cliquez pour voir la bande annonce: http://www.fra.cityvox.fr/cinema_calais/anacondas-a-la-poursuite-de-l-orchidee-d_900036195/bandeannonce?player=cam vu à la télé la voix des morts (white noise) de geoffrey sax (2004) durant mon adolescence, j'ai vécu une expérience terrible... j'ai assisté à une journée "marguerite duras", organisée par le ciné-club local: de 8h du mat à minuit, je me suis farci successivement: "india song", "son nom de venise dans calcutta désert", "des journées entières dans les arbres", "nathalie granger", pour finalement m'endormir lâchement, bercé par le ressac, sur "vera baxter ou les plages de l'atlantique". le tout entrecoupé d'interventions de l'auteur, invitée pour l'occasion, lesquelles justifièrent pleinement cette adresse que lui fit jacques lacan: "ma chère marguerite, vous êtes bête, et c'est tant mieux: car si vous n'étiez pas bête, vous deviendriez folle!" affreux! j'ai juré qu'on ne m'y reprendrai plus, à jouer l'intello dégénéré! encore aujourd'hui, il m'arrive de me réveiller en hurlant son nom de venise dans mon lit en portefeuille! qu'on ne me parle plus de duras ni de son chinois! et bien, je vous le donne en mille: je me suis refait piéger! car la guiguite s'est bel et bien réincarnée sous la forme de geoffrey sax, réalisateur souffreteux de "la voix des morts". que vous dire? c'est chiant! mais alors chiant! il s'agit d'un veuf inconsolable qui guette des messages de la chère disparue dans la neige de la télé, ou dans le bruit blanc de la radio - d'où le titre original. de temps en temps, il devine un vague grésillement dans lequel il nous semble distinguer quelque chose comme "n'oublie pas de ramener le pain, bzz, crac!", et il est fou de joie. d'autres fois, il énerve les morts qui se vengent cruellement en cassant le beau vase de tata lucie, et puis voilà... c'est tout! durant une heure et demie qui ressemble à un siècle, michael keaton écarquille les yeux devant des points blancs, bidouille sur des ordis, écoute des craquements, "et ça recommence encore et encore", comme chante notre cabrel national... total foutage de gueule, à boycotter de toute urgence! quoi? qu'est-ce que j'apprends? "la voix des morts 2" est annoncé pour bientôt? putain j'y crois pas! rediffusion: vendredi 8 septembre à 3h10, sur canal + cliquez pour voir la bande annonce: http://www.allocine.fr/film/video_gen_cfilm=57828.html vu à la télé le vaisseau de l'angoisse (ghost ship) de steve beck (2003) ayaye! une production "dark castle entertainment"! la société de l'infâme joel silver, celle-là même qui enfile les remakes foireux comme d'autres les perles un jour de cassoulet, vous vous souvenez? bon, c'est mon jour de bonté, je vais essayer de pas trop casser... déjà, c'est pas un remake, quoique ça ne vaille guère mieux, les scénaristes nous ressortant les vieilles légendes de la "marie-céleste" et du "hollandais volant". ensuite, c'est nettement moins mauvais que "la maison de l'horreur" (voir chronique éponyme) ou "13 fantômes": faut dire qu'il était difficile de faire pire! faut dire aussi que - une fois n'est pas coutume - silver a embauché ici un réalisateur non atteint d'épilepsie chronique, ce qui nous vaut une première demi-heure à peu près potable, durant laquelle steve beck s'applique consciencieusement à poser ses plans, à instaurer un semblant de climat et... ça s'arrête là! car que voulez-vous, on ne peut pas faire de miracles avec un script inepte! tant que les fantômes jouent à cache-cache dans les coursives, apparaissant çà et là dans les coins, ça passe encore... le problème, c'est qu'ils apparaissent de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps, jusqu'à en devenir envahissants! or, ce que sait tout un chacun et que seuls semblent ignorer les prétendus scénaristes, c'est qu'un fantôme trop présent, ça ne fait plus peur! en outre, les spectres s'avèrent rapidement des bavards intarissables, à tel point que l'on finit par obtenir un film plus raconté qu'il n'est vu! mieux: ça bavasse de la sorte jusqu'à ce que le spectateur sache de façon claire et précise une demi-heure à l'avance comment tout ça va se terminer! un film qui génère lui-même ses propres spoilers, vous admettrez que c'est quand même assez puissant! enfin, à entendre tous ces spectres nous expliquer par le menu le pourquoi du comment, on en arrive à se demander si silver et sa bande ne nous prendraient pas un tout petit peu pour des neuneus, ce qui fait toujours plaisir! sinon, toujours les mêmes plans "soft-gore" qui pourraient être montrés sans problème à "bonjour les zouzous", sans oublier les éternels pompages des succès les plus fameux du genre: les coursives rouillées rappellent fort celles du "nostromo", parcourues qui plus est par une pseudo-ripley en t-shirt moulant, et la salle de bal illuminée sort en droite ligne de "shining" - on ricane! un âne, on a beau lui couper les oreilles en pointe, on n'en fera jamais un cheval de course: de même, ce n'est pas en remplaçant les couloirs par des coursives qu'on réussit un film d'horreur. cliquez pour voir la bande annonce: http://www.allocine.fr/film/video_gen_cfilm=40879.html vu à la télé les bouchers verts (de grønne slagtere) de anders-thomas jensen (2004) voilà un concurrent sérieux pour lars von trier, à croire que le danemark est le pays de tous les ovni cinématographiques! svend et bjarne, deux amis inséparables, bouchers de profession et las du harcèlement que leur fait subir un patron antipathique, décident de monter leur propre entreprise. rien que de très banal a priori, sauf que les deux compères se trimballent l'un comme l'autre une collection de névroses à faire pâlir sigmund freud en personne! tout démarre sur un accident stupide: un livreur est malencontreusement enfermé dans la chambre froide et y meurt gelé. là où vous et moi ferions immédiatement appel aux autorités compétentes, svend décide en toute logique de faire disparaître le corps en le débitant et en le refourguant à ses clients! coup de théâtre, le boucherie qui jusque là vivotait explose son chiffre d'affaire. se pose alors le problème du réapprovisionnement, etc, vous voyez le genre... et bien non, vous ne voyez rien du tout, ou plutôt vous ne distinguez dans cette sordide et classique histoire de meurtres et d'anthropophagie que la partie visible de l'iceberg. en effet, ça se complique copieusement avec le réveil miraculeux d'eigil, le frère jumeau de bjarne, qui vient de passer dix ans dans le coma. au vu des séquelles psychologiques qu'il manifeste, on ne peut pas dire qu'eigil relève le niveau établi par notre couple de crétins, surtout si l'on en juge par la girafe en peluche qu'il trimballe partout! de plus, bjarne manifeste une hostilité aussi mystérieuse qu'intense à l'égard de son jumeau, et particulièrement concernant la fixation de celui-ci sur les animaux... comme si ça ne suffisait pas, bjarne doit aussi s'occuper de dissimuler les exactions morbides de son associé, en même temps qu'il tombe amoureux de la fille du gardien du cimetière et que l'ex-patron du duo déficient ourdit un complot dans leur dos. lorsque le délire atteint son apogée avec l'enterrement en grandes pompes de deux poulets plumés, nul ne doute plus des intentions facétieuses du réalisateur anders-thomas jensen. mais là encore, nous sommes pris à contre-pied par une réalisation d'un classicisme glacial et qui n'est pas sans évoquer un compte-rendu de médecine légale! sachant pertinemment que le comique le plus drôle est celui qui débite ses gags avec un sérieux imperturbable, jensen applique ce principe à la buster keaton d'un bout à l'autre de son métrage, et sans jamais faillir. ne comptez pas sur lui pour mettre son humour en avant ou téléphoner ses gags à coups de clairon: au contraire, la satire et la dérision se fondent ici de façon homogène à la grisaille du quotidien, ce qui tend à réduire le réel dans sa totalité à une farce grotesque, racontée avec une rigueur quasi bergmanienne par un trio d'idiots laissés pour compte, et qui prend sa revanche sur une humanité dépeinte comme carnassière. cet humour pisse-vinaigre, par le décalage qu'il établit entre la morgue de la forme et le délire fondamental qui la torpille, provoque chez le spectateur les plus franches crises d'hilarité, sans qu'il puisse toutefois se départir d'un sentiment diffus de malaise... ajoutez une conclusion d'un immoralisme à pétrifier tous les tartuffes des trois religions réunies, et vous obtenez un petit chef-d'oeuvre frappé du sceau de l'ange du bizarre, à voir toutes affaires cessantes. anders-thomas jensen est un réalisateur à suivre de très, très près. cliquez pour voir la bande annonce: http://www.allocine.fr/film/video_gen_cfilm=57423.html "capitaine sky": une angelina très dominatrice... le batman souterrain de berni wrightson tom strong et sa petite famille "alien vs predator": t'a'ar ta gueule à la récré! tojiro: l'un des spectres inquiétants de "the grudge" "anacondas": du boa dont on fait les flutes! "la voix des morts": fermez vos gueules! "les bouchers verts": lars von trier n'a qu'à bien se tenir! posté par patchworkman à 11:53 - fin de mois - commentaires [15] - rétroliens [0] - permalien [#] 07 août 2006 et pour quelques mollars de plus... (juillet 06) fin de mois et pour quelques mollards de plus... (ou: "les chroniques auxquelles vous croyiez pouvoir échapper!") oui, oui... je sais... pour raisons de santé indépendantes de ma volonté pourtant inébranlable, les "mollards" de juillet accusent quelque retard... n'empêche que si vous croyiez y échapper, ben c'est râpé! livres le serpent de mer de jules verne (hachette - bibliothèque verte - 1937) voilà un ouvrage que je recherchais depuis des années sans parvenir à mettre la main dessus. ce n'est que très récemment, durant mes vacances, que je le dénichai dans la bibliothèque impressionnante de mes hôtes: sitôt trouvé, sitôt dévoré, et je n'ai pas été déçu! considéré sans doute comme un oeuvre mineure par des éditeurs mal avisés, "le serpent de mer" (également connu sous le titre "les histoires de jean-marie cabidoulin") a connu sa dernière réédition - du moins à ma connaissance - en février 1979, toujours en bibliothèque verte. et cela est bien dommage, pour ne pas dire scandaleux, car ce court roman (250 pages) de 1899 demeure sans doute l'un des plus curieux et des plus marginaux de l'imposante bibliographie vernienne. clairement scindé en deux parties bien distinctes, "le serpent de mer" nous relate l'odyssée du "saint-enoch", parti du havre pour une longue campagne de pêche à la baleine. la première partie nous décrit par le menu le quotidien de cette activité dans les eaux de nouvelle-zélande et, de ce fait, ne se démarque en rien de la manière habituelle de l'auteur. véritable passionné de la marine à voiles, et plus que jamais animé de son éternel souci didactique, verne nous livre un documentaire captivant au terme duquel on n'ignore plus rien des baleinières, des techniques de pêche aux cétacés, non plus que de la géographie, faune, flore et populations des contrées traversées. nulle présence en tous cas du "grand serpent de mer", si ce n'est dans les divagations de jean-marie cabidoulin, tonnelier superstitieux et sorte de cassandre persuadé dès son embarquement que le voyage finira mal... mais tout se déroule au contraire sous les meilleurs auspices, et cette première partie s’achève sur une relâche à vancouver où le capitaine bourcart fait fortune en vendant les produits de sa pêche, avant d’appareiller pour la mer d’orkhotsk, au large du kamtchaka. là débute la seconde partie dans laquelle tout bascule: le roman s’oriente distinctement dans le genre fantastique que verne n’a que peu fréquenté, lui préférant d’ordinaire le récit d’aventures ou la sf de style "steampunk". on ne peut d’ailleurs que déplorer le manque d’intérêt de l’auteur pour le genre, car il s’y montre ici d’une maîtrise indiscutable: au fur et à mesure que le "saint-enoch" progresse vers le nord, l’ombre du serpent de mer ne cesse de rôder autour du navire, et à se faire de plus en plus précise sans que toutefois le léviathan ne daigne montrer le bout d’une écaille... verne utilise ici un principe fondamental du genre, à savoir que la présence effective du croquemitaine ne sera jamais aussi terrifiante que la menace de plus en plus pressante de son apparition indéfiniment différée. il s’approche donc peu à peu du monstre, dosant ses effets, comme par cercles concentriques, au moyen d'une gradation magistrale au terme de laquelle, bien que n’ayant toujours rien vu de concret, tout le monde se range à l’avis du sinistre cabidoulin. Ça commence par une fausse alerte dont on rit de bon coeur, ça se poursuit par l’apparition d’une houle inexplicable, puis ça se précise par la découverte de cadavres de baleines mutilées par quelque formidable prédateur, ou encore le témoignage de pêcheurs kamtchadales terrifiés et revendicant une "rencontre du troisième type", bref verne s’évertue à maintenir avec maestria le caractère indirect de la relation qui lie le serpent de mer à nos héros. l’horreur culminera avec l’engloutissement aussi rapide qu’inexplicable d’un navire sous les yeux de l’équipage du "saint-enoch" impuissant, prélude pour celui-ci à un interminable cauchemar... on navigue, on le voit, dans les eaux troubles du "fantastique maritime", tels que le classique de poe "aventures d’henry gordon pym", ou encore les chefs-d’oeuvre tétanisants de ce grand maître méconnu qu’est william hope hogdson ("les canots du glen carig", "les pirates fantômes", "la chose dans les algues", etc...). Évidemment, je me garderai bien de vous dévoiler le dénouement, lequel s’avère des plus déconcertants et, pour tout dire, extrêmement audacieux eu égard aux canons littéraires de l’époque. les fans les plus assidus de jules verne, eux, garderont sur la langue le goût d’un soupçon lancinant, quant à la véritable nature de cet énigmatique serpent de mer... vu à la télé trois courts-métrages n'étant pas un adepte de "koh-lanta" (grabat, tartines de lombrics, se faire enfiler pour une boîte d’allumettes...), je m’arrange toujours pour avoir la télé en vacances, ne serait-ce que pour ne pas louper "lost"... même que ce coup-ci, j'avais le câble s'il vous plaît, ce qui m'a permis certaine nuit sans lune d'assister, sur la chaîne "13ème rue", à un florilège de courts-métrages du genre qui nous intéresse. "dernier cri" de grégory morin (2005) ressemble à une pochade de carabin. s'introduisant nuitamment chez pierre bellemare himself, qui joue son propre rôle, un cambrioleur (jo priesta, vu dans le flippant "irréversible") assassine le grand homme. mais, fort de son immortalité cathodique, celui-ci revient hanter son meurtrier via les innombrables téléviseurs disséminés dans son appartement. tous diffusent "dernier cri", une émission de télé-achat qui donne à bellemare l'occasion de s'autoparodier avec un plaisir non dissimulé, ce qui nous le rend d'autant plus sympathique. présente-t-il un couteau de cuisine électrique, que les cinq doigts de son assassin volent en l'air dans une gerbe impressionnante d'hémoglobine! propose-t-il un mixer, que voilà l'autre main finement émincée, et ainsi de suite jusqu'à réduction du malfaisant à l'état de larve sanguinolente! bref, du tout bon pour les amateurs de gore rigolard! "dans la nuit"  de françois reumont (2001) s'avère une variation classique mais efficace du thème du "voyageur-de-nuit-dérouté-qui-pénètre-dans-une-maison-sinistre". bien que manquant quelque peu d'originalité et dans son argument et dans son dénouement, la qualité de la réalisation et de l'interprétation n'en place pas moins son auteur parmi les espoirs potentiels du fantastique hexagonal (si toutefois il en existe un!) "la patiente 69" de jean-patrick benes et allan mauduit (2005) - faut-il voir dans ce titre un clin d'oeil égrillard? - me pose un problème. bien que non dénué d'atouts - réalisation impeccable, présence au casting du ténébreux tom novembre - le film craint par son sujet même. que les auteurs plagient éhontément "le système du docteur goudron et du professeur plume" d'edgar poe (in "histoires grotesques et sérieuses"), passe encore... mais qu'ils puissent supposer le spectateur suffisamment inculte pour ne pas s'en être rendu compte, voilà qui relève d'une condescendance des plus insultantes!  en conclusion, et malgré les quelques réserves que j'ai pu émettre, le bilan est globalement positif et tend à montrer que le cinéma fantastique français dispose d'un vivier de talents prêts à s'investir dans le genre avec passion. encore faudra-t-il que messieurs les producteurs de merde, tout à leurs pantalonnades franchouillardo-poujadistes façon clavier-jugnot, daignent leur accorder quelque attention. le cinéma fantastique existe bien en france (valette, aja, gans, voire kassovitz), mais tous les auteurs présentant quelque intérêt, dégoûtés, ont tôt fait de se délocaliser aux states où ils finiront un jour ou l'autre par se faire laminer par le système blockbuster. et en attendant, c'est pas pitof qui va relever le niveau! dvd dÉmons 2 (demoni 2: l'incuba ritorna) de lamberto bava (1986) et c'est reparti pour un tour! après un opus 1 déjà bien pénible (voir "mollards" de mai), "mad movies" persiste et signe en sortant ce deuxième chapitre chiant comme la pluie (bon, d'accord, je devrais pas dire des trucs pareils en pleine canicule!). les démons sont donc de retour mais cette fois, au lieu de crever un écran de cinéma, ils sortent directement de la télé (l'horreur absolue: imaginez steevy boulet surgissant dans votre salon, en chair et en incisives!). le pillage systématique de quelques classiques du genre est évidemment au rendez-vous: "evil dead" bien sûr, référence de base de ce douteux diptyque, mais également le "frissons" de david cronenberg, ainsi qu'"alien": comme dans le premier, la contagion se perpétue en effet à l'intérieur d'un immeuble de grand standing dans lequel les résidents, victimes d'une technologie protectionniste trop performante, se retrouvent enfermés en compagnie des démons, et concernant le classique de ridley scott, sachez que le sang des créatures traverse planchers et plafonds pour aller contaminer le voisin du dessous. le pire, c'est qu'il n'aura fallu pas moins de quatre scénaristes, parmi lesquels dario argento (toujours producteur) et l'inévitable dardano sacchetti, pour pondre ce patchwork de plagiats opportuniste et sans âme. non, il n'y a vraiment rien à sauver dans ce coûteux nanard: ni la mise en scène chaotique de lamberto bava, qui sur-sature en vain l'écran de couleurs primaires flashy histoire de bien nous rappeler de qui il est le fils (pathétique!), ni le scénar incohérent et bourré de contradictions, ni les acteurs nullissimes (parmi lesquels une juvénile asia argento ainsi que sa soeur fiore) qui gesticulent plus qu'ils ne jouent, ni la musique de l'insupportable simon boswell qui nous pilonne les esgourdes de son heavy-metal pachydermique, ni les pseudo-innovations (clébard et bambin "démonisés"), etc... le seul à tirer quelque peu son épingle du jeu est le responsable des sfx sergio stivaletti, qui orchestre avec ostentation un nombre incalculable de mutations visqueuses. mais lui-même sombre à son tour dans le ridicule lorsqu'il fait jaillir d'une poitrine explosée (toujours "alien"!) un gnome issu en droite ligne du "muppet-show"! bref, si les deux "démons" ont un quelconque intérêt, celui-ci ne saurait être que sociologique, le diptyque étant tout à fait représentatif de cette vacuité clinquante qui a caractérisé les années 80, au cours desquelles la civilisation occidentale est passée d'une passion immodérée pour la culture à un décervelage organisé dans l'auto-contemplation égotiste de sa propre vanité. la preuve: "démons" 1 et 2 furent des succès tonitruants en salle et en vidéo! dvd la mort au large (l'ultimo squalo) de enzo g. castellari (1980) un grand requin blanc de la taille d'un cachalot qui gobe les véliplanchistes comme des olives à l'apéro et descend les hélicoptères en plein vol, une petite station balnéaire américaine qui vit dans la terreur, un maire plus soucieux de sa réélection que de la sécurité publique, un chasseur de squales buriné qui suinte la testostérone faisant équipe avec un ichtyologue renommé, une bande de jeunes crétins inconscients courant à l'équarrissage, ça ne vous rappelle rien? forcément, puisqu'on est dans un z italien proposé par la collection "mad movies", et que le pompage systématique des oeuvres à succès fait partie du cahier des charges du genre. enzo g. castellari se garde bien d'innover. comme nombre de ses collègues, il a fait ses classes avec des westerns-spaghetti aux titres amphigouriques: "je vais, je tire et je reviens" (non, c'est pas un porno!) en 1967, "tuez-les tous et revenez seul" (ça tombe sous le sens!) en 1968, "django porte sa croix" (après avoir "préparé son cercueil"!) la même année, "aujourd'hui ma peau, demain la tienne" (histoire tragique de deux écorchés vifs...) en 1969, bon ça ira comme ça, hein! il connaît néanmoins son quart d'heure warholien en 1976 avec "keoma", un western atypique fort prisé des amateurs et ma foi non dénué d'intérêt (programmé il y a peu sur arte), avant de se lancer dans le plagiat opportuniste cheap puis de poursuivre sa carrière à la télé où il végète encore, réalisant notamment la laborieuse série "extra-large", diffusée par m6 dans les années 90 et interprétée par le duo improbable bud spencer / philip michael thomas - pour la petite histoire: le premier fut le pachydermique partenaire de terence hill dans nombre de westerns prout-prout façon trinita, et le second incarna l'alter ego de don johnson dans la célèbre série de michael mann "deux flics à miami". bien moins délirant que certains de ses homologues tels bruno mattei ou lucio fulci (que les habitués de ce blog connaissent bien!), castellari affiche plutôt le style d'un artisan consciencieux mais sans réelle personnalité. de fait, "la mort au large" se révèle un z assez ennuyeux, en ce qu'il est cruellement dépourvu de ces délectables outrances qui font tout le charme du genre. péchant par excès de sagesse, il s'avère en fin de compte plus proche d'un téléfilm familial que du nanard italien classique, en dépit de quelques scènes gore trop rapidement shuntées, de la baudruche hilarante qui tient lieu de requin, et de trop rares moments de comique involontaire. bref, le z italien ne s'est jamais montré aussi timoré, l'absence absolue de scènes érotiques - ne serait-ce que suggérées - est là pour en attester. ceci dit, question casting, on retrouve avec un certain plaisir nostalgique le sourire "ultra-brite" de james franciscus (vu dans "le secret de la planète des singes", et dans "le chat à neuf queues" de dario argento), ainsi que la trogne artistiquement bosselée du regretté vic morrow, tragiquement décédé en 1983 dans un accident d'hélicoptère sur le tournage de "la quatrième dimension" du collectif spielberg-dante-landis-miller. quant à castellari, il remettra le couvert en 1981, avec une nouvelle requinade intitulée "le chasseur de monstres". d'ici à ce que "mad movies" ne nous l'exhume un de ces quatre, y'a pas des kilomètres... "le serpent de mer": les bonnes vieilles illustrations de la bibliothèque verte "dernier cri": pierre bellemare en "scream-king" - le début d'une carrière? "dernier cri": jo priesta, l'homme qui rétrécit! "dans la nuit": un voyage interrompu, une maison sinistre, une famille inquiétante... l'hôpital de "la patiente 69": si vous avez une autre photo, je suis preneur! "démons 2": la télé, c'est pas bon pour la santé! "la mort au large": au menu, touristes sur canapé (servir chaud!) posté par patchworkman à 08:55 - fin de mois - commentaires [9] - rétroliens [0] - permalien [#] « accueil  1  2   page suivante » << novembre 2007 dimlunmarmerjeuvensam    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30   les chroniques 300 all-star batman #1 batman - d'ombre et de lumière batman & superman #6 batman en france 1 batman en france 2 bienvenue dans l'univers de jess franco birth blade trinity blueberry Ça sent le book! capricorn one captain britain - la fin du monde cellulaire dangereuse alliance de la théorie du "bon mauvais" eloge de "mad movies" et pour quelques mollards de plus (fév 06) et pour quelques mollards de plus (mars 2007) et pour quelques mollards de plus... (août 2007) et pour quelques mollards de plus... (avr 06) et pour quelques mollards de plus... (jan 07) et pour quelques mollards de plus... (juillet 06) et pour quelques mollards de plus... (juin 06) et pour quelques mollards de plus... (mai 06) et pour quelques mollards de plus... (mai 2007) et pour quelques mollards de plus... (mars) et pour quelques mollards de plus... (nov 06) et pour quelques mollards de plus... (octobre 06) et pour quelques mollards de plus... (sep 06) et pour quelques mollards de plus... (sep 07) existenz fantastic four - 1965 final cut fragile ghost rider hannibal lecter: les origines du mal (film) hannibal lecter: les origines du mal (roman) histoire de lisey i, robot kgb #1 - les démons du kremlin la bombe la fiancée de dracula la guerre des mondes la maison de l'exorcisme la maison de l'horreur la nuit des morts-vivants la révolte des morts_vivants la véritable histoire du petit chaperon rouge l'armée des morts le carnaval des âmes le chat noir le masque du démon le territoire des morts les démons de la nuit l'homme des hautes plaines lost (saison 1) macbeth massacre à la tronçonneuse masters of horror - saison 1 - ép 10-11 masters of horror - saison 1 - ép 1-9 masters of horror - saison 1 - ép 2-3 masters of horror - saison 1 - ép 6-8 masters of horror - saison 2 - ép 1-2 masters of horror - saison 2 - ép 5-6 open water prisonniers du temps révélations saw 2 séance interdite (août 06) séance interdite (déc 06) silent hill sin city soirée interdite (jan 2007) the avengers 1963-1964 top ten - the forty-niners v pour vendetta virus cannibale wampir n°2 wonder woman - vol 1 x-men, l'affrontement final zombi 3 liens artcancre aspirine coupe-choux crevette zombie dvdtator festins et gargottes infinite in the corpse's eye j'ai pas vu mais j'aime pas je critique tout! juliette coquine le cinéma de bastien le coucou les tribulations d'un bonbon au cassis l'histoire d'un branleur l'ombre hait la lumière mad movies misterwan's blog persistances rétiniennes potom et harley quelle horreur! roger et bernard the song remains the same théâtre de l'aparté version xml  

Acceuil

suivante

fin de mois - patchworkman's blog  Le Pilori 2007E  Lintrt des lexicographes franais des et sicles pour le monde ...  Page 1 Participation globale des jeunes dorigine immigre ...  - 2006  ILAN HALIMI achem ykom damo  CritiquesLibres.org : critiques de livres : Cat�gorie : Contes ...  Le monde des bandes et ses transformations  Le projet de loi contre l'immigration est vot (3) - Et si nous ...  Kinneret  France - Italie : Zizou va s'expliquer  INTRODUCTION  Real TV France Forums [Propuls par Invision Power Board]  MSN Groupes  La jeunesse juive  Feujcity.com - Le Site Portail Des Feujs : Tout pour les feujs ...  FORUM Alliance  デスノート面白倉庫  ログイン - TAGGY  Rsultats de la recherche pour homme  Usage Statistics for nonerd.net - March 2007 - Search String  Expired 28-07-2006  2006年12月18日国际域名删除信息列表域名删除域名删除站长信息网:网络 ...  08月17日国际域名删除信息列表域名删除域名删除站长信息网:网络信息 ...  BOOBA 92i LE SITE OFFICIEL OUEST SIDE  .com Domain Names Dropping 07/15/06 - canada dedicated hosting ...  .com Domain Names Dropping 01/30/06 - link popularity site submit tool  supdoeno.com --- C'EST PAS GAGNE  Rencontres srieuses - Sites de rencontre - Le point de dpart de ...  Le point de dpart de vos rencontres sur le net - Les sites de ...  Itv Nicolas Sarkozy 20/04 - Le blog de Jean-Michel Aphatie  Terrorisme - Carnets du Diplo  Carte de presse: Les tiquettes sataniques  Archives Point final 2003  ANNEXES  Expulsion des trangers condamns - Sarkozy Blog - Tout sur ...  Fentre sur  La paralysie du sommeil  Mon coin sur le Web La racisme anti-blanc n'existe pas  Cheela - La rponse vos questions de judasme  PSG-Bordeaux : Ram incertain : psgteam  DECOUVERTE D'UN NOUVEAU CAS SUSPECT D'ANTISEMITISME !  Mots cl้ - Keyword  Vancouver.BC.CA.Undernet.org Wed Nov 03 22:28:22 1999 #golf3 3 ...  Journal de pirouette_07: Un peu de dlation ? Mais si ! mais si !  Untitled  Secret Story: tout savoir heure par heure  BOOBA vs ROHFF - ...Si le RAP sort des Cits, C'est que les Jeunes ...  REGISTER AND REGISTER LABELING IN DICTIONARIES by Tiphaine Crenn ...  press-citron: socit  Caricatures du prophte Mahomet (mohamed mohammad) journal France-Soir  En raison de son poids et afin de faciliter son tlchargement,  ASSOCIATIONS ORGANISMES CULTURELS ET SOCIO EDUCATIFS PARIS B2B ...  Une preuve de vrit : Patrick Devedjian  Zidane soutenu par Fidel Castro et Enrico Macias ! materazzi ...  JEUXGRATIS.com - Vos commentaires questions astuces sur le jeu ...  POLITIQUE par ERIC JL BRETON  Publication de caricatures du Prophte : Condamnation du Conseil ...  Caricatures du prophte Mohammed : 'France Soir' perd son directeur  Chronique ducation: septembre 2004  les ides