Sortir du carcan walrasien : Schumpeter et Hansen
sortir du carcan walrasien : schumpeter et hansen
publié
dans the review of austrian economics, volume 1 (1987) : pp. 97-108.,
disponible au format "pdf" sur le
site du ludwig von mises institute.
repris dans the logic of action, tome ii (edward elgar, texte 12)
par murray rothbard
traduit par hervé de quengo
[a props de l'équilibre général, le lecteur pourra
consulter avec profit l'article de machlup sur
"equilibre et déséquilibre." ndt]
depuis la deuxième guerre mondiale, le courant dominant de l'économie
néoclassique a suivi le paradigme de l'équilibre général
énoncé par l'économiste suisse [en fait, bien qu'il fut professeur
à lausanne, walras était français. ndt] léon walras
(1834-1910). [1] de nos jours, l'analyse économique consiste en une
exégèse et en une élaboration du concept walrasien de
l'équilibre général, dans lequel l'économie poursuit
une activité sans fin et sans changement - ce que le walrasien joseph schumpeter
a fort justement appelé le "flux circulaire." comme l'économie
d'équilibre est par définition un mouvement sans changement et sans fin,
au comportement robotisé, tous les participants du marché ont une parfaite
connaissance du présent et du futur, la constante incertitude du monde réel
étant totalement évacuée du tableau. comme il n'y a plus d'incertitude,
pertes et profits disparaissent, et chaque entreprise voit son prix de vente exactement valoir
ses coûts de production.
ce n'est certainement pas par accident que la prise de pouvoir par l'économie
walrasienne a coïncidé avec la mathématisation de fait des sciences
sociales. les mathématiques jouissent du prestige d'être véritablement
"scientifiques," mais il est difficile de mathématiser les incertitudes
désordonnées et floues, ainsi que les inévitables erreurs du monde
réel de l'entrepreneuriat et des actions humaines. toutefois, une fois que l'on
élimine de telles actions et de telles incertitudes, il est facile d'utiliser
l'algèbre et les tangentes de la géométrie pour analyser cet état
d'équilibre irréaliste mais aisément traitable mathématiquement.
la plupart des théoriciens de l'économie dominante sont contents lorsqu'ils
passent leur temps à expliquer les détails de l'équilibre
général et à simplement supposer que cet état est
une représentation précise de l'activité du monde réel.
certains économistes ne se sont toutefois pas satisfaits à contempler
l'équilibre général : ils ont voulu appliquer cette théorie
au monde réel et à ses changements dynamiques. car il existe bel et bien des
changements et, pour certains walrasiens, il n'est pas suffisant de simplement transposer
l'analyse de l'équilibre général au monde réel, en laissant
les scories exister où il convient.
en tant qu'auteur ayant proclamé que léon walras était le plus
grand économiste ayant jamais vécu, joseph a. schumpeter (1883-1950)
dut faire face à ce problème. comme walrasien, schumpeter croyait que
l'équilibre général était une réalité primordiale.
et cependant, comme le changement, les entrepreneurs, les pertes et les profits existent bel
et bien dans le monde réel, schumpeter s'est donné pour but de les
intégrer dans une explication théorique du changement au sein du
système walrasien. c'était un formidable défi, en réalité,
parce que schumpeter, au contraire des autrichiens [au sens de partisans de
"l'école autrichienne," schumpeter étant autrichien de
nationalité. ndt], ne pouvait pas répliquer que l'équilibre
général est une tendance à long terme et n'est jamais obtenu dans
le monde réel. pour lui, l'équilibre général devait être
la réalité primordiale : le point de départ réaliste tout
comme le point final de sa tentative d'expliquer le changement économique. [2]
pour mettre en route une théorie du changement à partir d'une perspective
walrasienne, schumpeter devait commencer par une économie dans un état
réel d'équilibre général. il devait ensuite expliquer le
changement, mais ce dernier devait toujours revenir à un état
d'équilibre, car, sans un tel retour, l'équilibre walrasien ne serait
réel qu'à un seul instant du passé et ne serait pas une
réalité périodique. mais l'équilibre walrasien est un monde
statique sans fin ; plus précisément, il dépeint les
conséquences d'un ensemble figé de goûts individuels, de techniques et
de ressources de l'économie. schumpeter commença, dès lors, par une
économie située dans un carcan walrasien ; le seul moyen pour qu'un
changement se produise est de changer l'une ou plusieurs de ces données statiques.
en outre, schumpeter se créa encore plus de problèmes. dans le modèle
walrasien, les pertes et les profits sont nuls, mais un taux d'intérêt continue
à être gagné par les capitalistes, en accord avec la
présumée productivité marginale du capital. des frais
d'intérêt sont alors incorporés dans les coûts.
mais schumpeter était un étudiant trop proche de böhm-bawerk pour
accepter une grossière explication de l'intérêt par la
productivité. l'approche autrichienne est d'expliquer l'intérêt
par le taux de préférence temporelle de la société, par
la préférence du marché pour des biens actuels par rapport à
des biens futurs. mais schumpeter rejetait également le concept de
préférence temporelle et en concluait que, dans un état
d'équilibre général, le taux d'intérêt devait
être nul, tout comme les pertes et les profits.
certes, schumpeter reconnaissait que la préférence temporelle, et donc
l'intérêt, existe pour les prêts à la consommation, mais il
s'intéressait à la structure de production. a ce propos, en opposition
à la théorie grossière de l'intérêt provenant de la
productivité, il attirait l'attention sur le concept autrichien d'imputation,
dans lequel on fait remonter les valeurs des produits vers les facteurs productifs en
ne laissant, à l'équilibre, aucun bénéfice net. donc, d'une
manière autrichienne, schumpeter montrait que les biens du capital pouvaient en
définitive être divisés en deux facteurs originels de production,
le travail et la terre. [3] mais ce qui échappait à
schumpeter, ou plutôt ce qu'il rejetait, c'était le concept crucial de
böhm-bawerk quant au temps et à la préférence temporelle
dans le processus de production. les biens du capital ne contiennent pas seulement
de la terre et du travail : ils contiennent de la terre, du travail et du temps,
l'intérêt correspondant au paiement du "temps." dans un prêt
à la production, le créancier échange bien entendu un "bien
actuel" (de la monnaie qui peut être utilisée tout de suite) contre
un "bien futur" (de la monnaie qui ne sera disponible que dans l'avenir). et
le fait primordial de la préférence temporelle implique que tout le monde
préférera satisfaire ses besoins maintenant que plus tard, de telle sorte
qu'un bien actuel vaudra toujours plus que l'estimation actuelle d'un bien futur
équivalent. par conséquent, à tout instant, les biens futurs sont
escomptés sur le marché par le taux de préférence temporelle
de la société.
il est dès lors clair que ce processus fonctionne pour un prêt, lors d'un
échange entre créancier et débiteur. mais l'analyse de böhm-bawerk
sur la préférence temporelle et l'intérêt est bien plus profonde,
et va bien plus loin que le prêt, car il a montré que la préférence
temporelle et donc le rendement de l'intérêt existent en dehors et même en
l'absence de tout prêt. car le capitaliste, qui achète ou loue des facteurs du
travail ou de la terre et les emploie dans la production, achète ces facteurs avec de
la monnaie (bien actuel) dans l'attente qu'ils fourniront des rendements futurs, soit en biens
du capital, soit en biens de consommation. en bref, ces facteurs originels, le travail et la
terre, sont les biens futurs du capitalistes. ou, dit d'une autre façon, travail et
terre produisent des biens qui ne pourront être vendus et donc rapporter un gain
monétaire qu'en un moment de l'avenir ; les salaires et les rentes
sont pourtant payés par les capitalistes actuellement, à l'instant
présent.
par conséquent, selon l'analyse des partisans de böhm-bawerk ou des
autrichiens, les facteurs de production, donc les travailleurs et les propriétaires
fonciers, ne touchent pas, comme dans l'analyse néoclassique, leur valeur de
produit marginal à l'équilibre. ils gagnent leur valeur de produit marginal
escomptée par le taux de préférence temporelle ou taux
d'intérêt. et le capitaliste, pour les services qu'il rend en fournissant
des facteurs avec des biens présents et en attendant les rentrées futures,
reçoit le prix de cet escompte. [4] ainsi, la
préférence temporelle et le revenu d'intérêt existent
à l'état d'équilibre, non pas uniquement comme rémunération
des prêts mais comme gain perçu par tout capitaliste investisseur.
schumpeter peut nier la préférence temporelle parce qu'il peut
complètement nier, d'une certaine façon, le rôle du temps dans
la production. pour schumpeter, la production ne prend apparemment aucun temps à
l'équilibre, parce que la production et la consommation sont
"synchronisées." [5] le temps est évacué
du tableau, au point même de ne pas prendre en compte les stocks accumulés de
biens du capital, et donc toute structure temporelle de la distribution de tels biens.
[6] comme la production est "synchronisée" de
manière magique, il n'est par conséquent plus nécessaire que le
travail et la terre reçoivent des avances des capitalistes. comme l'écrit
schumpeter :
il n'est nullement nécessaire [pour les travailleurs et les propriétaires
fonciers] de demander des "avances" en biens de consommation actuels.... l'individu
n'a pas besoin de regarder au-delà de la période actuelle.... le mécanisme
du processus économique veille à ce qu'il approvisionne au même moment le
futur.... toute question concernant l'accumulation de tels stocks [de bien de consommations
destinés à payer les travailleurs] disparaît dès lors.
a partir de cet ensemble bizarre d'hypothèses, "il s'ensuit," note
schumpeter, "que partout, même dans une économie commerciale, les
moyens de production créés par l'homme ne sont que des articles passagers.
nous ne trouvons nulle part un stock de ceux-ci remplissant quelque fonction." en niant,
de plus, qu'il y ait "un stock accumulé de biens de consommation" prêt
à payer les travailleurs et les propriétaires terriens, schumpeter nie
également le fait évident que les salaires et les rentes sont toujours
payés à partir de l'épargne accumulée des capitalistes,
épargne qui aurait pu être dépensée pour des biens de
consommation mais que dépenseront à la place les travailleurs et les
propriétaires fonciers avec leurs revenus actuels.
comment schumpeter peut-il en arriver à cette conclusion ? une des raisons
est que, lorsque les travailleurs et les propriétaires fonciers échangent
leurs services contre de la monnaie, il nie que ceux-ci impliquent des "avances"
en biens de consommation, parce que "c'est simplement une question de transactions
d'échange, et non de transactions de crédit. le temps n'y joue aucun
rôle." ce que schumpeter ne voit pas, c'est l'idée profonde de
böhm-bawerk selon laquelle le marché du temps n'est pas uniquement le
marché du crédit. car lorsque les travailleurs et les propriétaires
fonciers gagnent de l'argent maintenant en échange de produits qui ne
rapporteront quelque chose au capitaliste que dans le futur, ils reçoivent bel et
bien des avances sur la production, payées par l'épargne capitaliste,
avances pour lesquelles ils payent de fait un escompte, sous forme de rendement
d'intérêt, aux capitalistes. [7]
dans la plupart des conceptions de l'équilibre final, l'épargne nette est
nulle, mais l'intérêt est assez élevé pour conduire l'épargne
brute des capitalistes à remplacer tout juste l'équipement du capital. mais
dans l'équilibre de schumpeter l'intérêt est nul, ce qui signifie que
l'épargne brute est également nulle. on ne trouve dans l'équilibre
schumpeterien ni une incitation à maintenir l'équipement du capital pour les
capitalistes, ni les moyens pour leur permettre de le faire. l'équilibre schumpeterien
présente par conséquent des contradictions internes et ne peut être
maintenu. [8]
lionel robbins énonce le problème avec sa prose comme toujours
limpide :
s'il n'y avait aucun rendement issu de l'utilisation du capital... il n'y aurait
aucune raison pour s'abstenir de le consommer. si les moyens de production
créés par l'homme ne procuraient pas de revenus nets, pourquoi
consacrer des ressources à les maintenir quand ces ressources pourraient
être consacrées à des réjouissances actuelles ?
on ne préfèrerait pas garder le gâteau plutôt que de le
manger, si il n'y avait aucun bénéfice à le garder. c'est, en
bref, un taux d'intérêt, qui, toutes choses égales par
ailleurs, conserve l'état stationnaire - le taux pour lequel il n'est plus
rentable de transformer revenu en capital ou capital en revenu. si l'intérêt
devait disparaître, l'état stationnaire cesserait d'être stationnaire.
schumpeter peut prétendre qu'il n'y aura aucune accumulation une fois l'équilibre
stationnaire atteint. mais il n'a pas le droit de prétendre qu'il n'y aura pas de
décumulation à moins d'admettre l'existence de l'intérêt.
[9] (italiques ajoutés).
pour revenir au problème principal de schumpeter, si l'économie commence par
un équilibre général walrasien avec un taux d'intérêt nul,
comment un changement économique quelconque et en particulier le développement
économique pourraient-il se produire ? dans l'analyse autrichienne de
böhm-bawerk, le développement économique se produit par un plus grand
investissement, via des processus de détour productif, et cet investissement est
le résultat d'une épargne plus importante issue d'une baisse
générale des taux de préférence temporelle. avec une telle baisse,
les gens sont plus enclins à s'abstenir de consommer et à épargner une
plus grande partie de leurs revenus, donc à investir plus de capital et dans des
processus de production plus longs. dans le cadre walrasien, les changements ne peuvent
se produire que par des modifications des goûts, des technique ou des ressources.
un changement de la préférence temporelle serait considéré
comme un aspect très important d'une modification des "goûts" ou
des valeurs du consommateur.
mais pour schumpeter il n'y a pas de préférence temporelle, pas
d'épargne, à l'équilibre. les goûts du consommateur sont par
conséquent décorrélés d'une augmentation de l'investissement
et il n'y a de plus aucune épargne ou revenu d'intérêt qui
pourraient permettre un tel investissement. une modification des goûts ou des
préférences temporelles ne peuvent entraîner de changement
économique, et un investissement ne peut pas non plus être issu de
l'épargne, du profit ou de l'intérêt.
quant aux valeurs et aux goûts du consommateur autres que la préférence
temporelle, schumpeter était convaincu que les consommateurs étaient des
créatives passives et il ne pouvait les concevoir comme des agents actifs du
changement économique. [10] et même si leurs goûts
changeaient, comment un simple déplacement de la demande d'un produit vers un autre
pourrait-il provoquer le développement économique ?
pour schumpeter, les ressources ne sont pas mieux placées pour
entraîner le développement économique que ne le sont les goûts.
en premier lieu, l'offre de terrains et de travail ne change jamais très rapidement
au cours du temps et, de plus, elle ne peut rendre compte de l'investissement
nécessaire qui encourage et concrétise la croissance économique.
après avoir éliminé les goûts et les ressources,
il ne reste qu'un instrument logiquement possible pour expliquer le changement
ou le développement dans le système d'équilibre de schumpeter :
la technique. "l'innovation" (un changement des fonctions de production ou des
connaissances techniques) est pour schumpeter la seule route logiquement possible du
développement économique. admirer schumpeter, comme l'ont fait beaucoup
d'économistes, pour sa vision prétendument réaliste de l'histoire
économique, consistant à voir dans l'innovation technique la source du
développement et des cycles, est passer totalement à côté
du sujet. car cette conclusion n'est pas une vision empirique de la part de schumpeter :
c'est la seule issue logique lui permettant de sortir du carcan walrasien
(ou néo-walrasien) qu'il a construit. c'est la seule issue permettant à
un changement économique quelconque de se produire au sein de son système.
mais si l'innovation est la seule façon de sortir du carcan schumpeterien,
comment est-elle financée ? car il n'y a pas d'épargne, pas de profits
et pas de rendements d'intérêt dans l'équilibre schumpeterien. schumpeter
reste embourbé : il n'y a pas de façon de financer l'innovation dans son
système, et donc de sortir l'économie de sa variante particulièrement
restrictive du carcan walrasien. par conséquent, schumpeter doit inventer un deus
ex machina, une variable exogène, située hors de son système, qui
sortira l'économie de son carcan et pourra servir de moteur au changement
économique. et ce deus ex machina est le crédit bancaire
inflationniste. il faut postuler que les banques augmentent la masse monétaire par
un crédit à base de réserves fractionnaires et, en outre, qu'elles
prêtent la nouvelle monnaie exclusivement aux innovateurs - aux nouveaux entrepreneurs
qui sont désireux et capables d'investir dans les nouvelles techniques, les nouveaux
procédés, les nouvelles industries. ils ne peuvent pas le faire parce que,
par définition, il n'y a pas d'épargne disponible pour leur permettre
d'investir ou d'emprunter.
en définitive, la conclusion selon laquelle l'innovation est l'instrument du
changement économique, et selon laquelle les innovations sont financées par
le crédit bancaire, n'est pas une généralisation empirique et
perspicace découverte par joseph schumpeter. ce n'est pas du tout une
généralisation empirique. en fait, elle ne fait aucune
référence véritable à la réalité.
aussi indiquée que sa conclusion apparaisse, elle n'est que le résultat
logique des hypothèses fallacieuses de schumpeter et de son système
fermé : c'est la seule manière logique de sortir de son carcan walrasien.
on comprend aussi pourquoi l'entrepreneur est toujours, pour schumpeter, un perturbateur,
une force éloignant de l'équilibre, alors que, dans la tradition
autrichienne de mises et de kirzner, l'entrepreneur ajuste harmonieusement l'économie
en direction de l'équilibre. dans la vision autrichienne, l'entrepreneur est l'acteur
qui supporte le plus l'incertitude du monde réel, les entrepreneurs qui ont
réussi récoltent des profits en dirigeant les ressources, les coûts et
les prix vers l'équilibre. schumpeter, lui, commence non pas dans le monde réel
mais dans le pays imaginaire de l'équilibre général, qui est pour lui la
réalité fondamentale. or le monde équilibré de la constance et de
la certitude ne connaît ni entrepreneurs ni profit. le seul rôle de
l'entrepreneur, par déduction logique, est d'innover, de détruire
l'équilibre préexistant. l'entrepreneur ne peut pas ajuster, parce
que tout a déjà été ajusté. dans un monde de
certitude il n'y a pas de place pour l'entrepreneur : seul le crédit
bancaire inflationniste et l'innovation lui permettent d'exister. le seul rôle qui
lui soit attribué est donc d'être un perturbateur et un innovateur.
l'entrepreneur, dès lors, paie un intérêt aux banques,
l'intérêt étant pour schumpeter un phénomène
purement monétaire. mais où donc l'entrepreneur-innovateur tire-t-il
l'argent pour payer l'intérêt ? des produits qu'il récolte
quand les fruits de son innovation atteignent le marché et quand les nouveaux
procédés ou les nouveaux produits retirent un revenu des consommateurs.
les profits sont donc uniquement la conséquence de l'innovation qui a
réussi, et l'intérêt est uniquement un paiement, aux banques
inflationnistes, provenant du profit.
le crédit inflationniste des banques signifie, bien entendu, une hausse des
prix et aussi un redéploiement des ressources vers l'investissement dans l'innovation.
les prix montent, suivis par des hausses de prix des facteurs tels que les salaires et les
rentes. schumpeter a réussi, mais pas de manière bien convaincante, à
sortir du carcan walrasien. mais il n'a pas terminé son problème. car ce n'est
pas pour lui suffisant de sortir de son carcan : il doit aussi y revenir. en tant que
walrasien fidèle, il doit faire revenir l'économie dans un autre
état d'équilibre général car, après tout, un
équilibre réel est par définition un état vers lequel
les variables tendent à revenir une fois qu'elles ont été
remplacées. comment ce retour s'effectue-t-il ?
pour qu'un économie retourne à l'équilibre, profits et
intérêt doivent être éphémères. et
l'innovation doit également se terminer. comment est-ce possible ?
d'une part, les innovations doivent être discontinues : elles ne doivent
apparaître qu'en groupes discrets. car si l'innovation était continue,
l'économie ne retournerais jamais à un état d'équilibre.
étant donnée cette hypothèse de groupes discontinus, schumpeter
trouve une issue : quand les innovations sont "achevées" et que
les nouveaux procédés ou les nouveaux produits entrent sur le marché,
ils font mieux que les anciens procédés ou que les anciens produits,
récoltant ainsi des profits qui permettent de payer l'intérêt.
mais ces profits sont faits en contrepartie de pertes sévères dans les
entreprises ou dans les industries anciennes et désormais inefficaces, qui vont
alors dans le mur. après quelque temps, les innovations sont achevées et
le processus d'imputation inexorable détruit tout profit et donc tout
intérêt, alors que les pertes soudaines des anciennes firmes sont
également finies. l'économie retourne à un flux circulaire
constant et y reste jusqu'à ce qu'un autre groupe d'innovations apparaisse,
remettant à nouveau le cycle en route.
"cycle" est ici le terme opératif, car, pour résoudre
le processus logique de sortie et de retour, schumpeter a en même temps
apparemment développé une théorie unique du cycle économique.
la phase i, la sortie, ressemble à s'y méprendre au boom typique de la phase
du cycle économique : crédit bancaire inflationniste, montée des
prix et des salaires, euphorie générale et redéploiement des ressources
vers plus d'investissement. puis les événements suivant
"l'achèvement" de l'innovation ressemblent comme deux gouttes d'eau
à la récession ou à la dépression typique : pertes
soudaines et importantes dans les anciennes entreprises, réduction des dépenses.
puis enfin la disparition à la fois de l'innovation et de l'euphorie, et en fin de
compte des pertes et de la réduction des dépenses - bref, un retour à
la période calme qui pourrait ressembler à l'état d'équilibre
stationnaire.
mais la doctrine de schumpeter ne fait que ressembler à une théorie
stimulante du cycle économique, digne d'une recherche approfondie. c'est tout
simplement la seule façon logique qu'il ait pu trouver pour sortir de et retourner
dans son carcan walrasien. en tant que tel, c'est certainement une formulation
ingénieuse, mais elle n'a aucun lien du tout avec la réalité.
en fait, même au sein de sa propre théorie, il reste de graves
défauts. dans un monde walrasien de certitude parfaite (hypothèse qui
n'est pas modifiée par l'apparition de l'entrepreneur), comment se fait-il que
les anciennes entreprises attendent "l'achèvement" de l'innovation pour
trouver soudainement qu'elles subissent des pertes sévères ? dans un
monde de connaissance et d'anticipations parfaites, les vieilles entreprises
connaîtraient leur destin dès le début, et prendraient très
tôt des mesures pour s'y ajuster. dans un monde d'anticipations parfaites, il n'y
aurait, dès lors, pas de pertes et donc pas de phase de récession ou de
dépression. il n'y aurait pas de cycle tel que le connaissent les économistes.
en fin de compte, le modèle forcé de schumpeter ne peut marcher que si les
innovations arrivent par paquets et les preuves empiriques de tels paquets est quasi nulle.
[11] dans le monde réel, les innovations se produisent tout le
temps. par conséquent, il n'y a aucune raison de postuler un quelconque retour à
un équilibre, même s'il a jamais existé dans le passé.
en conclusion, la théorie de schumpeter sur le développement et les cycles
économiques a impressionné beaucoup d'économistes par des discussions
suggestives et apparemment éloquentes sur l'innovation, le crédit bancaire et
l'entrepreneur. il a semblé offrir bien plus qu'une analyse statique de
l'équilibre walrasien et fournir une dynamique économique, une
explication théorique des cycles et de la croissance économique.
en fait, cependant, le système apparemment impressionnant de schumpeter
n'a aucun lien avec le monde réel. il n'a pas fourni de dynamique
économique : il n'a fait que trouver un moyen ingénieux mais erroné
pour essayer de sortir du carcan statique walrasien. sa théorie est un simple exercice
d'équilibre logique ne menant nulle part.
c'est sans aucun doute une compréhension partielle de ce fait malheureux qui a
conduit schumpeter à étendre sa théorie du cycle économique
à partir de son modèle à cycle ouvert, qui figure dans son ouvrage
de 1912 theory of economic development, vers son schéma à trois cycles,
figurant dans les deux tomes de business cycles, quelques trois décennies plus
tard. [12] plus précisément, schumpeter avait compris que l'un des
problèmes, lorsqu'on voulait appliquer son modèle à la
réalité, était le suivant : si la durée de la
période du boom est déterminée par la durée requise
pour "achever" l'innovation et pour l'apporter sur le marché,
alors comment ce modèle pourrait-il s'appliquer à la vraie vie,
où des innovations simultanées se produisent, réclamant
chacune une durée différente pour être achevée ?
sa théorie ultérieure à trois cycles est une tentative
désespérée pour prendre en compte de tels problèmes de la vie
réelle. de façon précise, schumpeter a alors postulé que
l'économie, au lieu de sortir de l'équilibre, et d'y revenir, de façon
unitaire, consiste en trois cycles strictement périodiques, séparés et
hermétiquement clos - celui de "kitchin", celui de
"juglar" et celui de "kondratieff" - chacun
ayant les mêmes caractéristiques d'innovation-inflation-dépression.
cette évocation de cycles sous-jacents prétendument séparés,
chacun indépendant de l'autre, mais s'ajoutant tous ensemble pour donner les
résultats observables du monde réel, ne peut être considérée
que comme une fuite désespérée dans le mysticisme, afin de soutenir son
modèle initial.
en premier lieu, il existe bien plus de trois innovations se produisant au même
moment dans l'économie, et il n'y a pas de raison de supposer une
périodicité stricte de chaque ensemble de changements disparates.
en réalité, il n'y a pas de regroupements d'innovations tels que
le réclame la théorie. ensuite, dans une économie de marché,
tous les prix et toutes les activités interagissent : il ne peut jamais y avoir
de cycles hermétiquement clos. le schéma à plusieurs cycles
représente une multiplication inutile et insouciante des entités,
en violation flagrante du principe du rasoir d'occam. dans sa tentative de sauver
la théorie, il affirme des propositions qui ne peuvent pas être
falsifiées, car un autre cycle pourra toujours être invoqué
pour éliminer les anomalies. [13] dans sa tentative
de sauver son modèle initial, schumpeter n'a réussi qu'à
ajouter de nouvelles et plus graves erreurs aux anciennes.
dans les années précédant la deuxième guerre mondiale
et au cours de celle-ci, la théorie dynamique la plus populaire du changement
économique était la doctrine lugubre de la "stagnation
séculière" (ou de la "maturité économique")
proposée par le professeur alvin h. hansen.
[14] l'explication de la grande dépression des années
1930, pour hansen, était que les états-unis s'étaient embourbés
dans une stagnation permanente, de laquelle elle ne pouvait être tirée par le
capitalisme de libre-échange. une année ou deux après la publication
de la théorie générale de keynes, hansen avait sauté dans
la nouvelle économie pour devenir le keynésien américain majeur. mais
la stagnation séculière, si elle donnait au keynésianisme une touche
de gauche, n'était pas liée à la théorie keynésienne.
pour keynes, la clé de la prospérité ou de la dépression
était l'investissement privé : un investissement privé florissant
signifiait prospérité, un investissement faible et intermittent conduisait
à la dépression. cependant, keynes était un agnostique quant à
la question de l'investissement, alors qu'hansen a apporté sa propre gnose.
l'investissement privé aux états-unis était destiné à
une fragilité permanente, affirmait hansen, parce que (1) la frontière
était désormais figée ; (2) la croissance de population
déclinait rapidement ; et (3) il n'y aurait que peu d'inventions à
venir, et le peu qu'il y aurait serait plutôt du type conduisant à
épargner du capital que celui conduisant à épargner du travail,
de telle sorte que l'investissement total ne pourrait pas croître.
george treborgh, dans sa célèbre réfutation de la thèse de
la stagnation, the bogey of economic maturity, s'était concentré sur
une critique statistique. [15] si la frontière avait
été "figée" depuis le début du siècle,
pourquoi donc y a-t-il eu un boom de presque trois décennies jusque dans les
années 1930 ? la croissance de la population, également, avait
diminué depuis plusieurs décennies. il était aussi facile de
démolir la prédiction plutôt bizarre et audacieuse selon laquelle
il n'y aurait à découvrir que peu ou pas d'inventions supplémentaires,
au moins du type conduisant à épargner du travail. les prédictions sur
la cessation des inventions, qui se sont produites de temps à autre au cours de
l'histoire, sont des cibles faciles à ridiculiser.
mais turborgh n'a jamais étudié de près les fondements de la
thèse de hansen. a notre époque, envahie par la clameur des enthousiastes
d'une croissance zéro de la population, il est difficile d'évoquer un climat
intellectuel où il semblait y avoir un sens à se préoccuper du
ralentissement de la croissance de la population. mais pourquoi, en
réalité, hansen devait-il considérer la croissance de
la population comme étant ipso facto un facteur positif pour
stimuler l'investissement ? et pourquoi le ralentissement d'une telle
croissance devrait-il entraîner un déclin ? schumpeter,
dans sa critique de la thèse de hansen, a judicieusement souligné qu'une
croissance de la population pourrait facilement conduire à une baisse du revenu
réel par tête. [16]
de manière ironique, toutefois, schumpeter n'a pas vu que hansen essayait lui aussi,
à sa façon, de sortir du carcan walrasien. hansen commençait
implicitement (et non explicitement, comme schumpeter) par le flux circulaire et par
l'équilibre général, et il considérait ensuite les divers
facteurs possibles qui pourraient changer - ou, plus précisément, pourraient
augmenter. et on retrouve la triade walrasienne familière : terre, travail et
technique. comme l'a noté terborgh, hansen avait une vision statique des "occasions
d'investissement." il les traitait comme si elles étaient une entité
physique limitée, telle une éponge. elles étaient d'une quantité
fixée et lorsque cette quantité était atteinte, les occasions
d'investissement étaient "saturées" et disparaissaient.
l'hypothèse implicite d'hansen est que ces occasions ne pouvaient être
créées que par des accroissements de la terre, du travail et des
améliorations techniques (que hansen limitait aux inventions plutôt
qu'aux innovations schumpeteriennes). ainsi, figer la frontière signifiait
assécher ce qu'on pourrait appeler les "occasions d'investissement par
la terre," le ralentissement de la croissance de la population voulait dire la
fin des "occasions d'investissement par le travail," conduisant à
une situation où les innovations ne pourraient assumer tout le fardeau restant.
et la vision étrange d'hansen sur les effets économiques de la diminution
de la croissance de population, aussi tristement empirique qu'elle pourrait apparaître,
n'était ainsi en fait pas du tout une généralisation empirique.
en réalité, elle ne dit rien du tout sur les changements dynamiques, ni
sur le monde réel. l'effet prétendument favorable d'une forte population
n'était tout bonnement que le délayage logique de la variante malheureuse
d'hansen pour sortir du carcan walrasien.
notes
[1]. avant la deuxième guerre mondiale, le paradigme dominant,
au moins pour l'économie anglo-américaine, était celui de la
théorie néo-ricardienne de l'équilibre partiel d'alfred marshall.
a cette époque, walras et ses partisans, le premier étant l'italien vilfredo
pareto, étaient appelés "l'école de lausanne." avec la
conquête walrasienne au sein du courant dominant, ce qui n'était qu'une
simple école est désormais devenu la "microéconomie."
[2]. en soutenant que schumpeter avait été plus
influencé par les autrichiens que par walras, mohammed khan n'a pas vu le
fait que le premier livre de schumpeter, et le seul à n'avoir toujours pas
été traduit en anglais, das wesen und der hauptinhalt des theoretischen
nationalökonomie (l'essence et le contenu principal de la théorie
économique [leipzig, 1908]), écrit quand il était encore un
étudiant de böhm-bawerk, était un ouvrage violemment walrasien.
das wesen est non seulement une apologie non mathématique de la
méthode mathématique, mais c'est aussi une étude de
l'équilibre général walrasien, qui dépeint les
événements économiques comme le résultat d'interactions
quantitatives mécaniques entre des entités physiques, plutôt que
comme les conséquences d'une action humaine réfléchie - l'approche
autrichienne. ainsi, fritz machlup écrit que :
l'accent mis par schumpeter sur le caractère de l'économie comme science
quantitative, comme système d'équilibre dont les éléments sont
des "quantités de biens," l'a conduit à considérer comme
inutile, et par conséquent comme méthodologiquement erroné, pour
l'économie de traiter du "comportement économique" ou des
"motifs du comportement humain." (fritz machlup, "schumpeter's economic
methodology," review of economics and statistics 33 [mai 1951] :
pp. 146-147.
cf. mohammed shabbir khan, schumpeter's theory of capitalistic development
(aligarh, inde : muslim university of india, 1957).
sur das wesen, voir erich schneider, joseph schumpeter : life and
work of a great social scientist (lincoln : university of nebraska bureau
of business research, 1975), pp. 5-8. sur schumpeter comme économiste
walrasien, voir également schneider, "schumpeter's early german work,
1906-1917," review of economics ans statistics (mai 1951) :
pp. 1-4 ; et arthur m. marget, "the monetary aspects of the
schumpeterian system," ibid., p. 112. sur schumpeter comme n'étant
pas un économiste "autrichien," voir aussi "haberler sur
schumpeter," dans the development of economic thought, henry w. spiegel,
ed., (new york : john wiley and sons, 1952), pp. 742-743.
[3]. schumpeter écrit ainsi que :
au cours du flux circulaire normal, la valeur totale du produit doit être
imputée, remontée aux facteurs productifs originaux, c'est-à-dire
aux services du travail et de la terre ; ainsi, toutes les recettes de la production
doivent être divisées entre les travailleurs et les propriétaires
fonciers, et il ne peut y avoir de revenu permanent net autres que les salaires et les
rentes. la concurrence, d'une part, et le processus d'imputation, d'autre part, doivent
détruire tout excédent des rentrées sur les dépenses, tout
excédent de la valeur d'un produit par rapport aux services du travail et de la
terre qu'il contient. la valeur des moyens de production originels doit être
attachée avec la fidélité d'une ombre à la valeur du
produit et ne pourrait permettre le moindre écart permanent entre les deux....
certes, les moyens de production créés par l'homme peuvent servir à
produire des biens.... et ces biens ont également une valeur plus élevée
que ceux qui pourraient être obtenus sans moyens de production créés par
l'homme. mais cette valeur plus élevée doit aussi conduire à une plus
grande valeur des services employés du travail et de la terre. aucun
élément de surplus de valeur ne peut rester attaché de
manière permanente à ces moyens de production intermédiaire.
(joseph schumpeter, the theory of economic development : an inquiry into profits,
capital, credit, interest, and the business cycle [new york : oxford university
press, 1961], pp. 160, 162).
[4]. voir l'attaque contre l'analyse autrichienne, dans la perspective
néoclassique de knight, dans earl rolph, "the discounted marginal productivity
doctrine," dans readings in the theory of income distribution, w. fellner
et b. haley, eds. (philadelphie : blakiston, 1946), pp. 278-293. pour une
réfutation, voir murray rothbard, man, economy, and state (los angeles :
nash, 1970), 1, pp. 431-433.
[5]. sur cette prétendue synchronisation, voir kahn, schumpeter's
theory, pp. 51, 53. le concept de synchronisation de la production est un thème
très anti-autrichien que schumpeter a emprunté à john bates clark, qui
avait mené la fameuse bataille des années 1930 entre le concept du capital de
clark et knight et les vues autrichiennes de hayek, machlup et boulding. voir ibid.,
p. 6n. voir aussi f. a. hayek, "the mythology of capital,"
dans fellner et haley, readings, pp. 355-383. [voir aussi, m. skousen,
the production of capital, new york university press, 1990, pp. 28 et suivantes.
ndt]
[6]. dans les termes de khan, pour schumpeter "le capital ne peut pas
avoir une structure temporelle ni disparaître dans le processus même de sa
fonction consistant à commander les moyens de production." (khan,
schumpeter's theory, p. 48). schumpeter accepte cet exploit en séparant
totalement le capital de son incarnation dans les biens du capital, et en limitant le concept
à une réserve de monnaie utilisée pour acheter ces biens. pour schumpeter,
dès lors, la capital (comme l'intérêt) devient un phénomène
purement monétaire, n'ayant aucune origine dans les biens réels ni dans les
transactions réelles. voir schumpeter, economic development, pp. 116-117.
[7]. ibid., pp. 43-44.
[8]. clemence et doody ont essayé de réfuter cette accusation,
mais le font en supposant un taux de préférence temporelle nul. les capitalistes
se préoccuperaient alors de maximiser leurs bénéfices d'utilité au
cours du temps, sans égards pour l'instant où ils seraient récoltés.
par conséquent, les biens du capital seraient indéfiniment remplacés. pour
ceux qui croient que tout le monde a un taux de préférence temporelle positif, et
donc escompte positivement les bénéfices futurs, un taux de rentabilité
nul conduirait rapidement à une disparition du capital et certainement à
l'effondrement de l'équilibre stationnaire. richard v. clemence et francis s. doody,
the schumpeterian system (cambridge, mass. : addison-wesley, 1950),
pp. 28-30.
[9]. dans l'excellente critique de l'équilibre avec
intérêt nul de schumpeter, faite par lionel robbins, "on a
certain ambiguity in the conception of stationary equilibrium," economic
journal 40 (juin 1930) : pp. 211-214. voir aussi gottfried haberler,
"schumpeter's theory of interest," review of economics and statistics
(mai 1951) : pp. 122 et suivantes.
[10]. schumpeter écrit ainsi : "ce n'est pas la grande
masse des consommateurs qui provoque la production. au contraire, la foule
est maîtrisée et conduite par les personnalités clés
de la production" (les italiques sont de schumpeter) dans "die neure
wirtschaftstheorie in den vereinigten staaten" ("théorie économique
récente aux états-unis") schmollers jahrbuch (1910), cité
dans schneider, joseph a. schumpeter, p. 13.
[11]. voir simon s. kuznets, "schumpeter's business cycles,"
american economic review (juin 1940).
[12]. joseph a. schumpeter, business cycles : a theoretical,
historical, and statistical analysis of the capitalist process, 2 vols. (new york :
mcgraw-hill, 1939).
[13]. ceci ne signifie pas que toutes les propositions doivent
être falsifiables : elles peuvent être évidentes ou déduites
d'axiomes évidents. mais personne ne peut dire que les prétendus cycles de
kitchin, de juglar et de kondratieff sont d'une façon ou d'une
autre évidents.
[14]. voir alvin h. hansen, fiscal policy and business cycles
(new york : w. w. norton, 1941). pour un résumé clair de sa
position, voir hansen, "economic progress and declining population growth," dans
readings in business cycle theory, g. haberler, ed. (philadelphie :
blakiston, 1944), pp. 366-384.
[15]. george terborgh, the bogey of economic maturity
(chicago : machinery and allied products institute, 1945).
[16]. schumpeter, business cycles, p. 74.
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