pas à pas se fait notre chemin

pas à pas se fait notre chemin pas à pas se fait notre chemin des ballades à moto,à pied,entre amis, la vie, l'amitié, les copains. ma jeunesse a midelt au maroc 11 novembre 2007 mes années france ( épisode 14 ) ..nous soufrions aussi de cette invective du pied noir esclavagiste, qui nourrissait ses employés avec un bol de riz, comme me le dira un jour la laitière, lorsque timidement je lui demandais de me faire crédit jusqu'à demain. j’avais seulement oublié la monnaie. nous les pieds noirs devions payer de suite, sinon « pas de lait ».dur alors un jour d’expliquer ce qu’a vécu un pied noir, être totalement compris, et tenter de se faire accepter un jour. et si vous n’aviez pas d’argent comme ils semblaient l’admettre peu à peu de mes parents, ils ne manquaient d’âmes sereines pour raconter : « c’est qu’ils sont malin ces pieds noirs, l’argent ils l’ont et font semblant d’être pauvres ».eux mêmes, dans ces contrées reculées le pratiquaient avec leur propre deniers. on cache ses sous, et on mène une vie de faux pauvre. réminiscence des temps anciens où les coupeurs de gorges hantaient cette vallée profonde. on ne sait jamais ! s’ils revenaient ! mais ils sont revenus ! mandrin est de retour. ils se nomment maintenant banques, assurances, crédit, et huissiers.« je les ai vu moi ! ils mangent avec les doigts un plat au milieu d’une table basse, ils sont assis autour et se lèchent les doigts ! même pas français que je vous dis ! »c’était là leur vision simpliste d’un repas dominical autour d’un couscous ou d’un tagine, accompagné d’un modeste sidi brahim ou gris de boulaouane. nous avions tous j’en suis sûr, le besoin de retrouver dans ces gestes, ce repas, ce vin, les parfums, et les délicieuses effluves, que les caisses du déménagement nous avaient privées pour l’éternité. jamais nous ne l’avions mangé autrement, autrefois, alors pourquoi changer maintenant, même si nous sommes aujourd’hui en france. je devrai dire en ariège !grosse nuance !etre d’ici, c’est être né dans la commune du village pas plus loin. si vous êtes d’à peine quelques kilomètres de là, de balmajou, de lairole, du cols des marrous, de darnac ou brassac ou d’ailleurs, méfiance, vous n’êtes pas d’ici.imaginez mon handicap, moi le pied noir d’afrique, mais bon, il fallait de toute façon en passer par là, si nous voulions avoir une chance infime d’être acceptés.dans cette cour de l’école communale, comme tout nouvel animal dans une basse cour doit se présenter aux coqs, aux dindons, aux canards, je me laissais dévisager, en espérant ne pas prendre une première rouste juste pour la lutte d’influence. et faire connaissance ! le jaugeage réglementaire terminé, je ne me souviens pas avoir subi en ce premier jour une quelconque raillerie, moquerie ou tentative d’intimidation. j’en fus si heureux que le soir j’en parlais à mes parents.il ne faisait pas de doute que le plus fort de cette école, lui a dû lui me toiser, la taille, les muscles, et ce je ne sais quoi qui fait qu’au premier regard il saura s’il va garder son titre ou s’il devra me provoquer et honteusement le confier au dernier venu, si je devais sortir vainqueur du combat. j’admets très volontiers que je recherchais cette confrontation, comme à mibladen ou ailleurs dans toutes les cours de recréation du monde, ou tout simplement dans la vie. je savais par expérience que le plus fort de la classe serait respecté, et j’avais vite compris que c’était pour moi le fabuleux raccourci de mon intégration. certes quelque peu militaire mais oh ! combien efficace et rapide. de plus, je ne doutais pas que je sortirai vainqueur de la confrontation.je jouais mon intégration sur un coup !coup de chance qu’il ne soit pas trop fort !coup de tête ou coup de pied comme j’avais appris à les donner.lui ne devait pas connaître la technique de combat des cours de recréation du maroc. il sera surpris, j’en fais mon affaire.a lui de choisir, le combat sur le tas de sable qui sert à sauter en hauteur ou la retraite, sans combat. la tête baissée, il se retournera et s’en ira sans mot dire, à votre premier acte d’homme fort.je le cherchais aussi moi du regard et le trouvais facilement, il ne se cachait point. il est aisé à reconnaître le plus fort d’une classe. il a toujours une cour autour de lui. une cour qui le « chimpanze ». il rit, ils en font de même, il croise les bras et ils l’imitent, de peur de ne plus être de la bande, rejetés, méprisés, maltraités, et en final devenir le soufre douleur préféré du chef. posted by pas à pas se fait notre chemin at 11.11.07 7 comments links to this post    05 novembre 2007 mes années france ( épisode 13 ) ce jour là :« patrick venez chercher votre baffe »assis dans son fauteuil dominant la classe du haut de son estrade, et de son orgueil, il puait la connaissance de celui qui croit savoir. il venait de cracher sa phrase préférée. celle qui le faisait rire et jouir aussi.humiliation suprême que de devoir se lever, escorter les bourgeois de calais avec sa tête sur un coussin. tendre sa joue pleureuse et craintive, humblement. des tremblements de haine dans les poings serrés à s’en faire saigner les doigts et le coeur. la gifle part, son rire sadique accompagne ma douleur, elle m’explose la joue droite et la gauche. je regarde le prof dans les yeux, arme mon revolver, et comme ma mère face aux douaniers l’abat d’une balle en plein front. lui aussi sera enterré dans la forêt de tederrs ou d’oulmes ! je retourne à ma place. j’ai fais pipi dans le pantalon. je dissimule tant que possible mon avilissante réaction à la peur. les mains vengeresses devant moi, je cache cette tache disgracieuse. la scène est toujours présente là quelque part.je venais d’inaugurer l’école de jules ferry et l’affection brutale de l’un de ses représentants. je ne suis pas rancunier mais j’ai de la mémoire, mon temps et le sien viendront !le premier jour dans cette école primaire, je devais être la bête de foire, la créature curieuse, non pas l’écolier qui vient d’une autre commune ou tout au plus d’un autre canton éloigné, non j’étais l’étranger, celui qui vient d’ailleurs, qui ne mérite qu’un regard méprisant. les écoliers de serres sur arget découvraient là devant eux à quoi pouvait bien ressembler un pied noir. une espèce bien rare dans cette contrée. cette race que tous les ragots malveillants avaient colporté jusque dans la montagne.nous étions les seuls pieds noirs des environs, plus précisément j’étais le seul puisque né en territoire marocain, et je comptais bien sur cette atypisme pour me faire remarquer, maintenant qu’ils connaissaient mon lourd secret de pied noir rapatrié. je devais m’imposer à eux qui n’étaient après tout que des ariégeois, et moi le chasseur de l’atlas.je me doute que toisé de haut en bas les gamins s’attarderaient sur mes pieds pour vérifier s’ils étaient réellement noirs. la question qui les démange, viendra bien assez rapidement. j’avais minutieusement préparé la réponse, il ne fallait pas caler et répondre : « c’est parce que au maroc seuls les européens portent des chaussures et comme elles sont noires, nous sommes les pieds noirs. »oui, bof ! on m’avait dit de dire cela, je le disais, mais franchement, je n’étais pas persuadé du tout de cette imaginaire théorie. moi d’abord au maroc je n’avais pas de chaussures aux pieds. et quand il fallait en mettre c’était plutôt des claquettes. pour mes parents c’était simple, pataugas tout le temps, pataugas pour la chasse, pataugas pour tous les jours, et pataugas spéciales pour le dimanche.un ariégeois français et un pied noir français c’est pareil ! normalement ! point du tout, dans leur tête j’étais l’étranger, l’esclavagiste, le riche, et pas d’ici. de la bas de ce pays, et pas d’ici, pas de serres sur arget. nous n’étions en france que pour usurper les terres et les maisons des vrais français ! c’est ce qu’ils entendaient dans leurs chaumières le soir à la veillée ou devant la télé noir et blanc, comme leurs âmes !« et en plus ont leur prête de l’argent à des taux que nous les paysans d’ici on a même pas le droit » « ils se sont foutu du pognon plein les poches et en plus le crédit agricole les enrichit en france »rengaines inlassables et fatigantes, qui nous accompagnait depuis notre arrivée. toutes pas forcement ciblé sur mon père. mais bien entendu, tous les pieds noirs se ressemblaient, comme tous les chinois, tous les arabes et tous les noirs de la planète. celui là comme les autres. il ne fallait surtout pas répondre, ni se justifier. nous soufrions tous de cela en silence, la chaire meurtrie, il fallait accepter, et s’intégrer par l’exemple, s’intégrer par l’exemple, s’intégrer par l’exemple,.s’intégrer…….. posted by pas à pas se fait notre chemin at 5.11.07 18 comments links to this post    30 octobre 2007 mes années france (épisode 12 ) mes bulletins scolaires ternes et sans vie se ressemblaient d’un trimestre sur l’autre. ils me poursuivaient inexorablement d’année en année, avec toujours les mêmes remarques :« Élève très intelligent, vif, peut beaucoup mieux faire, mais le veut-il ? »« peut mieux faire s’il s’en donne la peine »« curieux, s’intéresse à la classe, participe, parfois chahuteur mais pourquoi ne transforme-t-il pas cela en résultat scolaire ? »ces aimables remarques provenaient toujours des enseignants qui peinaient à me voir au ralenti dans leur classe. moisir sur le quai du savoir, sans espoir de voyage, avec disaient-il un potentiel énorme. que faut-il faire pour l’exploiter ? la punition ? la contrainte ? la motivation ? rien n’y faisait. toutes les tentatives venaient fatalement s’échouer à mes pieds, au bord de ma vie dans l’écume de ma rage. j’attendais le déclic culturel, et chaque jour le retard s’accumulait. pénélope fut patiente elle, pourquoi pas moi ! je me laissais volontairement mourir à petit feu de la connaissance. et de l’éducation nationale. l’école n’avait pas encore su se faire une place dans ma vie. ce temps viendrait un jour sûrement. aujourd’hui, je sais quand ce jour a fini par surgir dans ma vie, presque par traîtrise, mais avec un infime bonheur. ce sera pour plus tard.et puis, il y avait aussi les autres, les profs. ceux qui n’y comprenaient rien disait-on. ceux qui jugent, décident et tranchent définitivement votre scolarité. leurs premières impressions étaient toujours la bonne. vous êtes jugé cancre, vous démarrez cancre, vous resterez cancre, et vous terminez votre scolarité cancre en classes de transition. « c’est un fainéant, on n’en tirera rien » ! commentaires intelligents de conseil de classe ! ils ne vous accordent aucune circonstance atténuante. jusqu’à ce que votre chemin s’écarte enfin du leur ! vous aurez alors peut être un jour une deuxième chance, en rencontrant le prof de votre vie.moi aussi, si je veux, je peux leur dire une phrase intelligente « le professeur est le courrier de l’essentiel » et paf ! le monsieur qui a dit ça a un nom allemand, mais je ne le dirai pas !les bulletins scolaires de ces professeurs là, me faisaient mal, plus mal que les encouragements des autres enseignants. ils vous vomissent de la classe. peu à peu, du premier rang, vous glissez vers le fond, le chauffage, la dernière ligne de démarcation avant les railleries des autres élèves, et échapper à leurs regards meurtriers, et moqueurs. le rejet était total, point de réminiscence possible. de professeur en professeur, ma flétrissure me suivait honteusement, et je dégringolais dans les bas fonds de la classe. la honte chevillée au corps vous escorte comme une tare incurable !je devais aussi lutter contre cela, ne jamais reculer. certes je ne visais pas la 1ère place, devant avec les « fayots, » c’est comme cela que nous les moins bons nous nous défendions des autres, en essayant de rallier ainsi une partie de la classe à ma fatale cause. forme de terrorisme intellectuel, je sais !pour ces professeurs là, je n’étais que cancre, fainéant, perturbateur, limite cas social.pour l’un d’eux, prof de science en 5ème, son temps viendra aussi, plus tard. sa paire de claque humiliante, me hante encore.comment ne me suis-je pas révolté ? comment ai-je accepté cet affront ? posted by pas à pas se fait notre chemin at 30.10.07 12 comments links to this post    23 octobre 2007 mes années france ( épisode 11 ) en orthographe, je mangeais mon pain noir, la misère la plus totale, une misère à la cosette.mais bon dieu ! pourquoi cette langue est-elle si difficile ? et si compliquée ? une forme de complexe de supériorité à la française ? ah ! cela vient du grec et du latin, c’est bien ce que je dis, ça ne pourrait pas venir de chez nous !pourquoi les sons et les écrits ne se ressemblent-ils pas ? pourquoi ne pas écrire tout simplement phonétiquement comme l’arabe qui n’est qu’une suite de rythme phonétique, ou même l’espagnol, qui d’ailleurs accueillera en son sein bienfaiteur ma première dictée sans faute, avant même le français. jamais je n’arriverai à écrire sans avoir la hantise de me demander « où se réfugient donc ces maudites fautes » ? je les traque ! j’espionne les lignes ! remue le plus profond des souvenirs de ma mémoire ! rien que pour débusquer ces maudites fautes, et les pièges tendus à mon ignorance ! il m’arrivait souvent de regarder le mot coupable en imaginant« ce mot là, juste devant moi sur cette feuille, noir, sans vie, avec ce mot qui me nargue en plus! est-il plus joli avec deux consonnes ou avec une seule ? je m’éloigne, bascule la tête à droite, à gauche et je choisis. une seule consonne ! c’est plus esthétique !voila mon larousse, la beauté du mot, son équilibre des lettres mais point trop, j’aime le simple. et bien sûr pourquoi faire simple ! je me trompais souvent.ma méthode peu conventionnelle, je m’en accuse, n’était pas infaillible, et ne respectait pas les canons de l’académie française. ces honnêtes vieillards qui ne sont là que pour embrouiller la langue française, et s’assurer ainsi la perpétuité de leur siège et de leur savoir du savoir. imaginez un étranger, qui entend : « verre, vert, vers !!!! ». comment l’écrit il ? la langue française n’est pas faite pour nous ignares du peuple. elle est exclusivement réservée à une élite qui n’existe que grâce à elle.jamais cette flétrissure et cette peur stressante des fautes d’orthographe ne quitteront mon esprit. posted by pas à pas se fait notre chemin at 23.10.07 25 comments links to this post    17 octobre 2007 mes années france (épisode 10) il venait d’avoir 59 ans et une nouvelle vie s’ouvrait devant lui. je dirais plutôt se refermait subitement sur lui. tous les rêves qu’il avait pu échafauder depuis son maroc tant aimé, partaient inexorablement en fumée.nous avions tous besoin du contenu de ces caisses. non pas le matériel, ou les objets qu’elles contenaient, mais bien la part de notre vie qu’elles renfermaient. nous aurions pu de temps à autres, les consulter, les solliciter, les toucher, les aimer, les caresser d’un regard complice. juste pour se dire que le courage vient avec l’espérance, et que de l’espoir nous en avions bien besoin, vitalement besoin.la vie qui attendait mon père lui explosa subitement en pleine figure, et sa déflagration se fera sentir jusqu'à son dernier souffle. ce qui l’attendait en france, serait bien différent de ce qui l’attendait quelques 40 ans plus tôt sur le port de casablanca. le maroc à son horizon, rien que pour lui. une valise vide, les yeux pleins d’espoirs.il nous dira toujours qu’il ne regretta jamais sa décision, toujours apostrophé par les « tais-toi maurice, tu ne sais pas ce que tu dis ! » de ma mère, qui ne manquait aucune occasion de tourner dans la plaie ouverte de mon père, son couteau finement aiguisé au fil de sa haine, et des années en france.avaient-ils désormais un avenir ensemble ? etaient-ils seulement souhaitable de partager leur vide, ou devais-je dans l’urgence, grandir très vite ? pour me fabriquer tout seul ! avaient-ils le temps et l’amour de s’occuper de ce mouflet de 11 ans ?mon père seul était dupe, et voulait bien se convaincre qu’il avait eu raison. nous ses fils nous ne le jugions plus, comme autrefois. il avait décidé, point.nous respections………..par respect ! tout simplement !1er jour de classe communale en ce mois de printemps 1965. deux grandes classes se partageaient une cour immense. un tilleul trônait au beau milieu de ses majestueuses branches. dans quelques mois il embaumera la cour. je devenais le nouvel élève du « groupe scolaire lakanal ». comme ma maison, j’étais fier ! déjà !monsieur l’instituteur et sa femme étaient les maîtres incontestés de ce domaine de l’apprentissage des lettres, calcul, histoire….. et aussi gymnastique, et de tous ce que les gosses avaient besoin d’apprendre. c’est pareil qu’au maroc sauf qu’ici il n’y a pas les marocains. faudra vite vérifier si driss et sa baguette sont dans le coin.« bonjour les enfants, je vous présente votre nouveau copain, il se nomme patrick et viens du ………….aie ! voila la honte qui me submerge, il va le dire et je serai la risée de ce peuple au regard moqueur, …….. « du maroc, comme moi. je vous demande de bien l’accueillir chez nous ». lui aussi était de là-bas, je serai à jamais protégé, personne ne manquera de respecter les paroles ce gentil instituteur.compte tenu de mon âge, presque 11 ans, j’aurais dû être au minimum en 6ème au collège à foix. mais le retard accumulé dés le début, les changements incessants d’école, et aussi j’avoue, de ma bien mauvaise volonté, avaient eu le dessus sur ma scolarité, et sur ma culture générale. nul en mathématique, pire ! rien à en tirer. en histoire ? je n’en sais rien, je ne me souviens même pas si j’avais appris qu’au maroc mon ancêtre était gaulois. cela aurait bien fait rire rachid l’arabe, samy le juif ou katchikas le grec, et moi le « roumi »chrétien, fils de marrakech. tous frères et fils de gaulois français ! croisés avec l’envahisseur arabe de poitiers ! pourquoi pas ! posted by pas à pas se fait notre chemin at 17.10.07 12 comments links to this post    10 octobre 2007 mes années france (épisode 9 ) les caisses du déménagement nous attendaient, elles venaient d’arriver et piaffaient d’impatience. je me précipitais pour les ouvrir, pour libérer enfin le maroc et ses odeurs.mon père calmement sortit un trousseau de clef et commença son Å“uvre. j’allais sentir un tout petit bout de mon pays, le sable de midelt, et la terre nourricière qui n’attendait qu’une pluie pour étancher sa soif, et apporter le bonheur des belles récoltes. je suis sûr que les parfums de rose de la distillerie proche du paysannat ont accompagné les caisses.« tu ouvres, tu te dépêches, oui ! » pesta ma mère moins poétique, pressée juste à l’idée de retrouver son passé.notre joie fut de courte durée, très courte même. il y avait bien des odeurs, mais pas de celles que nous espérions avec tendresse.odeur de mer, salée et piquante, à nous racler la gorge. quel spectacle ! les caisses avaient été soigneusement trempées quelques temps dans l’eau salée du port. elles puaient aussi l’odeur nauséabonde du dégoût des dockers envers les « rapatriés ».plusieurs pieds noirs furent victimes de ce genre de plaisanteries des manutentionnaires des ports. français ? marocains ? jamais on ne le sût. et si votre caisse ne sentait pas la mer, c’est qu’à l’intérieur il n’y avait plus rien en état. parfois même les cadenas furent sectionnés et les caisses visitées.quelques rares caisses vierges échappèrent aux profanateurs de notre passé, de nos souvenirs à jamais perdus. la haine tenace des dockers avait définitivement craché son venin sur de pauvres bougres de français qui avaient commis le crime de vivre au maroc.le monde s’écroulait à nos pieds. mon père d’habitude si stoïque, se retourna, s’éloigna discrètement. je suis sûr qu’il pleurait seul à l’écart, là-bas au pied du cyprès que nous venions de rendre à la vie. ma mère continua de vociférer ! elle explosait sa haine !ils allaient voir les salauds qui avaient fait ça !qu’ils se montrent s’ils sont des hommes ! et elle, la fille du maroc, leur montrerait comment elle allait solutionner son problème !ce fut le coup de grâce. plus rien ne pouvait désormais lui donner envie de vivre cette vie. elle vivra désormais cloisonnée entre le passé et un futur absent.elle s’enferma d’avantage dans ses souvenirs. si les vestiges du maroc emballés dans ces pauvres caisses n’étaient plus là pour témoigner, par la faute de fossoyeurs de rêves, il lui restait la mémoire ! sa mémoire des temps heureux. du temps où elle se croyait heureuse pour la vie ! et ça personne ne pourra lui voler ! ni même en imaginer une once de son intensité.des étrangers avaient mutilé, violé de nos mémoires les quelques malheureux objets que nous avions amoureusement sélectionnés.« mort aux français ! ».ma mère venait de condamner sans appel les dockers français.« les marocains n’auraient jamais osés faire cela eux ».elle continua à haïr les français. la liste des homicides de ma mère commençait à s’allonger dangereusement. dans le même trou, dans la forêt de « tedders », elle y jeta sans regrets, les douaniers, les dockers et pas mal de français. il devait bien y avoir des innocents dans le tas. j’aurais dû vous préciser que c’était seulement mon père qui nous éleva avec ses principes de tolérance, ma mère en avait d’autres. la vengeance, et la rancune parmi d’autres, en étaient ses dignes représentants.d’ailleurs, elle ne nous éduquât jamais, elle vivait à coté de nous. je découvrais son système si spécial d’éducation depuis très longtemps, et cela au fur et à mesure que les journées et les années s’égrenaient par les paires de gifles journalières devenues son réflexe de vie que je recevais depuis ma tendre enfance. plus par réflexe que par méchanceté, du moins j’essayais de m’en convaincre.mon père lui, comme à son habitude ne laissa rien paraître. je me doutais qu’il commençait à appréhender les instants de vie sans joies qui l’attendaient. posted by pas à pas se fait notre chemin at 10.10.07 17 comments links to this post    03 octobre 2007 mes années france (episode 8) la surprise de notre nouvelle habitation, celle qui devait faire de nous des français et des ariégeois dociles et intégrés fut totale. les reproches de ma mère ne manquèrent pas, et me sonnent encore dans les tempes. nous séjournerons bien plus longtemps que prévu dans ce gîte humide de la mouline, avant de transformer ce tas de ronces inhospitalier et sans âme, en une maison habitable qui sentirait bon la france.la fratrie était réunie. mon père avait battu rappel de tous ses fils. claude, qui était rentré du maroc avant nous pour ses études en terminale, passait sa deuxième partie du bac à foix. examen qu’il aura haut la main. daniel, l’aîné, lui s’était installé du coté de valence dans la drôme. il avait quitté le maroc en 1957 après les émeutes douloureuses et sanglantes de oujda. les trois frères si rarement réunis, avaient pour mission de nettoyer la cour et de lui redonner son lustre d’antan. nous étions tous heureux d’être enfin réunis et de vivre ces quelques jours si rares ensemble.scies, bêches, râteaux, faux, tapes amicales, et jurons, se bousculèrent pendant une semaine complète. les passants curieux, un tantinet narquois, ne manquaient pas d’aller et retour rituels, pour mesurer avec nous l’avancement des travaux. je ne me souviens pas que l’un d’entre eux ait tenté une phrase amicale, ne serait-ce que pour nous dire, « il fait chaud aujourd’hui, vous ne pensez pas. ». connaissant mon père et sa jovialité légendaire, il aurait déballé notre pedigree à cette seule tentative de contact, et de chaleur humaine dont il avait tant besoin. il se satisferait pour l’instant de vire avec sa famille, les outils à la main pour se fabriquer un futur.viendra ensuite le temps des amabilités.enfin une allumette libératrice craqua, s’enflamma, et envoya dans sa fumée tout le malheureux passé de notre demeure enfin libérée. après les ronces, il faudra s’atteler à démonter quelques bâtiments, encombrants, forts laids et en piteux états.je crus déceler chez elle un signe amical de reconnaissance. elle respirait à nouveau grâce à ces drôles d’étrangers venus de si loin pour lui rendre sa splendeur et sa position d’antan. les gens de la rue ne se moqueraient plus d’elle. c’est qu’elle avait gardée toute sa fierté dame ! elle allait maintenant, j’en suis sûr, dés qu’elle le pourrait nous abriter du mieux que ses vieux os le permettraient, du vent, de la pluie, de la chaleur, de ses murs bien épais, mais aussi du bruit, et surtout des commérages qui ne manqueraient pas.car des vieux os, elle en avait. nous découvrions une pierre sculptée juste au dessus de l’entrée, il y était inscrit 1739 ! cette dame était née avant la révolution française. je l’observais avec tendresse et me disais qu’elle avait dû en voir et vécu des événements dans ce petit village. nous apprenions que notre maison avait toujours été la maison des maîtres du village, avant de terminer son agonie sous les ronces, pour on ne sait plus quelle raison. elle avait aussi connu lakanal, le député de la convention né ici tout proche à la coupière, dont la statue trône à la mairie. je devais absolument rechercher ce qui avait pu se passer cette année 1739, une bonne encyclopédie m’y aiderait.d’abord, je cherchais lakanal.lakanal : né à serres sur arget (c’est faux sa maison est à la coupière, même si ce n’est pas loin) le 14 juillet 1762, mort en février 1845. et en plus un 14 juillet. cela ne s’invente pas au siècle de louis xvi et de la prise de la bastille.il fut député de l’ariège et siégea au montagnard, il vota la mort du roi louis xvi.et bien ! notre maison, ce n’est pas la maison de tout le monde ! elle doit en connaître des secrets ! il y a un trésor caché quelque part ! parait-il ! des passants s’arrêtaient enfin pour discuter un peu par curiosité plus que par l’envie. ils nous disaient :« hum ! en cherchant bien vous trouverez bien quelque chose, cette maison a toujours était celle des riches du village ».ils appuyaient bien sur le « riche », histoire de nous faire comprendre que la coutume reprenait ses droits, et qu’ils avaient bien compris que nous étions riches et qu’ils n’étaient pas dupes de la façon dont nous nous étions enrichis là-bas aux colonies. posted by pas à pas se fait notre chemin at 3.10.07 21 comments links to this post    26 septembre 2007 mes années france (épisode 7) souvent mon père regrettera qu’en france, même un contrat en bonne et due forme ne vous mette pas à l’abri d’une escroquerie. il en souffrit, il en sera même victime.« au maroc, me disait-il, je faisais des contrats avec les fellahs ou les caïds des douars voisins tous les jours, jamais un écrit. il suffisait que le sage du village soit présent, il était respecté et sa parole scellait les contrats. après une tape réciproque dans la main qu’il fallait ramener sur son front et son coeur, nos allions boire le thé.nous espérions l’un et l’autre que les pommiers que nous allions planter allaient apporter non pas la richesse, mais un peu de bonheur, et amélioreraient la vie des gens. j’avais engagé mon nom, ma réputation, et lui son peuple. il croyait en mes mots en mon enthousiasme pour ce projet fabuleux d’introduire la pomme à midelt. puis nous nous séparions sans oublier de nous saluer encore par respect. le dernier mot de toutes les conversations avec un marocain se termine par « inch allah » (si dieu le veut). jamais je n’ai eu le moindre problème avec eux. et les pommiers sont encore dans la mémoire collective de midelt.« la parole d’un berbère vaut tous les contrats de tous les meilleurs avocats du monde ».cette phrase sans qu’il puisse s’en douter allait devenir le fil conducteur de l’éducation que je voulais me donner. elle parlait d’honneur, de parole, et de berbère. moi, j’avais promis d’être berbère quand je serai grand. pour commencer il fallait leur ressembler. je me répétais « honnête, et parole d’honneur, voilà la trace à suivre ».il nous éleva mes frères et moi, selon ce même principe du respect de la parole, du respect des autres. ce fut là son seul héritage. après en avoir parfois fortement douté, tant il est difficile dans ce nouveau monde de vivre au milieu d’individus n’ayant aucunement envie de respecter cette même règle. ma foie en ses paroles vacilla souvent, mais ne rompit jamais. je sais malgré tout qu’il avait raison.a mon tour, modestement, j’ai tenté de faire partager cet héritage atavique à mes enfants, qui je le crois, eux ne doutent pas. ils en ont fait leur mode de vie. j’en suis fier pour leur pépé maurice. son héritage survira une génération de plus.et tant pis si de temps à autre, nous aussi, ses fils et petits fils, avons subi des désagréments de cette éducation parfois trop idéaliste, si respectueuse d’autrui et des règles de vie en communauté. nous sommes tous dignes de lui ressembler. en cela, nous sommes des fils de « berbères », et pas peu fiers. posted by pas à pas se fait notre chemin at 26.9.07 20 comments links to this post    18 septembre 2007 mes années france (épisode 6) a présent, je m’en voulais déjà d’avoir manifestement et aussi rapidement admis que le maroc allait devenir pour moi une chimère inatteignable. un passé encore très présent certes, mais il ne fallait plus rêver de pouvoir y retourner. si ce n’était en vacances. vÅ“u perpétuel et mensonge conscient. juste le temps adoucir la rupture et tuer l’angoisse du départ.alors, là ou ailleurs il faudra bien s’adapter, se « caméléoniser » au pays, à ces gens, à tout, et à l’école que je devais découvrir au plus vite.après renseignement, elle était tout proche, j’irai à pied le matin, pas demain, mais après-demain, l’instituteur m’attendait. j’étais inscrit à l’école communale du village.je n’arrivais à croire que l’école fut toute proche ! cette situation pittoresque me paraissait inimaginable et impossible à admettre. cela n’allait pas durer, c’était trop beau ! cela va changer bientôt. juste le temps de se fixer un peu, et hop ! je serai à nouveau pensionnaire quelque part par là. un peu loin ! pas trop prés non plus. juste assez loin pour ne pas trop les déranger !voila sans aucun doute possible ce que l’avenir me promettait de mieux dans son grand livre ou tout était écris. cela avait toujours été comme cela avant, et je ne vois pas ce qui pourrait changer maintenant !en attendant, certain du sort qui m’attendait, je vais profiter de cette école, et au bref répit de ma transhumance sans doute déjà programmée, pour bien travailler et rattraper mon retard.le lendemain de notre arrivée, mon père tenta de piquer notre curiosité à l’idée d’aller voir notre future maison, mais toute sa passion fut vaine. ni moi, ni ma mère ne semblaient répondre à son excitation bien trop feinte. sans enthousiasme, nos pas nous ont menés à serres, ce n’était pas loin.« elle est où la maison ? ».le nez à travers des barreaux d’un portail délabré, je venais de questionner mon père.« là devant ! voyons c’est assez visible. »« moi je ne vois que des ronces et des arbres partout ! » répliqua ma mère, un tantinet exaspérée.« la maison est sous les ronces, un petit coup de nettoyage et elle sera habitable !« ……………………….. » !il n’eut pas le temps de placer un autre mot, pas même une syllabe, que sitôt ma mère le fusilla sur place !« et tu nous as fait quitter le maroc pour ça ! »« tu ne changeras jamais ! après la baraque en planche de timexaouine, on repart encore une fois à zéro! j’en ai marre ! »je ne compris pas tous les mots qui suivirent, certains appellent cela un chapelet d’amabilités. sitôt sa poésie terminée elle s’engouffra dans la voiture, suivi de son fiston qui lui aussi comme un grand voulait étaler toute sa désapprobation, les bras croisés et la mine grise !la maison se camouflait habillement sous les ronces aux yeux et aux sarcasmes des passants depuis plus de dix ans. emprisonnée presque jusqu’au toit, d’où timidement se dévoilait une cheminée. elle lançait désespérément depuis ce temps un sos aux passants moqueurs.sa détresse était telle que nous n’avons pas pu y entrer pour débroussailler la cour par l’entrée. dés le lendemain, c’est depuis chez le voisin que nous avons entamé le travail de reconquête de cette maison oubliée de tous.une maison d’un étage, une maison abandonnée que plus personne ne voulait au village. mais pour un pied noir aux abois elle fera bien l’affaire. et puis il n’y avait pas le choix alors ! il prendra ce qu’il trouvera !bien plus tard, nous apprendrions que le prix exorbitant qu’avait du débourser mon père pour l’acheter, avait été calculé spécialement pour un pied noir «sans doute plein aux as ».ils l’ont regrettés, m’ont-ils dit un jour, mais bien plus tard, au moins dix ans plus tard ! le temps de passer du sobriquet méfiant de pied noir, parfois même d’arabe, à celui de maurice, patrick, ou marie louise !« quand tu n’as pas le choix, le commerce se fait sur ton dos. » constata mon père. mais moi je sais que lui n’aurait jamais accepté de profiter d’une telle situation pour s’enrichir et profiter du malheur des autres. il était bien trop épris de justice et d’humanisme pour imaginer un seul instant cela. mais voila, nous étions en france et il fallait bien s’adapter. s’adapter, s’adapter, notre maître mot à tous ….sauf à ma mère. c’est la france qui s’adapterait à elle ou sinon tant pis. comme ni l’une ni l’autre ne firent le premier pas, elles vivront toutes les deux jusqu’à la fin, dans une totale ignorance l’une de l’autre. posted by pas à pas se fait notre chemin at 18.9.07 20 comments links to this post    13 septembre 2007 mes années france (episode 5 ) je compris bien plus tard, lorsque j’assistais au déballage des menus trésors enfouis, que le risque avait été minutieusement arbitré entre différentes cachettes que je ne soupçonnais pas.notre séjour français débutait par de la contre bande. il parait qu’il était interdit et je n’ai jamais su pourquoi, de passer de grosses sommes d’argent entre les deux pays.« il faut bien aussi rapatrier ses sous, surtout qu’on en a pas beaucoup nous ! » grogna mon père, puis il ajouta :« ce soir nous dormons dans un gîte rural à « la mouline » c’est tout près, et demain je vous montrerai la maison que j’ai acheté à serres sur arget ».tous les enfants du monde sont pressés et excités juste à l’idée de voir leur nouvelle maison, et sans doute aussi de mieux connaître leur nouveau pays. moi je ne me souviens pas avoir été spécialement enthousiaste à cette funeste perspective. en fait, je m’en moquais éperdument. je pensais surtout à cet instant à toto que nous avions abandonné. etait-il heureux ? m’en veut-il encore ! que devenait-il ?aussi stupide que cela puisse paraître un larme fugitive et timide n’osait coulait sur ma joue. c’était entre elle et moi, notre secret. nous n’allions pas montrer aux autres notre faiblesse. elle et moi étions affligés d’avoir pour une seconde pensé à toto, à sa mort !les cigognes de l’église de midelt me manquaient. elles m’accueillaient toujours de leur claquement de bec bruyant et rieur. des bravos enthousiastes pour les enfants de cÅ“urs que nous étions tous, plus ou moins. je me souviens aussi du concert qu’elles m’offrirent pour ma communion privée. elles étaient bien belles dans leur tenue de gala noir et blanc. mr porcela m’avait offert une montre de marque orly, et mes parents une médaille religieuse de rigueur dans de telle circonstance, bien qu’ils n’étaient ni croyants ni pratiquants. posted by pas à pas se fait notre chemin at 13.9.07 22 comments links to this post    04 septembre 2007 mes années france (épisode 4) « c’est bon, vous pouvez passer, bienvenue en france ! »ils ne sont pas tous méchants, ces monsieurs.d’un coup d’épaule rageur elle l’écarta, tous coupables ! vous êtes tous coupables ! pas de survivant, tuez les tous ! dieux reconnaîtra les siens. je parierai mon retour en france contre un village berbère perdu, qu’elle ruminait cela en ce moment précis!pas de circonstances atténuantes, maintenant elle haïssait la france. ne dit-on pas que la première impression est la bonne, les douaniers en avait été les zélés ambassadeurs.je sentais, bien qu’étant à l’arrière de la voiture, emmailloté dans des bagages qui me prenaient toute la place, que devant, ils respiraient mieux, bien mieux .des éclats de rires agités et nerveux, ponctués d’un geste affectif réciproque et si rare depuis notre départ, me confirma qu’ils ressuscitaient.ma mère rangea momentanément sa haine, pour mieux la catapulter plus tard. elle redevint la femme froide et taciturne que la france allait découvrir. ma nouvelle maman, celle qui m’aimera encore moins qu’avant.« premier café, on s’arrête » fut sans doute la première phrase de mon père en france, si j’exclue le ouf ! de soulagement qu’il cracha en passant la frontière sans dommage.ils venaient d’échapper « aux gentils » douaniers français. maintenant le risque est écarté. le silence conjugal de rigueur depuis notre départ pouvait reprendre toute sa place, temporairement rompu par la peur qui venait juste pour un court instant de les rapprocher. comme à l’époque, il n’y a pas si longtemps, l’amour, l’aventure et la peur avaient fait d’eux le couple le plus fusionnel qu’il se pouvait d’exister.je compris bien plus tard, lorsque j’assistais au déballage des menus trésors enfouis, que le risque avait été minutieusement arbitré entre différentes cachettes que je ne soupçonnais pas.notre séjour français débutait par de la contre bande. il parait qu’il était interdit de passer de grosses sommes d’argent entre les deux pays.« il faut bien aussi rapatrier ses sous, surtout qu’on en a pas beaucoup nous ! » grogna mon père.« ce soir nous dormons dans un gîte rural à « la mouline » et demain je vous montrerai la maison que j’ai acheté à serres sur arget ». posted by pas à pas se fait notre chemin at 4.9.07 21 comments links to this post    26 août 2007 mes années france ( épisode 3 ) sans un mot, l’un des douaniers nous fit un geste de la main. le claquement des doigts militaire nous ordonnant de nous approcher. je me souviens de cet instant, mortifié, j’étais sûr qu’ils avaient découvert notre trésor et que ce soir c’est en prison que nous dormirions. À moins que papa négocie, mais ce n’est pas du tout son genre, ce sera donc la prison !« il n’y a rien ! vous pouvez ranger, dit-il sèchement, d’une mimique nerveuse et condescendante. »« je vous l’avais dis, il fallait me croire » lui répondit aussitôt mon génial de père. voilà comme je l’aime. jamais battu, cabochard, jamais soumis, comme le chasseur de sangliers et de panthères qu’il était. il attendait, guettait ces douaniers, sa future proie. s’ils ne trouvent rien, il devenait pour quelques temps, l’animal dominant. plutôt que de remercier platement ces douaniers de leur amical accueil, il en profite pour les narguer juste ce qu’il faut pour se faire plaisir, et retrouver son honneur bafoué. je sais que de sa vie il n’a jamais baissé la tête, j’en témoignerai plus tard. il le paiera cher parfois, mais je suis certain que cela lui était égal. il se sentait l’égal de tous, y compris plus tard, du premier ministre de la république française, qu’il ne se gêna pas d’interpeller, lors d’une réception au village.pendant ce temps je ne remarquais pas ma mère accroupie qui rangeait consciencieusement les vêtements souillés de la honte. elle nous tournait le dos, pliait, repliait, secouait, son passé simple pour les ranger dans les valises du futur. une à une elle referma les valises de son bonheur passé. papa les prenait et tentait de les ranger dans la voiture, sans doute elle aussi apaisée de cette fouille intime. le passage à tabac en règle de notre amour propre prenait fin.ma mère se releva, jeta un coup d’œil justicier sur ses violeurs de félicité. des larmes coulaient lentement sur son visage. jamais elle n’avait pleuré. auparavant, elle était plutôt la joie de vivre et l’insouciance de ce pays. je compris vite qu’elle ne pleurait pas de chagrin mais de haine. elle cherchait de son regard revolver chacun des douaniers, et un par un elle les abattit d’une balle net dans le front. moi, dans ces yeux humides de haine, je lisais que s’ils avaient été dans la forêt de « tedders », ils n’auraient pas tenté seulement de lui prendre sa valise et encore moins de l’ouvrir. rare furent les fois où son fidèle fusil, si réputé, ne l’accompagnait pas, charnellement blottit sur son dos, prêt à la défendreje ne sais si les uniformes bleus de ce jour furent impressionnés, mais l’un deux s’approcha, et tenta un geste de réconciliation militaire.« c’est bon, vous pouvez passer, bienvenue en france ! » posted by pas à pas se fait notre chemin at 26.8.07 17 comments links to this post    19 août 2007 mes années france( épisode 2) ce tableau émouvant d’une famille en rupture de bonheur, de ces chiens trop gros pour le ventre maigre de ce coffre, le ton convainquant et sincère de mon père, semblaient avoir ébranler momentanément le douanier. sans doute pensait-il aussi qu’il venait de tomber sur un pauvre bougre de pied noir, pas bien futé. il rentrait seulement maintenant celui-là, pas malin ça ! tous les autres, surtout les plus fortunés, avaient senti le vent tourner depuis longtemps et s’étaient mis à l’abri à la métropole. ceux là, sont passés ici il y a bien deux ou trois ans pour les derniers. et puis celui-ci c’est un du maroc, pas d’algérie.peu à peu, la voiture dévoilait sa pudique nudité, surtout elle, la « taunus » c’était son premier voyage, pucelle de france. ces mains étrangères sur son corps la faisaient sursauter de dégoût. il y a toujours une première fois.eloigné du véhicule je demandais, effrayé :« pourquoi ils continuent à vider notre voiture papa ? »« ils n’aiment pas les rapatriés fiston ! »« comme la dernière fois, les pieds noirs, papa !»« c’est ça fiston, nous sommes maintenant des pieds noirs rapatriés et ils ne nous aiment pas plus.»voila deux mots qui n’entreront jamais dans ma collection. il semble qu’ils soient toujours accompagnés de la haine des autres, du regard qui te fait baisser les yeux, de la honte d’être, d’exister.cumuler pour une seule et même famille les patronymes de pieds noirs et rapatriés, te projetait directement vers la quarantaine de la république.tous libres et égaux.plus jamais je ne serai pieds noirs ou rapatrié, j’avais trop honte de le dire. cette idée me hantait déjà. expulser de mon jeune corps et de ma fragile tête, je devais renier mes origines pour exister, vivre sous la crainte que ce lourd secret allait être découvert, un jour en france.chez lez berbères c’était mieux. là-bas chez moi, ils ne me demandaient pas si j’étais français, arabe, yougoslave, grec, juif, nous étions tous des marocains, tous des fils de midelt la belle. midelt toujours les bras ouverts comme ses habitants qui ne connaissent le mot « inviter » qu’au présent.les yeux du douanier pour la première fois semblaient nous demander de l’excuser, sans pour autant avoir du remord. avait-il compris que tous les pieds noirs ne sont pas des « colons ».ils n’avaient pas tous des centaines d’ouvriers qu’ils payaient avec un lance pierre.certains oui, ne méritent même pas le titre d’homme, pas plus que les grands patrons français de cette époque, les mines, les filatures pour seuls exemples, n’étaient pas non plus des modèles de social avancé. la plupart des pieds noirs étaient partis un jour de france, sans doute avec une valise et un billet de train, ou de bateau, espérant que cette deuxième france y serait plus douce pour eux.sur place au maroc ils travaillèrent, fonctionnaires, petits commerçants, ouvriers, maçons, agriculteurs, j’ai dis agriculteur pas colons. pour la plupart, la fortune ne les attendait pas et elle ne fût pas au rendez vous.mais tous vous diront qu’ils ont vécu comme des rois, non pas des richesses qu’ils avaient accumulées mais du royaume du maroc qui les a accueillis.un pays si magnifique qu’il devrait être classé avec ses habitants comme lieu mondial de l’unesco de la beauté et de la tolérance. posted by pas à pas se fait notre chemin at 19.8.07 18 comments links to this post    05 août 2007 mes années france (épisode 1) je ne souviens plus de notre traversée de l’espagne, une anesthésie sympathique et bienvenue du destin. je me réveille de ce long sommeil juste au moment où :« papiers, sil vous plait. »après quelques regards croisés d’incompréhensions et de suspicions réciproques entre mon père et le monsieur en habit de méchant, le douanier demanda :« rapatriés ? »« oui »« garez vous s’il vous plait »encore une fois et comme toujours, ce mot rapatrié semblait déclencher chez ces hommes, une frénésie funeste et l’espoir d’une pêche fabuleuse. ils en tenaient un ! ils allaient lui faire voir qu’ici c’est la patrie de la liberté et de la fraternité!« quelque chose à déclarer ? »« oui, toute ma vie dans la voiture »« c’est ça, faite le guignol ! »la fouille méthodique commence. pourvu que ma mère dans l’état d’esprit qui l’anime en ce moment n’exacerbe pas encore plus le méticuleux et zélé douanier.presque surpris, je vis bien qu’elle s’en moquait, si ce n’était sans doute la crainte légitime se faire prendre.je sais moi ce qu’il cherche, le monsieur. j’avais bien vu furtivement mon papa et ma maman cacher de l’argent.je vais vous dire où il est. il y en a dans le cric et dans le tube de dentifrice.je suis sûr que mes parents ne se sont jamais doutés que j’avais compris et deviné la raison de leurs chuchotements nocturnes et suspects.méthodiquement ma mère avait vidé le tube dentifrice, et par une invisible coupure sur le coté avait réussi à glisser un rouleau de quelques billets, le dentifrice ainsi entamé et enroulé, devenait un asile parfait.le second magot, si l’on peut dire cela, des maigres économies de mes parents, c’est papa qui s’en charge. l’argent blottit, recroquevillé sur lui, allait voyager dans un minuscule tube en fer. le cric cylindrique de la voiture, allait l’avaler, pour le cracher en france.« pas d’argent, vous êtes sûr ?« tous les pieds noirs planquent de l’argent, où est-il qu’on en finisse ? » réplique notre douanier, l’air encore plus insensible que jamais, et dépité de n’avoir rien trouvé.« pas d’argent parce que je n’en ai jamais eu, alors vous pouvez fouiller ».les douaniers reprirent leur travail avec un zèle extrême, teinté de prime s’ils trouvaient quelque chose.la honte des réfugiés vous connaissez ?il suffisait de croiser le regard moqueur des automobilistes qui passent lentement devant vous, lorgnant avec le sourire narquois du bon français embrigadé par la propagande des colons buveurs de sang ! l’étalage de votre vie sur le sol, votre intimité violée.vous ne connaissez pas vous ! et bien je vous jure que le gamin s’en souvient lui !vous n’avez qu’une chose à faire, sinon que de courber l’échine bien bas comme les chiens dominés ! sinon votre sort en est jeté. de la fouille zélée des bagages, l’exaltation des douaniers vous transporte allégrement en quelques minutes dans un autre monde, celui des malfrats.la voiture est décortiquée, les chiens et les armes automatiques vous souhaitent la bienvenue dans le pays de la liberté.tous les rapatriés du monde le savent, à la douane tu baisses la tête, tu enroules ton orgueil entre tes doigts vengeurs, et tu fais taire ton amour propre !« ils ont de la chance de ne pas se trouver dans la forêt de timexaouine ceux-là ! », marmonnait ma mère, en regardant de ses yeux absents le déballage sans pudeur de son intimité si bien rangé il y a encore quelques minutes.une menace que tout gendarme, douanier ou garde-chasse de cette région aurait pris avec sérieux, tant la réputation de redoutable tigresse de ma mère était connue.elle commençait graduellement et irréversiblement à haïr la france.look et rika attendaient aussi. ils comprenaient, j’en suis sûr que leur destin allait connaître un nouveau chemin, mais ils avaient confiance en nous. nous serons toujours ensemble et seul cela compte posted by pas à pas se fait notre chemin at 5.8.07 33 comments links to this post    25 juillet 2007 retournerai-je à midelt (episode 22) un matin aussi angoissant que les autres, comme les hirondelles, il a reçu le signal du départ que lui seul a su décrypter.« nous partirons à la fin de la semaine, lundi au plus tard ».alors ce sera lundi pensais-je si fort, qu’il ajouta :« lundi, si vous voulez ».ce triste répit ne nous fit pas plus plaisir que cela, sans doute quelques jours de souffrance en plus à attendre l’exode forcé.mais ne valait-il pas mieux souffrir chez nous à midelt que là-bas dans ce village ? comment se nomme t’il déjà ?j’aurais tant aimé une heure, une minute, une seconde, retourner au paysannat et lalla mimouna pour leur dire au revoir une dernière fois et leur promettre que je reviendrai. je ne sais quand mais je reviendrai embrasser cette terre ingrate si peu fertile mais si attachante. j’aurais encore une fois souffert la déchirante séparation, mais l’attente à la fois si loin de mes seules vraies racines et si près m’était insupportable.je lui en voulais, lui mon héros, de ne pas me l’avoir proposé.nous étions les rares derniers français à quitter midelt, du moins je le crois, personne ne vint nous dire au revoir en dehors de mr bunsik et de porcela le pharmacien.la douleur du départ ne suffit pas, je vécu un autre affreux dilemme« toto, rika et look, c’est trop ». patrick, il faut choisir, deux chiens et pas trois dans le coffre »« rika vient c’est la seule bergère allemande, choisis entre toto et look celui que tu préfères ».mais celui que je préfère moi c’est les deux ! pourquoi à moi la douleur déchirante du choix. c’est comme les fois où il me demandait « tu préfères ta mère ou ton père ». je savais moi que je préférai mon père et que j’avais une peur bleue de ma mère. lâchement, jamais ne n’ai choisi. au moins, étaient-ils fiers que ma réponse fût toujours :« les deux, papa ».je savais pertinemment que je mentais, mais ma méfiance de chasseur me soufflait ce mensonge à l’oreille. je mettais à mal l’éducation chargée de respect que mon père m’inculquait tous les jours, et notamment, « le mensonge ce n’est pas beau ».et bien oui, le mensonge c’est beau. la preuve mon mensonge vous fait plaisir !je devins glacial. mon corps se pétrifiait juste à l’idée de devoir choisir, et d’envoyer dans le passé le chien que j’allais abandonner.je tentais sans espoir et sans conviction de ne pas choisir, mais raisonnablement, intimement, je convenais que trois chiens ne contenaient pas dans la malle.mr bunsik, s’approcha de moi.« je choisis pour toi, toto est trop vieux, le voyage sera trop long pour lui, laisse le vivre et mourir tranquillement ici, dans son pays.cette pensée de savoir toto mourir chez lui et de ne pas connaître l’exode, aussi paradoxal que cela puisse paraître m’affranchit pour quelques temps de la douleur.« tu sais que je l’aime, je m’en occuperai très bien, tu as ma promesse » me répéta t’il d’une voie rassurante et apaisante pour me convaincre définitivement.je me suis empressé de le croire. son discours m’arrangeait et me libérait lâchement du choix, qu’inconsciemment j’avais déjà fait.« monsieur bunsik dit que toto est trop vieux, j’ai pas le choix on emmène look ».j’ai encore son dernier regard en mémoire, le regard d’un épagneul fidèle à mourir, vous connaissez ?le regard d’un épagneul qui n’a jamais compté sa peine pour nous ramener devant nos fusils perdreaux et lièvres.le regard absent d’un ami fidèle qui sait que vous allez lâchement l’abandonner et qui en plus fait semblant de ne pas comprendre votre méfait.ainsi j’abandonnais toto, devant la porte d’entrée, trop vieux pour se déplacer. je suis sûr qu’il avait compris, j’aurais tant aimé qu’il me dise qu’il me pardonnait et que je n’avais pas le choix, que c’était mieux pour lui »au moins un kilo de sucre devant son nez gourmand tentait de racheter ma trahison. une dernière caresse pour me rassurer. juda !les deux autres chiens, sans un mot m’épiaient, déjà couchés dans le coffre, évitaient la scène et mon regard, le cÅ“ur en transe, en espérant que je ne change pas d’avis.une cale pour l’air,un tendeur pour fermer le coffre.un tour de clef.la voiture endormie par les premières chaleurs, sursaute et démarre.deux bras par la fenêtre timides s’agitent machinalement, les ultimes au revoir au présent, sans futur proche.je me retourne toto s’et levé et court derrière la voiture.je m’enfonce dans mon siège et pleure. j’avais abandonné toto comme il y a quelques années, j’avais moi-même été abandonné à meknes, perdu dans la nuit, et dans mes draps. pensionnaire de ce lycée trop grand pour moi.adieu jardin des dieux.j’ai peur de demain.j’allais découvrir un nouveau mot pour ma collection, que je jetais au fond de ma poche comme une poignée de cacahuète (sic majid blal) le mot, « rapatriés », et en apprendre la douloureuse signification. posted by pas à pas se fait notre chemin at 25.7.07 20 comments links to this post    qui êtes-vous ? nom : pas à pas se fait notre chemin lieu : carcassonne, aude, france 52 ans ,ma femme et moi aimons la moto la nature et la vie avec les copains.et de temps a autre "griffer" l'actualité et nos hommes politiques afficher mon profil complet liens permanents pas-a-pas jean-marc le motard toulouse football club occitanie le blog a 68hard passion maroc les echos de midelt benabar le blog a mikano le blog a kat cergie et la magie le blog de takkou le blog a laura les photos de claude le blog sympa de lynn le blog de la louve le blog d'un marrakchi le blog de midelt billets acides le blog de delphinium psynaj fabrice mehdi l'enfant du maroc articles mes années france ( épisode 14 ) mes années france ( épisode 13 ) mes années france (épisode 12 ) mes années france ( épisode 11 ) mes années france (épisode 10) mes années france (épisode 9 ) mes années france (episode 8) mes années france (épisode 7) mes années france (épisode 6) mes années france (episode 5 ) archives août 2006 septembre 2006 octobre 2006 novembre 2006 décembre 2006 janvier 2007 février 2007 mars 2007 avril 2007 mai 2007 juin 2007 juillet 2007 août 2007 septembre 2007 octobre 2007 novembre 2007  

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