Il faut qu'on parle de Kevin, Lionel Shriver
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il faut qu’on parle de kevin, lionel shriver
samedi 12 mai 2007, par florent cosandey
il faut qu'on parle de kevin, lionel shriver
il faut qu'on parle de kevin,
lionel shriver
dans il faut qu'on parle de
kevin, lionel shriver aborde une question hautement taboue: l’absence
d’amour maternel peut-il conduire un adolescent à commettre l’indicible, en
l’occurrence un carnage dans un lycée? a l’heure où l’amérique est gangrenée
par les massacres à l’arme à feu (dernier exemple en date: virginia tech), ce
roman a malheureusement tout du pétard mouillé… on respecte certes le fait que
l’auteure ne se serait jamais vue mère (à témoin la dédicace en introduction du
livre: «pour terri. le scénario du pire
auquel nous avons tous les deux échappé.»). on reste en revanche
terriblement mal à l’aise devant cette perception extrémiste, totalement noire,
de la maternité…
dans des lettres adressées à son
mari, eva khatchadourian retrace avec frénésie les grandes lignes de sa vie,
depuis son entrée dans le monde professionnel jusqu’au «jeudi» fatal, à savoir
le jour où son fils a assassiné neuf personnes dans le collège où il étudie.
eva avait pourtant tout pour être une femme heureuse et entièrement accomplie.
directrice d’une collection de guides de voyages à succès, elle partage sa vie
avec franklin, un mari dévoué. seulement voilà: ce dernier n’imagine pas son
avenir sans descendance, alors qu’eva, trentenaire avancée, ne se sent
aucunement attirée par la maternité. l’idée même d’avoir un enfant la
terrorise: «j’avais peur d’être l’ancre
solide et stable qui servirait de starting-block à un nouveau jeune aventurier
dont je risquais d’envier les voyages, et dont l’avenir était encore libre
d’amarres et de projets précis. j’avais peur d’être cette figure archétypale
sur le pas de la porte – négligée, un peu ronde – qui fait au revoir et envoie
des baiser tandis qu’un sac à dos est tassé dans le coffre; qui essuie une
larme dans le volant de son tablier coquet quand elle reste avec la fumée des
gaz d’échappement; qui fait demi-tour pour tirer tristement le verrou et laver
la vaisselle trop rare posée à côté de l’évier, tandis que le silence de la
pièce devient pesant comme un plafond qui va s’écrouler.» c’est
pourtant elle qui cède. kevin naît quelques temps plus tard. alors que son mari
se pâme d'adoration pour le petit être, eva plonge dans le vide émotionnel le
plus total et irrémédiable. elle a beau se forcer, elle ne ressent rien de
positif pour la chair de sa chair. il faut dire que kevin a toutes les
caractéristiques du petit monstre ingérable, du genre d’enfant qu’on invite une
fois, mais pas deux. il fait fuir les baby-sitters, envoie les enseignantes en
congé maladie, terrorise les jeunes du quartier.
kevin et eva se livrent une
guerre impitoyable et sanglante. l’arrivée d’une petite sœur, célia, n’y change
rien. au contraire: la famille se divise en deux coalitions irréconciliables:
les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. plus kevin grandit, plus ses
penchants violents et sordides se font inquiétants. sa mère a bien passé des
journées entières à dresser la liste des inconvénients de la parentalité
(harcèlement, coup de frein sur les voyages, moins de temps pour le couple,
etc.). elle n’en a pas moins oublié un point qu’aucun parent n’oserait lister: «mon fils peut devenir un assassin!». le
8 avril 1999, à l’aube de ses 16 ans, kevin entre avec fracas dans la catégorie
des monstres avec grand «m», en abattant 8 collégiens et un professeur de son
école. il commet son acte froidement, avec la ferme volonté de ne pas
apparaître comme étant un vulgaire criminel d’imitation. contrairement à ses
collègues flingueurs pour qui l’attention posthume vaut mieux que d’être ignoré
de son vivant, kevin assume son acte et la longue détention qui en résulte. qui
plus est, lui choisit une arme insolite: l’arbalète.
après le funeste jeudi, eva
rend tous les 15 jours visite à kevin en prison. lucide, elle tente de
comprendre les raisons qui ont pu le pousser à basculer dans l’innommable.
immanquablement, elle cogite sur sa part de responsabilité. aurait-elle pu
éviter le drame, elle qui semblait la seule à percevoir les inclinaisons
machiavéliques d’un enfant dont l’intelligence n’a d’égale que la sournoiserie.
cette question et bien d’autres restent sans réponses. eva n’a plus de famille avec
qui échanger et est condamnée à raser les murs lors de chacune de ses sorties,
tant l’opprobre populaire la marque du sceau de l’infamie. dans son
environnement, personne ne montre le moindre signe de compassion et d’oubli.
son nom de famille, khatchadourian, restera à jamais associé au massacre et sa
vie entière est désormais étouffée sous une couverture de honte.
dans ce roman, lionel shriver a
un grand mérite: elle brise un tabou en se penchant sur cet amour maternel
qu’on tient habituellement pour inné. un malaise subsiste pourtant durant tout
le récit. tout y est trop excessif, trop schématique, trop caricatural. si ce
roman était un film sur les fusillades en terres us, on serait plus proche de la
grosse artillerie simpliste à la michael moore (bowling for colombine)
que d’un chef d’œuvre plein de nuances à la gus van sant (elefant).
l’auteure, même si tel n’est pas forcément son but, laisse à penser que la mère
est forcément la seule responsable de ce que devient son fils. eva a-t-elle
trop privilégié sa carrière, sa vie de couple, ses intérêts propres? pourtant,
dans le roman, c’est bien le père qui semble le moins en phase avec son enfant.
aveuglé par le modèle stéréotypé de la famille américaine parfaite, il ne veut –
ne peut ? – à aucun moment admettre que son fils puisse sortir du cadre
bourgeois prédéfini. jusqu’au bout, il prend la défense de kevin, trouve des
excuses à ses actes les plus violents, lorsqu'il ne se voile pas purement et
simplement la face. ce n’est d’ailleurs pas un hasard si kevin tue son père
avant d’aller massacrer ses petits camarades (une sorte d’apéritif avant le
festin…).
pourquoi tirer à boulets rouges
contre la maternité de façon aussi gratuite et primaire? c’est avec cette
question laissée sans réponse que l’on referme ce livre.
florent cosandey, 9 mai 2007
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