l'affaire marie léonie -rer d

l'affaire marie léonie -rer d lundi 12 novembre 2007 13:54 citoyens et médias, ensemble pour la qualité de l'information ! nous contacter le forum d'aqit exprimez-vous ! (15) rubriques qui sommes-nous ? présentation textes fondateurs revue de presse les cafés de l'info prochains cafés cafés passés contributions editos & news interviews etudes de cas nos débats actualité ressources bibliographie analyses conférences aqit autres conférences articles de presse nos travaux corpus propositions 2007 critères de qualité recherche site google recherche avancée home  >  contributions  >  nos débats accueil    envoyer à un ami    version imprimable l'affaire marie léonie -rer d débats sur la liste aqit concernant le traitement médiatique de la vraie-fausse aggression antisémite dans le rer d durant l'été 2004. reprenons les faits : lundi matin medias, hommes politiques, membres de la société civile, réagissent tous pour condamner une "agression antisémite" commise dans le rer d. dans la journée, le premier ministre interviendra également. les faits : vendredi matin, une jeune femme de 23 ans et son bébé de 13 mois affirme avoir été lacérée de coups de couteaux, brutalisée et son ventre souillé de dessins de croix gammée. ses "agresseurs" précise t-elle, sont "des maghrébins et des noirs" et ils l'ont traité de "sale feuj". termes repris tels quels et validés, pour la première fois, par les medias. d'où la présentation de l'agression comme antisémite. mardi matin : changement de ton. aucune preuve ne vient corroborer le récit de la jeune femme, qui constitue depuis le début l'unique source d'information. depuis, une enquête sur la personnalité de la jeune femme tend à démontrer qu'elle n'est pas forcément crédible. plusieurs questions se posent mais je crois que la plus importante est celle des medias. car qui a contribué à faire exister cette "affaire" sinon les medias? d'où la seule question qui me semble importante, et qu'aucun media n'a daigné éclaircir depuis : comment la presse écrite, la tv, les radios, ont-ils eu connaissance de l'affaire et ont décidé de la lancer? et pourquoi? r. u. _____________________________________ pour moi le problème vient plus de la classe politique, qui suit les médias comme des moutons de panurge, alors que leur rôle est de prendre du recul, et de réfléchir avant d'agir afin de représenter le peuple français, excusez du peu ! quelques uns auraient quand même pu recadrer les médias, leur demander de ne pas se jeter sur n'importe quel début d'info comme des 'chiens' (expression de mitterrand au sujet des médias dans l'affaire du suicide de bérégovoy), car c'est de cela dont il s'agit. les médias sont évidemment misérables dans cette affaire, la presse quotidienne en 1er, et démontrent une fois de plus qu'ils ne méritent même pas le peu de crédit qu'on daigne parfois leur apporter. mais les politiques devraient avoir honte de se jeter ainsi dans la gueule du loup médiatique, sensationnaliste et spectaculariste. jusqu'où faudra-t-il aller pour que les 1ers concernés se rendent compte qu'ils vont dans le mur, et nous avec eux ? j. r. __________________________________ bonjour, la narration de cette agression provoque une réaction en chaîne : reprise médiatique, déploiement de dizaines de policiers, réactions de la classe politique. pour finalement douter de la version racontée par la jeune fille, qui serait une mythomane. cette affaire fait cependant émerger une question primordiale : combien de mensonges sont repris par les médias ? ici, la violence de cette histoire et sa répercussion politique, sociale et médiatique ont amené à l'émergence d'une information expliquant un très probable mensonge. mais pour un mensonge découvert combien de mensonges acceptés comme des vérités? sans doute des dizaines et des dizaines par an. car une jeune fille mythomane (en supposant que marie le soit vraiment) n'a pas à sa disposition un ensemble de moyens permettant de transformer la réalité afin de mettre un « mensonge crédible » sur la place publique. de même qu'elle n'a aucun intérêt particulier, ou stratégiquement important, à le faire. on pourrait dire qu'elle a « menti sur un coup de tête ». alors que nombreux sont ceux qui ont un intérêt crucial à mentir que ce soit dans le domaine politique, économique, social et dans les milieux d'influence en général. a l'heure où de nombreux journalistes, par manque de temps, d'argent ou autre se contentent de reprendre les communiqués de presse fabriqués par des communicants qui, au mieux, enjolivent la réalité et, au pire, inventent des faits de toutes pièces, on peut, me semble-il, légitimement se poser la question de la vérification des sources et réclamer, une fois de plus, davantage d'enquêtes permettant de vérifier les faits et de donner des points de vues contradictoires. soyons optimistes et gageons que cette affaire provoque un électrochoc dans la profession… n. b. _________________________________ bonjour à tous. je crois que cette affaire montre à quel point la démarche d'aqit est juste, au coeur du problème, et urgente. je suis assez d'accord avec nicolas, si on peut manipuler toute la presse française avec un faux témoignage, que penser de la qualité de l'information qui nous est donnée en général ? mes sources : lecture du figaro le lundi matin (une amie m'avait parlé de l'affaire le we, je voulais en savoir plus), puis europe 1 lundi soir et ce matin pour le démenti, plus dépêche afp. en résumé: précédés par les radios pendant le we, le lundi matin le figaro (comme l'ensemble de la presse écrite) donne la version suivante : vendredi, une jeune fille s'est faite agresser avec son bébé le red d, au cours de cette aggression les types ont découvert dans ses papiers qu'elle avait habité dans le 16ème, en ont conclu qu'elle était juive (??), et l'ont ensuite humiliée de diverses manières ignobles (lacération du t-shirt et inscription de croix gammées sur le ventre) avant de prendre la fuite en renversant au passage la poussette du bébé. ces jeunes sont décrits comme "issus de la communauté maghrébine" (ou formule approchante). aucun passager n'intervient ni ne tire le signal d'alarme. dimanche, les politiques avaient déjà eu le temps de réagir, sous le concert convenu "non à l'ignoble, non à cette agression antisémite, il faut être plus que jamais vigilant face à cette peste, etc...". lundi soir, et aujourd'hui encore plus, les médias nous disent que la fille a tout inventé (dépêche afp jointe en fin de mail). premier problème : comment, en deux jours, aucun journaliste n'a cherché à vérifier cette nouvelle ? surtout, comment la presse a-t-elle pu mettre cet événement en une sans déployer un minimum de moyens (rencontrer la fille, se rendre sur place et essayer de retrouver des voyageurs ayant vu l'agression, consulter les registres du rer d, demander à voir les images de l'agression filmées par les caméras...) pour la vérifier, avec l'enjeu que cela représente ? s'il ne pouvaient pas vérifier (après tout, pourquoi pas, il fallait peut-être attendre les résultats de l'enquête) la question devient : sur un simple témoignage, peut-on faire une "une" ? lorsqu'on nous rétorque un peu de haut que le concept de "recouper les informations" est le ba-ba des écoles de journalistes, on peut se poser la question : avec quelle autre source que la fille en question les médias ont-ils recoupé l'info pour la diffuser ? j'attends la réponse... on se rend compte ici que les facteurs explicatifs de la non qualité ne sont ici ni l'actionnaire (dassault, télé publique, libé, radios, tout le monde a suivi le mouvement) ni la pression publicitaire. cela confirme pour moi que l'approche critique des médias d'aqit, qui intègre ces contraintes capitalistiques et commerciales des médias, mais ne les met pas autant au premier plan que d'autres intervenants (ofm, notamment, pour ce que je comprends de leur démarche) est la bonne. nous devons plus que jamais nous atteler à la tâche de décortiquer la chaîne de fabrication de l'information, en collaboration avec les professionnels, pour cerner où se trouvent les maillons faibles et comment on peut les améliorer. deuxième problème. attention, la suite risque d'être assez politiquement incorrecte, et encore plus que précédemment je n'engage que moi. la communication autour de cet acte comme "antisémite" me parait suspecte, d'abord parce qu'elle travestit en partie les faits, ensuite parce qu'elle semble ne pas être étrangère à la légèreté avec laquelle l'information a été traitée. cette agression (désormais imaginaire) peut-elle être considérée comme une agression "antisémite" ? tels que les faits étaient exprimés, il s'agissait d'une agression "ordinaire" : les agresseurs ne se sont pas attaqués à la victime parce qu'ils la croyaient juive, ce n'est qu'après avoir lu ses papiers trouvés dans le portefeuille qu'ils lui dérobaient qu'ils avaient saisis ce prétexte pour l'humilier davantage (certes de manière ignoble). il aurait été donc plus juste de parler d'agression qui s'était transformée en humiliation antisémite. je pose la question : parle-t-on autant d'agressions tout aussi ignobles opérées tous les jours, lorsque l'excuse antisémite (ici imaginaire) n'est pas présente ? en aurait-on parlé autant s'ils s'étaient "contentés" de la violer sans dessiner de croix gammées ? une partie de la presse n'a-t-elle pas saisi cet événement, et ne l'a-t-elle pas fait "gonfler" uniquement parce qu'il collait parfaitement à ce qu'elle voulait entendre ("encore un acte antisémite venu de la communauté maghrébine") ? n'y a-t-il pas une "prime médiatique" à l'agression antisémite ? d'ailleurs, cela n'est il pas dangereux pour cette communauté, qui peut devenir la vitrine médiatique aux voyous (réels ceux là) qui cherchent à se faire mousser ("tiens, t'as vu, on parle de moi à la télé") ? cela rejoint la réflexion d'emmanuel sur les sources, et sur l'exigence qu'on a vis à vis de ces dernières selon qu'elles corroborent ou non nos préjugés. dans l'attente de vos éventuels commentaires pour amender mes propos délibérément (mais pas outrageusement je l'espère) provocateurs. t. z. ___________________________________________ ce n'est pas la 2ème partie de ton message sur laquelle je souhaite réagir, car je suis globalement d'accord avec ce que tu y écris, et je ne le trouve pas provocateur du tout. au contraire, c'est la 1ère partie du message, qui te semble apparemment être un propos normal, qui me paraît très critiquable et plus que provocatrice (pour employer ton terme). tu écris : "on se rend compte ici que les facteurs explicatifs de la non qualité ne sont ici ni l'actionnaire (dassault, télé publique, libé, radios, tout le monde a suivi le mouvement) ni la pression publicitaire. cela confirme pour moi que l'approche critique des médias d'aqit, qui intègre ces contraintes capitalistiques et commerciales des médias, mais ne les met pas autant au premier plan que d'autres intervenants (ofm, notamment, pour ce que je comprends de leur démarche) est la bonne." ton analyse ci-dessus me semble manquer de rigueur, ce qui ne me paraît pas une bonne chose quand on ose critiquer comme tu le fais l'ofm qui, aussi critiquable soit-elle, compte parmi les universitaires en info-com les plus brillants de notre pays (bernard miège, armand mattelard, etc.), des enquêteurs tout aussi brillants (pierre péan notamment), bref, des professionnels qui généralement savent de quoi ils parlent. les rabaisser à des gens qui prennent surtout en compte l'économique et pas le reste est un jeu qui me paraît dangereux. si je prends l'extrait cité plus haut de ton dernier message, il me paraît en fait que l'économique joue un rôle qui est loin d'être négligeable dans cette fâcheuse 'manipulation' du rer d, comme vient de la qualifier jacques chirac dans son intervention télévision du 14 juillet. tu sembles réduire l'économique à seulement 2 facteurs, à savoir l'actionnariat d'un média, et la pression publicitaire, mais il existe bien d'autres aspects de "l'économique" (...) et parmi eux il y a notamment la concurrence. la concurrence entre médias, due aux contraintes qu'impose le marché, me paraît être le facteur principal, si ce n'est unique, de cette manipulation. en gros, le 1er média à connaître une information qu'il pense être de choix ne se pose pas trop de questions avant de la diffuser, afin d'être le 1er à la diffuser et ainsi d'avoir de l'avance sur ses concurrents, et être reconnu sur le marché par les clients qu'il touche, à savoir nous, comme le 1er sur l'info. d'autre part, les autres suivent car ils ne veulent pas être les seuls de la concurrence à ne pas en avoir parlé, de peur que leurs clients pensent qu'ils ne traitent pas des sujets 'évidents' (ceux dont tous les autres journaux parlent). c'est comme si un nouveau shampoing avait la propriété de ne pas piquer les yeux, les autres fabricants de shampoing feraient tout ce qu'il faut pour intégrer cette propriété à leur shampoing dès que possible. le domaine des médias n'échappe pas aux règles du marché, notamment la concurrence, le benmarking, etc., mais comme il n'y a pas de barrière à l'entrée comme pour des produits matériels, les entreprises de médias sont en mesure de reproduire quasi-immédiatement le produit de la concurrence, on n'est pas du tout sur les mêmes échelles de temps, l'actualité et l'instantané dictant celui des médias dont nous parlons. il est clair que la concurrence du marché, qui est souvent excellente quand on parle de produits de grande consommation par exemple, car elle fait notamment baisser les prix des produits (télécoms, immobilier, produits qu'on trouve en supermarché, etc.), cette concurrence dans le domaine des médias, d'une part, ne fait pas baisser les prix (elle crée une offre supplémentaire, par exemple le câble et le satellite en plus des chaînes hertziennes), sauf exception, et, d'autre part, elle semble avoir de fâcheux effets secondaires, comme celui que nous voyons avec cette affaire du rer d. ce qui me fait dire que le monde des médias est bel et bien à part en terme d'économie du reste des 'biens de consommation' ou 'matériels'. personnellement, je suis même prêt à aller jusqu'à parler d'exception médiatique, comme on parle d'exception culturelle, dans un autre contexte il est vrai. je ne cherche pas à diaboliser la concurrence dans le domaine médiatique, qui me paraît très saine voire indispensable à certains égards, notamment en terme de pluralité d'opinions et de liberté d'expression, mais elle a également d'énormes désavantages, et on ne saurait les ignorer comme tu le fais. finalement, une dernière chose me paraît assez déplacée dans ton message, c'est la responsabilité que tu fais porter entièrement aux journalistes, puisque les contraintes économiques et commerciales n'expliquent rien selon toi. je te cite à nouveau : "comment, en deux jours, aucun journaliste n'a cherché à vérifier cette nouvelle ? surtout, comment la presse a-t-elle pu mettre cet événement en une sans déployer un minimum de moyens [...] pour la vérifier, avec l'enjeu que cela représente ? ". si je résume ce que tu dis, en gros, c'est que les journalistes sont littéralement incapables de faire leur boulot. recouper des sources ? vous n'y pensez pas ! réfléchir sur ce qu'il y a en 'une' ? vous rigolez ou quoi ? un journaliste ne pense pas, il ne raisonne pas, il fait n'importe quoi, sans autre raison que son incompétence, et son manque d'écoute des arguments qu'une association comme a.q.i.t ne cesse de lui dire et de lui répéter. je ne savais pas que le but d'a.q.i.t était de se mettre les journalistes à dos. y a-t-il un changement dans la stratégie de départ de l'association, qui se veut constructive et en travaillant avec, et non contre les journalistes ? (cette question s'adresse autant à toi qu'aux autres membres du bureau, bien sûr). c'est profondément mépriser une profession, dont les membres qui sont inscrits sur cette liste ne seront pas, je l'espère, trop touchés par ton message blessant, et auront plus d'indulgence envers toi que tu n'en as eu envers eux. je dis et je répète que, dans cette affaire, les politiques sont beaucoup plus critiquables que les médias, qui ont certes gravement dérapé, mais qui n'ont pas été élu par le peuple pour les représenter, eux. de plus, chacun est libre de ne pas acheter de journal s'il pense qu'il ne fait pas son boulot, ce n'est pas le même cas en politique. (...) j. r. _________________________________________ bonjour à tous, le figaro daté de ce mercredi 14 juillet reprend la chronologie de la bévue médiatique : 1- une dépêche afp relate les faits. elle tombe le samedi à 19h42. les "faits" sont datés du vendredi 2- le samedi toujours, peut avant 22h, communiqué du ministère de l'intérieur condamnant ce qui s'est passé. justification du ministère : " a la suite de la dépêche afp, les journalistes ont commencé à nous appeler. ce n'est pas le ministre qui a rendu l'info publique". donc si l'on en croit le ministère, les journalistes appellent pour savoir si les services du ministère ont des infos, pour vérifier la dépêche... le ministère panique et sort un communiqué alors que personne ne lui demande rien, juste de confirmer la dépêche... a mon avis le cafouillage vient plus du ministère que des médias. 3- samedi soir, un quart d'heure après l'intérieur, l'elysee fait un communiqué. c'est la course des politiques pour condamner des faits dont ils ne savent au final pas grand chose. c'est la peur de paraître peu réactif face à l'antisémitisme ? je pose la question. 4 - dimanche matin, indignation de toute la classe politique 5- lundi matin : une des quotidiens 6- lundi midi : une proche de la "victime" contacte le figaro et lui affirme que la fille a de fortes tendances mythomanes. 7- lundi soir : la police commence à soulever des contradictions dans le témoignage 8- mardi : une des quotidiens sur un doute qui s'installe 9- mardi après midi : la fille est mise en garde à vue 10- mardi soir : 17h30 : elle avoue avoir menti. (...)voici (...) chronologie de l'affaire.(...)rien que pour cela, aqit a raison d'exister. p. b. pierre de beauvillé dans la même rubrique : responsabilité vs vérité ? les médias doivent-ils révéler les mises en examen ? l'appel du 18 juin de l'ofm la télé réalité et l'acuité des téléspectateurs copyright association aqit 2006 - association loi 1901 fondée en 2003 plan du site | syndication | powered by wm publicité marketing et référencement

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