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goutte de funk
the art of pimping
jeudi 25 oct 2007 - 20h, rediff. sam 27 - 13h
mercredi 24 octobre 2007, par olivier cathus
de iceberg slim à hustle & flow, la figure du pimp dans le funk et la culture afro-américaine.
eh oui, un jour ou l’autre, à force d’écouter du funk, on croise forcément ce personnage peu fréquentable, le mac. vedette du cinéma de blaxpoitation, le pimp trône en seigneur dans les mythologies urbaines de l’amérique.
parce que goutte de funk est une émission funk-a-logicalement conceptuelle, nous reposons l’aiguille là où, le mois dernier, nous l’avions laissé, cut théorique d’enfer : du booty, toujours booty. lequel booty, quand il devient moneymaker, "faiseur d’argent" (sic), nous amène au thème du jour : le pimp.
eh oui, un jour ou l’autre, à force d’écouter du funk, on croise forcément ce personnage peu fréquentable, le mac. vedette du cinéma de blaxpoitation, le pimp trône en seigneur dans les mythologies urbaines de l’amérique. du côté du ghetto, il incarne une forme de réussite qui aura retourné à son avantage les préjugés racistes. bien sûr, la réalité est forcément sordide et cruelle. la réalité, c’est le trafic, les filières, la traite, l’exploitation... la réalité, la figure du pimp s’en échappe au point de devenir le reflet d’un imaginaire américain où les préjugés sont adoptés par ceux-là même qui en sont les victimes.
quand on parle de pimp, un nom vient à l’esprit : iceberg slim. pimp, c’est le titre de son livre le plus connu, récit à peine romancé de sa vie de proxénète. nous l’évoquerons pour sa description sans pitié de la relation entre le mac et ses prostituées, ainsi que pour celle du contexte, l’amérique raciste et la façon dont on s’en accomode dans les marges des villes, là où le micheton vient chercher son plaisir honteux. vous l’avez peut-être lu, ce soir vous l’écouterez également.
mais, d’abord, mise en condition : "shake your booty" avec le gap band...
the gap band, "shake"
"shake your booty"... car si, finalement, avec un entrain monomaniaque, la suprême ambition de goutte de funk n’était pas celle-là, que vous shakiez votre booty en écoutant le programme ? alors, cher auditeur, nous savons bien que si tu conduis en ce moment ta liberté de mouvement est entravée, que si tu es à table ta seule alternative sera de mastiquer en cadence, qu’importe, c’est l’intention qui compte et compte sur nous pour, entre deux élucubrations, enfoncer le clou du groove. alors, ici c’est un titre de 1977 de gap band qui vous y invite. vous vous dites peut-être, sachant que gap signifie fossé, brèche, que le nom du groupe des frères wilson est une référence à la fracture sociale se creusant dans les années 70, eh bien, vous vous trompez. c’est simplement l’acronyme de greenwood, archer and pine streets band, réduit en g.a.p. street band, qu’une coquille a finalement remplacé par gap band, tout simplement.
hound dog taylor, "roll your moneymaker"
imaginez que vous ayiez 12 doigts, optimiste vous pensez que cela vous offrira plus de possibilités pour vous tourner les pouces. non, pas de bol, vos deux de rabe sont des avortons de petit doigt. si vous étiez guitariste de bossa nova, ça pourrait toujours servir à poser quelques complexes accords mais pour jouer le blues... hound dog taylor présentait cette particularité, pour soigner sa polydactylie, il se coupa un de ses deux extras superflus lors d’une beuverie : pour situer le bonhomme. façon yakuza, juste pour le fun, sans même de faute à se faire pardonner ? parce que façon "mon petit doigt m’a dit", façon sixième sens puisque le petit doigt en question était le sixième, et qu’il n’avait que de mauvais présages à annoncer ?... la postérité a retenu que hound dog taylor avait coutume de dire : « when i die, they’ll say, "he couldn’t play shit, but he sure made it sound good !" ». donc, "roll your moneymaker", autre synonyme du booty, ici renvoyé à sa capacité à ramener de l’argent dès lors qu’il sait faire ce qu’un booty doit faire... ne me dites pas que c’est vulgaire : vous n’avez encore rien entendu.
darondo, "legs"
en recherchant quelque documentation sur le pimp, via google, je suis tombé sur un article intitulé "the art of pimping". je me dis que l’expression était un peu forte : un art ? tout de même ! "clearly, pimping — good pimping — is an art. there are styles, approaches, and a few loose rules to guide the novice, but pimping is learned in practice, not theory. despite its long and glorious history, pimping is in danger of becoming a lost art. (...) the burgeoning budget deficit, the changing demographic profile of the united states (...) it won’t be easy to turn back the clock and restore the art of pimping to its former grandeur". la grandeur passée du pimp ! sauf qu’ici il est question d’apprentissage de la médecine et d’une pédagogie particulière qui consiste à harceler de questions un étudiant, voire un interne... le terme est ancien, attribué pour la première fois à harvey, un médecin londonien, qui en 1628 se lamentait à propos de ses étudiants : "they know nothing of natural philosophy, these pin-heads. drunkards, sloths, their bellies filled with mead and ale. o that i might see them pimped !"
quel rapport avec notre mac ? peut-être, comme le jeune interne, ou l’étudiant confronté au jeu des questions, le pimp se doit d’être impertubable, d’avoir réponse à tout. ou, plutôt, comme le médecin-chef, doit-il savoir poser les questions qui déstabilisent pour garder le contrôle.
c’est pas très funky tout ça, dites-moi. alors, rassurez-vous, voici le remède : une bonne dose de darondo qui va contrebalancer tout ça, et soulager ce soudain abcès de piapiapia.
sorti il y a deux ans, son let my people go est la compilation de ces quelques rares enregistrements réalisés au tout début des années 70, restés obscurs à leur sortie et depuis. c’est donc une des plus belles exhumations qu’ont réussi les petits futés d’ubiquity records. il faut dire que le bonhomme darondo ne manque pas d’aura. ce qui a d’ailleurs contribué à sa légende est justement le fait qu’il ne vivait pas de sa musique mais de ses activités de pimp. il en avait le look : manteau de fourrure blanc, chaussures en serpent blanches, rolls avec une plaque d’immatriculation "darondo"... des signes extérieurs. lui réfute. il n’était pas pimp. il admet quand même que les femmes lui donnaient de l’argent : "si elles m’amenaient de l’argent, ben j’le prenais" ("if they’d bring me some money, i’d just take it"). "in other words, ... i ain’t jumped on nobody, i’m not going to watch nobody. if you just want to ride up and down the street and give me some money, then fine. if you want to stay in my house and contribute to me, fine. but all that hitting you upside your head, no, uh-uh. they was trying to help me out with the rent. i didn’t care how they got it, but just don’t involve me in it." un peu hypocrite, le darondo ?
petite précision sur le pseudo de william daron pulliam jr. daron devint daron-do, parce qu’il avait l’habitude de toujours avoir pas mal de liquide (dough) sur lui et qu’il offrait des généreuses tournées à l’occasion de ses virées dans les bars : "if you’re with me, you keep your money in your pocket because, you know, it’s on me, it’s on the d, it’s on the dough."
maintenant, darondo est retraité. après avoir abandonné la vie nocturne et repris des études, il entreprit une carrière de kiné à l’hopital : the art of pimping ?
chocolate milk, "pretty pimpin’ willy"
originaire de la nouvelle-orléans, le groupe nous livre un des motifs pour lesquels le pimp exerce une fascination, pretty willy, le pimp de la chanson annonce : "i never worked and i never will".
arletty, "si vous étiez un coquin"
forcément, si une émission est consacrée au funk, même entendu dans les grandes largeurs, à l’esprit plus qu’à la lettre, on s’y focalisera principalement sur ce qui vient des etats-unis. concernant le pimp, il faut pourtant replacer les choses dans une perspective plus générale pour réaliser qu’il est un héros populaire ailleurs que dans la communauté noire. rappelons que la plupart des musiques populaires ont d’abord été interprétées dans des lieux interlopes de type bordels, bars à putes ou à matelots, qu’il s’agisse du blues, du tango, du rebetika, ou, plus proche de nous, du musette. et qui dit putes, dit mac dans les parages. peut-être la problématique ne sera pas tout à fait la même, dégagée de la chape de racisme et de ségrégation qui touchait les etats-unis, mais son prestige reste fort. pour rester en france, le mac était une figure incontournable de la faune des faubourgs et des bals populaires. l’ambiance de ces derniers était loin d’être guindée. l’accordéoniste jo privat pouvait bien en témoigner : “la lambada c’est pas une nouveauté. a l’époque, on appelait ça une frotteuse. les mecs pour pas tâcher leur calcif, ils enfilaient une capote anglaise dans les toilettes avant de danser. y’avait des filles qui disaient : ça fait cinq mecs que j’fous en l’air, cinq qu’ont pris leur panard.”
quoi qu’il en soit, on constate ici que le "politiquement correct" n’avait pas encore été invité dans les années 30, comme en témoigne ce morceau interprété par arletty, véritable éloge du maquereau : "si vous étiez un coquin, vous m’diriez quand j’ai une touche, j’suis pas cocu c’est certain du moment qu’c’est moi qui touche, et puis j’trouve ça très bien qu’on paye pour c’que j’ai pour rien".
willie hutch, "foxy lady", "mack man"
a propos, pourquoi dit-on mac pour proxénète en argot ? certes, c’est un apocope de maquereau, une abréviation si vous préférez, mais alors pourquoi maquereau ? soi-disant parce que le maquereau a pour fonction, à la saison des amours, de servir d’intermédiaire entre les harengs mâles et les harengs femelles. ca vous semble un peu gros et ça l’est probablement. il semblerait plus sérieusement que cela dérive de maquignon. au moyen âge, en effet, le mot maque signifiait : vente, métier de marchand. d’où maquillon ou maquignon, et maquerel ou maquereau. le maquereau n’est qu’un maquignon de femmes. pendant tout le moyen âge, on a écrit maquerel ou maqueriau. ce dernier siècle a oublié la véritable source du mot qu’il a confondu avec celui du poisson, d’où les synonymes de poisson.
c’est d’ailleurs de ce maquereau que vient le terme de mack, en anglais. lequel mack désigne un séducteur, un homme à femmes et peut aussi devenir presque un synonyme de pimp.
d’où ce film, the mack, un des plus célèbres de la blaxpoitation, narrant les aventures de goldie, ancien dealer, reconverti pimp. comme souvent, la b.o. vaut mieux que le film. ici, elle est signée willie hutch. si le morceau emblématique du film est peut-être la ballade "i choose you", nous lui préférerons ce soir "mack man", et nous rajouterons une couche de willie hutch avec "foxy lady", extrait de foxy brown, où le rôle-titre est incarné par pam grier.
iceberg slim, "broadway sam"
quand on parle de livre de chevet, c’est toujours au singulier. ainsi, pour des millions d’américains, il s’agit de la bible. pour quelques autres, des rappeurs en particulier, c’est pimp, d’iceberg slim, récit à peine romancé de sa vie de proxénète. alors peut-être avez-vous déjà lu iceberg slim, ce soir vous allez même l’entendre...
goutte de funk est la seule émission du paysage radiophonique français à être également en odorama (si vous avez un peu d’imagination, bien sûr), la preuve avec cet extrait d’iceberg slim, la première page de son récit pimp, qui plante le décor...
"l’aube se levait tandis que la grosse cadillac filait le long des rues. mes cinq putes bavardaient comme des pies saoûles. je sentais la punateur typique que dégagent les tapineuses à la fin d’une longue nuit de travail. (...)
en respirant l’odeur de ces putes mêlée à celle de l’herbe qu’elle fumaient, j’avais l’impression que des lames de couteau me raclaient la cervelle à la racine. j’étais d’une humeur massacrante , malgré le gros paquet de fric qui remplissait la boîte à gants.
nom de dieu, y en a une qui a chié dans sa culotte ou quoi ? beuglai-je en faisant pivoter le déflecteur vers moi.
il y eut un long silence. puis rachel, ma pute de confiance, répliqua d’une voix délicieusement cajoleuse : mon chéri adoré, c’est pas une odeur de merde que tu sens. on a bossé toute la nuit et il n’y a pas de salle de bains dans les bagnoles où on éponge les michetons. on a travaillé dur rien que pour toi, mon chéri, et ce que tu renifles, ce sont des culs de pute bien dégueulasses".
quelques lignes plus loin, il rappelle la règle de base pour dominer ses nanas : "j’eus un grand sourire, intérieur bien sûr. les vrais macs cachant leurs émotions derrière un masque d’acier et, moi, j’étais un des plus glacials".
au risque de décevoir pretty willy, être pimp, c’est du boulot, du genre 24/7 : pas un instant de relâche il ne peut s’autoriser. "la meilleure compagnie d’un mac, c’est lui-même. sa vie intérieure l’occupe entièrement, elle est remplie de toutes les ruses, de tous les stratagèmes qu’il doit inventer pour se montrer plus astucieux que ses putes".
usant à la longue, c’est le prix à payer quand on garde à l’esprit le principe d’iceberg slim : "always remember wether you be a sucker or hustler in the world out there".
le pimp est aussi une figure intéressante car sa position n’est pas aussi simple qu’on pourrait le caricaturer. dans cet univers souvent manichéen, en noir et blanc, il faut relever ce qu’il y a de complexité, vu qu’on est dans une logique non plus binaire mais ternaire : pimp, trick & ’ho. une sorte de ménage à trois post-moderne.
djay & shug, "hard out here for a pimp"
djay, "whoop that trick"
le pimp est le personnage central de nombreux films de la blaxpoitation des 70’s, et c’est de cette façon qu’il a aussi gagné son statut de héros alternatif. dans hustle & flow, le réalisateur et scénariste craig brewer cherche au contraire à le démystifier. son pimp traverse une crise existentielle, une mid-life crisis. sa petite entreprise est toujours à deux doigts de la crise. c’est un pimp de bas-étage, un hustler, qui trafique aussi des deals d’herbe pour arrondir les fins de mois car ces trois putes ne le rendent guère prospère.
il cherche à changer de vie. bon, il ne veut pas devenir éducateur, ou infirmier, pour autant. il rêve d’une carrière de rappeur !
produit par john singleton, sans l’appui des studios hollywoodiens, le film a été tourné à memphis, d’où est originaire craig brewer, ce qui contribue à en faire une oeuvre finalement très personnelle. le film a reçu un bon accueil critique, un prix du public au festival de sundance, plus une paire de nominations aux oscars, notamment pour terrence howard, intense dans le rôle de djay.
le film commence par un monologue de djay. c’est supposé être un dialogue mais nola, sa pute reste muette. ils sont tous les deux dans sa vieille caisse pourrie à attendre le micheton, lui avec ses bigoudis, elle renfrognée :
"see... ...man ain’t like a dog. and when i say "man," i’m talking about man as in mankind, not man as in men. because men, well, we a lot like a dog. you know, we like to piss on things. sniff a bitch when we can. even get a little pink hard-on the way they do. we territorial as shit, you know, we gonna protect our own.
but man... ...he know about death. got him a sense of history. got religion.
see... ...a dog... man, a dog don’t know shit about no birthdays or christmas or easter bunny, none of that shit. and one day god gonna come calling, so, you know, they going through life carefree.
but people like you and me, man, we always guessing. wondering, "what if ?" you know what i mean ? so when you say to me, "hey, i don’t think we should be doing this," i gotta say, baby, i don’t think we need to be doing this neither, but we ain’t gonna get no move on in this world, lying around in the sun, licking our ass all day. i mean, we man. i mean, you a woman and all, but we man. so with this said... ...you tell me what it is you wanna do with your life. i don’t know."
si vous n’avez pas compris, rassurez-vous, avec l’argot et l’accent du sud très prononcé du personnage, le public américain non plus n’était sensé tout comprendre. alors, il a beau traversé sa crise existentielle, avec son grand laïus philosophique sur ce qui distingue l’homme du chien (sachant que "dog" signifie aussi "mec" et qu’il en a marre d’être appelé ainsi) n’est rien d’autre pour djay qu’une façon de faire son boulot : baratiner la fille pour pas qu’elle le lâche. et, même s’il n’est pas le plus flamboyant des pimps, il mériterait là son diplôme de pimpology pour sa tirade. la pimpology étant l’art de comprendre la psyché féminine au point de manipuler et contrôler une femme afin de l’amener à se prostituer. le suffixe -ology n’étant qu’une référence ironique au fait que l’immense majorité des noirs issus des couches populaires n’avait aucun accès à l’université et au savoir académique.
the coup, "pimps (free stylin’ at the fortune 500 club)"
imaginez qu’à un cocktail mondain rassemblant le gratin des magnats du business, le rockfeller, trump et autres se mettent en tête d’imiter les rappeurs. c’est ce que propose ce titre de the coup. avec humour, ce groupe de rap underground politisé, utilise la métaphore du pimp pour interroger l’exploitation contemporaine, ou montrer que pour certains "pimps" l’or n’est pas celui des bagouzes mais d’un parachute.
a l’origine, le pimp est une figure marginale. de plus en plus, aujourd’hui, il devient une métaphore de la logique capitaliste. certains rêvent encore que l’éthique puisse réguler un monde de la finance et des affaires quand on constate bien que tout considération morale est mise de côté. reste les données brutes du problème, dit de façon marxiste, c’est soit vous êtes du côté du capital, soit de celui du prolétariat, réduit à vendre sa force de travail. soit, vous le dites façon darwinisme social : "survival of the fittest", la survie du plus fort. autant être celui-là, l’individu alpha, le mâle dominant.
c’est un peu ce qu’explique pimpology : the 48 laws of the game, un livre de pimpin’ ken, un livre qu’on ne trouvera pas au rayon littérature mais à celui du développement personnel ou de l’economie. en langage de pimp, ça donne donc être l’individu dominant : "from the ghetto streets to the executive suites (...) ken’s lessons will serve any person in any interaction : whether at work, in relationships, or among friends, somebody’s got to be on top. to be the one with the upper hand, you’ve got to have good game, and good game starts with knowing the rules."
il n’y a qu’à lire les commentaires des lecteurs pour s’en convaincre :
"i recommend any business minded person to pick up this book". "this book is a must read for anyone interested in becoming a boss or a leader. the advice is timeless and invaluable. you can’t find this information anywhere else except from a pimp." ? this book shows how the pimp game is a metaphor for life. either you’re giving orders or you’re taking them".
toute considération morale mise de côté, vous avez le droit de trouver ça flippant. même notre président va trouver que pour ce qui est de se "décomplexer", puisque c’est le mot d’ordre, il y en a qui poussent le bouchon un peu loin. la logique de marque a même été poussé jusqu’à l’absurde le plus atroce par certains pimps. en effet, dans son essai hip : the history, john leland raconte avoir été frappé par certaines images de pimpnosis, un livre de photos, où l’on voit par exemple une prostitutée avec, tatoué sur le sein gauche, "kenny’s bitch". ce que leland décrit comme la limite la plus absurde de l’usage du logo de marque. rappelons d’ailleurs que le terme de marque, brand en anglais, désigne aussi à l’origine la marque posée sur le bétail ou les esclaves, par un tatouage ou au fer rouge, pour en attester la propriété.
l’affaire prend tout son sel, ou son ironie, quand on sait que le pimp s’inscrit dans une histoire culturelle marquée par la notion de vol. les musiciens noirs se faisaient "voler" leur style, c’est la récurrente histoire du "white boy who stole the soul" (thématique sur laquelle nous reviendrons dans une prochaine émission)... plus malin que les musiciens qui se faisaient flouer, seul le pimp résistait : le proxénétisme n’a pas connu son "elvis". car le cul de ses putes restait inaliénable et trouvait toujours micheton. mieux, dans sa logique marchande revancharde, il avait renversé à son avantage une situation. autrefois, les innombrables viols d’esclaves auraient, selon leurs critères être considérés comme du vol (le crime est plus grave mais, de leur point de vue, c’est juste la "gratuité" de la chose qui les dérange...). désormais l’attraction demeure mais la transaction se déroule à leur profit.
aujourd’hui, après le jazz ou le rock, certains observateurs s’inquiètent de voir ce même phénomène de "vol" se reproduire avec le rap. boots riley, leader de the coup, s’étonne d’avoir vu passer son audience de 95% de noirs il y a 10 ans, à 95% de blancs aujourd’hui. il en surnomma ironiquement sa tournée « the cotton club », en référence au célèbre club de harlem où, dans les années 20 et 30, les musiciens noirs jouaient devant un public exclusivement blanc. la première fois qu’il en pris conscience, il s’effraya : « damn, les skinheads sont là ! », avant d’être rassuré en entendant le public connaître toutes ses paroles. la mémoire collective n’étant pas la qualité première de la jeunesse américaine (euphémisme !), une partie des fans de hip-hop blancs « croient que ce sont les white mcs qui ont créé les styles qu’ils aiment. ce n’est pas un truc underground contre mainstream, c’est un truc raciste ». le propos est alarmiste mais c’est une opinion que l’on retrouve régulièrement sous la plume d’essayistes et journalistes afro-américains (cf. kitwana (bakari), « the cotton club », village voice, 24/6/2005. bakari kitwana est l’auteur de why white kids love hip-hop : wangstas, wiggers, wannabes, and the new reality of race in america).
comme l’écrit, laconique, iceberg slim, « le » pimp : « partout où il y a des putes noires, on peut être sûr que les michetons blancs se précipitent en masse ». le pimp est donc le noir « de génie », « fier et lucide » (dixit iceberg slim), capable de s’enrichir dans le monde des blancs. quand les autres noirs se font voler, lui seul résiste, lui seul continue à s’enrichir du fantasme des blancs. ce n’est pas autrement qu’il faut comprendre les productions de snoop dogg dans le milieu des « films de boules », déclinant les versions, softcore ou carrément pornographique : un prolongement logique. dans snoop dogg’s hustlaz : diary of a pimp, produit par larry flynt, le magnat du porno, il se met dans la peau du mac, endosse sa panoplie.
la déclinaison 70’s de cette dernière appartient désormais au folklore : sur internet, par exemple, on trouvera en vente par correspondance la réplique des célèbres platform boots avec mini-aquarium dans le talon, ainsi que tout le reste du bling-bling. comme le « sheep in wolf’s clothing » inversant la fable d’esope, c’est ce que nous appelerons le comble du micheton qui se prend pour un pimp !
une société dans laquelle le préjugé, c’est-à-dire une représentation sociale négative, est jugé flatteur par ceux qu’il stigmatise est profondément aliénée. ce que révèle la figure du pimp de l’inconscient collectif américain est troublant. on y trouve en effet mêlé une haine de l’autre (la femme, le blanc) et de soi. pour autant, et c’est peut-être le plus grave, cela n’affecte pas qu’une lecture psychanalytique (forcément superficielle) mais offre aussi, en racourci, une vision apocalytpique du capitalisme triomphant, avec pour seul moteur à l’exploitation de l’homme par l’homme la quête du profit.
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