lutte ouvriere (site national) - les meetings d'arlette laguiller
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texte du dernier meeting d'arlette laguiller
- paris, mercredi 5 juin 2007 à la mutualité -
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travailleuses, travailleurs, camarades et amis,
dans les élections législatives qui viennent, l’argument de l’ump, le parti de droite au pouvoir, est simple : il faut donner à sarkozy une large majorité parlementaire pour lui permettre de faire les "réformes" qu’il a promises pendant sa campagne, c’est-à-dire de faire voter les lois anti-populaires annoncées. l’ump vise la majorité absolue pour pouvoir légiférer en affirmant qu’il exprime la volonté des français.
le gouvernement fillon n’a pas attendu la victoire électorale aux prochaines législatives pour annoncer les premières mesures qui illustrent ce que sarkozy entend par « réforme ». les unes visent à favoriser encore plus les possédants. les autres, à enfoncer encore plus la tête sous l’eau des classes populaires.
certaines de ces mesures ciblent directement les plus riches. lorsque le gouvernement annonce que le bouclier fiscal sera réduit de 60 % à 50 %, c’est-à-dire que personne n’aura à payer, tous impôts confondus, plus de 50 % de ses revenus, cette mesure ne concerne, en fait, qu’une centaine de milliers de contribuables les plus riches du pays. pour eux, rien que cette diminution du bouclier fiscal représente une réduction de l’ordre de 17 à 18 % de leurs impôts. et, cerise sur le gâteau : le bouclier fiscal incluera la csg et la crds. ce qui signifie de fait que les plus riches seront dispensés de ces contributions, que continueront à payer les salariés et les retraités les plus mal payés.
la déductibilité des intérêts des emprunts immobiliers des impôts concerne un plus grand nombre, jusques y compris ceux des salariés ayant un revenu assez stable pour que les banques veuillent bien leur accorder un crédit. mais ce qui se traduira par une petite déduction sur les petits emprunts représentera un avantage substantiel pour les gros. ce qui est révoltant, c’est que cette mesure qui coûtera, à elle seule, deux milliards d’euros par an de recette à l’État n’apportera aucune solution aux trois millions de familles qui, dans ce pays, vivent dans des logements inconfortables, dans des taudis ou qui n’ont pas de logement du tout. pire : les vendeurs de logements risquent d’augmenter leurs prix pour récupérer une partie des avantages consentis aux acheteurs, entraînant une nouvelle flambée des prix, aggravant encore la crise du logement.
la réduction des droits de succession concerne, elle aussi, surtout les riches, même si, pour la justifier, on nous évoque l’héritage d’un pavillon de banlieue. 85 % des successions en ligne directe se font déjà sans aucune taxation. le gouvernement vise surtout à faciliter la succession dans ces grandes familles bourgeoises, les peugeot, les de wendel, ou d’autres, copropriétaires d’empires industriels ou financiers.
une autre mesure concerne l’abattement des charges sociales sur les heures supplémentaires. déjà telle qu’elle avait été promise par sarkozy pendant sa campagne présidentielle, elle ne pouvait qu’inciter les patrons à user et à abuser des heures supplémentaires au lieu d’embaucher. mais fillon vient de préciser une nouvelle nuance : la déduction des charges sociales pourrait s’appliquer aussi pour les travailleurs à temps partiel.
pourquoi le patron d’une chaîne commerciale ou d’un magasin embaucherait-il donc à temps complet alors qu’en multipliant les temps partiels, il a plus de flexibilité avec, en prime, l’avantage de ne pas avoir à payer de charges sociales sur les heures complémentaires ? le salarié ne paiera certes pas, non plus, de charges mais avec toutes les conséquences que cela aura sur son assurance maladie, accident du travail et sur la retraite. ce sont des mesures à fabriquer des pauvres.
le montant de l’ensemble des cadeaux fiscaux a été estimé par xavier bertrand, alors porte-parole de sarkozy, à 12 milliards d’euros. une somme qui représente le double du trou de la sécurité sociale pour l’année 2006 !
aux possédants petits et grands, les aides de l’État. aux classes populaires, de payer le trou de la sécurité sociale par une nouvelle franchise qui serait instituée, de 40 euros par an et par famille, qui s’ajoute aux forfaits déjà existants et autres réductions sur le remboursement des médicaments.
et tout le reste est à l’avenant.
la réduction annoncée des effectifs des services publics, en ne remplaçant qu’un sur deux de ceux qui partent à la retraite. cela désorganisera encore plus les services publics et aggravera la situation à l’education nationale et dans les hôpitaux. et supprimer des emplois utiles, c’est en offrir encore moins aux jeunes. les attaques contre les retraites se poursuivront, non seulement avec la suppression des régimes dits spéciaux à la sncf ou à edf-gdf, mais aussi le passage de 40 à 41 ans de la durée de cotisation pour tous, envisagé dès 2008.
oui, sarkozy est bien le digne successeur du président et du gouvernement réactionnaire que nous supportions depuis cinq ans !
dans ces législatives, le principal argument électoral du parti socialiste est que voter pour lui et envoyer un maximum de députés à l’assemblée fera contrepoids à la droite. voilà la nouvelle mouture du « vote utile ».
l’argument du vote utile est plus mensonger encore que pendant la présidentielle.
que le parti socialiste dispose de 50, 100 ou 200 députés, il ne pourra ni empêcher la majorité ump de voter les lois qu’elle veut, ni en voter, lui, d’autres, et de meilleurs.. le groupe socialiste à l’assemblée sera aussi inefficace qu’il l’a été pendant les cinq ans des gouvernements raffarin et villepin !
ce qui préoccupe le ps, ce n’est pas son efficacité dans le parlement futur. ce qui le préoccupe, c’est son propre avenir.
l’échec de ségolène royal en 2007, après celui de jospin en 2002, a affaibli le ps. ce sont ces échecs successifs qui alimentent et renforcent les rivalités, les luttes de clan à la tête du ps. et tout cela ne pourra que s’exacerber si, dans les législatives qui viennent, le ps perd un grand nombre de postes de députés.
la crédibilité du ps, ses chances de remonter la pente et de pouvoir se présenter lors des échéances électorales prochaines, dépendent du nombre de ses élus, en particulier de ses députés. un député, c’est aussi un réseau de clientèle, d’influence, de liens avec les notables locaux, avec la bourgeoisie. plus ils sont nombreux, même s’ils sont parfaitement inefficaces à l’assemblée, plus est grande l’attractivité du ps vis-à-vis de ceux qui, dans l’appareil d’État ou autour, veulent faire carrière. plus le ps dispose aussi de relais dans la société. plus, enfin, le ps aurait les moyens d’un éventuel changement de stratégie électorale.
les élections de 2007, présidentielle puis législatives, auront vraisemblablement clos une période commencée par le retour au pouvoir du ps en 1981 ou, plus exactement, par la signature du programme commun et la création de l’union de la gauche en 1972.
c’est grâce à l’union de la gauche, c’est-à-dire grâce au parti communiste, que le parti socialiste a pu revenir au pouvoir, après un quart de siècle d’abstinence forcée.
politiquement, c’est le pcf qui avait apporté à ce politicien de centre-droit qu’était mitterrand la caution de gauche pour pouvoir se présenter comme un homme de gauche d’abord, puis comme l’homme providentiel dont la gauche avait besoin. c’est le pc qui avait apporté le nombre de voix qui manquait à mitterrand pour être élu à la présidentielle, et au parti socialiste, ce qui lui manquait pour être majoritaire dans les élections législatives en 1981, en 1988 et, pour la dernière fois, en 1997. le parti communiste avait joué –au premier tour des législatives- le rôle de ramasse-voix sur la gauche du ps, pour apporter ces voix à ce dernier au second tour. en récompense, mais aussi pour faire cautionner sa politique, mitterrand avait offert des places de ministres au pc en 1981.
c’est avec l’appui du pc que le ps a pu devenir une alternative à la droite, elle-même affaiblie par ailleurs par le développement du fn lui disputant son électorat. c’est grâce au pc que, pendant plus de la moitié des vingt six ans écoulés depuis l’accession de mitterrand à la présidence, en 1981, le ps a occupé soit la présidence, soit la tête du gouvernement, soit les deux à la fois.
le pari de mitterrand de réduire l’influence électorale du pc, annoncé publiquement avant même l’accession de l’union de la gauche au pouvoir, allait être un pari gagnant. avec la complicité des dirigeants du pc qui ne proposaient comme perspective politique aux classes populaires que l’alliance pc-ps et un gouvernement d’union de la gauche, mitterrand avait réussi son opération au-delà de son espoir. en prenant la tête du gouvernement en 1997, jospin a repris à son compte la même opération sous le nom de « gauche plurielle ».
en 1981, l’année de l’arrivée au pouvoir de mitterrand, le parti communiste recueillait 16,1 % des voix lors des législatives, et son candidat, georges marchais, 15,5 %.
aux élections de 2002, qui marquaient la fin du gouvernement jospin, le pcf en était réduit à 4,82 % des voix aux législatives et son candidat à la présidentielle, robert hue, devait se contenter de 3,37 % des suffrages.
c’est toute une période historique qui semble s’achever avec l’échec du ps à l’élection présidentielle de 2007, celle de l’union de la gauche et de la gauche plurielle comme moyen pour le ps d’accéder à la présidence ou à la tête du gouvernement.
car, au fur et à mesure que le pcf redonnait du crédit au parti socialiste, il perdait le sien. il s’est déconsidéré vis-à-vis de son électorat traditionnel.
le ps est devenu depuis longtemps hégémonique à l’intérieur de la gauche, mais l’affaiblissement du pc, dont il a été le grand bénéficiaire, se retourne maintenant contre lui.
sur le plan politique, le pc n’a plus le crédit pour apporter au ps une caution de gauche. et, sur le plan de l’arithmétique électorale, l’apport du pc au ps est devenu insignifiant. la stratégie électorale qui avait si bien réussi à mitterrand et qui, en 1997, avait encore permis à jospin de s’assurer une majorité à l’assemblée et, donc, la direction du gouvernement, est aujourd’hui dans l’impasse. l’effondrement électoral du pc compromet tout espoir pour le ps de revenir au pouvoir à brève échéance. ce ne sont ni les écologistes de différentes obédiences, ni la nébuleuse anti-libérale de gauche qui peuvent se substituer au pc pour assurer au ps le complément de voix qui lui manque.
pendant les quelques jours qui restent encore avant le premier tour des élections législatives, les dignitaires du ps ont tout intérêt à tenter de resservir l’argument du vote utile et de faire vibrer l’espoir d’une forte opposition de gauche à l’assemblée. il en est même parmi les dirigeants du ps qui osent laisser espérer une majorité de gauche possible !
c’est un gros mensonge car le ps n’a aucune chance d’être majoritaire dans les législatives qui viennent et d’imposer la cohabitation. en outre, les classes populaires n’ont vraiment pas eu à se féliciter de la cohabitation chirac-jospin.
mais c’est une propagande mensongère aussi sur le plan politique. si le ps cherche à limiter sa débâcle électorale prévisible et à obtenir le maximum de députés, ce n’est pas pour ressouder une nouvelle variante de l’union de la gauche ou de la gauche plurielle avec le parti communiste. ce serait, au contraire, pour s’assurer un maximum de moyens permettant au ps une nouvelle stratégie, un recentrage sur sa droite, vers le courant qui a été incarné par bayrou pendant l’élection présidentielle, voire vers d’autres courants.
alors, il ne faut pas céder au chantage du ps. il ne sert à rien de voter pour des candidats de ce parti et de lui donner des députés supplémentaires. non seulement ils ne feront rien pour les classes populaires, mais ils ont déjà les yeux rivés sur cette partie de la droite qui, peut-être, un jour voudra bien gouverner avec lui et représenter une alternative lorsque l’ump se sera déconsidérée.
il ne faut pas, non plus, marcher dans l’agitation du pc qui en appelle à la « résistance » dans les affiches qui couvrent la banlieue, mais pour qui la résistance signifie surtout résister à son effondrement électoral complet. le pc essaie désespérément de sauver les meubles en essayant de préserver un groupe parlementaire, avec le rôle symbolique que cela implique. mais il est évident que, si une minorité socialiste même importante ne peut rien pour les classes populaires face à la droite triomphante, un groupe encore plus petit de parlementaires du pc pourra encore moins.
non, il n’y aura pas, à l’issue de ces législatives, et il ne pourra pas y avoir, de contre-pouvoir parlementaire à la domination de la droite anti-ouvrière. mais tout ne se passe pas à l’assemblée et le contre-pouvoir pourra se déployer ailleurs, en dehors des murs de l’assemblée nationale, dans les entreprises et dans la rue. et c’est même là seulement qu’un contre-pouvoir pourra s’établir
la politique n’est pas seulement le jeu des institutions qui est fait pour canaliser et pour étouffer les conflits entre classes sociales aux intérêts antagonistes. la classe sociale victime de la politique menée n’a qu’un seul moyen de se défendre : en faisant irruption directement dans le domaine politique, en bouleversant ce jeu, en en rejetant les règles.
eh bien, les travailleurs n’ont pas à se sentir engagés par les scrutins qui ont donné le pouvoir à la droite. ils n’ont pas à accepter qu’au nom d’une prétendue légitimité d’un nouveau président de la république réactionnaire et anti-ouvrier, on continue à les appauvrir et à les opprimer !
je ne discuterai même pas ici de l’escroquerie qui consiste à invoquer le « vote des français » pour légitimer la politique de sarkozy. il a obtenu au deuxième tour la majorité des suffrages exprimés, mais cela ne représente que 42 % des électeurs inscrits. sans même parler de ceux, les travailleurs immigrés, qui n’ont pas le droit de vote et n’ont pas l’occasion de s’exprimer, alors qu’ils subiront en plein la politique réactionnaire de sarkozy.
non, l’exploitation et l’oppression ne sont jamais légitimes, même si elles sont votées par une majorité ! et ceux qui subissent l’exploitation et l’oppression ont évidemment le droit moral et la légitimité humaine de se défendre.
les travailleurs en ont les moyens. oh, pas dans les urnes, mais en raison de leur rôle dans l’économie. eux qui font fonctionner l’économie peuvent aussi la paralyser.
le mouvement contre le cpe, l’an dernier, était un mouvement limité et dans ses objectifs, et par le fait que les travailleurs ont été très peu mobilisés comparativement à ce dont ils sont potentiellement capables. ce mouvement a rappelé, cependant, qu’une assemblée nationale avec une majorité de droite qui avait voté une mauvaise loi pouvait être contrainte de se déjuger.
le seul contre-pouvoir possible à sarkozy et à son gouvernement, c’est que chaque mesure anti-ouvrière se heurte à une riposte de la part des travailleurs. qu’à chaque mauvais coup décidé d’en haut, réponde un contrecoup venant d’en bas.
oui, sarkozy est un ennemi déclaré du monde du travail. mais il n’a pas plus de moyens que ses prédécesseurs pour imposer ses quatre volontés, quelle que soit la majorité dont il disposera à l’assemblée.
alors oui, je suis persuadée que le cynisme du gouvernement et l’avidité du patronat finiront par déclencher une réaction de la part des travailleurs. il faut que cette réaction, c’est-à-dire les grèves, les manifestations, soient nombreuses, massives, fortes, et aillent en se généralisant. car seul un tel mouvement peut faire reculer le grand patronat. et c’est bien le grand patronat qu’il faut faire reculer.
si sarkozy, avec la complicité des faiseurs d’opinion qui le dépeignent comme un homme fort, joue les matamores et occupe le devant de la scène, le véritable pouvoir appartient au grand patronat. sarkozy n’est qu’un exécutant qui fait ce que ses amis du patronat disent qu’il fasse. et, lorsque le grand patronat commencera à craindre que les luttes ouvrières finissent par compromettre ses profits et, s’il se décide à des concessions, il saura obtenir de sarkozy qu’il recule.
il faut que les travailleurs sachent que, pour préparer ce combat, ils ne peuvent pas compter sur les confédérations syndicales. même les plus radicales d’entre elles n’aspirent plus, depuis bien longtemps, à préparer et à organiser les luttes indispensables des travailleurs. depuis bien longtemps, les négociations sont l’alpha et l’oméga de leur existence. il n’y a qu’à voir ce qu’elles ont dit et surtout ce qu’elles n’ont pas dit en sortant des entretiens auxquels leurs dirigeants ont eu droit par deux fois avec sarkozy !
de la part de sarkozy, ces invitations sont peut-être de pures mesures électorales, remplissant à peu près la même fonction que de décorer –si l’on peut dire- son gouvernement avec un kouchner ou d’autres transfuges de la gauche.
mais peut-être a-t-il assez d’intelligence politique et, au fond de cette intelligence, a-t-il assez de crainte des travailleurs pour ne pas dresser les syndicats contre lui et encore moins les déconsidérer ? peut-être en aura-t-il besoin ?
c’est aussi, sans doute, la raison pour laquelle lui, qui vitupérait pendant la campagne électorale contre les grèves, notamment dans les transports publics, c’est-à-dire contre le droit de grève, il a baissé d’un ton et a pris les syndicats par là où il les sait sensibles, en leur parlant de négociations entre partenaires sociaux.
associer une partie ou l’intégralité des syndicats aux mauvais coups du gouvernement ne rendra pas ces coups plus acceptables par les travailleurs.
mais, quels que soient les intentions, le désir de collaboration ou la couardise des dirigeants syndicaux, ils peuvent être contraints à la lutte et entraînés dans celle-ci à leur corps défendant par les travailleurs en colère.
au-delà des réactions ponctuelles pour se défendre contre tel ou tel mauvais coup, il est nécessaire que les travailleurs se donnent des objectifs dont la réalisation change le rapport de force entre le grand patronat et le monde du travail.
pendant la campagne de l’élection présidentielle, nous avons avancé un programme de défense des travailleurs. nous avons insisté sur le fait que ce n’était pas un programme électoral, mais un programme proposé aux luttes futures des travailleurs pour qu’ils ne se contentent pas de l’accessoire mais visent l’essentiel. ce programme reste entièrement d’actualité car il ne découle nullement d’une polémique électorale avec les uns ou avec les autres, mais des nécessités même de la situation objective.
trop peu nombreux ont été ceux qui, en votant pour ma candidature, ont manifesté leur accord avec ce programme. mais cela n’enlève rien à sa validité. malgré les sarcasmes des commentateurs qui se gaussent de notre « archaïsme », nous n’avons pas tiré, des résultats de l’élection présidentielle, la conclusion qu’il fallait abandonner notre programme. nous n’en avons pas tiré non plus la conclusion qu’il fallait transformer ce programme en une collection de revendications tous azimuts, fussent-elles dignes d’être défendues mais ne concernant pas les intérêts politiques de la classe ouvrière.
ce programme, nous continuerons à le défendre après les législatives et en dehors de tout contexte électoral. comme nous continuerons à défendre, plus généralement, les intérêts politiques et sociaux de la classe ouvrière car ces intérêts sont les seuls qui s’opposent fondamentalement à ceux de la bourgeoisie capitaliste.
l’organisation sociale, l’exploitation, reposent sur des bases autrement plus solides que les résultats plus ou moins aléatoires d’une consultation électorale. aucun changement social fondamental n’est jamais venu d’une élection.
les commentateurs n’ont pas eu des mots assez durs pour me reprocher d’avoir dit que les bulletins de vote ne sont que des chiffons de papier. ils y ont vu évidemment la démonstration que les révolutionnaires que nous sommes n’ont que faire de la démocratie.
cela ne les choque pas du tout que les entreprises et toute l’économie soient dirigées de manière dictatoriale et sans la moindre consultation même de ceux qui subissent les contrecoups des décisions des conseils d’administration. cela ne les choque pas que quelques individus, parce qu’ils représentent les intérêts de puissants groupes financiers, puissent fermer une usine, en délocaliser d’autres, et fabriquer des centaines ou des milliers de chômeurs et démolir la vie économique locale.
eh bien oui, je persiste et signe pour dire que les bulletins de vote ne peuvent être que des chiffons de papier tant que l’économie, c’est-à-dire la vie quotidienne de la population est entre les mains d’une minorité de possesseurs de capitaux dont la seule motivation est la recherche du profit maximum. on ne pourra parler véritablement de démocratie que lorsque la société maîtrisera, aussi, démocratiquement, sa vie économique, la façon de produire les biens nécessaires à la collectivité et la façon de les répartir.
les maux principaux qui frappent depuis plusieurs années les classes populaires, le chômage, le recul du pouvoir d’achat, l’absence de logements populaires, comme tout le reste, dérivent, directement de cela.
c’est ce pouvoir sans contrôle qu’il est indispensable de mettre en cause. il faut que la société puisse intervenir contre les décisions les plus néfastes des conseils d’administration. et, pour cela, il faut qu’elle puisse les contrôler, pour être en situation de les empêcher de nuire.
oui, il faut supprimer toutes les lois qui protègent le secret industriel et le secret bancaire, le secret des affaires ! oui, il faut que les travailleurs, que la population, puissent contrôler au jour le jour, les comptes des grandes entreprises et leurs décisions !
oui, il faut que la société puisse imposer une autre utilisation du profit que la spéculation sous des formes diverses.
oui, il faut que, par le biais des impôts, l’État puisse prélever sur ces profits de quoi créer des emplois supplémentaires dans les hôpitaux, à l’education nationale, dans les transports publics.
oui, il faut que l’État supprime toutes les aides aux entreprises, tous les avantages fiscaux consentis aux plus riches, afin d’engager, sous sa direction, un programme de construction de logements populaires, afin que disparaisse cette honte d’une société riche qu’est le mal-logement.
mais imposer une politique favorable à la classe ouvrière implique que les travailleurs aient une conscience claire de leurs intérêts. dans le passé, cette conscience a été incarnée plus ou moins bien mais incarnée quand même par les grands partis que la classe ouvrière s’était donnés au fil de son histoire, le parti socialiste d’abord, puis le parti communiste.
pour défendre à chaque moment les intérêts matériels et politiques du monde du travail, il faut un parti. pas un parti qui se contente de se battre contre tel ou tel aspect négatif de la société actuelle. pas un parti fourre-tout. pas un parti seulement anti-capitaliste et encore moins seulement anti-libéral, fut-il de gauche, et qui met l’écologie sur le même plan que les catastrophes sociales. mais un parti dont la perspective soit l’émancipation du monde du travail et la transformation de l’organisation sociale et économique qui soumette tous ses objectifs partiels à cette perspective fondamentale.
un parti qui, face à chaque événement survenant dans la vie sociale et politique, se pose avant tout la question : quelle attitude, quelle politique permet de renforcer le rôle du monde du travail, sa cohésion, sa capacité à peser sur les décisions de ceux qui dirigent l’État pour le compte de la bourgeoisie.
un parti qui défende les idéaux et les valeurs du mouvement ouvrier en ceci qu’ils sont opposés à ceux de la bourgeoisie.
pour la classe dominante de cette société, pour tous les politiques ou les commentateurs à leur service, les travailleurs ne sont que de la chair à exploiter. l’expression de sarkozy est significative de la mentalité de ces gens-là. « travailler plus pour gagner plus », cela signifie « laissez-vous vous faire exploiter plus pour avoir le droit de survivre » !
eh bien, un des premiers rôles du parti à construire, c’est de propager la fierté d’être des travailleurs. une fierté doublement légitime : sur le plan matériel, parce que c’est la principale classe productive de cette société. ce sont les travailleurs qui font marcher l’économie, qui font tourner les chaînes de production, les usines, les banques, les compagnies d’assurance, la grande distribution.
mais aussi pour des raisons politiques : parce que les travailleurs salariés, ceux qu’autrefois on appelait « la classe ouvrière » ou encore « le prolétariat », sont la seule classe sociale qui a la force, la puissance sociale, d’être l’artisan de la transformation sociale profonde dont est grosse la société actuelle ; cette société de plus en plus irrationnelle, de plus en plus injuste. cette transformation, c’est la suppression de la propriété capitaliste, la suppression de la concurrence, la suppression d’une organisation économique entièrement basée sur le profit individuel, la disparition de l’exploitation.
eh bien oui, un des aspects fondamentaux de la politique de tous ceux qui se revendiquent du camp des travailleurs et qui ont pour perspective la renaissance d’un parti ouvrier en france devraient être de redonner aux travailleurs la conscience de leur rôle historique irremplaçable, la conscience qu’ils peuvent faire plus que s’opposer à la classe capitaliste sur quelques aspects, sur quelques conséquences du règne du capital sur le monde : qu’ils peuvent mettre fin à ce règne !
un véritable parti ouvrier pourrait, bien sûr, intervenir dans tous les domaines de la vie sociale, sur tous les aspects qui concernent aussi bien les travailleurs que toutes les classes populaires : de la question du logement à celle de la santé, des transports à l’écologie, des droits et des libertés individuels à l’opposition à toutes les formes d’oppression qui existent dans cette société.
au-delà de l’exploitation, les travailleurs sont victimes de bien des formes d’oppression et subissent bien des aspects néfastes de la société actuelle : en tant que citoyens, en tant que contribuables, en tant que consommateurs, en tant qu’usagers… mais c’est en tant qu’exploités qu’ils sont au cœur de l’activité économique. c’est en tant qu’exploités, plus précisément dans le combat pour ne plus l’être, qu’ils peuvent s’opposer réellement au système capitaliste jusques y compris son renversement. et c’est en tant qu’exploité qu’il faut qu’ils s’organisent et qu’ils sachent avoir une vision claire de leurs intérêts politiques.
alors, travailleuses, travailleurs, camarades et amis, la raison de la présence de lutte ouvrière dans ces élections est d’y représenter ces idées. nous sommes présents dans la quasi-totalité des circonscriptions du pays et dans toutes ici, dans la région parisienne.
les candidats de lutte ouvrière, mes camarades, ne vous diront pas qu’ils pourront agir au parlement. par contre, ils seront partout à vos côtés.
tous les candidats de lutte ouvrière font partie du monde du travail. ils seront partie prenante dans toutes les luttes et contribueront à les rendre puissantes et efficaces.
les votes qui se porteront sur les candidats de lutte ouvrière ne seront pas ambigus et ne pourront pas être interprétés de travers. ils signifieront que vous n’acceptez pas la dégradation des conditions d’existence du monde du travail et que vous ne vous faites pas d’illusions sur la capacité des élections à changer la vie.
ils montreront au patronat et aux politiciens qui le servent qu’ils risquent un coup de colère de la part du monde du travail, c’est-à-dire des grèves nombreuses, fortes et qui menaceront réellement leurs profits.
alors, marquez votre hostilité au pouvoir de droite de la manière la plus forte possible tout en signifiant au ps et à ses compagnons de route que nous n’attendez rien d’eux et que nous ne faites confiance qu’aux luttes des travailleurs !
votez et faites voter pour les candidats de lutte ouvrière !
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