:// mohamed kacimi - beyrouth-illuminations
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://
beyrouth-illuminations
par
mohamed kacimi,
extrait du recueil liban, écrits nomades 2
éditions lansman, 2001
l'avenir
appartient à ceux qui
auront la mémoire la plus longue.
rabbi nahman de braslav
1/
ce
sont des villes ! c'est un peuple pour qui se sont montés
ces libans de rêve ! des chalets de cristal et de bois
qui se meuvent sur des rails et des poulies invisibles.
les bacchantes des banlieues sanglotent et la lune brûle
et hurle. des châteaux bâtis en os sort la musique
inconnue. toutes les légendes évoluent et les élans se
ruent dans les bourgs. le paradis des orages s'effondre.
les sauvages dansent sans cesse la fête de la nuit. et,
une heure, je suis descendu dans le mouvement d'un
boulevard de bagdad où des compagnies ont chanté sous
une brise épaisse, circulant sans pouvoir éluder les
fabuleux fantômes des monts où l'on a dû se retrouver.
quels bons bras, quelle belle heure me rendront cette
région d'où viennent mes sommeils et mes moindres
mouvements, aux abattoirs, dans les cirques, où le sceau
de dieu blêmit les fenêtres.
du
soleil en miettes. un ciel en poudre. une mer déchirée.
une ville érigée en forme de trou et de faille entre
terre et ciel et dont les pistes d'atterrissage finissent
toutes à la banlieue sud, raz-de-marée chiite, fait de
vagues d'enfants affamés de dieu et d'écumes noires de
femmes voilées qui dévalent le soleil comme des taches
d'encre de chine. sur les murs flottent les drapeaux noirs
du hezbollah marqués de la profession de foi : il n'y a
de dieu que dieu. juste en face, et à perte de vue, des
panneaux tous frappés d'une pub de nana trop maigre, en
noir et blanc, string et soutif 93 b, et qui murmure le
long des faubourgs embouteillés d'églises et de
mosquées d'orient : calvin klein, calvin klein.
et
les murs répètent et lui crient au visage : allah,
allah. allah.
tels
pourraient être les deux hymnes du liban, terre jaillie
d'une gueule de bois qui se croyait suisse d'orient et se
réveille banlieue chaude de damas ou de tel-aviv. pays
trop ado, peut-être, qui ne sait quoi choisir entre
l'appel du cul et celui du bon dieu.
je
m'habituai à l'hallucination simple : je voyais très
franchement une mosquée à la place d'une usine, une
école de tambours faite par des anges, des calèches sur
les routes du ciel, un salon au fond d'un lac ; les
monstres, les mystères ; un titre de vaudeville dressait
des épouvantes devant moi. puis j'expliquai mes sophismes
magiques avec l'hallucination des mots !
si
les imams vous font peur, fuyez à l'est, à l'est
toujours, assurait le chauffeur du taxi. a l'est, c'est
plus beau que paris. achrafieh, rue monot, les façades
ocre et bleues jettent leurs bougainvilliers sur les
vitrines transparentes de casio, des grappes de mercedes
noires et des caravanes de jaguars déversent des
cortèges de jeunes filles vêtues en minijupes noires,
cigare au bec, au milieu d'une haie de miliciens en ray
ban qui ont recyclé leurs kalachnikovs en nokias
cellulaires. au bar de la closerie des lilas, à beyrouth
; il faut lier langue avec tout le monde
-
vous venez de paris ?
-
presque !
-
pour un marché ?
-
non, pour l'écriture !
-
vous n'avez pas une autre affaire ?
-
non, juste écrire sur la guerre !
-
mais quelle guerre ?
-
la guerre du liban.
-
vous n'êtes vraiment pas dans les affaires, il n'y a pas
eu de guerre. vous voulez un arak ?
-
merci.
-
sahtaine, santé, vous êtes jeune, méfiez-vous de
l'écriture... ici tu touches à la poésie, tu fais
faillite.
o
nuit d'orient, où nerval chialait balkis au fond des
verres sous le ciel de cette montagne du liban qui monte
et monte vers la basilique blanche et privée de cèdres.
a la veille des rameaux, la vierge marie donnait le
vertige à la méditerranée.
le
vent de dieu jetait des glaçons aux marres
pleurant, je voyais l'or et ne pus boire.
j'attendais
dans cette nuit dédiée à marie l'ascension de la voix
d'oum ou de celle de fairouz quand une autre messe balaye
au mistral les verres de chivas et de guinness :
j'ai
du sang dans mes songes, un pétale séché
quand des larmes me rongent que d'autres ont versées
la vie n'est pas étanche, mon âme est sous le vent
les portes laissent entrer les cris même en fermant
s'il suffisait qu'on s'aime, s'il suffisait d'aimer
des
touristes canadiens sont ravis : nous aimons beaucoup le
liban c'est un peu le québec arabe libre.
un
prêtre libanais lève son verre : que le seigneur
bénisse céline, son mari est d'origine libanaise.
un
dramaturge français s'étrangle : même à la bastoche on
ne m'a pas fait ça.
un
romancier suisse prend note : ici tout est suspect, et
nous ne sommes qu'en territoire chrétien.
un
videur arménien soupire : tout ça finira en rade
musulman.
monique
sort son portable : mais que fait l'ambassade de france ?
surgit alors une ombre brune, hala, sunnite de père,
maronite par sa mère, née aux etats-unis, élevée en
allemagne, enfance au mexique, fugues en côte-d'ivoire,
études brèves à paris, échouée à beyrouth pour faire
un film sur hamra, l'ex-saint-germain-després. et si le
quartier latin parisien est mort, non pas à cause des
boutiques qui font de belles fringues, mais surtout celles
qui font de la mauvaise littérature, celui de beyrouth
n'a pas eu la chance de recycler le bois de ses barricades
en morceaux de sainte-croix à vénérer rue des
saints-pères ou jacob.
-
ii faut aller à hamra, à l'ouest, crie hala, là-bas, il
reste un peu de beyrouth.
je
vois que mes malaises viennent de ne m'être pas figuré
assez tôt que nous sommes en occident. les marais
occidentaux ! non que je croie la lumière altérée, la
forme exténuée, le mouvement égaré. bon ! voici que
mon esprit veut absolument se charger de tous les
développements cruels qu'a subis l'esprit depuis la fin
de l'orient. j'envoyais au diable les palmes des martyrs,
les rayons de l'art, l'orgueil des inventeurs, l'ardeur
des pillards ; je retournais à l'orient et à la sagesse
première et éternelle. il paraît que c'est un rêve de
paresse grossière !
pourtant,
je ne songeais galère au plaisir d'échapper aux
souffrances modernes. je n'avais pas en vue la sagesse
bâtarde du coran. n'est-ce pas parce que nous cultivons
la brume ! nous mangeons la fièvre avec nos légumes
aqueux. et l'ivrognerie ! et le tabac ! et l'ignorance !
et les dévouements ! tout cela est-il assez loin de la
pensée de la sagesse de l'orient, la patrie primitive ?
pourquoi un monde moderne, si de pareils poisons
s'inventent !
dans
la nuit de beyrouth, toujours creusée dans la mer ou dans
les étoiles, entre dépotoirs et bateaux crevés en rade,
nous avons traversé ce qui fut la ligne de démarcation
entre les deux villes, la rue de damas. noir, et nous
voilà en terre d'islam. chez abou moussa, un boui-boui,
des bancs en bois, de la bière éventée, et des colonnes
de vodka stolishnaya. le dramaturge dit beyrouth est
désormais fréquentable. la fumée se dissipe, sur les
murs du rade, de haut en bas, et dans l'ordre, des photos
anciennes, lénine, trotski, staline, boukharine, hô chi
minh, et même pour les amateurs d'histoire antique au
balcon du kremlin : zinoviev et kamenev, un médaillon de
rosa luxembourg ; et bien sûr noir sur rouge, le che.
-
putain, c'est plus chaud que radio nostalgie, s'exclame
françois, le caméraman de hala (il est grec orthodoxe,
vingt ans, il n'a pas connu la guerre qui n'a pas eu
lieu).
-
hala, crie françois, je te prends le gros moustachu là,
en gros plan, c'est le mec des beatles. zoom sur staline.
et
voilà joseph vissarionnovitch djougachvilli transfiguré
par le tact libanais en ringo starr.
l'orient-le
jour - 10 mai
la
demande du dollar s'est sensiblement contractée sans pour
autant céder la place d un moindre développement de
l'offre en dehors de la banque du liban ont indiqué les
cambistes. cette dernière a maintenu sa fourchette
d'intervention en l'état, entre 1501,00 livres libanaises
à l'achat et 1541,00 livres libanaises à la vente.
j'avoue
que beyrouth fut pour moi un rêve d'adolescent. beyrouth,
beyrouth, il y a vingt ans, c'était le mai 68 d'orient,
avec de vrais insurgés et de la poésie qui s'écrivait
à mots réels. je m'étais fait une overdose de l'etat et
la révolution, j'avais pris un billet pour damas. la
guerre faisait rage au liban, c'était en 1978,
l'aéroport était fermé, je prends un taxi. À la
frontière syro-libanaise, tout le monde descend, tout le
monde se fait fouiller, l'officier syrien ausculte,
fouille, échographie mon passeport,
-
vous, vous ne passez pas.
-
je veux aller à beyrouth.
-
mais je ne comprends pas ce qu'un algérien peut faire au
liban, c'est la même chose que chez vous.
-
comment ?
-
oui, vos deux pays sont une invention de la france.
demi-tour sur damas !
plus
tard, en 1981, lors du siège de la ville par l'armée
israélienne, je découvrais le témoignage d'une femme
médecin qui travaillait à tell zaatar, camp palestinien
décimé et brûlé en 1976 par l'aviation syrienne - car,
et je tiens à le dire : le monde arabe compte plus de
cadavres palestiniens que tous les israël réunis - et le
médecin racontait qu'au premier jour du bombardement de
beyrouth par tsahal, elle avait vu débarquer de londres
s.n., un grand poète arabe qui lui a dit "je viens
assister avec vous à la mort de la poésie".
j'étais
encore sous l'effet de l'overdose de l'État et la
révolution, je me suis dit : voilà ce qu'est un poète,
quelqu'un qui vit au coeur de la déchirure. j'irais un
jour à beyrouth.
a
l'aurore, armés d'une ardente patience, nous entrerons
aux splendides villes.
des
années plus tard, j'accueillais à paris le grand homme
et lui disais mon admiration, mais il ne voyait pas de
quoi je parlais.
-
beyrouth, oui, je me souviens, la guerre, elles étaient
toutes moisies les marlboro. le sous-sol, le quatrième,
j'ai bu. j'ai pas lâché mon verre durant mille jours de
bombardements. j'ai ouvert les yeux, j'étais au port de
larnaka, à chypre sur un bateau militaire français qui
avait évacué les palestiniens. j'ai acheté des
marlboro, pas des trafiquées comme à beyrouth.
depuis
ce jour-là, j'ai arrêté avec l'État et la révolution.
beyrouth m'a sauvé du lyrisme et de la révolution.
o
le plus violent paradis de la grimace enragée ! pas de
comparaison avec vos fakirs et les autres bouffonneries
scéniques. dans des costumes improvisés avec le goût du
mauvais rêve ils jouent des complaintes, des tragédies
de malandrins et de demi-dieux spirituels comme l'histoire
ou les religions ne l'ont jamais été. chinois,
hottentots, bohémiens, niais, hyènes, molochs, vieilles
démences, démons sinistres, ils mêlent les tours
populaires, maternels, avec les poses et les tendresses
bestiales. ils interpréteraient des pièces nouvelles et
des chansons "bonnes filles". maîtres
jongleurs, ils transforment le lieu et les personnes, et
usent de la comédie magnétique. les yeux flambent, le
sang chante, les os s'élargissent, les larmes et des
filets rouges ruissellent. leur raillerie ou leur terreur
dure une minute, ou des mois entiers.
j'ai
seul la clef de cette parade sauvage.
le
vent se lève, il n y a plus de beyrouth, cette ville ne
tombe pas en poussière, elle se reconstruit en débris
d'âme et de mémoire. la place des martyrs, la place des
canons, coeur de la cité, a été transformée grâce au
génie de l'État en parking, c'est comme si on rasait le
nil au caire pour mettre à la place un échangeur et une
bretelle de sortie. autour, tous les immeubles écrivent
encore des anthologies des trous. combien de milliards de
balles ont traversé l'air de cette ville, elles devaient
être plus nombreuses que les étoiles du ciel et les
grains de sable de la mer. les balles ont tout griffé,
blessé, marqué, mais toutes ont contourné, avec une
délicatesse d'ostéopathe, le boulevard des banques, il
en est sorti indemne et même clinquant de ce verdun du
soleil qui aura duré dix-sept ans et fait cent cinquante
mille morts, mais qui n'a pas laissé un grain de
poussière sur la façade de la bourse. tel est le génie
de la civilisation libanaise pouvoir ravager l'eau et
l'écriture, le feu et ta chair, brûler l'air et l'amour,
mais éviter religieusement de froisser le moindre billet
vert. je suis sûr qu'aucun criminel du liban ou d'israël
n'aurait osé violer l'espace et la vie des camps de sabra
et de chatila, si les enfants de palestine avaient juste
sur leurs portes en carton, ou mieux, collé à leur cou,
un logo d'american express.
l'orient-le
jour - 13 mai
de
nouvelles études montrent que les limaces, les escargots
et les cafards souffrent aussi. c'est la conclusion d'un
colloque organisé par la fédération britannique pour le
bien-être des animaux. des études menées à
l'université de cambridge ont démontré que les vaches
peuvent réagir de manière émotionnelle. une autre
étude a révélé que les moutons, souvent considérés
comme des animaux simplets, sont en fait capables de
distinguer deux personnes.
2/
le
théâtre antique de byblos sort droit de la mer, il est
taillé dans une avalanche de genêts, de tombes de
phénicie et de mouettes. au milieu de l'amphithéâtre
vide, le dramaturge lit la vie de byblos
"la
première maison date de plus de cinq mille ans, c'est
pourquoi on a tendance à la considérer comme la plus
ancienne ville du monde et à chaque ère elle a changé
de nom. les egyptiens la nommaient négau, les phéniciens
l'appelèrent gébal. les grecs l'ont désignée sous le
nom de byblos, d'où le mot bible ; car elle est le lieu
de naissance de l'alphabet. les croisés en ont fait
gibelet, et les arabes lui ont restitué l'ancien nom de
jbeil. aujourd'hui, on l'appelle indifféremment byblos ou
jbeil".
comme
le site antique a été classé patrimoine mondial par
l'unesco, les libanais l'ont enrichi d'une autoroute qui
le coupe en deux, d'un fast-food qui en fait l'épicentre
et d'un foyer catholique, le saint rosaire, rattaché à
la congrégation de sainte myriam du matriarcat maronite
qui accueille des jeunes filles de bonne famille et que
l'ambassade de france a élu comme un lieu de résidence,
sûr, pour l'accueil de ses écrivains qui doivent
représenter en ces terres de subversion et de troubles la
gloire et la bonne tenue de la littérature française.
lève
la tête : ce pont de bois, arqué ; les derniers potagers
de samarie ; ces masques enluminés sous la lanterne
fouettée pat la nuit froide ; l'ondine niaise à la robe
bruyante, au bas de la rivière ; ces crânes lumineux
dans les plants de pois - et les autres fantasmagories.
des
routes bordées de grilles et de murs, contenant à peine
leurs bosquets, et les atroces fleurs qu'on appellerait
coeurs et soeurs, damas damnant de longueur.
le
matin où avec elle, vous vous débattîtes parmi les
éclats de neige, les lèvres vertes, les glaces, les
drapeaux noirs et les rayons bleus, et les parfums
pourpres du soleil des pôles, - ta force. douceurs ! - les
feux à la pluie du vent de diamants jetée par le coeur
terrestre éternellement carbonisé pour nous. - o monde !
les brasiers et les écumes. la musique, virement des
gouffres et choc des glaçons aux astres.
o
douceurs, ô monde, ô musique ! et là, les formes, les
sueurs, les chevelures et les veux, flottant. et les
larmes blanches, bouillantes, - ô douceurs ! - et la voix
féminine arrivée au fond des volcans et des grottes
arctiques.
sur
la plage passe anne, un être de beauté, échappé du
limousin :
-
bonjour, je cherche le théâtre antique.
-
c'est tout droit, au milieu des vagues.
-
il n'y a personne ?
-
si, un dramaturge de lyon est en train de se lire, tout
seul.
-
dommage.
-
vous n'aimez pas le théâtre ?
-
si, beaucoup, mais j'ai lu tellement d'auteurs
contemporains que je voulais voir enfin un monument, une
ruine, seule, vide, échappée à théâtre ouvert.
anne
regarde alors la mer.
elle
est retrouvée !
quoi ? l'éternité.
c'est la mer mêlée
au soleil
et
elle plonge dans cette mer qui sent le soufre et les
lauriers-roses que l'on brûle, et reçoit sur la gueule
une vache morte.
l'orient-le
jour - 14 mai
un
habitant des emirats installé aux etats-unis a répudié
par e-mail sa femme restée au pays, rapporte le daily
gulf news. d'après le quotidien, le tribunal devra
statuer sur la valeur juridique du message électronique
au regard des lois islamiques en vigueur dans les emirats.
anne
traumatisée a raté son avion. ii faut prévenir sa
famille
-
s'il vous plaît, la poste ?
-
c'est pourquoi faire ?
-
pour téléphoner
-
vous retardez, il n'y a plus de téléphone fixe au liban.
tout le monde est au cellulaire.
-
c'est combien un cellulaire ?
-
cinq cents dollars parce que la dame saigne un peu.
-
on peut envoyer un fax ?
-
mais vous venez de sumer, il n'y a plus de fax au liban,
net phone, cyber, mail, hot mail.
-
c'est combien pour envoyer un fax par mail ?
-
où?
-
chez sa famille dans le limousin, à saint-yrieix-la
perche.
-
c'est cinq dollars ou dix dollars.
-
c'est quoi la différence ?
-
a cinq, on fait semblant de l'envoyer et à dix on
l'envoie vraiment.
survient
alors jo, auteur libanais qui résout pour nous cette
énigme de la vache d'orient :
durant
la guerre, les plaines de la bekaa étaient devenues un
vaste champ de cannabis contrôlé par les syriens et les
israéliens, les plantations étaient assurées par les
paysans chiites libanais, la récolte était acheminée
vers chypre par les ouvriers palestiniens sunnites et
l'argent atterrissait dans les banques juives,
chrétiennes et musulmanes de suisse. pour guérir le
liban de cette délinquance, les américains ont demandé
l'arrachage des plantations et, en dédommagement, ils ont
offert des vaches normandes aux paysans chiites.
seulement, les pauvres ruminants se nourrissent, non pas
de farine animale, mais d'une herbe devenue hallucinogène
parce qu'elle pousse sur un sol imbibé de cannabis depuis
l'invention de l'écriture et la légende de gilgamesh.
alors des fois, les vaches quand elles abusent trop du
pétard planent un peu beaucoup aux abords des falaises et
plouf. selon jo, les tomates de la bekaa s'arrachent à
prix d'or et se vendent sous le manteau, rue monot.
quelquefois
je vois au ciel des plages sans fin couvertes de blanches
nations en joie. un grand vaisseau d'or, au-dessus de moi,
agite ses pavillons multicolores sous les brises du matin.
j'ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes, tous
les drames. j'ai essayé d'inventer de nouvelles fleurs,
de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles
langues. j'ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. eh
bien ! je dois enterrer mon imagination et mes souvenirs !
une belle gloire d'artiste et de conteur emportée !
3/
il
faut aller à tyr, dans le sud, j' ai là-bas des amis
comédiens palestiniens, dit le dramaturge. dans le
sud-liban, les blindés d'israël détournent l'eau et ses
avions le soleil.
-
bonjour, monsieur, nous cherchons...
-
ah, la nécropole royale de tyr, les traces d'hiram,
l'architecte libanais de salomon, les vestiges datent du
xvie avant jésus-christ, vous pourrez y admirer...
-
non, on cherche le camp pales...
-
excusez-moi, je ne suis pas d'ici.
-
bonjour, monsieur, nous cherchons...
-
l'hippodrome de tyr, à trois cent vingt mètres tout
droit, on peut y voir les traces du char d'alexandre le
grand, et de même..
-
non, des palestiniens !
-
excusez-moi, je comprends très mal le français, salam
alaikoum.
-
bonjour, monsieur, nous cherchons le...
-
le temple de bacchus, ah...
-
non, des palestiniens !
-
que dieu vous garde, si vous ne savez pas où aller, ma
maison vous est ouverte. tfadhalou.
-
bonjour, monsieur, nous voulons voir des pal...
-
que le seigneur vous préserve des mauvaises pensées, mes
enfants.
au
liban, les palestiniens qui étaient omniprésents, il y a
dix ans, ont subi le sort des téléphones fixes, ils ont
disparu du paysage, comme les fax, pire, les stencils.
zappés à la libanaise. le liban fonctionne effectivement
comme bureau d'ordinateur pc ou mac : dossier beyrouth
virussé ? clic poubelle, plus de ville ! dossier
palestinien, trop lourd, trop de place sur le disque dur ?
mémoire insuffisante ? double clic désinstaller,
poubelle ; clic, vider poubelle triple clic. dossier
occupation syrienne, le nom du fichier pas bon ? double
clic, renommer, effacer occupation. mettre à la
place fraternisation. plus de traces de cinq cent
mille syriens qui occupent le pays. 80% de libanais vivent
en dessous du seuil de pauvreté ? pas de problème,
sélectionner tout, cliquer sur masquer tous les
repères et si l'ordinateur vous demande d'enregistrer
le changement cliquez sur non. l'écran affiche alors pauvreté
liban : 0 ko.
je
suis le saint, en prière sur la terrasse, compte les
bêtes pacifiques paissent jusqu'à la mer de palestine.
je
suis le savant au fauteuil sombre. les branches et la
pluie se jettent à la croisée de la bibliothèque.
je
suis le piéton de la grand'route par les bois nains ; la
rumeur des écluses couvre mes pas. je vois longtemps la
mélancolique lessive d'or du couchant.
je
serais bien l'enfant abandonné sur la jetée partie à la
haute mer, le petit valet, suivant l'allée dont le front
touche le ciel.
les
sentiers sont âpres. les monticules se couvrent de
genêts. l'air est immobile. que les oiseaux et les
sources sont loin ! ce ne peut être que la fin du monde,
en avançant.
nous
trouvons enfin le chemin du camp, caché par des talus et
des blindés. selon une très poétique loi libanaise,
dite loi du retour, tous les palestiniens, chassés
d'israël en 1967 ou 1948, sont en simple transit, le
temps de retrouver le chemin perdu de la terre promise,
alors il leur est interdit de construire en dur, d'acheter
des briques, du ciment ou du plâtre ou même une ampoule
électrique. des fois qu'ils auraient l'envie de rester un
jour ou deux de plus.
un
jeune me dit : le liban c'est notre boat-peuple, empli
d'un peuple de passagers clandestins qui dérive depuis
1948. en israël, ça aurait été plus simple, je me
serais battu avec l'israélien en lui disant ceci est ma
terre, et l'israélien m'aurait dit non, c'est la mienne.
et même s'il me tue, je serais mort pour un match nul,
parce que nous avons raison tous les deux. ici, on ne peut
même pas mourir car nous n'avons même pas le droit de
vivre, pas aux yeux des libanais.
l'
orient-le jour
attiré
par la beauté de marwa, 22 ans, étudiante en anglais,
salim, 46 ans, s'est présenté pour l'épouser en se
faisant passer pour un officier de police. la famille
bourgeoise qui a découvert qu'il n'était qu'électricien
l'a éconduit en raison de "l'incompatibilité de
niveau culturel et social ". dépité, l'amoureux a
fait tirer à des milliers d'exemplaires la photo de sa
bien-aimée qu'il recouvre de déclarations d'amour et de
fidélité qu'il placarde dans toutes les stations de
métro du caire. a la demande de la mère de la jeune
fille, l'amoureux a été interné dans un asile
psychiatrique pour atteinte à l'honneur de la famille.
dans
le camp, plus de drapeaux de palestine, aucun portrait
d'arafat. les murs sont muets. le lieu abrite trente mille
personnes qui travaillaient pour cinq dollars, huit heures
par jour dans les champs, les syriens sont arrivés, ils
se proposent de faire dix heures par jour pour quatre
dollars. des milliers de palestiniens ont ainsi disparu du
marché. l'école est prise en charge par les
nations-unies, la scolarisation se fait en anglais car la
palestine était sous mandat britannique, passée l'école
primaire, les petits palestiniens qui ont les moyens
peuvent rejoindre l'école libanaise où l'enseignement
est exclusivement en français, car le liban était sous
mandat français. mais ceux qui ne veulent pas faire
d'études ont une consolation, la loi libanaise interdit
aux palestiniens l'exercice de plus de quatre-vingts
professions qui s'échelonnent entre veilleur de nuit et
médecin.
dans
la plus totale clandestinité, les palestiniens ont
réussi à faire rentrer dans le camp du béton, du
plâtre et du ciment pour construire un théâtre en dur,
un théâtre qui défie la loi du retour, de 40 m2
environ. le metteur en scène se plaint de l'architecte :
le plateau ne fait qu'un mètre de profondeur, sur trois
de largeur. l'architecte lui répond
-
si tu veux faire sérieusement du théâtre, commence par
céder la scène au public.
l'orient-le
jour - 18 mai
au
koweit, un dignitaire religieux a renversé une fille de
douze ans avec sa voiture et ne lui a pas porté
assistance de peur de rater la prière du soir à la
mosquée. le cheikh, âgé de 65 ans, a assuré à la
police qu'il avait l'intention de revenir sur les lieux de
l'accident après la prière pour secourir la fillette.
celle-ci d'origine indienne est morte quelques heures plus
tard à l'hôpital.
4/
nuit
de cauchemar à byblos, l'aviation israélienne bombarde
les principales centrales électriques du pays. les
missiles partis des avions qui venaient de la mer ont
touché le coeur des centrales du pays, tripoli et
beyrouth. plus de lumière, ni d'ascenseur, ni même de
mail.
l'orient-le
jour - 19 mai
un
pâtissier salarié du magasin intermarché de hazebrouck,
france, est menacé de licenciement par son employeur pour
avoir écrit "proffession de foi" au lieu de
"profession de foi" sur un gâteau destiné à
fêter une communion. la cgt a protesté contre cette
décision.
les
avions israéliens se retirent, le théâtre de la ville,
al madina, ouvre ses portes pour un récital de poésie,
à la lumière des bougies et des générateurs. je
rencontre un vieil ami poète :
-
alors, comment ça va avec ces événements ?
-
mal, tu as entendu le premier poète ce matin, le pauvre,
il fait du "sous-michaux". il faut arrêter avec
ce symbolisme mystique cela fait trop de dégâts au
liban.
arrêt
sur le théâtre de la ville, dévoré par les tirs. un
vieux assis sous le porche répète sans cesse aux
passants :
-
oum kalsoum a chanté ici pour la première fois.
ce
théâtre est la plus belle ruine du liban. il vous fera
oublier les colonnes d'anjar et celles de tyr et même les
temples de baalbek. ses murs ont reçu tellement de tirs
qu'ils sont devenus presque le mémorial de toutes les
guerres de l'homme. là, tout saigne dans la poussière et
le vide, les costumes tailladés à coups de baïonnettes,
les chaises frappées de croix et de croissants, la scène
trouée de roquettes, et les rideaux qui ont servi de
linceul. c'est l'unique scène au monde qui donne une
tragédie sans avoir besoin de dramaturge, de comédiens
et encore moins de metteur en scène, et entre les murs
résonnait la voix d'arthur :
exilé
ici, j'ai eu une scène où jouer les chefs-d'œuvre
dramatiques de toutes les littératures. je vous
indiquerais les richesses inouïes. je vois la suite ! ma
sagesse est aussi dédaignée que le chaos. qu'est mon
néant, auprès de la stupeur qui vous attend?
je
voulais plaider pour qu'on inscrive le théâtre de
beyrouth au patrimoine mondial de la solitude.
soudain
le vieux se met à crier :
-
ils vont en faire un restaurant, un restaurant.
(la
plus grande société de bâtiment est aux mains de
hariri, premier ministre, qui a acheté le théâtre. et
pour ceux qui ne connaissent pas le personnage qu'ils
imaginent un instant matignon squatté par bouygues
rachetant la cartoucherie pour en faire une taverne du
maître kanter.)
-
il faut faire quelque chose dit le dramaturge.
l'orient-le
jour - 20 mai
la
lettre de licenciement récemment reçue par le pâtissier
de l'intermarché de hazebrouck, ren voyé pour avoir
écrit ' "proffession" - avec deux f - "de
foi" sur un gâteau de communion, comportait aussi
une faute d'orthographe. en ouvrant la lettre, fabrice
gouillart a eu la surprise de découvrir cette phrase :
"c'est après la venue d'un huissier que vous avez
dénié accepter de quitter votre poste de travail".
la cgt a souligné devant le tribunal cette confusion
patronale grave entre les verbes dénier et daigner.
-
bonjour, monsieur le responsable de la culture, c'est
pour...
-
vous venez d'où ?
-
de paris.
-
pour des affaires ?
-
non, pour le théâtre.
-
ce qui n'est pas une affaire ! vous avez visité le musée
?
-
non.
-
vous ne connaissez pas le musée qui est plein et vous
venez me parler d'un théâtre qui est vide.
-
ii paraît que..
-
tout au liban se fait avec les il paraît que : la
politique, les affaires, la guerre, le poker, les courses,
même l'amour, surtout l'amour qu'est-ce qu'on peut pas
faire avec il paraît que...
-
le théâtre ?
-
non, là au moins c'est pas il paraît que, c'est
du réellement que...
-
vous n'allez pas le raser le...
-
tant pis, pour être classé ici il faut grec, romain,
phénicien. déjà dans ce pays il y a plus de monuments
historiques que d'hommes.
-
et la mémoire ?
-
ah, non, on n'a plus de place ni sur le disque virtuel ni
sur le dur, nous, on enregistre depuis sumer, vous voyez
un peu le volume en giga, saturé, même mon fils hier il
me demande : papa pourquoi il y a après jésus puisque
tout s'est passé avant chez nous ?
-
seulement pour un espace d'expression ?
-
merci, nous sommes l'unique etat du monde a avoir laissé
à chaque citoyen l'entière liberté, durant dix-sept
ans, de liquider qui il veut et comme il veut et
d'enfreindre toutes les lois possibles et inimaginables
sans avoir à payer un millième de que vous payez pour un
stationnement interdit à paris ou à aix. si cette
catharsis ne marche pas, c'est pas en deux actes de renode
que vous allez les guérir.
-
il faudra bien un jour parler de la guerre !
-
de quoi ?
-
du conflit.
-
la paix laisse aussi des traces très difficiles. elle ne
fait pas des trous sur les murs. c'est tout.
-
j'ai remarqué qu'à travers le liban il n'existe aucune
carte postale du pays d'aujourd'hui, après la guerre,
après la paix, pardon.
-
chez nous une photo après la guerre, c'est une photo
contre la vie.
-
le théâtre est en train de mourir !
-
paix à son âme. on lui donnera à titre posthume la
nationalité libanaise. vous voulez que je vous dise, la
vraie scène est ailleurs, la vraie comédie et la vraie
tragédie on la joue tous les jours, un petit pays dont
les frontières ne sont reconnues par personne, que tout
le monde nie dans la région et que tout le monde veut
sauter en même temps, sans constitution, ni rien, avec
dix-sept communautés qui ne sont liées que par la haine
qu'elles se portent, des fois trop de dialogue de culture
mène droit aux scènes de ménage et au crime passionnel,
les maronites exècrent les musulmans qu'ils considèrent
comme des envahisseurs, les musulmans sont convaincus que
les maronites sont des chiens d'infidèles, en même temps
quand ils font affaire, les sunnites assurent aux
maronites que les druzes sont des hérétiques alors que
dans leur banlieue les chiites racontent à leurs enfants
que l'ennemi ce n'est pas le chrétien mais le sunnite
dont les ancêtres ont tué il y a 14 siècles l'imam des
chiites, et quand ce sont des laïcs qui parlent, c'est la
même chose, mon voisin du troisième qui se dit
descendant chaldéen d'origine n'adresse pas la parole à
l'arménien d'en face car il n'entre avec son peuple dans
l'histoire qu'au troisième siècle. sans compter que nous
avons un mouvement islamiste, le hezbollah, qui fait
élire sur ses listes à l'assemblée nationale des
députés chrétiens qui demandent au festival de baalbek
l'interdiction du cantique des cantiques parce que ce
passage de la bible fait l'éloge de salomon, donc prend
fait et cause pour le sionisme, sans oublier les musulmans
sunnites qui sablent du arak avec des israéliens quand
ils bombardent les palestiniens sunnites eux aussi, car
les sunnites aiment beaucoup dieu mais ils ont horreur,
tout comme les chrétiens, des gens qui jettent des
pierres pendant que les croyants font des affaires, et les
ex-penseurs marxistes-léninistes qui font l'éloge de
l'arabie et cinq prières par jour quand les saoudiens
payent la pige un dollar de plus que damas. aujourd'hui,
il y a plus de cent mille cadavres sur la scène de
beyrouth qui attendent de savoir quel rôle ils ont joué
et pour qui et qui a eu le mot de la fin dans cette pièce
absurde.
-
peut-être garder juste le nom du lieu ?
-
si vous n'avez rien à faire ce soir allez danser au b52,
c'est la boîte la plus branchée de beyrouth, la piste de
danse est magique ; dès qu'on y met les pieds, on ne peut
plus en sortir, elle est aimantée, on y danse comme des
fous jusqu'à l'aube, une fois dessus on chiale pour
n'importe quelle musique, du rai, du rostropovitch ou du
rap. sous la piste de danse, il y a un charnier
palestinien. mais moi ce qui me fait craquer c'est :
s'il
suffisait qu'on s'aime,
s'il suffisait d'aimer
j'ai du sang dans mes songes...
non,
ne partez pas, restez, j'ai une bonne nouvelle à vous
annoncer. le restaurant, à la place du théâtre, il
s'appellera, je vous le jure, le paris.
-
maa al salama - au revoir !
au
bois il y a un oiseau, son chant vous arrête et vous fait
rougir.
il y a une horloge qui ne sonne pas.
il y a une fondrière avec un nid de bêtes blanches.
il y a une cathédrale qui descend et un lac qui monte.
il y a une petite voiture abandonnée dans le taillis, ou
qui descend le sentier en courant, enrubannée.
il y a une troupe de petits comédiens en costumes,
aperçus sur la route à travers la lisière du bois.
il y a enfin, quand l'on a faim et soif, quelqu'un qui
vous chasse.
-->> qu'est-ce qu'on
peut lire après ça ? peut-être opération
phénix... <<--
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